Articles ‘Les énergies, oui mais comment’

Electricité à 100% renouvelable ? Impossible n’est pas français !

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Que l’électricité provienne, d’ici 2050, à 100% des énergies renouvelables, c’est tout à fait envisageable. C’est ce que montre un rapport demandé par l’Ademe, qui devait être rendu public à la fin d’un colloque officiel, et qui a été déprogrammé au dernier moment. Mediapart l’a publié en intégralité.
Car voilà… Alors que le gouvernement peine à maintenir le cap des 50% de renouvelables à la même échéance 2050, le Sénat pourrait bien affaiblir encore la loi de transition énergétique et faire tomber le pourcentage encore plus bas… Le tout sans un seul débat public, évidemment !

 

La langue de bois ne brûlera pas…
A la solde du lobby nucléaire, les politiques n’en démordent pas, pour eux la France est le pays de l’atome. De la tome de vache ou de brebis, je veux bien, mais j’aimerais autant, comme bien des citoyens à qui on ne demande surtout pas leur avis, qu’on en reste là.

Ce rapport le montre, comme bien d’autres études et démonstrations avant lui (Jérémy Rifkin, par exemple), maintenir le nucléaire à tout prix ne coûtera pas moins cher que d’investir concrètement et massivement dans les énergies renouvelables. En effet, l’importation de l’uranium, la prolongation des centrales au détriment de la sécurité, le traitement des vieilles centrales qu’on ne sait comment démanteler, les déchets qu’on ne sait pas où ni comment stocker, tous ces paramètres pèsent dans la balance économique comme écologique.
Quant au danger que cela fait courir à l’ensemble de la population, il est effectivement sans comparaison possible avec aucune énergie d’aucune sorte.

 

…mais ne donnons pas notre langue au chat
En clair, que le cocktail soit mixte, avec un danger d’explosion du shaker, ou qu’il soit clair et buvable à l’envi, ça ne coûtera pas plus cher. Et c’est faisable. Vu les galères de construction de l’EPR de Flammanville et de déconstruction des autres centrales qu’on ne pourra prolonger ad vitam eternam au risque que ce soit at mortem eternam, il serait temps de mettre le curseur sur « bon sens ».
Passer l’arme adroitement dans le camp du soleil, de l’eau et du vent, pour ne pas passer l’arme à gauche. Pour que futur rime avec pur plutôt qu’avec très dur…

Bruno Rebelle, ancien conseiller politique de Ségolène Royal pendant la campagne présidentielle, doit s’arracher les cheveux de la position de l’actuelle Ministre de l’Ecologie. Aujourd’hui président de l’association Planète Urgence il cautionne évidemment le rapport et décrie les manipulations derrière tout ça. Je l’ai vu en interview dans l’Autre JT, très bonne émission sur France 4, et il parlait pour le coup sans langue de bois !

 

Pour que nous parlions tous la même langue !
Parce que la société civile est active et que bien des gens n’attendent pas que la solution vienne d’en haut, beaucoup d’inventions prennent déjà le pas sur l’existant… et se partagent efficacement !
Pour que tous puissions nous y mettre et mettre la main à la pâte, l’open source ou licence « creative common » offre à chacun le droit d’utiliser des plans, de les reproduire et même de les améliorer, à la condition de citer les sources et de partager les avancées.

Théophile Bresson, jeune inventeur, a ainsi mis en ligne son modèle d’éolienne. Il ne cache pas qu’il aurait dû dépenser entre 50 000 et 100 000 euros s’il avait voulu protéger son invention, rien qu’en Europe.
Il a en effet mis au point une micro-éolienne à axe et pales verticales qui capte le moindre souffle de vent, quelle que soit sa direction, dont il aimerait équiper les toits des villes où le vent ne cesse de tourbillonner. Haute de 1 m et d’un diamètre de 1,40 m, l’éolienne promet de développer un rendement de 40 % qui rejoint celui des éoliennes «ventilos».

Pour en savoir plus sur Théophile Bresson, c’est là, et pour faire un don pour le développement du projet sur Ulule (premier objectif déjà largement atteint), c’est par ici.

 

Parce que l’intox n’est pas où l’on croit, l’intelligence n’attend pas.

