Articles ‘Les Chroniques’

La conférence de M. Hulot

Nicolas-Hulot

Lundi soir, j’ai eu la chance de pouvoir assister à la conférence sur le climat, donnée par Nicolas Hulot à l’Ecole Militaire. Portant le focus sur le climat comme facteur majeur d’instabilité, il s’agissait pour l’intéressé d’informer concrètement un auditoire majoritairement âgé.

 

Exit les climato-sceptiques
Nicolas Hulot a claqué dés le départ la porte au doute, invitant ceux qui ont encore des réserves à lire le paquet d’études compactées depuis des dizaines d’années par le GIEC, montrant la responsabilité de l’homme dans les dérèglements. Nous récoltons aujourd’hui le produit des 150 ans passés, le succès des industries et de la technologie s’étant fait au détriment des ressources fossiles, limitées.
Dette démographique, dette écologique, chaque Occidental pèse aujourd’hui 6 fois plus sur l’environnement qu’il y a 150 ans.

D’un monde d’abondance (illusoire), nous allons passer à un monde de rareté, voire à un monde de pénurie, si nous ne prenons en compte les limites de notre planète. Inutile de préciser que la pénurie n’est pas souhaitable car ingérable… et donc évidemment vecteur de conflits.

 

Les effets concrets du dérèglement climatique
Déjà, les contraintes climatiques pèsent, pour les Africains par exemple. Dakkar, 2,3 millions d’habitants, a dû accueillir dernièrement 300 000 migrants, dont les 2/3 ont été poussés loin de chez eux par la désertification croissante. Ailleurs aussi ce phénomène progresse, comme la salinisation des eaux potables et la perte de terres arables.
En Syrie notamment, la perte de productivité de 80% et la disparition des troupeaux ont porté 1,5 millions de personnes à quitter leur lieu de vie. Si ce n’est pas la cause directe de la guerre, ce facteur n’a rien arrangé et s’est bien porté comme variable aggravante.

 

Les Occidentaux touchés aussi
Aux Etats-Unis, le prix des catastrophes naturelles, de plus en plus fortes, de plus en plus sauvages, ne cesse d’augmenter, se mesurant en milliards de dollars. Ne serait-il pas temps alors d’investir dans les mesures préventives qui vont nous permettre de limiter ces phénomènes ? Chez nous aussi, on voit bien combien les inondations ou tempètes deviennent plus violentes. Et l’érosion des cotes va concerner tous les pays, car 50% des habitants du globe vivent à moins de 50 km de la mer…
Pas moyen de continuer à clamer « Après moi, les mouches ». Car après nous… ce sont nos enfants qui trinquent. Et pas nos arrières-petits enfants. Les conséquences sont là, demain. Alors l’action, c’est ici, maintenant.

 

Un verdict sans appel
Pour Nicolas Hulot, il va falloir au Sommet de Paris fin 2015 une vraie volonté de la part des Etats pour contenir le réchauffement climatique à 2 degrés. Cela va supposer de baisser drastiquement les émissions de gaz à effet de serre, de laisser enfouies 70% des énergies fossiles et d’abandonner évidemment les inepties comme le gaz de schiste.
Et le nucléaire ? Un vieux militaire n’a pas manqué de posé la question, sous-entendant que c’était une énergie propre, ce que M. Hulot a réprimé, ne serait-ce que par « respect pour les victimes ». Il a souligné la spécificité française (58 réacteurs en action), avec laquelle il fallait bien traiter, mais dans le but d’une transition, c’est-à-dire sans plus augmenter le parc, et en investissant dans le renouvelable. Il a dit qu’il était hors de question d’implanter du nucléaire ailleurs ou alors il faudrait beaucoup de centrales partout, et l’accident ne serait plus une probabilité mais une évidence. Il a reparlé aussi du coût du traitement et stockage des déchets, du problème des démantèlements et de l’importation d’uranium et de plutonium. Il a redit que sa conviction était que l’avenir était aux énergies renouvelables.

