Articles ‘Les Chroniques’

J’y crois pas !

« J’y crois pas ». L’argument suprême quand on parle réchauffement climatique (Trump n’est pas le seul, malgré les milliers d’études scientifiques, sinon on n’en serait pas là), obsolescence programmée (il y a pourtant eu une loi pour la limiter, c’est bien qu’elle doit exister) ou chirurgie esthétique de Nicole Kidman. La phrase qu’on peut adopter pour tout et n’importe quoi, censée clore le débat. Et le clore avec panache… enfin panache façon Brice de Nice (« cassé ! ») ou dernière éructation mal articulée après la descente de huit panachés cul sec par l’habitué.

« J’y crois pas ». Cette phrase peut précéder les pires horreurs racistes ou négationnistes, ou encore la réfutation de faits et d’effets… En l’utilisant, Donald ne s’y est pas trumpé.
« J’y crois pas ». Que les réfugiés ont souffert, qu’ils ont traversé les océans, bravent les dangers, la peur et qu’ils ont pour le moins droit au respect et à la main tendue. « J’y crois pas » est un « J’en ai rien à foutre » un peu masqué.
« J’y crois pas » que Fillon ait volé l’argent public pour des postes fictifs, que Marine Le Pen soit convoquée devant la justice. Que la pollution augmente, que la durée de vie diminue… Ah ben, si tu n’y crois pas, alors, c’est que ça ne doit pas être vrai. Que ça ne vaut pas la peine de s’en préoccuper. Continuons donc comme si de rien n’était, puisque tu n’y crois pas !

Fascination. Quelque part, c’est (un peu) ce que je ressens pour ceux qui d’un revers de phrase aux allures de maxime se déculpabilisent. C’est bien, c’est simple. Un peu simpliste, quand même.
Et le simplisme nous tue tous, à petit feu. Le déferlement de virulence, de violence, de haine tous azimuts et de tous parti (pris) qui se déploie en ce moment me subjugue.
Quelque soit le bord politique, l’opinion ou le choix lié aux élections, on donne des leçons. A grand renfort de culpabilisation, d’injonction et de sentence. Souvent en parlant très fort aussi, dans les assemblées publiques, dans les transports. Celui qui ne vote pas promeut la victoire du FN, celui qui vote est le suppôt du capitalisme, celui qui s’interroge est un dangereux communiste qui adore Poutine, celui qui hésite restera pour jamais un Filloniste voué à périr dans les flammes de l’enfer… Stop ! On est où, là ?

Qu’on le veuille ou non, les élections sont un épiphénomène, ou un point culminant, c’est selon. Que Marine Le Pen soit au 2e tour de l’élection présidentielle, ce n’est pas la faute des abstentionnistes. Ce n’est même pas (que) la faute des électeurs de Le Pen. Ce serait un peu facile..
Qu’on le veuille ou non, on est tous dans le même bateau, celui qui fonce droit sur l’iceberg depuis un bout de temps et dans lequel s’installe un climat de peur et d’adversité. Le naufrage de la société occidentale capitaliste emporte tout sur son passage et surtout la tolérance, la communication et la solidarité. A vos souhaits !

Parce que cracher sur l’autre, se diviser jusque dans les plus proches affinités pour trouver des responsables, ça peut soulager ou rassurer (un peu) un moment. Mais si on veut éviter de faire le lit du FN pour dans un jour, pour dans un mois, pour dans cinq ans, il faudrait peut-être s’y mettre maintenant. A regarder les choses dans leur globalité, à agir tous les jours pour aller vers autre chose et pas seulement se réveiller tous les cinq ans. Parce que du coup, les grandes leçons au nom de la démocratie, ça va bien…

Mais la démocratie, elle se travaille au quotidien, dans ses choix de consommateurs, dans ses actions envers les autres, dans ses engagements, professionnels, associatifs, concrets, dans une main tendue, dans le simple fait de regarder en face tous les facteurs qui nous font peur et nous font préférer l’ostracisme.

