Comment on se pique au peak oil…

« C’est pas pour tout de suite, c’est pour demain, c’était hier déjà »…
Les théories sur le peak oil, le pic où les réserves de pétrole atteindraient leur apogée avant de redescendre inexorablement, ne s’accordent pas sur la date de cet événement… mais ce qui est sûr, c’est qu’il arrive, et faire l’autruche n’y changera rien !

Comme les Shadoks, on ne sait plus où on ne sait plus comment, mais on pompe !
Dans les sables bitumeux, profond sous le Brésil, sous le Pôle Nord… les capacités dans les nappes existantes s’épuisent déjà alors on envisage de forer partout et n’importe où, pourvu qu’on tienne le cap… ou qu’on fasse semblant de le tenir, car même les dirigeants des multinationales pétrolières reconnaissent qu’on s’approche du peak oil et qu’ils ne savent pas comment ils tireront l’énergie nécessaire à faire tourner notre société avide… à vide, elle pourrait donc bien finir par tourner.

Comme les géants, on a les yeux plus gros que le ventre et on dévore notre garde-manger annuel… en 234 jours !
L’humanité a consommé toutes les ressources naturelles que la Terre peut produire en un an en deux tiers d’année. Nous avons atteint hier le « Global Overshoot Day », le « jour du dépassement »… soit trente-six jours plus tôt qu’en 2011.
Même si on n’était déjà pas disciplinés, en 2005, la limite a été atteinte un 20 octobre et en 2000 un 1er novembre. En même temps que le jour des morts, au moins on s’y retrouvait…

Comme l’autruche de Téléchat, on se cache la tête dans un trou pour ne pas voir !
Et on consomme, on consomme… pour oublier. Que nous sommes des cons en sommation.
Que l’avenir n’appartient qu’à ceux qui le cultivent, et pas à coup de produits chimiques qui stérilisent la Terre et promettent de réduire encore les capacités de production. Que les poissons ont besoin de temps pour se reproduire et se développer. Et qu’il en va ainsi pour toutes les ressources vivantes de la planète.

Et si on faisait plutôt comme Candide, en cultivant notre jardin ?
A la fin du bouquin de Voltaire, après avoir parcouru bien des kilomètres et vécu-vaincu bien des mésaventures, Candide, qui a appris le bon sens, comprend que la meilleure façon de changer les choses est de cultiver soi-même jardin potager et jardin intérieur.

Ou comment mettre la main à la pâte… c’est peu mais c’est beaucoup.

(et ça, ce n’est même pas une devise Shadok… plutôt une devise Charlotte !)

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Nus et culottés : une émission au poil


cliquez sur la photo pour voir le teaser

Une fois de plus Bonne Pioche porte bien son nom car après « J’irai dormir chez vous » de et avec Antoine de Maximy, voici sur France 5 une jeune émission qui fait mouche avec deux jeunes hommes loin de faire moche.
Leur leitmotiv ? « Rien ne sert de courir, il faut partir à poil ».
Tout un programme
… idéal pour un article sur La touffe verte !

Nus comme Adam
L’idée est aussi simple que culottée : il s’agit pour les deux compères de partir en pleine nature de rien pour réaliser de l’autre côté d’une frontière un rêve commun.
Ainsi, nus comme des vers au départ et vêtus de leurs seules caméras astucieusement rangées dans un baluchon et armés d’un seul couteau, ils misent sur les rencontres pour parvenir à leurs fins.
Et c’est vrai qu’à les voir nus dans une caverne, galérant pour faire du feu à partir de bouts de bois, on sent ce que veut dire retour aux sources…

Tranquilles comme Baptiste
Et comme Saint-Baptiste vêtu d’un vêtement fait de poils de chameau et qui se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage, les deux amis se culottent de ce qu’ils trouvent, pagnes végétaux et autres chutes de textiles.
Ensuite, ils se dirigent vers un village et glanent de quoi se vêtir, se loger, se nourrir, aussi bien le corps que l’esprit.
Car ces deux-là ont un grand coeur et c’est là le coeur de l’émission : par leur spontanéité et leur naturel, ils rencontrent des gens prêts à leur donner un coup de pouce contre un coup de main.