 

L’espoir du Sommet sur le Climat 2015 ??
J’ai été agréablement surprise par cette conviction sans faille et sans compromis. Il est clair que nous n’avons plus le temps pour la langue de bois. Nicolas Hulot a souligné combien la fenêtre est mince entre ce que nous pouvons faire collectivement et ce que nous subirons si nous ne faisons rien, alors que les conséquences, elles, seront bien différentes.
Il en appelle à la responsabilité des Etats pour  ce qui est pour lui « la dernière chance de sursaut pour l’humanité » lors de la COP21, la grande conférence sur le Climat de Paris fin 2015, avec son préalable, la COP20 de Lima dans quelques jours, qui doit définir les bases de l’accord à finaliser à Paris.

Désormais « Envoyé spécial du Président de la République pour la protection de la planète », Nicolas Hulot a l’air déterminé à utiliser sa notoriété et sa qualité d’expert auprès des politiques.
Il faut que la société civile lui donne raison en continuant à faire savoir que nous voulons des mesures claires et contraignantes concernant la transition énergétique, pour l’instant réduite à des projets.

On ne changera pas de paradigme en regardant le ciel… ou alors si, mais brutalement. Car il pourrait bien finir par nous tomber sur la tête.

 

NB :
Pour visionner la conférence sur le site de l’Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale, c’est ici
et pour lire le billet de Nicolas Hulot sur le tournant de 2015, c’est .

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Promotion 2014 du Paris Durable : parrainée par Marie-Monique Robin

promo-durable

Hier soir, c’était la remise des prix de la Promotion 2014 du Paris Durable, dont je fais partie, avec neuf autres sélectionnés.

Et notre marraine de promo est la réalisatrice Marie-Monique Robin, ce qui me fait évidemment très plaisir !
J’ai déjà parlé ici et ici de ses films et de son travail exigeant. A l’occasion de la diffusion prochaine de son film Sacrée Croissance sur Arte, elle a mis en place une exposition en partenariat avec la Ville de Paris. L’adjointe à la Maire de Paris au développement durable, Célia Blauel est d’ailleurs sur la photo avec nous : au premier plan, avec des lunettes. Marie-Monique Robin sur la photo se trouve facilement : suivez mon regard (je suis en rouge) ! Il y a juste une personne entre nous.

Outre la dame au premier plan à droite, Antoinette Guhl, adjointe à l’économie circulaire, tous les autres sont mes camarades de promo.

 

Et à droite derrière elle, on trouve Louis pour son entreprise Bioburger.
Louis est le co-fondateur de Bioburger, le premier fast-food 100% bio. L’idée est venue aux deux futurs associés sur les bancs de leur école de commerce, car ils avaient l’envie commune de manger de vrais burgers avec de vrais bons aliments. L’exigence 100% bio s’allie avec la proximité des fournisseurs et la fraîcheur des produits. Ca se passe comme ça chez Bioburger (c’est Louis qui le dit !).

A gauche derrière Célia Blauel, on a Do pour Carton Plein.
Récupérer gratuitement et à domicile les cartons de déménagement… Puis reconditionnés, les revendre pour un déménagement plus écologique et solidaire. Employer aussi des personnes en situation précaire… Plus besoin, du coup, d’acheter des cartons neufs ou de galérer à en récupérer, ni de devoir ensuite encombrer la poubelle jaune. Idée simple et efficace qui va faire un carton !

Derrière Do, à droite, c’est Guillaume pour l’Atelier de Développement Durable.
Ce collectif, créé par des habitants du 3e, a organisé des débats et des ateliers citoyens sur la transition énergétique, labellisés dans le cadre du débat national. Notamment, le Défi Familles à Énergie Positive a été relevé depuis 2 ans, et aujourd’hui 80 familles y participent activement… Et cela est parti pour s’étendre… et pour durer !

Derrière Guillaume, à droite, on a Christine pour EcologicOil.
Cette entreprise collecte gratuitement, puis recycle les huiles de fritures auprès des restaurants, cantines, entreprises ou industriels agroalimentaires. Nettoyées et filtrées, ces résidus vont ensuite entrer dans la composition du diesel. EcologicOil aimerait aussi récupérer les huiles des particuliers, qui finissent à l’égout. Apparemment, c’est la goutte d’huile qui fait déborder le vase…

A gauche de Christine, une autre Charlotte pour Kelbongoo.
Partis du constat qu’ils avaient du mal à bien manger pour peu cher, deux étudiants ont décidé de créer leur circuit court, en démarchant directement des producteurs de Picardie, et en ramenant les produits à Paris. Solidaire, l’association s’adresse aux plus démunis… mais pas seulement. Parce que le bon goût se partage.