 

© www.aeroseed.com

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Le gaz de schiste fait pschitt

pschitt

Command(it)é par Montebourg quand il était au gouvernement, un rapport* visant à absoudre l’exploitation polluante du gaz de schiste en vantant une alternative « propre » (re)fait surface. Et tente de relancer le débat sur le sujet.

 

Le lobby (re)met les gaz
En fait de texte, il s’agit d’un document largement basé sur un rapport parlementaire pro-gaz de schiste rédigé en novembre 2013. Et dont la teneur était déjà connue. L’idée est de démontrer qu’il existe une extraction propre du gaz interdit d’exploitation par la loi Jacob de 2011. Donc le scoop est un tuyau percé et les arguments sont bidon (de pétrole).

 

De la fuite dans les idées
Car faire péter la roche souterraine, non plus à coup d’eau chargée de produits chimiques mais de heptafluoropropane ou NFP (non flammable propane) est une fausse bonne idée. Ou une vraie connerie.
En effet, ce liquide employé comme propulseur dans des inhalateurs contre l’asthme ou dans les extincteurs, a un potentiel par molécule de réchauffement climatique 3000 fois plus fort que le CO2. En cas de fuite, on imagine le tableau…

 

La fuite en avant
Et pour que l’exploitation du gaz de schiste soit rentable, il faudrait forer beaucoup et bien à fond, soit un peu partout n’importe comment, et le risque de pollution des nappes phréatiques et des sous-sols est bien réel.
Ceux qui vantent coûte que coûte la productivité de cette énergie (fossile) veulent calquer une cartographie américaine sur une réalité française. Pas besoin d’être une lumière pour voir que ça ne colle pas. Ni en surface ni en densité de population au mètre carré.
En outre, on connaît maintenant les désastres de l’exploitation habituelle du gaz de schiste, que ce soit par des documentaires comme par des films.
Et l’exploitation alternative promue par Montebourg et ses amis n’a jamais été testée.

Lestée d’avance, on peut parier qu’elle n’aura pas le vent en poupe et ne fera pas revenir sur la loi Jacob. Ou alors ça voudrait vraiment dire qu’on marche sur la tête et les fesses bien en l’air. A plein gaz, en somme.

 

*lire le très bon article de Libération sur lequel je me suis basée pour ce billet

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Pour ne pas que Shell scelle l’Arctique…

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Six activistes de Greenpeace ont pris place à bord d’une plateforme pétrolière trimballée en mer par Shell et à destination… de l’Arctique.

Le géant pétrolier poursuit son projet fou de vouloir forer sous le Pôle Nord à la recherche de réserves d’or noir.
Mais si l’entreprise persiste, c’est notre mort qu’elle signe. Le forage dans cette zone fragile est trop risqué pour l’écosystème et le pétrole est une énergie à enterrer. A laisser enterrée, du moins, comme le préconise un rapport publié dans la revue Nature (un tiers des réserves de pétrole, la moitié des réserves de gaz et plus de 80% des réserves de charbon devront rester sous terre pour limiter le réchauffement climatique à 2°).

Il est temps de penser au futur, d’arrêter l’emballement du climat et de remballer Shell et les autres du même acabit, leurs profits à court terme et leur homicide volon-terre.

Grâce à la mobilisation de militants de par le monde, Lego a dénoncé son partenariat historique avec la marque qui s’est octroyée un coquillage pour polluer incognito. Ca suffit comme ça, ne transigeons plus sur le climat.
Que cette occupation de plateforme soit le climax de l’histoire avant un dénouement efficace, il faut y croire, encore et encore…

Et faire valoir votre voix pour préserver l’Arctique ici.

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     © Greenpeace

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L’ego et l’or noir

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C’est sûr, ça fait mal… D’imaginer que Lego, qui a inventé les briques malignes dignes de construire un nouveau monde, puisse soutenir un grand pollueur… On ne voit pas trop le lien entre ce jeu malin, support de créativité, et Shell, géant de la pétrochimie prêt à tout pour exploiter le pétrole où qu’il soit. Et pourtant…

 

Shell veut redorer son blason
Cela n’est pas tout à fait nouveau et dure depuis les années 70 : Shell appose son logo sur les Lego… Joli coquillage, soit dit au passage… qui devrait être souillé de pétrole pour être tout à fait honnête ! Et qui ne représente en rien les intentions de la société, beaucoup moins po-éthiques.
Depuis quelques années déjà, Shell fore sous l’Arctique. Au détriment de la sécurité et du principe de précaution. Et au risque de tuer les espèces protégées qui vivent là. Et qui supporteraient mal une marée noire de plus.