J’ai voté Mélenchon au 1er tour et j’irai voter, la mort dans l’âme, au 2e parce que je préfère continuer la lutte pour autre chose sous Macron que sous Le Pen.
Mais je vous le dis franchement, je ne me retrouve dans aucune description de ce qu’est supposé être un « Mélenchoniste » que je lis en ce moment. Je n’ai même pas envie de rentrer dans ce débat-là, tant les amalgames font rage de tous côtés.
Et je ne juge pas les abstentionnistes, ils ne sont pas seuls responsables des maux actuels. Ni même les électeurs de Le Pen, parce que tous ne sont pas des fachos sans scrupules, là encore c’est trop simpliste. Certains, oui. Beaucoup d’autres sont en perte de valeurs et de ressources et souffrent. Même en souffrance, on n’est pas obligé de devenir intolérant et individualiste ? Certes, mais ouvrez les yeux : regardez comment on nous, comment on se parle, à la télé, dans les médias, sur les réseaux sociaux ? Vous trouvez qu’ils sont tendres et à l’écoute des autres, les argu-plus ou moins-ments employés ? Et juste au passage encore, à qui qu’ils appartiennent, les médias ?

Si, effectivement, Macron passe, on ne sera pas à l’abri. On sera juste dans la digne continuité de ce qui a été amorcé, dans le ventre du capitalisme fécond de différences creusées et ostracisées, de difficultés environnementales augmentées qui creuseront encore plus les différences et les conflits… Dans le lit du FN en somme ! In bed with le FN.
Evidemment je peux (et j’adorerais) me méprendre et que la période qui arrive soit harmonieuse à tous niveaux !
En tout état (ou Etat) de cause, si on veut pouvoir limiter l’impact actuel de ce parti pris de haine, il va falloir changer d’optique et renouer le dialogue entre les gens. Et plutôt que de se renvoyer la balle et de se jeter l’opprobre, il serait peut-être temps de se serrer les coudes et pas que pour faire la queue au bar… Pour voir où on va ensemble.

Car que l’homme choisisse sciemment et définitivement d’être vil et vénal, individualiste et violent et de détruire ses ressources naturelles et cognitives, au moment où il devrait/pourrait être au top de son intelligence et de sa civilisation en harmonie sur la planète… j’y crois pas.

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Pesticide, mon amour

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Il y en a partout et pour tout le monde… Ils agrémentent l’air comme on respire.
Campagne, ville, personne n’est épargné. Et toujours pas de législation en vue…

 

Les « phytosanitaires » nous montent au nez
Que les pesticides aient un nom qui fait du bien (phytosanitaire veut dire qui soigne les plantes), ça ne leurre plus grand monde. Qu’ils soient cancérigènes, ça fait un moment que ça nous gène.
Parce que vu que le bio n’est pas subventionné, ça fait encore une bonne majorité des fruits et légumes produits, et par extension une bonne partie de l’alimentation proposée, en magasin, au restaurant, dans les cantines, qui est viciée.
Mais là où le bât blesse et où la moutarde nous monte au nez, c’est quand on constate que les pesticides… on les respire aussi !

 

Polluer au nez et à la barbe des citoyens
Présents aussi bien en ville qu’à la campagne, ils se font la part belle de notre air… Atmosphère, atmosphère, est-ce que j’ai une gueule d’atmosphère chargée de particules ?
Eh bien oui, il faut s’y faire : on en prend pour notre grade, parce qu’aucune loi n’existe sur le sujet !
En plus des sols, des nappes phréatiques et des rivières, pour polluer l’air aussi, les industriels ont le champ libre.

 

Les rois du pied de nez
Car nos hommes politiques s’empressent d’enterrer les volontés citoyennes en matière de biodiversité : pêche profonde ? Le chalutage n’est pas interdit à cause d’un groupe de pression qui représente pourtant trois péquins… Les néonicotinoïdes, dont rien que le nom tue les abeilles ? Ils devaient être interdits en janvier 2017, puis 2018, puis le Sénat refuse à nouveau leur suspension. Notre-Dame-des-Landes ? On y va, on bétonne. Et il n’y aura pas de taxe sur l’huile de palme…
J’en passe et des meilleures.