A gauche de Charlotte, en sautant Marie-Monique Robin,
on tombe sur Clémence pour Extramuros.
Association relevant de l’économie circulaire, mais également sociale et solidaire, son but est de valoriser de manière créative des déchets de bois, en les transformant en mobilier et objets utiles. Comment ? Via des ateliers collectifs et des chantiers éducatifs à destination des jeunes éloignés de l’emploi. C’est extra !

A gauche de Clémence, me voici.
Je rappelle en deux mots que je suis promue pour mon action de transmission joyeuse à travers mon one woman show écolo « Charlotte Normand se met au vert » qui a déjà beaucoup tourné, pour la pièce à trois acteurs « Au royaume du pétrole les ours blancs sont verts », et pour ce blog !

A ma gauche, c’est Laurence pour l’Etablisienne.
Un établi dans Paris accessible au besoin ? Vous en rêviez, Laurence l’a fait. Location d’établis et d’outils mutualisés, achat de visserie et de quincaillerie à la pièce ou de la peinture à la dose, cours, stages et autres formations… Bricoleurs, vous y trouverez votre bonheur !

Derrière, le grand qui se cache dans la lumière,
c’est Jean-Jacques pour le Jardin Santerre.
Jean-Jacques a eu envie de sensibiliser les gens de sa résidence à sa passion du compost. C’est ainsi qu’est née la tribu Santerre (du nom du révolutionnaire et de la rue à proximité). Et la création d’un jardin collectif avec mini-verger, parcelles cultivées, ruches, nichoirs, poulailler, et bien sûr compost, a amené les habitants à cultiver, récolter et manger des fruits & des légumes bio, du miel et des œufs… Un véritable Eden en pleine terre, sans rire !

Enfin, le Madison Hôtel, qui a l’exigeant label Green Globe récompensant les structures touristiques respectueuses de l’environnement, n’a pas pu être représenté.

Je suis heureuse d’être « l’artiste de la bande », puisque c’est ainsi que j’ai été présentée lors de la remise des Prix. C’est clair, ce sont des actions comme celles de mes co-promus qui me motivent, pour continuer à transmettre dans la bonne humeur l’envie de changer de paradigme.

A bon acteur durable… salut !

Charlotte_ promo2014

© Christophe Noel – Ville de Paris

 

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Projet gaz de schiste en Allemagne : enterré !

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N’en déplaise aux amateurs de foot, les Allemands ont des choses à nous apprendre… en matière d’environnement, notamment. Ainsi, il a été décrété par Berlin que toute exploitation des gaz de schistes dans le pays de la bière serait suspendue jusqu’en 2021. Enfin !

 

Enfin un pays qui joue franc jeu face aux risques connus de contamination de l’eau et dégradation des zones autour des puits d’extraction. Ce n’est pourtant plus un scoop : le résultat de l’exploitation des gaz de schiste aux States, notamment en Pennsylvanie, fait peine à voir. Eau contaminée, gens et bêtes malades, colère des habitants…
La Pologne n’est pas mieux servie, qui court quand même derrière cette chimère. En espérant faire des gros sous. Peine perdue, le gaz de schiste là-bas est très peu rentable.

 

Là-bas seulement, vraiment ? Non. Il se trouve qu’ils sont réfutables, les prétendus rendements. On nous délibéré-ment. C’est un drôle de jeu financier, qui s’appelle la spéculation. Cela consiste à énumérer des réalités toutes relatives, pour faire gonfler des bulles financières. Et créer des emplois de niche.
Jusqu’à ce que la réalité s’impose. Fasse exploser la bulle. Et nous oblige à nous terrer dans nos niches. Vu que personne pendant ce temps n’a investi dans le renouvelable… Scénario tristement renouvelable : immobilier, énergie, consommation, tout y passe ! Et quand ça explose, on recommence ailleurs.

 

Heureusement qu’il y a les Allemands pour redonner espoir. Et faire rire un peu. Car de l’autre côté de la frontière, les écologistes ont eu gain de cause grâce… aux brasseurs. En effet, de l’eau contaminée donne une bière bien moins bonne, forcément. Ce qui n’est pas du tout au goût des amateurs de la boisson maltée sacrée d’outre Rhin. Qui est un peu le sang de l’Allemagne, comme le pinard qui coule dans les veines de la France.
Pas touche, donc ! Et bon vent aux gaz de schiste ! Qu’ils ne viennent pas polluer l’eau, et par elle les palais et glottes des gourmets buveurs.