 

L’ego ou Lego ?
C’est à se demander ce que la marque plébiscitée dans le monde entier peut trouver à un tel partenariat. Apparemment être vendue dans les stations Shell et augmenter sensiblement son chiffre d’affaire… Au risque de tuer son image ? Bof.
Greenpeace interpelle Lego en lui demandant de dénoncer son contrat avec Shell. Pour arrêter la manipulation des consciences.

 

La pollution des consciences
Greenpeace souligne en effet qu’en s’imisçant subrepticement dans le quotidien des enfants via leur jouet préféré, Shell s’achète une bonne image. En s’insinuant dans l’imaginaire collectif, la société devient familière et, semble-t-il, nécessaire.
A l’heure où il est temps de trouver des alternatives au pétrole, et où Lego prévoit notamment de ne plus élaborer ses briques à partir de plastique à l’horizon 2030, cela n’a pas de sens. D’autant que la marque phare fait déjà d’énormes efforts pour limiter son impact environnemental. Qu’en est-il alors de l’environnement mental, de la pollution des consciences ?

 

Les joueurs contre-attaquent
« Notre essence, c’est le saccage et le pognon, continuons à prendre les gens pour des cons », pourrait être la devise de Shell. Il serait bienvenu qu’elle ne s’inscrive pas à Legoland.
Pour faire savoir que vous ne voulez pas de ce monde-là : c’est par ici. En cliquant, vous envoyez un mail à Lego.
Et la révolte Lego s’organise partout dans le monde : les adeptes élaborent des scènes qui disent à Shell d’avoir ailleurs si l’ego y est. Et Greenpeace fait polémique avec une vidéo choc.

Le choc des mondes en miniature ? Non, pour de vrai. Grandeur nature.

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Le rapport complet de Greenpeace sur le partenariat ici.

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Projet gaz de schiste en Allemagne : enterré !

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N’en déplaise aux amateurs de foot, les Allemands ont des choses à nous apprendre… en matière d’environnement, notamment. Ainsi, il a été décrété par Berlin que toute exploitation des gaz de schistes dans le pays de la bière serait suspendue jusqu’en 2021. Enfin !

 

Enfin un pays qui joue franc jeu face aux risques connus de contamination de l’eau et dégradation des zones autour des puits d’extraction. Ce n’est pourtant plus un scoop : le résultat de l’exploitation des gaz de schiste aux States, notamment en Pennsylvanie, fait peine à voir. Eau contaminée, gens et bêtes malades, colère des habitants…
La Pologne n’est pas mieux servie, qui court quand même derrière cette chimère. En espérant faire des gros sous. Peine perdue, le gaz de schiste là-bas est très peu rentable.

 

Là-bas seulement, vraiment ? Non. Il se trouve qu’ils sont réfutables, les prétendus rendements. On nous délibéré-ment. C’est un drôle de jeu financier, qui s’appelle la spéculation. Cela consiste à énumérer des réalités toutes relatives, pour faire gonfler des bulles financières. Et créer des emplois de niche.
Jusqu’à ce que la réalité s’impose. Fasse exploser la bulle. Et nous oblige à nous terrer dans nos niches. Vu que personne pendant ce temps n’a investi dans le renouvelable… Scénario tristement renouvelable : immobilier, énergie, consommation, tout y passe ! Et quand ça explose, on recommence ailleurs.

 

Heureusement qu’il y a les Allemands pour redonner espoir. Et faire rire un peu. Car de l’autre côté de la frontière, les écologistes ont eu gain de cause grâce… aux brasseurs. En effet, de l’eau contaminée donne une bière bien moins bonne, forcément. Ce qui n’est pas du tout au goût des amateurs de la boisson maltée sacrée d’outre Rhin. Qui est un peu le sang de l’Allemagne, comme le pinard qui coule dans les veines de la France.
Pas touche, donc ! Et bon vent aux gaz de schiste ! Qu’ils ne viennent pas polluer l’eau, et par elle les palais et glottes des gourmets buveurs.