En fait, les hommes politiques enterrent les volontés citoyennes dans tous les domaines.
Poids des lobbys, des casseroles et des accusations de viol, et quid du 49.3 ? Le lien entre tout ça semble bien être le passage en force. L’attrait du pouvoir à tout prix et n’importe comment.
Dans ce contexte, on ne voit pas bien, effectivement, comment trouver le temps de légiférer sur la qualité de l’air.
La démocratie suffoque et nous aussi !

 

Garder la tête hors de l’eau ?
Pourtant, un peu d’espoir dans ce marasme…
Dans le cadre du nouveau Plan National Santé-Environnement 2015-2019, l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a été saisie sur ce sujet.
Et les récentes recommandations de la Cour des Comptes préconisent de confier cette surveillance aux Associations Agréées de Surveillance de la Qualité de l’Air (AASQA) comme Airparif, qui travaillent sur ces questions depuis de nombreuses années.

Mickey 3D chantait : « Il faut que tu respire, et c’est rien de le dire. Tu ne vas pas mourir de rire, et c’est pas rien de le dire… »

Eh bien, moi je dis que les pompons (qui s’agitent partout et disent l’exaspération citoyenne) valent mieux que leurs (mauvaises) raisons (de ne rien faire) !

Et que, malgré tout, il faut garder le sourire pour garder le moral. Ou l’inverse.

 

Source : Airparif

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Y a plus de saison, ma bonne dame ! (2)

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Y a plus de saison, ou des saisons trop fortes ? Faudrait savoir… Le coeur du thermomètre balance, il n’est pas décidé… Par exemple, en France, ce sont des hivers moins froids et des étés plus chauds, avec de fortes vagues de chaleurs qui sont de plus en plus rapprochées.
Et après ? On ne connaît pas (encore) la chanson.

 

Des vagues de chaleurs qui se rapprochent…
Sur les 30 dernières années elles se multiplient, par rapport aux 30 précédentes, signe déjà perceptible du réchauffement global… Les 30 glorieuses du climat ? Pas vraiment. Surtout si on voit ce qui nous attend…
Car les scientifiques sont d’accord : si on ne fait rien, on risque 4 et 5 degrés d’augmentation des températures en 200 ans. Ce qui correspond au changement intervenu entre l’ère glaciaire et la nôtre, comme le rappelle Chloé Maréchal. Sauf qu’à l’époque, cela a été 50 fois moins rapide… ça laisse songeur.

 

Un homme qui va et qui vient…
A grands coups de CO2, l’homme est responsable de l’effet de serre, 98% des scientifiques sont d’accord sur la question. Sauf que les 2% restants ont été représentés médiatiquement à +de 20% entre 2000 et 2010. Cherchez l’erreur.
Et après on ne comprend pas pourquoi les gens ne comprennent plus rien…
L’homme a encore du mal à accepter sa responsabilité… et à se fixer des objectifs pour la pallier.

 

Et ça n’est pas du Gainsbourg…
Dit rapidement quand on parle de chaleur, on pense sea, sex and sun et seins de bakélite qui s’agitent. Mais malheureusement, l’avenir escompté est moins sexy que ça.
On le redit, si on ne limite pas l’augmentation des températures à 2 degrés d’ici 2100, ça va craindre un max. Pour l’homme, du moins : salinisation des eaux potables, montée des océans poussant logiquement les gens à migrer (et le problème des migrants, quand on voit comment on le traite déjà aujourd’hui, ce n’est pas enthousiasmant…), sécheresse, j’en passe et des pires.
Pour les animaux ? Pas facile non plus et on assiste déjà à la remontée vers le Nord d’espèces plus ou moins sympathiques qu’on croyait loin de chez nous : moustique tigre, etc.