 

Si cette décision est déjà un gloups en avant, il reste encore sur la planète pas mal de choses difficiles à avaler… à commencer par les couleuvres qu’on continue à nous servir ailleurs… Sur l’avenir que représentent les gaz de schiste et le nucléaire.

 

image : www.gazdeschiste.fr

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Aux zzzeuropéennes… votez abeilles !

vote-abeille

Quand on parle Parlement européen, on pense souvent : « oh, putain, c’est chiant », un peu comme Rachida Dati lorsqu’elle doit siéger. Ce qui est pourtant le minimum demandé par sa fonction grassement payée.
Elle n’est pas la seule, cependant, à prendre l’argent de son rôle qu’elle prend, lui, à la légère. Le taux de présence des députés européens aux sessions n’est pas franchement un modèle d’endurance ! On est plutôt à la hauteur de l’abstention des électeurs. Voire mieux encore…

Alors comment imaginer que ces députés représentent et défendent les intérêts des citoyens qui les élisent ? Et ne préfèrent pas se laisser influencer par les lobbys, qui eux ne manquent pas une occasion d’être présents ?

En clair : comment trouver la motivation de voter quand on sait nos droits aussi mal défendus ? Quand on sait que le TAFTA se tracte dans l’ombre et l’opacité la plus totale ? Peut-être en ayant une idée du positionnement des partis et têtes de liste sur ces sujets…


Pour les abeilles, contre les néonicotinoïdes

L’association Pollinis, qui défend avec ferveur les abeilles et les apiculteurs, interpelle les hommes et femmes politiques, en leur demandant de s’engager à lutter contre la réintroduction des néonicotinoïdes via l’Europe. S’ils sont élus, ils devront tenir parole. Ou signature plutôt, car les échanges se font par écrit.

Vous pouvez encore signer pour interpeller les politiques. Et/ou lire les réponses de ceux qui ont déjà décidé de s’engager. Ca peut toujours éclairer.


Contre le TAFTA, pour l’Europe de demain

En clair, l’objectif c’est de ne pas laisser l’Europe aux mains des multinationales qui ont bien l’intention d’en faire leur grand terrain de jeu. Ou leur grand marché. C’est tout comme. Et c’est tout l’enjeu : ne rien lâcher, faire savoir qu’en tant que citoyens, c’est non.
On ne se laissera pas pestidiciser ou OGMéiser comme des souris de laboratoire. A bas les scélérats et les fous du porte-monnaie.

C’est monnaie courante de le dire : oui aux droits de l’homme ! C’est moins commun de faire tout ce qui est possible pour le faire savoir… Et si cela peut aider, encore un peu, la démocratie menacée, alors il faut rendre les armes aux urnes.

Et voter juste.

 

NB : 19 juin. Des députés ont déposé aujourd’hui une proposition de résolution engageant le gouvernement français à agir auprès de l’Union européenne pour une interdiction de toutes les utilisations de substances néonicotinoïdes, tant que les risques graves pour la santé humaine, animale et l’environnement ne seront pas écartés. C’est un premier pas ! En espérant que cela fasse le buzz… ou le bzzzz ! + d’infos

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Les verts à l’écologie ? Poisson d’avril !

verts-vidberg

dessin de Martin Vidberg, blog L’actu en patates
avec son aimable autorisation

Manuel Valls propose l’Ecologie élargie à l’Energie aux Verts et ils refusent…

Honnêtement, j’ai du mal à suivre… faut-il rire ou pleurer ?

Ne pas être sur la même longueur d’ondes que Valls, c’est une chose, prendre le pouvoir et tenter d’en faire concrètement quelque chose, c’en est une autre qui pourrait être autrement plus efficace que de gronder dans l’ombre…

J’ai voulu croire que c’était un poisson d’avril qui serait invalidé dès mercredi mais non, rien !

Et il y a mieux : Valls proposait d’arrêter le projet Notre Dame des Landes si les Verts acceptaient le poste !
« Non, arrête, c’est trop, je n’y crois pas. » Moi non plus !