Beaux comme Jésus
Pour créer l’échange, ils troquent aussi ce qu’ils ont cueilli ou reçu au long de la route, et confectionnent des cadeaux hand made.
Vous l’aurez compris, on est loin du Made in China, ici c’est plutôt made in love and peace.
La beauté, ces deux petits gars l’ont en eux et par résonance ils attirent d’autres belles personnes.
Qu’ils soient simples, complexes, voire complexés, ils deviennent toujours attachants, les gens avec qui ils partagent un bout de table, un bout de route, un brin d’essentiel, un concentré d’existence.
Non, vraiment, ces deux-là sont charmants.

Revenons à nos Mouton
C’est donc avec grand plaisir qu’on embarque avec eux pour leurs Odyssées modernes (six en tout) : partir d’une plage de la baie de Somme pour faire du tandem en Hollande, d’une forêt pour aller faire du parapente en Corse, ou encore d’un château dans les bois pour aller boire le thé dans celui d’un Lord en Angleterre,…
J’ai particulièrement aimé cette aventure anglaise, dans laquelle plus que jamais on perçoit la force de l’intention qui permet à Nans et Mouts d’aller au bout, quelles que soient les voies prises (et les surprises !).
Nans Thomassey et Guillaume Mouton ont pris la première à droite après leur formation d’ingénieur (dont vient sûrement « Mouts », le surnom de Guillaume) pour voyager autrement et montrer que c’est possible : on les en remercie du fond du coeur !

Puisse chacun trouver ainsi son vrai talent et cultiver avec autant de naturel et d’humour l’humanisme écolo…

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Nuits des étoiles : même après l’heure, c’est encore l’heure !


Photo : www.astrosurf.com

Voici ce qu’on peut lire : « Du vendredi 10 août au dimanche 12 vers 1h30, ce sera la 22e nuit des étoiles. »
Eclaircissements…

La fameuse Nuit des étoiles
Créée en 1991 à l’initiative de plusieurs astronomes dont Alain Cirou et Olivier Piednoël, qui faisait ainsi un pied de nez à Noël, la Nuit des étoiles a dans mon enfance beaucoup été associée à la drôle de trombine d’Hubert Reeves, sorte de papa Noël savant et pédagogue.
L’idée était d’associer une chaîne télé, en l’occurrence France 2, à cette Nuit d’août spéciale fêtée dans bien des clubs d’astronomie.

Les Perséides perçantes
Nous en sommes à la 22e édition, c’est bien que cette Nuit-là a quelque chose de magique.
Tous les ans à cette période entrent dans l’atmosphère terrestre les Perséides, minuscules gravillons, grains de poussières du sillage de la comète Swift-Tuttle à 210 000km/h…
Cela crée une trainée lumineuse facilement visible, une pluie d’étoile, baptisée aussi « larmes de Saint-Laurent »… ça, c’est parce que la mort dudit Saint remonterait au 10 août 258.
Mais la comète, elle, aurait commencé à essaimer des particules il y a environ 60 000 ans déjà ! C’est dire si notre condition humaine est relative…

Les mille et une nuits
Si on focalise depuis seulement 22 ans médiatiquement sur une ou quelques nuits d’août, observer les étoiles, c’est évidemment toute l’année qu’il faut y penser ! Et les ciels d’étés sont particulièrement favorables, pas seulement les nuits désignées.
Quand on pense qu’une étoile, c’est potentiellement un soleil qui brille entouré de planètes, ça donne la dimension de notre Univers…
Se perdre dans la voûte étoilée, c’est un voyage gratuit ! Enroulée dans une couverture sur un transat ou simplement debout ou assise, la tête dans le ciel, j’en ai déjà vu souvent, des étoiles filantes.

Les étoiles filantes filent la patate
Si ces étoiles filantes ne sont pas des étoiles mais des météores, des débris abandonnés par les comètes qui voyagent dans le système solaire, il n’en reste pas moins qu’à l’oeil nu une étoile avec une queue lumineuse, ça porte bien ce nom !
Et par un curieux effet de perspective, les essaims météoritiques semblent tous provenir du même point du ciel. Ce point imaginaire est appelé radian.
Ca veut dire que quand vous regardez, radieux, une étoile filante passer dans un sens, celles que vous verrez ensuite iront peut-être dans le même… à moins que non parce qu’elles peuvent aussi provenir d’un autre essaim. Sacrées farceuses, on ne sait plus à quel essaim se vouer !