 

Si cette décision est déjà un gloups en avant, il reste encore sur la planète pas mal de choses difficiles à avaler… à commencer par les couleuvres qu’on continue à nous servir ailleurs… Sur l’avenir que représentent les gaz de schiste et le nucléaire.

 

image : www.gazdeschiste.fr

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Gaz de schiste : chose promise…

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…chose due ! Bonne nouvelle, le Ministre de l’Ecologie a annoncé hier qu’il ne signera pas les sept permis de « recherche » d’hydrocarbures en bassin parisien.
Reste à tenir bon face au déchaînement des accrocs au vieux système, capitaliste et fossile, qui ne manquent pas d’évoquer un manque à gagner pour ne pas en perdre une miette.

De l’eau dans le gaz
Au vu du désastre écologique provoqué par le gaz de schiste dans des pays comme le Canada et les Etats-Unis, la loi Jacob avait été votée en juillet 2011 en France pour interdire l’extraction par fracturation hydraulique.
Pas Jacob comme le prophète, mais comme Christian Jacob, le député UMP, c’est moins glamour. Surtout quand on se souvient des sorties du monsieur contre le PACS et le mariage gay… A se demander ce qui a poussé le drôle a prendre partie contre les gaz de schiste. Peut-être son lien avec les agriculteurs qui ont tout à perdre s’il y a fracturation hydraulique près de leurs terres.
Car en fait « d’hydraulique », joli nom doux et inoffensif, il s’agit d’eau, certes, mais chargée de produits chimiques qu’on injecte en profondeur pour faire exploser la roche contenant le gaz.
Les-dits produits continuent ensuite leur vie sous terre et polluent nappe phréatique et sols, provoquant des accidents sanitaires qui feraient pâlir Erin Brokovich.

De Toreador à Hess : pourquoi le bât blesse
La société Toreador qui avait réussi à obtenir sept permis de « recherche » d’hydrocarbures en région parisienne, a vu rouge quand la loi est passée… et a fini par revendre ses permis à Hess Oil, géant américain du pétrole.
Et en août déjà, la compagnie s’est mise à forer dans les sous-sols à Jouarre (Seine et Marne), prétextant de chercher du pétrole conventionnel.
En fait, la société visait clairement le gaz de schiste… mais en envoyant de la poudre aux yeux, voulait nous faire passer ses forages pour des actes de recherches.

Le gaz reste enterré : paix à son âme…
C’est hier que le Ministre de l’Environnement a mis fin à ce jeu de dupes en dénonçant les « VRP des hydrocarbures », qui foncent toute tête baissée fossiles en tête, au détriment de l’environnement et des hommes.
Le ministre n’accordera donc pas les permis, a-t-il dit. Espérons qu’il maintienne sa position face à ceux qui clament que la perte est énorme.

…car les vautours guettent
Evidemment, ceux-là ne parlent que de manque à gagner économique car le fait que tout le monde y perde, homme comme nature, ça leur touche un neurone sans bouger l’autre, ce qui est bien normal vu qu’ils en ont trop peu pour que cela crée un choc.
Le ministre rappelle aussi que le gouvernement s’est engagé à aller vers le renouvelable… le discours semble doucement se renouveler, et cet acte est prometteur.

Cependant, le projet de transition énergétique doit voir le jour au printemps 2014 et en attendant on parle encore d’entretenir et renouveler le parc nucléaire, alors…

Attendons la suite !