Connaissent-ils seulement le « rien à perdre, tout à gagner en essayant ? »
Non, visiblement ils préfèrent stagner dans le « Au moins si on ne fait rien, on peut continuer à gueuler que ceux qui font, ne font pas bien » !!

C’est con-sternant.

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Pollution, je dis non

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« Pollution, je dis non
Mais à la vie, je dis oui »*

Je ne me prononcerai pas sur leur dernier film que j’avoue ne pas être allée voir et ne pas avoir l’intention d’aller voir, mais c’est un fait, je trouve que bien des sketchs des Inconnus qui m’ont fait rire petite sont indémodables… Et quand nous sommes plongés dans un pic de pollution comme actuellement en (Ile-de-)France, je ne peux m’empêcher d’avoir dans la tête leur chanson parodique.

 

Pollution, je dis non
Car, qui va dire franchement oui à la pollution, qui va assumer ouvertement qu’il est pour ? Très officiellement, personne.
Et pourtant… encore beaucoup trop de franciliens prennent seul leur voiture pour s’encastrer dans les bouchons du périph’ du matin (ou du soir). Ils évitent ainsi les bien nommés transports en commun, où l’on partage le trajet et les émotions du voisin, quand ce ne sont pas ses odeurs d’aisselles assaisonnées.

 

Aux bons transports, je dis d’accord
Mais si les trains, RER, métros et autres bus présentent des inconvénients en emportants les inconvenants et les cons venants, c’est sans compter la liste des avantages, surtout dans une capitale surpeuplée.
Rouler dans Paris en voiture, c’est un peu comme prendre l’ascenseur avec Valérie Damidot : on va vite se retrouver coincé. Et pourtant on le savait.

« Oui, mais moi, je ne peux pas faire autrement que de venir travailler en voiture, parce que moi j’habite… » On connaît la chanson.
Sauf qu’à celle-ci, déjà trop rabâchée, se substitue l’hymne du covoitureur joyeux qui s’auto-organise (c’est le cas de le dire) ou trouve preneurs via Blablacar. J’ai testé le covoiturage via ce site, je parle en connaissance de cause, c’est très sympa, on partage les frais, le trajet et le franc parler.

 

Et aux cons, je dis non
« Oui, mais nous, les conducteurs, on n’y est pour rien dans la pollution, c’est la faute des usines à charbon allemande et du chauffage à bois des scandinaves dont le vent nous ramène les particules fines ». Faute d’être de la prose fine, c’est une citation du mouvement 40 millions d’automobilistes, qui a le vent en poupe… et la bêtise à 16 soupapes.
C’est sûr qu’à se renvoyer la balle de la responsabilité, on n’avance pas et pas que dans les bouchons.

Mais, juste histoire de dire, hein, hier en Ile-de-France, l’indice était à 43, faible. Et il se trouve que c’était dimanche, jour de repos et des familles où les véhicules restent rangés au garage. Hasard ou coïncidence ? Il faut que j’y pense, mon cher Watson.
Aujourd’hui, il était remonté à 75… contre 150 la semaine dernière.

 

Au futur, je dis… bien sûr ? ou raclure ?
Alors faut-il vraiment se demander si la circulation alternée est une bonne chose ? Non, franchement, à quoi joue-t-on ? Au pollueur imaginaire ? Au crétin malgré lui ?
Quant à la conviction des politiques qui décident de ces mesures, là, c’est sûr, on mesure qu’on est en pleine campagne électorale car les contrôles aujourd’hui dans Paris étaient plutôt laxistes…

Reste la gratuité des transports, incitative, à Paris comme à Rouen, Caen, Reims, Grenoble.

Parce que l’intelligence aussi quand c’est gratuit, c’est permis ! A moins que ce ne soit le contraire.

 

*pour revoir la chanson des Inconnus, c’est ici à 50′

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Encore trois jours pour soutenir la viticulture bio

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Encore une histoire de fous… de gens qui marchent sur la tête ! Mais n’est pas le fou celui qu’on croit…

 

Le fou du roi
Branle-bas de combat à la préfecture de Côte d’Or : parce qu’on craint, peut-être, une invasion de cicadelles dans les vignes, le préfet fait passer un arrêté radical… Il s’agit de traiter chimiquement les vignes pour éviter une épidémie de flavescence dorée, maladie mortelle et contagieuse pour la vigne.
Les dorures du palais ont fait tourné la tête du fou du roi qui n’a aucune idée de ce qu’est concrètement l’agriculture sur le terrain. Ou comment par une mesure à la con, on arrête radicalement l’intelligence.

