Kokopelli sur la sellette : sauvons les graines et nos assiettes !

Ne la laisse pas tomber
Elle est si fragile
Etre une semence libérée
Tu sais, c’est pas si facile*

Kokopelli pour des semences libérées
Si vous ne connaissez pas encore son travail, Kokopelli est une association à but non lucratif, fondée en 1999 qui œuvre pour la Libération de la Semence et de l’Humus et la Protection de la Biodiversité alimentaire, en rassemblant tous ceux et toutes celles qui souhaitent préserver le droit de semer librement des semences potagères et céréalières, de variétés anciennes ou modernes, libres de droits et reproductibles.

Et ce sans se voir accusés de concurrence déloyale envers les multinationales vendeuses de poisons, celles-là même qui ont fait de notre belle planète, la Terre, une poubelle génératrice de cancers.

Les normes drastiques du catalogue

Il faut savoir que concernant les semences, il existe un catalogue officiel référençant celles qu’on a le droit de commercialiser et planter (planter n’allant pas sans acheter). Il est évidemment soigneusement tenu par les semenciers industriels et est très réducteur.
C’est un peu comme les magazines et leur idée de la féminité : il faut formater, trafiquer, gommer tout ce qui se dépasse et qui peut faire authentique.

Les semences anciennes sur la sellette

Parce qu’elle permet d’échanger et acheter des semences anciennes, c’est au titre de la concurrence déloyale que Kokopelli a été traînée en justice en 2005 par la société Graines Baumaux.
Mais en février 2011, la Cour d’Appel de Nancy a fait droit à la demande de l’association de saisir l’affaire devant la Cour Européenne de Justice, ce qui était de bon augure.
L’Avocat Général de la Cour estimait le 19 janvier que l’enregistrement obligatoire de toutes les semences au catalogue officiel était disproportionné et violait les principes de libre exercice de l’activité économique, de non-discrimination et de libre circulation des marchandises.
Le marchandage ne semblait donc pas fonctionner.

La Cour de séduction

Puis, contre toute attente, la Cour a tranché le 14 juillet en prétextant que les semences non-répertoriées au catalogue étaient potentiellement nuisibles… alors que celles qui y sont inscrites sont des semences vendues avec des packs de pesticides Cruiser, Gaucho, Régent et compagnie !
La Cour sacrifie texto à l’objectif, jugé supérieur, d’une « productivité agricole accrue » le commerce des semences de variétés anciennes.

La biodiversité sacrifiée

L’association est tenue de payer 100 000 euros de dommages et intérêts à Baumaux et est menacée d’arrêter ses activités. A titre indicatif, la société Braumaux a eu un chiffre d’affaire annuel de 14 millions d’euros en 2011 et un résultat net de 2 millions d’euros. Cette décision est inacceptable.
Et dans la mesure où il n’existe pas de catalogue officiel obligatoire pour les clous et les boulons, il n’y a pas de raison de soumettre les semences à une procédure préalable de mise sur le marché, comme les pesticides ou les médicaments, pour les cataloguer dans un registre !

Aux graines, citoyens !
Il faut donc continuer à planter, semer, et cultiver son propre jardin, échanger des semences anciennes avec ses voisins et surtout partout même en ville, se prendre le temps et se connecter aux forces vives de mère Nature.

Car ce que nous cultivons ainsi, c’est la liberté !

*librement adaptée de la chanson « Femme libérée (Cookie Dingler)

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