 

Alors ?
On se sort les doigts… des oreilles qu’on voulait boucher pour ne pas entendre et on se tourne vers les mouvements citoyens qui prennent de l’ampleur, et notamment autour de la COP21.
Pour dire non aux politiques qui pensent encore capitalisme quand ils discutent climat, et oui aux mesures efficaces !

Pour enfin participer à l’érection d’un monde meilleur… comme aurait pu le dire le grand Serge.

 

NB : lien vers l’article « Y a plus de saison, ma bonne dame » (1)

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SOS Compost !

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Arriver à obtenir un bon compost, ce n’est pas si simple, croyez-le ou non… Et même avec un lombricomposteur, où les vers sont introduits dés le départ et où tout élaboré pour faciliter les choses, eh bien il faut quand même y mettre du sien ! Et pas du leurre. Car les lombrics ne s’y trompent pas.

 

Attention, digestion !
Les vers aussi ont leur temps d’assimilation et de croissance. Les nourrir dans tous les sens, c’est pô bon pour eux, en fait. Dans le cas de lombricomposteurs collectifs, comme celui dont je vous parlais précédemment, souvent l’enthousiasme fait place au trop plein… Trop de bonne volonté tue le lombrithé.

 

SOS carbone !
Il faut alimenter le compost modérément au début et ne surtout pas oublier l’apport de carbone sous forme de filtres à café, café, thé, boîtes et coquilles d’oeufs, le tout surtout découpé en petits morceaux… Tout est bon pour créer l’équilibre avec l’apport azoté des épluchures et restes de fruits et légumes.
Sinon ? On a un compost humide et malodorant, et ce d’autant plus qu’il n’est pas brassé.

 

De l’air, de l’air !
Car, c’est l’autre secret pour un compost en bonne santé : il faut brasser et aérer. Comment à l’aide d’une petite pelle ou tout simplement d’un gant. Ce n’est pas forcément ragoutant, mais heureusement il y a toujours de vaillants volontaires.
Et ça en vaut le coup de main car de là naît la promesse de pouvoir transformer les restes alimentaires en terreau, enfin.

Alors, brassons, mes frères, brassons !

 

Et si vous ne vous sentez pas concernés car il n’y a pas de compost près de chez vous, patience !
La Ville de Paris inaugure des sites de compostages dans le 11e et 14e, en vue d’élargir le mouvement, puisque trier ses déchets au plus près, c’est l’un des projets plébiscités par les parisiens dans le cadre du Budget participatif, tout comme cultiver dans les écoles

 

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Si même Pôle Emploi le dit…

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… ne serait-il pas temps d’investir (vraiment) dans le durable et le renouvelable ?

La réponse est dans la question, puisque Pôle Emploi… c’est l’Etat ! Et en même temps, un effet d’annonce de plus, ça ne mange pas de pain. Il suffit de le dire, hein !

NB : Pour ceux qui ne lisent pas en tout petit, dans la case violette, il est écrit « L’économie verte… Une économie au coeur de l’avenir »…

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Des lombrics crèchent à la crèche

lombrics-terreau

A la crèche Chaumont-Lepage, dans le 19e à Paris, la direction a opté, en partenariat avec la Ville de Paris et l’ADEME, pour la mise en place d’un lombricompostage collectif, auquel les familles (des dernières années surtout) sont appelées à participer.

 

Des déchets en vers
Enfants et parents peuvent trier leurs déchets
organiques valorisables
et les faire entrer
dans l’élaboration d’un terreau à utiliser
pour l’activité de jardinage.
Et créer ainsi un cycle stable
entre pédagogie ludique
et récupération sage
grâce aux lombrics pas lubriques.