Mais ça vaut vraiment la peine de lever le nez, parole d’amateuse… ben oui, amatrice et mateuse d’étoiles filantes, ça donne amateuse.

En plus, la légende dit qu’on peut faire des voeux… Avis aux amateurs !

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Rebelle au bois dormant


une affiche mystérieuse et prometteuse… Et pourtant…

Le dernier Disney, issu des (normalement) talentueux Studio Pixar est une déception sur toute la ligne et n’a de Rebelle que le nom.
Non, je n’ai vraiment pas aimé !

Légendes des Highlands oubliées
Cela peut être normal, pour des légendes, me direz-vous. Oui, mais alors tout l’intérêt est de nous les ressusciter ! Et en plaçant sa nouvelle héroïne au coeur des Highlands écossaises, en plein Moyen-Age, on pouvait s’attendre à ce que l’histoire joue avec les histoires du coin, voire s’en joue.
Mais à part quelques feux follets peu aboutis à côté des petits bonhommes de la forêt de Myazaki dans Princesse Mononoké, et une sorcière au caractère bien trempé, ressemblant d’ailleurs étrangement aux vieilles femmes du Château dans le ciel ou du Château ambulant du même Myazaki, l’environnement magique et légendaire est très restreint.
La sorcière disparaît d’ailleurs aussi soudainement qu’elle est venue et en termes de mythe, tout tourne autour de l’ours Mordu, seule créature bizarre et malfaisante.

Savoir-faire inexploité
Et pourtant l’animation est comme d’habitude magnifique. Les personnages sont bien pensés, super bien réalisés et les boucles rousses de Mérida donnent envie d’y fourrer les doigts pour en tester l’élasticité !
Hélas, comme le reste n’est pas à la hauteur, on s’en lasse…

Humour sans envolées
Quant à l’humour détonnant et intelligent de Monstres et Compagnie ou Toys Story, il laisse ici la place à un comique de répétition lourdingue : les petits mangent des gâteaux, les petits mangent des gâteaux, les petits mangent des gâteaux ; ah, les hommes se mettent sur la gueule, les hommes se mettent sur la gueule ; tiens, les petits remangent des gâteaux,… sic. Sick.

Intrigue peu intrigante
Quand Mérida s’émancipe et quitte le château, on croit enfin tenir la quête initiatique qui s’annonce depuis le début, d’autant qu’elle chevauche vigoureusement son fidèle destrier… eh bien non, son champ d’action se limite à un petit cercle de nature autour du château : à croire qu’elle est victime d’un sort de restriction sans s’en apercevoir.

Emotions peu naturelles

Et la contact avec cette Nature des landes anciennes est très superficiel même si Mérida prétend s’y fondre.
La mère transformée en ourse est assez ridicule et ne m’a pas touchée. Ses réactions sont terriblement téléphonées quant Pixar a su m’émouvoir avec un robot a priori sans expression dans Wall-E, autrement plus intéressant dans sa portée écologique.

Rebelle consensuelle

Et le fin mot de l’histoire, God bless America, c’est que rien ne vaut la famille, qu’il faut bien écouter sa maman et qu’elle n’est jamais si méchante que l’on croit… Cadeau suprême : elle peut même devenir aussi gentille qu’une soeur, aussi présente qu’une copine !
Gageons que dans un monde où on prétend aimer les enfants en les encensant et en les écoutant finalement si peu, ce message confusionnel ne va pas arranger les choses…

…et si c’est ça être Rebelle, franchement, on n’est pas sortis de l’Auberge !

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On touche le fond fond fond, sous la banquise, sous la banquise

Ainsi fond fond fond, la banquise, la banquise
Et eux ils touchent le fond fond fond

Sous la banquise, sous la banquise

Les petits marionnettes, c’est vraiment nous, au main des multinationales qui n’en ont plus rien à foutre de rien. Ils en sont à forer sous le Pôle Nord malgré la levée de l’opinion internationale. Le milieu arctique est très fragile, d’autant qu’on vient d’apprendre que la banquise fond vraiment…
On touche le fond fond fond du problème du problème…

La glace, ça fond…
Votre mère vous l’a toujours dit, et ça ne vous dérangeait pas trop de l’écouter et de vous lécher les doigts. Surtout quand la saveur en était vanille-fraise. Ou chocolat.
La glace polaire, elle, semblait solide, et personne ne semblait assez fou pour s’y attaquer.
Eh bien, voilà que la banquise aussi fond… et très vite.