 

The fool on the hill
Car c’est là que le deuxième fou de l’histoire entre en scène. Un fou, oui, mais de nature. Il s’appelle Emmanuel Giboulot et en a dans le ciboulot. Il est viticulteur bio et est à la fois dans le pragmatisme et la rêverie. La rêverie d’un monde qui aille dans le sens de sa marche, c’est-à-dire que face à cette obligation de traiter ses vignes, il choisit une méthode naturelle, car, cela tombe bien, il en existe… et plein encore !
Ainsi, se dit-il, les abeilles pourront continuer à voler et polliniser, au lieu de tomber raides mortes, tuées par les pesticides. Car « The fool on the hill, Sees the sun going down, And the eyes in his head, See the world spinning ’round »

 

Fou à lier
Cependant pour les autorités, ç’en est trop. Etre plus intelligent qu’eux et trouver des solutions naturelles à des injonctions qui ne le sont pas, ce n’est pas acceptable. C’est ce que dit l’inspecteur zélé de la direction régionale de l’Agriculture à Emmanuel Giboulot, alors qu’il visite ses terres, sans y avoir été invité, évidemment.
Parce qu’il n’y a pas de trace de pesticides, M. Giboulot va être poursuivi… et risque la prison ! C’est à se demander qui est fou à lier dans l’histoire… seulement celui qui risque de l’être physiquement n’a pas beaucoup de recours.

 

Fous de bassan
C’est là qu’il faut nous faire entendre, nous les fous de bassan, oiseaux grégaires qui n’hésitent pas à plonger bien profond pour se nourrir quand cela est nécessaire. Bassement pragamatiques ou fortement rêveurs, comme Emmanuel Giboulot, nous voulons un monde meilleur, un monde où les institutions soient au service du peuple, de sa santé, de ses intérêts et de ceux de son environnement, un monde où la justice… soit juste ! Waouh, effectivement, ce n’est pas gagné.

Concrètement, le procès, c’est lundi, et Emmanuel Giboulot risque jusqu’à six mois de prison et 30 000 euros d’amende. Plus il aura de témoignages de soutien, plus il aura de chance de faire valoir sa voix… et les nôtres !
Ce sont les multinationales pollueuses et peu scrupuleuses de santé qui devraient se faire juger !
L’Institut de Protection de la Santé Naturelle porte donc un texte à signer ici.

 

Il n’y a rien à perdre à exprimer son opinion, son opi-non ! Plutôt tout à gagner… pour espérer, peut-être, pouvoir être fous de joie.

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Quand on trouve les chercheurs…

bio-tournesol

C’est une initiative nouvelle et pour le moins salutaire, même si, bien sûr, d’aucuns argueront que c’est une tempête dans un verre d’eau, préférant disserter sur les genres et autres fumeuses balivernes consternantes.
Et pendant ce temps-là, comme on dit… le monde continue de tourner, certes, mais toujours un peu à l’envers.

 

Il était une fois…
Alors voilà une histoire de chercheurs qui en dit long sur notre société et ses penchants. Et qui a le mérite de faire quelques vagues dans le milieu de la recherche publique.

Tout commence par la demande à l’INRA d’un rapport sur l’agriculture biologique commandé par le Commissariat Général à la Stratégie et à la Prospective (CGSP), institution rattachée au Premier ministre. Réalisé sous la direction du directeur scientifique agriculture de l’institut le rapport est rendu en octobre 2013 et a valeur de synthèse scientifique… ce que contestent justement 119 scientifiques, du CNRS, de l’INSERM… et de l’INRA !

 

Les 119 parlent d’une seule voix
Dans ce document rédigé collectivement, des agronomes, géographes, économistes, sociologues, généticiens ou encore chercheurs en cancérologie reconnus, dénoncent les approximations du rapport qui compare par exemple cultures biologiques sans et avec herbicides… quand on sait que le béaba du bio, c’est de faire sans pesticides, quels qu’ils soient, c’est assez édifiant. Cela va même plus loin, puisque le rapport va jusqu’à conseiller l’utilisation de pesticides dans l’agriculture bio pour en augmenter les rendements !

