Il y a le feu au lac


Photo : voleurdimages2.bleublog.lematin.ch

Ils se sont réunis les 11 et 12 décembre à Poznan… « Ils » : les ministres de l’écologie de 192 pays, lors de la conférence sur le climat des Nations-Unis. Objectif déclaré : préparer la conférence de Copenhague de fin 2009, en discutant les grandes mesures visant à limiter le réchauffement climatique. Objectif effectif : ils nous servent du réchauffé !

Sur les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, on n’avance pas d’un tuyau de poêle par rapport à Bali. Balivernes et compagnie, les pressions du Canada, du Japon, de la Nouvelle-Zélande et de l’Australie ont eu raison de la bonne volonté des autres pays industrialisés, alors qu’ils étaient vraiment prêts à des efforts… Même les Etats-Unis !

Il semble que la mouvance Obama reprenne effectivement les injonctions d’Al Gore et John Kerry… A voir.
Mais c’est tout vu du côté de l’aide au pays en voie de développement pour faire face aux changements climatiques et pour moins polluer : niente, nada, queue de chi ! C’est la crise, hein, « ils » vont quand même pas dilapider l’argent là-dedans !

Quant au débat sur les limitations de la déforestation, les représentants du de l’Australie, Canada (décidément… tabernacle !), des Etats-Unis et de l’Inde se sont montrés hostiles à la reconnaissance de l’importance de la biodiversité forestière et des droits des populations autochtones et autres communautés forestières. Pas clairs.

Pas encore vraiment possible de savoir de quoi il en retourne, à quel climax de climat on aura droit. Bashung (rendons à César…) avait intitulé son best-of « Climax », qui veut dire apogée et/ou orgasme… Les perspectives seront-elles à l’apogée du mauvais ou à une meilleure jouissance des températures et de la nature sur Terre ? Va-t-on enfin desserrer l’effet de serre et les serres de ces chefs de gouvernements qui n’en démordent pas ? Car ça urge, nom d’une courge !
A Poznan, c’était donc la pause Naan, le quatre-heure de ces messieurs qui gouvernent le monde et veulent le beurre et l’argent du beurre. Espérons que les eurodéputés y mettront un peu plus du leur et un peu moins de leurre, ce mercredi à Strasbourg.

Mais ce n’est pas gagné, tant les positions allemandes, polonaises et italiennes tirent le dispositif vers le bas. « L’Europe ne va réduire ses propres émissions de gaz à effet de serre que de 4 % entre aujourd’hui et 2020 et rate une occasion unique de doper les investissements dans les technologies du futur », commente Pascal Husting, directeur général de Greenpeace France. Concernant le marché des quotas d’émissions, les dérogations accordées aux industriels sont si nombreuses, que seules 4% des émissions polluantes de ce secteur vont être soumises aux enchères, ce qui est peu cher payé.

Va-t-on devoir payer pour ce que voteront demain les eurodéputés sur ces mesures du « paquet énergie-climat », comme on l’appelle ?

Il serait bien qu’ils ficellent par le haut…

Share Button