 

Des lombrics et des hommes
Le lombricompostage, procédé naturel de transformation des matières organiques par contact avec l’oxygène et l’humidité ambiante, se fait avec l’aide du travail des bactéries, champignons… et des fameux vers que les enfants adorent chercher dans le compost et tripoter ! Heureusement, les lombrics ont bon dos, et une anatomie hautement régénératrice…
Mais le mythe du lombric coupé en deux est à revoir, car le ver a comme nous un avant et un derrière. Seule la partie qui contient les organes vitaux repoussera peut-être, si ceux-ci ne sont pas endommagés ! Alors gare aux jardiniers en herbe !

Le jardinage en soi est réservé aux « grands » de dernière section. Mais les « moyens » ne devraient pas être en reste, puisqu’ils apprendront aussi à trier leurs épluchures de fruits et autres déchets de table avec les puéricultrices au moment des repas… et seront ainsi parés pour l’année d’après !

 

Du compost qu’on soigne
Tout ne se transforme pas en compost, ainsi il faut éviter les déchets d’origine animale comme la viande, le poisson, les os, le lait. Les coquilles d’oeufs en petits morceaux peuvent rejoindre le bac.
Les agrumes et leurs peaux sont à distiller en toute petite quantité, car ils ne se dégradent pas à la même vitesse que le reste. L’ail, les échalotes et oignons sont peu appréciés des vers car trop acides. Les restes de plats cuisinés et le pain ne sont pas non plus les copains du compost.

Enfin, il faut veiller à apporter du carbone pour compenser l’azote des pelures de fruits et légumes : filtres à café et café, sachets de thé, papier et carton par petits bouts, pour réécrire une nouvelle histoire de terreau.

 

Vers une réduction des ordures
30 % de nos poubelles sont constituées de déchets organiques pouvant être traités. Le lombricompostage collectif permet ainsi de réduire le volume d’ordures qui passe en déchetterie, avec les transports, l’incinération et le CO2 qui en découlent.
Concrètement, chaque famille a son bioseau dans lequel elle fait son propre tri et qu’elle vient vider dans le lombricompost dans la cour de la crèche où crèchent les vers.

Les déchets ainsi compostés donnent un amendement organique de qualité pour les plantes et jardinières, ainsi qu’un liquide qui peut aussi être utilisé dans l’eau des plantes, à raison d’un rapport d’un dixième.

Alors… vous reprendrez bien un peu de lombrithé ?

 

© illustration : http://eduscol.education.fr

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Economie circulaire, un concept qui ne tourne pas en rond

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On en parle beaucoup ces derniers temps et elle sera prochainement inscrite dans la loi, l’économie circulaire a le vent en poupe… Quoi de plus normal, donc, que la réunion à la Mairie de Paris ce matin, à laquelle j’étais conviée, s’intitule « Cap sur l’économie circulaire ! ».
Au-delà du concept, cette nouvelle façon de penser l’économie semble bien prometteuse pour mettre en avant des solutions d’avenir et ouvrir la voie à la COP 21.

 

La maire au pied du mur
Devant plusieurs centaines de personnes qui officient dans les sphères du développement durable, Anne Hidalgo herself a ouvert l’échange en présentant l’économie circulaire comme porteuse d’innovation et de performance pour répondre à la transition énergétique et replacer la dignité humaine et l’environnement au coeur du fonctionnement de nos sociétés.
Elle l’a clairement rappelé, on est au pied du mur et il est temps d’agir.

Il s’agissait, globalement, de dresser un portrait de ce qu’est l’économie circulaire aujourd’hui et de voir quels seront ses impacts sur le monde de demain, notamment en milieu urbain. Bon, alors au final, késako ?

 

Les définitions, ça circule !
Les intervenants, tous convaincus, ont rappelé par diverses formules qu’il faut passer d’une société du bien à une société du lien, que l’économie linéaire (production, bien, consommation, profit) telle qu’elle existe aujourd’hui ne fonctionne plus, puisqu’elle génère de la surproduction, du gaspillage et de la pollution.
« Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme » : ou comment ce qui était considéré comme un déchet devient en fait de la matière première. Papier, plastique, déchets de chantiers, chutes de textiles, chaleur issue des égouts, de l’incinération ou carrément des ordinateurs… tout peut se récupérer et resservir !
Et pour que le cycle soit vertueux, il faut penser à économiser l’énergie nécessaire aux transports, à la production et à la récupération en elle-même. Tous les paramètres comptent.