Photo : Matt Damon dans Promised Land

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Fukushima : entre le poison et le dessert

gastronomie

Ca s’est passé fin septembre, un chef gastronomique de Fukushima a cuisiné à Paris des produits venant de la zone irradiée qui auraient irradié le palais, de l’Elysée et de ses hôtes…

Alors déjà c’est ce qu’ils déclarent, et personne ne pourra plus vérifier.
Ensuite, ce sont quand même les mêmes qui nous disent que le nucléaire est propre et sûr. Donc c’est un peu comme si Bernard Tapie soutenait qu’il est blanc comme neige dans ses affaires et qu’on lui donnait raison en l’indemnisant par millions…

La seule différence c’est que dans un cas il y a enquête, dans l’autre il y a encas sans suite.
Du moins pour l’instant, car d’ici à ce qu’on nous dise qu’il faut implanter des potagers dans l’enceinte des centrales, il n’y a peut-être qu’un pas.

carte-pacifique

Et à bien regarder la carte qui circule en ce moment sur Internet on ferait bien de démontrer rapidement que le poisson est meilleur après une exposition à une bonne dose de becquerels.
Car on dirait un joli coucher de soleil sur Pacifique façon impressionniste, sauf que l’orange et le rouge sont les taux élevés de radioactivité.
On peut donc rêver mieux comme peinture à accrocher au-dessus de sa cheminée pour agrémenter ses dîners en famille. Dîners qui du coup devront se passer de poisson le vendredi au risque de devenir poison.

Alors est-ce que l’agriculture japonaise doit continuer à s’en faire ou est-ce que la situation à Fukushima se stabilise enfin ?
Eh bien ce n’est pas gagné quand on voit la liste des incidents survenus ces deux dernières années : fonte du combustible dans les réacteurs puis eau radioactive qui fuit en masse, phénomène accentué par la pluie ou plus récemment le passage du typhon Wipha. Oui rappelons-le : Fukushima se trouve en zone sismique et inondable et c’est un tsunami qui avait mis le feu au poudre en mars 2011, ce qui est ridicule comme métaphore si on y pense.
Mais la plupart des gens ne pensent pas, comme cet ouvrier qui a par mégarde éteint l’interrupteur du système de refroidissement du réacteur de la centrale, après avoir fini son travail.
Remarquez, cela partait peut-être d’une démarche écologiste, on ne sait pas.

Et c’est vrai que vu la situation on n’est pas à quelques pannes près !
Surtout quand elles peuvent être provoquées par un rat, oui un bête rat. Comment cela est-il possible ? Non, le rat n’a pas éteint l’interrupteur après une modification génétique due à la radioactivité, il a simplement provoqué un court-circuit… en se baladant dans l’enceinte. Sécurisée, bien sûr.

Oui, je suis injuste quand je dis que l’ouvrier ne pensait pas, c’est vrai : comment penser quand on est soumis à des doses de radioactivité qui explosent, si j’ose dire, les seuils recommandés ?
Quand on lit ce passionnant article sur les travailleurs du site qui sont près de 3000 à travailler jour et nuit dans des conditions atroces, on peut penser que certains sont proches de la surchauffe, comme ce jeune qui déclare : « J’ai vraiment besoin d’argent pour vivre et ça passe avant la santé ».

Et nous avons vraiment besoin du nucléaire pour vivre, déclarent dirigeants d’Etats ou d’entreprises du secteur dont les intérêts convergent.
Ce qui passe apparemment avant l’avenir des peuples.

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Earh hour, vraie manifestation ou mascarade écologique ?

Je me renseigne aujourd’hui sur le suivi de l’Earh Hour, cette opération menée hier par le WWF partout dans le monde qui consistait à éteindre les lumières pendant une heure pour dénoncer la politique et le gaspillage énergétiques.
On nous parle de « 1,3 milliards de personnes » qui auraient donné dans le mouvement et de 385 bâtiments officiels éteints symboliquement rien qu’en France… pourtant à Paris la Tour Eiffel n’a été éteinte que cinq minutes, alors effectivement, on est bien dans le symbolique ! Déjà qu’une heure, c’est peu…
Alors la Earh Hour… Vaste mascarade ou vraie manifestation pour une prise de conscience généralisée ?

Mon Earh Hour
En France, l’heure tombait entre 20h30 et 21h30… un samedi soir, gageons que déjà pas mal de gens étaient sortis de chez eux et dans des lieux publics à ce moment-là. Ont-ils fait pression dans les bars et restaurants pour que ce geste soit respecté ? J’en doute…
Pour ma part, j’ai éteint les lumières, mis les appareils en veille et me suis assise à une table, quelques bougies et photophores illuminant tant bien que mal la feuille blanche où je voulais jeter mes idées, profiter de cette heure à part pour me retrouver face à moi-même… vivre un instant éclairant en somme !

