Articles ‘Les énergies, oui mais comment’

Gaz de schiste, gaz de shit… ou quand Fillon fume trop, ça a du bon !

Lors de l’annonce de cette bonne nouvelle mercredi dernier (le 13 avril) à l’Assemblée, Fillon a fourché, Fillon a buggé. Son lapsus à parler de « gaz de shit » a fait le tour du Net et a focalisé l’attention… n’empêche que pour une fois, il parlait clair et net !

Il annonçait en effet l’annulation des autorisations déjà données à des projets d’exploration du gaz de schiste en France. Chiste alors, vont devoir s’y plier les pilleurs aux dents longues, prêts à forer très profond… et à faire exploser la roche de schiste à coup d’eau et de produits chimiques*.

Car c’est là que le bât blesse, l’eau très polluée qui sert à l’exploitation du gaz de schiste est ensuite renvoyée dans l’environnement voire dans les conduits de consommation. C’est ainsi que le film « Gasland » montre de l’eau qui s’enflamme au robinet aux Etats-Unis.

La France a pris la bonne direction, pourvu qu’elle garde le cap. C’est que l’Europe, encore et toujours soumise aux pressions des lobbys des multinationales, aurait l’intention d’autoriser l’exploitation du fameux gaz…

Citoyen, empare-toi du débat énergétique, y a le feu au lac !

*voir billet de La touffe verte du 4 mars 2011 « De l’eau dans le gaz »

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Nucléaire, Fukushima, Fessenheim, etc… Comment se fait-ce ?


un atome d’uranium

Vous aurez bien sûr perçu l’ironie de mon titre où le postérieur est désigné mais plus subtilement qu’il n’y paraît.
Nous sommes d’accord, la situation n’est pas drôle du tout. Cependant on entend tellement tout et son contraire, on prend tellement soin de noyer le poisson radioactif que ça tourne au grotesque.

Entendons-nous bien, je ne prétendrai pas savoir ou prédire comment va évoluer la (déjà catastrophique) situation à Fukushima. Le nuage radioactif par le retour des vents semble s’acharner sur la zone déjà sinistrée (1).

Pour ce qui est du « nombrilisme » des Français qui s’inquiètent de retombées sur la France, je trouve cette expression un peu rapide.
En effet, s’interroger sur les effets du nuage actuel en France est une chose… pas forcément illégitime car comment être sûrs de ce qu’il contient vraiment ? Bon, à vue de nez, on semble pouvoir dire que si la radioactivité dans l’air devait augmenter ici suite à son passage, cela serait relativement réduit… même si à vue de nez, c’est toujours limité.

Ensuite, suivre la situation et ne pas souhaiter qu’elle empire en est une autre, effectivement pas seulement pour les Japonais mais aussi pour tout le monde. De toute façon tout est lié, tout est global. C’est le principe du battement d’aile du papillon… Sauf que là, il est carrément énervé !

Enfin s’interroger clairement et directement sur la situation du nucléaire en France, c’est logique.
Et si je pèse mes mots car tout est complexe et surtout très opaque dès qu’on parle de nucléaire, la persistance de nos représentants (dont d’aucun décrédibilisé à 71% (2)…) à minimiser et marteler des grands principes avec beaucoup de certitudes me laisse perplexe. J’aurais plus confiance si on disait ouvertement « je ne sais pas ».

Mais le truc, c’est qu’on commence quand même à savoir certaines choses, malgré les filtres…
Alors affirmer « en France, c’est complètement différent », ne tient pas vraiment.

La centrale de mes fesses (tant pis, je deviens triviale !), Fessenheim, est en fin de vie et devrait être arrêtée (3). Mais on veut la reconduire pour dix ans… Comme cela a été le cas d’une certaine centrale japonaise…

En outre Fessenheim est en zone sismique. Mais même sans ce parallèle, la situation est préoccupante pour toutes les vieilles centrales françaises. Et Tricastin a déjà fui (4)… Et on apprend que les systèmes d’alertes ne sont pas à la hauteur (5)… Et on ne sait comment démanteler les vieilles centrales… Sans compter les déchets dont on ne sait pas quoi faire…

Non, vraiment, il est temps de remettre le débat entre les mains des citoyens et surtout de poser la question de notre consommation énergétique du futur… Eh oui, nous y revoilà… Back to the future !

(1) lien vers prévisions BFM tv
(2) lien vers sondage Ifop/Journal du Dimanche
(3) lien vers article rue89 sur Fessenheim
(4) lien vers article L’Express
(5) lien vers article rue89

lien vers pétition pour arrêter Fessenheim

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Le Japon à terre


Photo : www.ffjudo.com

Ce n’est un secret pour personne : le Japon a subi en l’espace de quelques jours une catastrophe dévastatrice, du séisme à l’accident nucléaire, en passant par un tsunami… et la situation reste explosive.