 

L’économie de la formule ?
Avant, ce genre d’action s’appelait « écologie industrielle », le concept d’économie circulaire est venue de celui de « Cradle to Cradle » (CTC, du berceau au berceau), qui peut intégrer aussi les concepts d’économie de l’usage, économie du partage, économie verte… Une chercheuse, professeur à la Sorbonne, a osé un bémol en disant que le circulaire, c’est chouette, mais que le mot économie présente le danger d’oublier de repenser nos comportements à la base.
En gros, trier, récupérer les déchets et les utiliser comme matière première, c’est bien, mais moins consommer et moins jeter, c’est mieux.

 

Le monde de l’occasion
Il a aussi été souligné que le commerce (et les commerçants) devrai(en)t devenir le marché (les marchands) de l’occasion, puisque, apparemment, un Français sur deux serait prêt à acheter plus de cette manière. Et le succès croissant du Bon Coin, entre autres sites, le prouve.

 

Et le troc dans tout ça ?
Je n’ai pu m’empêcher de m’interroger sur le troc qui se développe, que cela soit en termes de services ou de vêtements et d’objets. Comme les gens échangent, cette pratique sort du domaine de l’économie (après l’achat du bien au départ du moins). Or ce secteur est en plein essor et la solidarité d’aujourd’hui, et a fortiori de demain, passe aussi par là. Peut-être justement qu’on touche ici à la limite de cette appellation « économie circulaire »…

 

Un seul mot d’ordre : en avant, marche !
De même, les jardins partagés des particuliers sortiraient de cette définition. En revanche, le développement de l’agroécologie urbaine y rentre.
Donc bref, l’idée, c’est que l’économie circulaire soit vectrice d’initiatives porteuses d’avenir et de lien humain et respectueuse de l’environnement. Après que cela soit un peu vague, ce n’est pas grave, car, comme il l’a été rappelé, si on attend d’avoir clairement défini les concepts, on peut débattre des jours et des nuits… Alors que le tout, c’est de s’y mettre !

Partout, des actions concrètes sont déjà mises en oeuvre, il va juste falloir faire savoir aux politiques (nationaux surtout) que c’est ce modèle de société que nous voulons défendre pour passer du micro au macro.

Mais, au vu du nombre de participants et de l’état d’esprit général ce matin… l’avenir est en marche et c’est tant mieux !

– – – – – – – –

BONUS :

Sur le plafond de l’hôtel de Ville aussi, on discute économie circulaire :

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– Regarde, il n’est pas beau ce casque ?
– Oh si ! Et avec le haut on peut faire une superbe passoire à pâtes !

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#Je suis Charlie #Je suis Charlotte

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Parmi les nombreux dessins réalisés sur la terrible attaque survenue à Charlie Hebdo mercredi, celui-ci, de Fabrice Erre qui tient le blog « Une année au lycée » sur le Monde, me plaît pour sa juste distanciation.

Je dois dire ici que je suis admirative de ceux qui ont su dégainer le crayon, la plume ou la réaction si vite, car pour ma part je ne trouve pas cela évident après un tel événement. J’avoue que dans ce monde de Twitter et d’immédiateté, j’ai besoin de temps pour intégrer. J’avoue que les mots me manquent et que pour l’instant mon sens de l’ironie s’en est allé faire un tour… Il reviendra. Et avec lui la liberté de dire et de penser, toujours.

Bien sûr, faire l’humour, pas la guerre, défendre la liberté d’expression et la liberté tout court… et aussi réfléchir à comment mettre en oeuvre dans son quotidien les bases d’un monde plus juste et plus solidaire. Je n’ai pas de réponse toute faite…

Mais je crois que pour changer enfin de paradigme, il faut que grandissent la créativité et le bien vivre ensemble dans le respect de notre environnement commun…

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Happy new year, naturally !