Impact symbolique ?
Si tout le monde remplaçait réellement l’électricité par des bougies pour s’éclairer, ne serait-ce qu’une heure, il n’est pas sûr qu’on y gagnerait au niveau de l’impact carbone, mais enfin…
Ce n’est pas le propos, bien sûr, il faut marquer un acte symbolique pour faire réfléchir les gens et dénoncer le manque de mesures prises en matière énergétique sur l’ensemble du globe.

Ceres. Mais vu qu’on gobe du concept à longueur de temps, je me demande en quoi ce type d’action se différencie vraiment du greenwashing…
Bon nombre de gouvernements, de gens, se seront donné bonne conscience en éteignant quelques monuments, quelques ordinateurs un moment… et puis à 21h30 ? Retour à la normale !

Human light ?
Le WWF proposait de télécharger un guide pour appareils mp3 à emmener dans les lieux de rassemblement, destiné à être écouté par tous les manifestants en même temps.
J’ai écouté cet enregistrement qui m’a laissée un peu pantoise. Une voix féminine donne des injonctions pour danser, allumer les lampes de poche, les éteindre, pour faire des « free hugs »… commandés. Pas beaucoup de liberté ni de spontanéité là-dedans !
Et tout le folklore y passe, de la musique de Star Wars à toutes les sauces à la séquence des masques d’animaux invitant les gens à se « lâcher » et exprimer la bête en eux. Grrrrrrr !
Notre part instinctive ne peut-elle s’exprimer autrement que dans la caricature et l’assistanat ? Franchement, ça a beau s’appeler human light, ça ne fait pas de nous des lumières.

Human fight
Car si l’on veut vraiment faire référence à Star Wars, il y a moyen de voir intelligemment la Force dont il est question. Et de se projeter autrement dans le futur. Yeah.
L’indépendance énergétique ne doit-elle pas passer par une réelle autonomie de conscience ? Pour que les gens aient le réflexe de moins consommer, de moins dépenser d’électricité, il faut peut-être aussi réapprendre à réfléchir et pas seulement pendant des flash mobs de cinq minutes ou d’une heure…
En terme d’engagement individuel, c’est sûr, les gens sont très économes.

Je ne veux pas être rabat-joie, les symboles, c’est très important !
C’est juste que de vouloir améliorer la situation énergétique à coups de symboles, c’est un peu comme soigner mémé à coups de bâtons. C’est vivifiant et marquant… pas forcément efficace.

Pour une action concrète, passez à l’électricité vraiment alternative : Enercoop.
Le pouvoir est dans le panier du consommateur !
May the force bio with you.

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Manque d’énergie


les Fraggle Rock… Ca pourrait s’appeler « Chantons sous la roche »…
mais rien à voir avec la fracturation hydraulique de la roche évidemment !

La France joue la rhétorique et bientôt les apprentis sorciers avec le gaz de schiste, en ouvrant, selon Hollande, la porte à la recherche « d’autres techniques que celle de la fracturation hydraulique », évitant ainsi le débat sur les énergies renouvelables.
Rien de bien nouveau sous le soleil exactement…

La mollesse des uns…
Le Roux, chef de file des députés socialistes, va jusqu’à dire qu’il « refuse de mettre les générations futures en danger »… en favorisant les énergies vertes ? Non, en soutenant les grosses multinationales qui cherchent comment exploiter absolument le gaz controversé.

Les associations écologiques se d’ailleurs sont unies pour dénoncer la politique écologique du gouvernement et l’organisation d’une discussion sur le sujet… dirigée par l’ex-patronne d’Areva, Anne Lauvergeon, et par l’ex-administrateur général du Commissariat à l’énergie atomique, Pascal Colombani.
Face à cette chaude pisse, euh pardon à cette douche froide, Greenpeace et Les Amis de la Terre ont d’ailleurs quitté la table des négociations.