Un débat de fond
Selon les données de trois satellites analysées par la NASA et des scientifiques universitaires, environ 97 % de la calotte glacière avait dégelé à la mi-juillet. « C’est tellement sans précédent que je me suis d’abord interrogé sur le résultat : était-ce bien réel ou était-ce dû à une erreur de données ? », a commenté Son Nghiem, de la NASA.
On aimerait bien le savoir… car ce type d’événement arrive environ tous les 150 ans et la dernière fois ayant été en 1889, cela pourrait coller…
Ou pas… car si cela se reproduisait, là ce serait directement relié au réchauffement climat-hic !

Toucher les fonds
La glace fond, et les voilà, ceux qui sont prêts à s’en payer une bonne tranche !
Forer sous le Groenland coûte que coûte et surtout parce que ça rapportera… encore quelques années du moins… et le seul risque à leurs yeux, c’est de perdre la guégerre juridique et financière qui les oppose… Etre celui qui remportera le gros lot.

Mais pourquoi sont-ils si méchants ? Parce que !

Le bon sens se fond…
…dans la course du profit sans fin.

Allons-y gaiement, la faune locale, on s’en tape. De toute façon, les ours sont trop blancs, un peu de taches noires ne leur fera pas de mal !
Une marée noire au Pôle nord serait une catastrophe sans précédent, mais comme on les accumule… qui se souvient de Fukushima qui continue à être instable et dont la radioactivité s’est répandue (au moins) dans la mer ?

J’aimerais bien finir par une vanne sur le coulis de chocolat noir nappant la glace vanille, mais non car ça me fait plutôt marrer noir…
Si on pouvait forer la tête des cons qui en consortium nous niquent la Terre et leur injecter une conscience, ce serait super !

NB : les militants de Greenpeace continue à se battre sur le terrain : soutenez-les !

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Le plus nuisible n’est pas celui qu’on croit


Photo : www.oiseaux.net

Alors qu’une femme prétend être attaquée par une corneille, un arrêté s’apprête à être voté, qui permettrait de se débarrasser plus facilement des espèces considérées comme « nuisibles », dont la corneille fait justement partie.
Ou comment sous couvert de confort humain, on tire sur la biodiversité…

La corneille était en noir…
Corneille, corbeau, déjà les sources « journalistiques » divergent. Je ne suis pas sûre d’ailleurs qu’ils soient aller vérifier la différence.
La corneille noire est un oiseau qui se rencontre couramment en Europe du nord et possède une robe noire brillante, des pattes noires, un bec gris foncé à noir, trapu et effilé, qui la différencient de sa sœur, la corneille mantelée et de ses cousins plus grands et beaucoup plus rares, le corbeau freux ou le grand corbeau. Elle se nourrit surtout de cadavres, de petits animaux et peut piller les autres nids, ce qui lui donne mauvaise réputation. En zone urbaine, elle peut se nourrir de déchets. C’est très probablement une corneille de cette espèce qui est incriminée dans l’histoire relatée par Le Parisien.

…et peut-être victime de beaux bobards
« Mais quelle histoire ? » Celle qui dit qu’une femme, mère de famille s’il en est, s’est fait attaquer à plusieurs reprises par une corneille noire baptisée pour le coup « Shadow »… tantantan !
On crée le suspens, ça fait penser aux Oiseaux d’Hitchkock et ça alimente les légendes urbaines, super !

Sauf que selon d’autres sources, il s’avère que la dame a pu affabuler car elle est la seule à avoir vu la corneille et les traces sur son bras ne semblent pas provenir des pattes d’un oiseau.
Ensuite, il est clair que si l’oiseau s’est vraiment jeté sur elle, on peut s’interroger sur ce que cette femme dégage. Et ceci n’engage que moi…

Les nuisibles mal définis

Toujours est-il que cinq oiseaux ont déjà abattus. Ceci correspond justement à l’objet d’un arrêté fixant la liste des animaux dits « nuisibles » en cours de consultation publique sur le site du Ministère de l’Environnement.
La LPO (Ligue de Protection des Oiseaux) nous rappelle que les animaux ainsi désignés, s’ils peuvent causer du tort, sont aussi très importants dans l’écosystème et la préservation de la biodiversité. Pour ne revenir qu’à elle, la corneille en mangeant les cadavres, permet d’éviter qu’ils ne pourrissent et propagent des maladies…

