Passer la soirée, voire la nuit debout, ça vous tente ?
Ou encore assis, à écouter des dis-courts (3 min maxi) intelli-gens, parce que tenu par tout le monde et n’importe qui. Car il se trouve que n’importe qui a quelque chose à dire, justement…
Hier soir, place de la République, je me suis glissée dans ce mouvement citoyen, qui depuis le 31 mars à l’issue de la manifestation contre la loi El Khomri, s’est spontanément installé dans les débats constructifs, au grand air. Ni la pluie ni la pollution n’ont eu raison de la volonté de ceux qui co-créent un nouveau système de débat.
Avant d’y aller, je craignais un peu d’avoir froid, de manquer d’une couche de vêtement sous mon imperméable somme toute léger. Que nenni. L’ambiance bienveillante et la chaleur humaine font leur office. Sur la place, il y a désormais un micro-climat.
Et les réfugiés de se mêler aux étudiants, aux gens de tous âges, de toutes ethnies confondues.
Je me suis renseignée, il paraît qu' »ethnie », c’est le terme le plus neutre et pacifiste pour désigner les différences.
Car dans ce microcosme cosmopolite, il est bien question de cela : on réinvente autant la démocratie que les termes qui la définissent. Ici on est cousins avec la communication non-violente, le pacifisme, la révolution lente… Dans l’incarnation de l’instinct, dans la respiration de l’instant.
On parle, on échange les dernières nouvelles, on réagit, on boit… Un peu seulement, car on n’a pas besoin de ça pour être ivre !
Si les gens prennent une cuite, c’est au débit de débat, qui veut évacuer tout ce qu’on a trop longtemps cru. Ou voulu croire.
A la tribune, les prises de parole se succèdent, à la fois impulsives et réfléchies, guidées par la même envie d’en
découdre avec l’opacité des institutions et des politiques qui ne nous représentent plus.
Les gens ici ont la flamme, brûlant de co-construire le monde autrement, en faisant feu de tout bois, pour une convergence des luttes.
Comme le rappelle un preneur de parole, il n’est pas question d’être récupéré, non, le mouvement n’est pas associé au film « Merci, patron ! », oui, il reste libre. Le jeune homme qui parle rappelle qu’il a été des combats pour les réfugiés et la COP21… Parce que tout est lié.
Parce que tout est économique, tout est politique. Ce mot retrouve ici la noblesse de son étymologie et de ses origines. Dans la « polis », la cité, les citoyens grecs tenaient débat et faisaient fonctionner la démocratie.
Il va sans dire que l’écologie est bien présente, parce qu’elle est partie prenante de cette érection d’un jour nouveau… Car la force du printemps qui se lève ici, c’est la sève de demain. Ni plus ni moins.
Et si je parlais plus haut de « microcosme », ce n’est que parce que c’est le début d’un mouvement, qui, on le sent, a vocation à réunir, car, qu’on le veuille ou non, on vit tous dans le même cosmos !
Ce soir, j’y retourne. Et vous ?
FB de Nuit Debout
Communiqué de presse de Nuit debout du 03/04/16
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