En mettant « bêtement » en balance agriculture conventionnelle et biologique sur la base des rendements sans tenir compte des spécificités propres à chacune, le rapport omet évidemment de mentionner les impacts positifs de la non utilisation de pesticides sur la santé et l’environnement… alors que les études fourmillent, qui prouvent le contraire.
Les chercheurs contestataires soulignent encore que les ouvrages cités en référence au rapport sont ceux de climato-sceptiques, hic, et que la méthodologie générale est douteuse.

 

Plutôt deux fois qu’une
La direction de l’INRA, qui n’avait pas souhaité répondre à ces chercheurs, a fini par dire son mot suite à la parution de l’article de Reporterre. Et sa réponse compte cinquante pages, là où la lettre commune des chercheurs en comptait dix : cinq fois plus, ouais ! Est-ce que la bataille se joue aux billes ? Non, on est bien à l’INRA. Et INRA bien qui INRA le dernier car le directeur de l’institut refuse de retirer le rapport incriminé et se réjouit du débat engendré.

Sauf que entre temps l’affaire a été reprise par certains députés qui demandent, en phase avec les chercheurs, au Ministre de l’Agriculture de commander un nouveau rapport sur le même thème, rédigé par un collectif.

 

Sera-t-il une fois ?
On espère fortement qu’ils seront entendus car ces querelles de gros sous deviennent fatigantes… derrière les défenseurs de l’agriculture intensive, ce sont toujours les mêmes enjeux et les mêmes multinationales représentés, toujours le même système qui se mort la queue et qu’on a trop peur de changer… alors on tergiverse, on tergiverse.

 

Mais à force de couper les cheveux en quatre, on peut aussi se retrouver sans poil sur le caillou !

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Faune éthique

cigognes

Au vu des engouements médiatiques toqués des tics de gens aux divers tocs, voire pathologies, incluant l’hystérie et la provocation compulsive,  c’est à se demander si l’homme, vraiment, vaut mieux que la faune dont il est si fier de se différencier. Outrancier, volage, excessif, égoïste et intolérant, l’homo sapiens, ça pense… mal. Et ça pionce sévère, du côté de la beauté, du calme et de la volupté !

Et quand l’homme s’occupe de faune, c’est malheureusement peu souvent dans le respect des espèces et des écosystèmes… Forcément, cet « éco » -là ne tient pas des gros sous, plutôt des subtils dessous… de mère Nature. En effet, en termes d’effort il y aurait fort à faire…

 

Requin-quer le squale blanc
Inscrit depuis 2001 à l’annexe 2 de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (Cites), le grand requin blanc est protégé, notamment d’une pêche incontrôlée qui pourrait menacer la survie de son espèce. Chassé au mieux pour sa chair et ses dents que les touristes se mettent en pendentif, au pire pour ses ailerons qu’on lui prélève vivant avant de le rejeter en mer, la terreur des mers en prend pour son grade.
Prédateur ? Certes, mais seulement par nature. Et si des morts par attaque de requin sont à déplorer chaque année, c’est à peu près 10 fois moins que les méduses ou 500 fois moins que les scorpions… mais surtout c’est 200 fois que les grille-pains !

Inutile de dire la bêtise de la volonté du gouvernement australien de passer outre la protection du grand blanc au nom des sept morts en trois ans que le poisson a fait sur ses côtes et d’autoriser de tirer à vue sur les spécimens de plus 3m. Bien intelligents aussi les pièges à appâts, qui attirent justement les animaux près des plages. Une fois de plus, on se demande à qui profite ces mesures…

requin-toaster

   la campagne « Rethink the shark » de 2008

 

Que la captivité ne soit plus captivante
C’est clair, l’homme met l’homme en cage, au moins médiatiquement parlant. Mais l’homme se laisse faire, voire aime ça. Il n’en va pas de même pour les animaux et notamment les oiseaux migrateurs. J’ai eu un pincement au coeur en parcourant l’animalerie de l’Orangerie à Strasbourg, lieu que j’affectionnais pourtant étant petite. Les animaux en cage y sont mal lotis et malheureux, ça se voit : cages trop petites, peu fournies en végétation, grillages très présents et très bas…