Le tir de ces espèces est… nuisible

La LPO encourage tout un chacun à laisser un commentaire contre cet arrêté car sinon renard, belette, fouine, putois, corneille, geai, pie, étourneaux pourront être détruits à coup de piège, d’enfumage, de tirs, voire en utilisant des rapaces (!), et tout ceci avec l’aval de la loi.
Nous avons jusqu’à mardi pour mettre un commentaire sur le site du ministère et faire valoir que nous sommes contre cet arrêté.

On définit comme « nuisible » tout animal qui perturbe l’homme dans son petit confort, sans penser une seconde à la biodiversité… mais si le plus nuisible de tous était justement l’homme ?

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Kokopelli sur la sellette : sauvons les graines et nos assiettes !

Ne la laisse pas tomber
Elle est si fragile
Etre une semence libérée
Tu sais, c’est pas si facile*

Kokopelli pour des semences libérées
Si vous ne connaissez pas encore son travail, Kokopelli est une association à but non lucratif, fondée en 1999 qui œuvre pour la Libération de la Semence et de l’Humus et la Protection de la Biodiversité alimentaire, en rassemblant tous ceux et toutes celles qui souhaitent préserver le droit de semer librement des semences potagères et céréalières, de variétés anciennes ou modernes, libres de droits et reproductibles.

Et ce sans se voir accusés de concurrence déloyale envers les multinationales vendeuses de poisons, celles-là même qui ont fait de notre belle planète, la Terre, une poubelle génératrice de cancers.

Les normes drastiques du catalogue

Il faut savoir que concernant les semences, il existe un catalogue officiel référençant celles qu’on a le droit de commercialiser et planter (planter n’allant pas sans acheter). Il est évidemment soigneusement tenu par les semenciers industriels et est très réducteur.
C’est un peu comme les magazines et leur idée de la féminité : il faut formater, trafiquer, gommer tout ce qui se dépasse et qui peut faire authentique.

Les semences anciennes sur la sellette

Parce qu’elle permet d’échanger et acheter des semences anciennes, c’est au titre de la concurrence déloyale que Kokopelli a été traînée en justice en 2005 par la société Graines Baumaux.
Mais en février 2011, la Cour d’Appel de Nancy a fait droit à la demande de l’association de saisir l’affaire devant la Cour Européenne de Justice, ce qui était de bon augure.
L’Avocat Général de la Cour estimait le 19 janvier que l’enregistrement obligatoire de toutes les semences au catalogue officiel était disproportionné et violait les principes de libre exercice de l’activité économique, de non-discrimination et de libre circulation des marchandises.
Le marchandage ne semblait donc pas fonctionner.

La Cour de séduction

Puis, contre toute attente, la Cour a tranché le 14 juillet en prétextant que les semences non-répertoriées au catalogue étaient potentiellement nuisibles… alors que celles qui y sont inscrites sont des semences vendues avec des packs de pesticides Cruiser, Gaucho, Régent et compagnie !
La Cour sacrifie texto à l’objectif, jugé supérieur, d’une « productivité agricole accrue » le commerce des semences de variétés anciennes.

La biodiversité sacrifiée

L’association est tenue de payer 100 000 euros de dommages et intérêts à Baumaux et est menacée d’arrêter ses activités. A titre indicatif, la société Braumaux a eu un chiffre d’affaire annuel de 14 millions d’euros en 2011 et un résultat net de 2 millions d’euros. Cette décision est inacceptable.
Et dans la mesure où il n’existe pas de catalogue officiel obligatoire pour les clous et les boulons, il n’y a pas de raison de soumettre les semences à une procédure préalable de mise sur le marché, comme les pesticides ou les médicaments, pour les cataloguer dans un registre !

Aux graines, citoyens !
Il faut donc continuer à planter, semer, et cultiver son propre jardin, échanger des semences anciennes avec ses voisins et surtout partout même en ville, se prendre le temps et se connecter aux forces vives de mère Nature.

Car ce que nous cultivons ainsi, c’est la liberté !

*librement adaptée de la chanson « Femme libérée (Cookie Dingler)

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Oh la vache !