…fait le malheur des autres
Rappelons simplement en quoi l’extraction hydraulique est une catastrophe environnementale dans les pays où elle est pratiquée, comme aux Etats-Unis et au Canada… et comment on voit mal quelle technique pourrait permettre une « extraction propre ».

Jusqu’ici l’exploitation nécessite des techniques de forage profond et de fracturation par de puissants jets d’eau mélangée à des produits chimiques, pour extraire le gaz enfermé dans de petites alvéoles.

Une trentaine de puits a été forée dans la vallée du Saint-Laurent au Québec… La majorité de ces puits, à portée d’habitation, fuit aujourd’hui, distribuant dans l’environnement du méthane, voire d’autres métaux lourds.

Des dizaine de milliers de puits ont été forés aux Etats-Unis, dont bon nombre en Pennsylvanie depuis 2000 et c’est là-bas qu’on peut directement appréhender l’horreur de la situation : l’eau potable est hautement contaminée et cette image a fait le tour du monde, où le protagoniste du film Gasland peut mettre le feu au gaz qui sort du robinet de son évier…

Dire shit au gaz de schiste
Restons attentifs aux initiatives citoyennes sur le sujet pour pouvoir faire savoir que le gaz de schiste, on n’en veut pas… ni ici, ni ailleurs !

Car en bon schizophrène cynique, le gouvernement français, qui recule un peu face à l’opinion en France, se précipite en Pologne… pour y vendre nucléaire et exploitation du gaz de schiste. L’illusion est Total !

 

A noter enfin que l’association indépendante qui s’occupe du sujet s’appelle No Fracking France… et que les Fraggle Rock n’ont rien à voir dans l’histoire.

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Comment on se pique au peak oil…

« C’est pas pour tout de suite, c’est pour demain, c’était hier déjà »…
Les théories sur le peak oil, le pic où les réserves de pétrole atteindraient leur apogée avant de redescendre inexorablement, ne s’accordent pas sur la date de cet événement… mais ce qui est sûr, c’est qu’il arrive, et faire l’autruche n’y changera rien !

Comme les Shadoks, on ne sait plus où on ne sait plus comment, mais on pompe !
Dans les sables bitumeux, profond sous le Brésil, sous le Pôle Nord… les capacités dans les nappes existantes s’épuisent déjà alors on envisage de forer partout et n’importe où, pourvu qu’on tienne le cap… ou qu’on fasse semblant de le tenir, car même les dirigeants des multinationales pétrolières reconnaissent qu’on s’approche du peak oil et qu’ils ne savent pas comment ils tireront l’énergie nécessaire à faire tourner notre société avide… à vide, elle pourrait donc bien finir par tourner.

Comme les géants, on a les yeux plus gros que le ventre et on dévore notre garde-manger annuel… en 234 jours !
L’humanité a consommé toutes les ressources naturelles que la Terre peut produire en un an en deux tiers d’année. Nous avons atteint hier le « Global Overshoot Day », le « jour du dépassement »… soit trente-six jours plus tôt qu’en 2011.
Même si on n’était déjà pas disciplinés, en 2005, la limite a été atteinte un 20 octobre et en 2000 un 1er novembre. En même temps que le jour des morts, au moins on s’y retrouvait…

Comme l’autruche de Téléchat, on se cache la tête dans un trou pour ne pas voir !
Et on consomme, on consomme… pour oublier. Que nous sommes des cons en sommation.
Que l’avenir n’appartient qu’à ceux qui le cultivent, et pas à coup de produits chimiques qui stérilisent la Terre et promettent de réduire encore les capacités de production. Que les poissons ont besoin de temps pour se reproduire et se développer. Et qu’il en va ainsi pour toutes les ressources vivantes de la planète.

Et si on faisait plutôt comme Candide, en cultivant notre jardin ?
A la fin du bouquin de Voltaire, après avoir parcouru bien des kilomètres et vécu-vaincu bien des mésaventures, Candide, qui a appris le bon sens, comprend que la meilleure façon de changer les choses est de cultiver soi-même jardin potager et jardin intérieur.

Ou comment mettre la main à la pâte… c’est peu mais c’est beaucoup.

(et ça, ce n’est même pas une devise Shadok… plutôt une devise Charlotte !)

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