C’est aussi le cas de l’enclos des cigognes, pourtant estampillé haut lieu de reproduction et de protection du volatile volubile, symbole de la région. Au-dessus du grillage qui empêche les cigognes de s’envoler viennent se poser des conseurs en liberté et en migration, c’est le pompon. Du moins pour celles qui sont en dessous.
Autant dire que je ne comprends pas toujours très bien la façon dont l’homme procède pour protéger…

 

Que la liberté prenne son envol
C’est plus drôle quand la faune prend sa revanche et fait des pieds de nez à l’homme, venant jouer sur son terrain. Ainsi, en Australie à nouveau, un aigle malin a volé. De ses belles ailes, oui, mais en ayant pris soin de dérober une caméra. Les gardes-forestiers l’avaient mise en place pour filmer des crocodiles, mais cela n’était pas au goût du rapace, qui leur a donc volé… la vedette.

Il s’est donc improvisé réalisateur, en filmant son vol sur plus de 110 km. Ce qui dure 30 secondes ! Mais, les hommes le savent bien, ce n’est pas la durée qui compte mais l’intensité.
Et elle est à son comble quand le fieffé coquin regarde la caméra et devient acteur grandeur nature.

 

Avoir l’éthique de respecter la faune, c’est mieux que de faire les vaseux communiquants. Et de la phonétique de basse-cour.

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En 2014 sortons de notre coquille !

Calimero

Nouvel An « calimeresque »
A l’instar de Calimero, petit poussin noir plaintif, sorte de vilain petit canard sympathique, on peut aborder l’année qui s’amorce en déclamant : « C’est vraiment trop injuste » en toutes circonstances.
Et c’est sûr, les occasions ne manquent pas, se rangeant au choix dans les catégories suivantes : l’état de la planète maltraitée par les hommes en quête de profit ou l’état des hommes maltraités par les hommes en quête de profit.
Schématique ? Oui, et malheureusement tellement vrai…

 

Même Calimero se renouvelle…
Des motifs de se plaindre à gogo donc et Calimero, qui a pourtant perdu son père spirituel l’année dernière, qui revient sur les petits écrans en 2014. La nouveauté ? L’esquise esquisse prend des traits plus 3D et apparemment un ton plus optimiste… Ah bon ? Mais alors, si même Calimero…
Eh bien, on ferait ptet bien de s’y mettre, à l’optimisme alors ! Pas au bateau, non, qui n’a d’optimiste que le nom tant il est difficile de rester enthousiaste quand la coque en boîte d’allumette n’avance pas, prend accessoirement l’eau, et qu’au moment de virer vous vous recevez la barre en pleine poire, tous les enfants ayant pratiqué cette discipline nautique vous le diront.

 

En 2014 surfer sur l’optimisme
Non, pour 2014 l’idée serait bel et bien de rester optimiste coûte que coûte. Mais quand je dis « coûte », rien à voir avec le pouvoir d’achat ou la sacrosainte croissante, non juste garder le cap du sourire à toute épreuve, d’avoir foi en l’avenir, de croire, eh oui, que l’homme a les moyens d’être moins con et qu’il va les mettre en oeuvre.
« Moyens », « oeuvre », ces deux termes ne sont-ils pas antinomiques économiquement parlant ?
Tout dépend… économie solidaire, circulaire et tous les systèmes gratifiés de néologismes basés sur le troc, l’intégration de données plus humaines et la redistribution des ressources le prouvent : avec un peu d’imagination et de bonne volonté… l’homme est aussi capable du meilleur !

Alors ras-le-bol de râler, laissons le pessimisme au vestiaire… Le tout, c’est de sortir de sa coquille et de faire son coming out ! Allez, je me lance…
C’est décidé, en 2014 je suis optimiste !!

 

PS : en bonus pour pour rire un peu, revisitez cette « Leçon d’écologie » par Calimero : elle date des années 60 et ça se sent… Ou comment on nous vendait les « fertilisants » comme des adjudants de la nature… et comment l’écologie n’incombait qu’aux individus jetant leurs déchets dans la verte plaine, aux bûcherons isolés et certainement pas aux institutions et industriels. Heureusement, ça a bien changé depuis ! N’est-ce pas ? Non… Ah… déjà un coup dans l’optimisme… oups.

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