Fukushima : entre le poison et le dessert

gastronomie

Ca s’est passé fin septembre, un chef gastronomique de Fukushima a cuisiné à Paris des produits venant de la zone irradiée qui auraient irradié le palais, de l’Elysée et de ses hôtes…

Alors déjà c’est ce qu’ils déclarent, et personne ne pourra plus vérifier.
Ensuite, ce sont quand même les mêmes qui nous disent que le nucléaire est propre et sûr. Donc c’est un peu comme si Bernard Tapie soutenait qu’il est blanc comme neige dans ses affaires et qu’on lui donnait raison en l’indemnisant par millions…

La seule différence c’est que dans un cas il y a enquête, dans l’autre il y a encas sans suite.
Du moins pour l’instant, car d’ici à ce qu’on nous dise qu’il faut implanter des potagers dans l’enceinte des centrales, il n’y a peut-être qu’un pas.

carte-pacifique

Et à bien regarder la carte qui circule en ce moment sur Internet on ferait bien de démontrer rapidement que le poisson est meilleur après une exposition à une bonne dose de becquerels.
Car on dirait un joli coucher de soleil sur Pacifique façon impressionniste, sauf que l’orange et le rouge sont les taux élevés de radioactivité.
On peut donc rêver mieux comme peinture à accrocher au-dessus de sa cheminée pour agrémenter ses dîners en famille. Dîners qui du coup devront se passer de poisson le vendredi au risque de devenir poison.

Alors est-ce que l’agriculture japonaise doit continuer à s’en faire ou est-ce que la situation à Fukushima se stabilise enfin ?
Eh bien ce n’est pas gagné quand on voit la liste des incidents survenus ces deux dernières années : fonte du combustible dans les réacteurs puis eau radioactive qui fuit en masse, phénomène accentué par la pluie ou plus récemment le passage du typhon Wipha. Oui rappelons-le : Fukushima se trouve en zone sismique et inondable et c’est un tsunami qui avait mis le feu au poudre en mars 2011, ce qui est ridicule comme métaphore si on y pense.
Mais la plupart des gens ne pensent pas, comme cet ouvrier qui a par mégarde éteint l’interrupteur du système de refroidissement du réacteur de la centrale, après avoir fini son travail.
Remarquez, cela partait peut-être d’une démarche écologiste, on ne sait pas.

Et c’est vrai que vu la situation on n’est pas à quelques pannes près !
Surtout quand elles peuvent être provoquées par un rat, oui un bête rat. Comment cela est-il possible ? Non, le rat n’a pas éteint l’interrupteur après une modification génétique due à la radioactivité, il a simplement provoqué un court-circuit… en se baladant dans l’enceinte. Sécurisée, bien sûr.

Oui, je suis injuste quand je dis que l’ouvrier ne pensait pas, c’est vrai : comment penser quand on est soumis à des doses de radioactivité qui explosent, si j’ose dire, les seuils recommandés ?
Quand on lit ce passionnant article sur les travailleurs du site qui sont près de 3000 à travailler jour et nuit dans des conditions atroces, on peut penser que certains sont proches de la surchauffe, comme ce jeune qui déclare : « J’ai vraiment besoin d’argent pour vivre et ça passe avant la santé ».

Et nous avons vraiment besoin du nucléaire pour vivre, déclarent dirigeants d’Etats ou d’entreprises du secteur dont les intérêts convergent.
Ce qui passe apparemment avant l’avenir des peuples.

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