Illustration trouvée sur le Net sans mention du dessinateur
qu’il se fasse connaître ou non, telle est la question

Voici plusieurs histoires de vaches qui en disent long sur l’air du temps.
Je voulais vous en faire part car tout ça m’émeut, meuh meuh…

Double mystère en Haute-Savoie : la voie des vaches est impénétrable
D’abord il y a cette vache, évadée juste aux portes de l’abattoir et introuvable depuis. Sa fuite remonte au 2 juillet et a déchaîné les passions car elle devait initialement être abattue si on la trouvait…
Face aux protestations, la vache a désormais un refuge si elle remontre le bout de son museau : elle sera hébergée par la Fondation Brigitte Bardot pour les animaux… mais peut-être que l’animal préfère la forêt car pour l’instant elle reste bien cachée !

Ensuite il y a ce troupeau de 14 vaches que leur éleveur a retrouvé au bas du ravin. Pourquoi s’est-il jeté dans le vide ?
L’histoire fait couler beaucoup d’encre, des hypothèses plus ou moins fumeuses allant des loups aux OVNIs en passant par le suicide collectif… Trouver le fin mot va être vachement compliqué.

La ferme aux mille vaches, un projet pharao-nique la biodiversité
En Picardie, la société « SCEA Côte de la Justice » veut installer un élevage de vaches à mille têtes, avec 750 génisses en prime et un méthaniseur pour traiter les tonnes d’effluents engendrés ! Voilà une société qui porte bien mal son nom car en terme de justicier de la cause animale et environnementale, on peut rêver mieux.

Environne-mental, vous dites ?
Mais ces gens-là ne pensent pas, voyons ! Ils chassent la prime que ça leur rapportera, ils comptent… le blé qu’ils vont se faire. Et que les animaux baignent dans la merde et les médicaments en bâtiments clos, ça n’est pas leur problème.
Mais c’est celui de nombreux riverains et agriculteurs du coin, auxquels Bové et Artus-Bertrand ont déjà apporté leur soutien.
Si on veut faire de même, c’est par ici.
A titre indicatif, en France un élevage moyen compte 44 bêtes et rares sont ceux qui dépassent la centaine !

Au Texas : une herbe hybride tue des vaches
Un troupeau de vaches broutait paisiblement dans un ranch à Elgin, à environ 30 kilomètres à l’est d’Austin (oui bon, c’est au Texas, quoi) avant de se mettre à beugler. Puis 15 animaux sur 18 sont morts en quelques heures.
Il s’est avéré que l’herbe qu’ils avaient mangée s’était mise à dégager du cyanure… miam ! Cette herbe est en fait un hybride d’herbe des Bermudes, réputée très résistance aux hautes températures et appelée Tifton 85 que l’éleveur dit avoir utilisée sans problème pendant 15 ans… Ou comment le traficage des espèces fait rage.

Pour l’occasion la pièce « Arsenic et vieilles dentelles » a été rebaptisée : « Cyanure et vieilles mamelles ».

C’est vrai qu’on peut parfois se dire que les choses vont de mal en pis, mais comme dirait la vache sacrée cousine de Yoda :
Pour construire un monde nouveau, Garder le moral il faut !

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1,3 million de mètres cubes de déchets…

…c’est le volume de déchets nucléaires stocké en France fin 2010, d’après le rapport de l’Agence Nationale pour la gestion des Déchets Radioactifs (ANDRA), sorti ce mercredi 11 juillet.
Et on continue à nous la faire à l’en-vert : le raisonnement par l’absurde bat son comble.

Des montagnes de déchets
D’abord l’évidence : le nucléaire, ça produit des déchets, encore et encore et pas des moindres puisqu’ils sont radioactifs !
Alors bien sûr, on nous dit que la majorité des déchets ne le sont que faiblement et qu’il n’y a donc pas grand risque à les entreposer… sauf que personne n’en veut chez soi !

Les poubelles nucléaires ne font pas bon ménage avec les gens, c’est bizarre. Et c’est souvent la guerre des communes pour choisir les emplacements de site de stockage.

1,3 million de mètres cubes… fois deux !
Pour la majorité des déchets, on ne sait pas les traiter et ils s’entassent. Il faut les stocker, voire les couler dans des couches de béton pour les plus dosés. Ou encore dans une couche d’argile et les enterrer.
C’est ce qu’on prétend faire à partir de 2025 entre la Meuse et la Haute-Marne, dans un centre industriel de stockage géologique (Cigéo), creusé à 500 mètres de profondeur. Pas sûr que ça suffise à enterrer la hache de guerre, d’autant que la quantité de déchets doit doubler d’ici 2030.