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Voici venu le Nouvel An et son lot de souhaits…
2015 marquera plus que jamais le tournant de l’humanité, car l’année se soldera par le Sommet sur le climat à Paris où il va falloir que des mesures sérieuses soient prises, si on veut miser sur l’avenir…

Comme j’ai pris l’habitude ces dernières années d’illustrer mes voeux avec des photos d’oeuvre de street art, mode d’expression libre et inventif au possible, j’aimerais mettre en avant cette année du « nature art », si je puis dire.

Comme d’autres artistes le font dans la rue, David Bart jette sur les décors naturels un regard concerné teinté d’ironie. Et met en scène des panneaux utilisés par des sites marchands dans des paysages bruts. Le contraste réfléchit le monde commercialisé que l’homme Occidental pense infini dans des lieux aux ressources limitées… et menacées.

Joliment et malignement appelée « This is a gift », cette méditation photographique peut s’admirer en intégralité sur le site de David Bart. L’artiste a été finaliste de la Bourse du Talent #60 Paysage pour ce travail et est en recherche d’une galerie où exposer.

A bon entendeur…

Et très belle année, bien sûr !! A notre intelligence !

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    © David Bart

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L’après Lima : dessine-moi un climat !

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L’accord de Lima sur le climat devait être la base qui ouvrirait la voie à l’accord définitif qui sera signé à Paris fin 2015, c’était la COP2 avant la COP21, le dernier rempart avant… le dernier rempart avant… le saut dans le vide.
Quid des décisions prises ? Le flou juridique, faute d’être artistique. L’engagement « a priori » sans réelles bases contraignantes. Le « ouais bof » en somme, quand le navire prend l’eau et qu’une vraie décision n’est pas une option.

 

« Nous partageons tous le sens de l’urgence, mais nous n’avons pas confiance les uns dans les autres », a dit Vivian Balakristan, le ministre de l’Environnement de Singapour. Si elle a le mérite présenter honnêtement la situation, cette déclaration a aussi l’avantage de résumer les contradictions en présence.
C’est un peu comme de dire « J’ai bien compris l’intérêt d’être informé de l’état du monde, mais je vais quand même suivre la saga Nabilla à la télé ». Enfin, en direct de la prison… Ou quand la télé-réalité montre enfin ce qu’elle est vraiment : l’état des lieux d’une civilisation en décrépitude culturelle, qui refait le crépis avec Valérie Damidot pour cacher l’effondrement, qui n’est pas que de façade…

Les gens, politiques à leur image, confortablement assis devant leur écran, ne croyant que ce qu’ils regardent, sont incapables de se figurer que dépasser 2 degrés de réchauffement climatique, c’est ouvrir la porte à l’Inconnu avec un grand I, notamment au niveau des catastrophes climatiques. C’est livrer le rez-de-chaussée au raz de marée.
Et si les inégalités seront plus criantes encore sous le poids des changements naturels, ne nous leurrons pas : si le rez-de-chaussée y passe, c’est toute la structure qui tremble.

 

Et l’optimisme dans tout ça ? Et la poésie, l’élévation ?
Ces ressources-là aussi sont en voie de disparition, le seul animal en voie d’apparition généralisée étant bien l’autruche !
Et pourtant, il faut continuer à agir à son niveau, pour faire circuler l’info et entretenir les petits gestes qui peuvent encore faire de grands mouvements… En faisant soi-même et en rejoignant les acteurs du changement (AMAP, énergie partagée et renouvelable, achats locaux et bio, etc.).

Et le Petit Prince dirait : Dessine-moi un climat !
Mais même Saint-Exupéry est dit « Saint-Ex »… l’intelligence serait-elle définitivement d’un autre siècle ?


Comprendre le réchauffement climatique en 4… par lemondefr

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