Mille milliards de becquerels
Les déchets radioactifs les plus actifs dégagent des centaines de milliers de milliards de becquerels et ce pendant des centaines d’années, pour le moins ! A titre de comparaison Fukushima a craché des dizaines de millions de milliards de becquerels dans l’atmosphère et dans le Pacifique.
On peut quand même se poser légitimement la question de la neutralité des déchets enfouis, même à des milliers de pieds sous terre…

20 000 lieues sous les mers
Ce qu’il faut savoir, c’est qu’à partir des années 60, des dizaines de milliers de tonnes de déchets ont aussi été largués dans des failles océaniques, entre 4000 et 6000 mètres de profondeur, avant que ces pratiques soient abandonnées dans les années 80.
En somme, ça fait un moment que la Terre, on la lui met bien profond.

Toujours plus ou la course en avant
C’est aussi logique que de vouloir agrandir son pénis plutôt que d’apprendre à s’en servir. On ne sait pas comment traiter et stocker ces masses de déchets, alors mieux vaut surtout continuer à faire tourner les centrales le plus longtemps possible car sinon on se trouvera plus vite confrontés au problème. Si on augmente la durée de vie des centrales, au moins ils auront servi un peu plus, les déchets.

Sauf que les centrales, pour la plupart elles ne sont pas aux normes et doivent être consolidées, comme le souligne le récent rapport de l’ASN
Et que si problème il y a, cela veut bien dire que non, avec le nucléaire on ne maîtrise pas tout, et surtout pas les coûts… et le putain d’impact sur l’environnement !

Le nucléaire, propre ? Le nucléaire, pas cher ? Le nucléaire, sûr ? Sûr, que si on continue comme ça on risque surtout de pouvoir vérifier le contraire.

Le petit + de Madame + : si vous n’êtes pas encore convaincus que le nucléaire, ça prolifère, ça prolifère, voici un autre article qui montre qu’on en est encore à nettoyer des sites qui datent de l’exploitation du radium… d’ailleurs, la directrice générale de l’ANDRA déclare en riant que son agence « fait le ménage de Marie-Curie »… comme quoi, ces gens-là aussi ont de l’humour !

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Net Wars IV : ACTA, acte final… rideau ?

Net Wars, la suite*. Les eurodéputés ont voté le 4 juillet l’abandon du traité anti-contrefaçon sur le Net, ACTA. Par 478 voix contre la ratification, 39 pour et 165 abstentions, ACTA a été enterré et le rideau final semblait tombé sur l’affaire… Victoire de la démocratie ou démagogie politique ?

ACTA, acte final
Sous couvert de lutte contre le piratage, l’accord permettait la mise en place de mesure de flicage et de restrictions sévères à la liberté du Net.
Le fait que les eurodéputés se rallient à la cause des millions d’opposants de par le monde a évidemment été qualifiée de « victoire de la démocratie ». Tchin !

Il est passé par ici
Seulement le fait que les politiques européens invalident cette ratification ne met pas pour autant un terme définitif à l’accord puisque celui-ci a été validé par les Etats-Unis, le Japon, le Canada, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, Singapour, la Corée du Sud, la Suisse, le Mexique et le Maroc.
Concrètement, en quoi ça bloque ?

…repassera-t-il par là ?

Eh bien justement, un traité actuellement en discussion entre le Canada et l’Union européenne, a relancé la polémique car il pourrait reprendre des dispositions d’ACTA. Ce fait a été démenti par le porte-parole de la Commission européenne.
CETA, c’est son petit nom, n’est, dit-il, qu’un accord commercial. Mais certains s’offusquent justement de ce que ce genre de texte puisse inclure des dispositions à spectre très larges sous couvert de régulation du commerce.

Il est clair que pour convaincre, en bonne laïque qu’elle est, la Commission européenne va devoir lever le voile sur l’affaire !

*les trois premiers épisodes de Net Wars ici :
ACTA, Acte I : la guerre de la Toile

ACTA, Acte II : l’Europe contre-attaque
Acte III : Actez contre ACTA

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