Ce qui reste un peu plus secret en revanche, c’est l’impact à venir du (des) nuage(s) radioactif(s) dus aux explosions nucléaires…
Deux ont eu lieu dans la centrale de Fukushima-Dai-Ichi 1, la première au niveau du réacteur numéro 1 samedi et la deuxième au niveau du réacteur 3 lundi. En outre, pour enrichir le scénario catastrophe, le réacteur 2, connaît une panne de son circuit de refroidissement.

Ca fait froid dans le dos. Et les parallèles avec Tchernobyl s’imposent d’eux-mêmes, même si, très vite (trop vite) ce samedi, Eric Besson avait nié la comparaison.

Reste donc à voir ce qui va se passer et à savoir ce que représente les nuages dégazés lors des explosions et où ils vont dégager. Et là, le mystère reste entier.
Les plus honnêtes disent qu’ils ne savent pas et n’écartent pas le pire, comme Nathalie Kosciusko-Morizet.

D’après les prévisions de Météo France « les rejets dilués de ce week-end atteindront possiblement les Etats-Unis, puis l’Europe d’ici une semaine »*. Et même si le Champion (Didier de son prénom) de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) exclut une nocivité potentielle, on ne peut pas vraiment savoir…

Ce qui n’empêche pas les plus cyniques d’oser encore faire l’apologie du nucléaire, en martelant qu’en France la situation n’a rien à voir.
Et les vieilles centrales qui continuent à fonctionner alors qu’elles devraient déjà être arrêtées et qu’on ne sait comment démanteler… c’est un détail ?

La presse fait pression pour l’organisation d’un référendum sur la question, également soutenu par Nicolas Hulot. Il serait temps, mais là encore, ce n’est pas gagné… D’autant que la propagande pro-nucléaire s’est implantée dans la tête de bien des Français.

Coïncidence étrange, les Parisiens auront pu remarquer depuis ce week-end la présence dans les airs d’un drôle de dirigeable… Portant la bannière d’airshipvision.eu*, il en fait destiné… à mesurer la radioactivité ambiante ! Il survole Paris depuis le 12 mars et volera jusqu’au 20 mars. Peut-être le moyen d’avoir des relevés concrets ?

Encore faudrait-il pouvoir les consulter… et cela ne semble pas prévu au programme. Car vis-à-vis des citoyens la majorité de nos dirigeants semblent préférer la radioactivité à la réactivité.

*article de rue89 sur le sujet

**le site d’airshipvision avec notamment le communiqué de presse du zeppelin

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De l’eau dans le gaz…


*

…ou plutôt du gaz dans l’eau : c’est ce qui nous guette si on laisse autoriser l’extraction du gaz de schiste.

Alors ils disent « beurk » et ils ont été 10 000 à manifester à Villeneuve de Berg samedi dernier (1). Cherchez pas, c’est en Ardèche, l’un des sites pilotes de cette nouvelle aberration énergétique très toc (avec la Drôme et l’Aveyron).

« Mais quel est (encore) le problème ? », me direz-vous. Eh bien, dans l’exploitation du gaz de schiste rien de naturel. Comme nous l’explique José Bové (2), le gaz naturel a été pompé pendant des décennies dans des poches de gaz (naturelles donc) du sous-sol.
Mais pour extraire le gaz de schiste, prisonnier dans le schiste comme son nom le laisse supposer, il faut faire exploser la pierre. Et de la poche à la roche, on ne joue plus sur le même niveau.

C’est que pour réussir à fendre la roche, il ne suffit pas de dire « Sésame, ouvre-toi ». Et la technique « de fracturation » utilisée se fait en injectant de l’eau sous très haute pression, évidemment agrémentée de produits chimiques. Pas de quoi se fendre la tronche, donc.

Car il faut faire des forages très rapprochés, tous les 200 à 500 mètres. Et donc injecter à chaque fois l’eau empoisonnée, qui, en plus des produits chimiques initiaux, peut se retrouver chargée du gaz péniblement extrait et contaminer les nappes phréatiques.

Du gaz dans l’eau…
C’est le résultat de ces charmantes innovations. Aux Etats-Unis, pionniers de cette méthode, des milliers de personnes n’ont plus accès à l’eau potable, notamment en Pennsylvanie. Et ça fait de la peine.

…à l’eau dans le gaz.
C’est le climat actuel en France où on aimerait éviter ce nouveau risque de pollution de notre eau potable déjà bien atteinte (3) !

Les politiques, qui donnent les autorisations, et les multinationales, qui les demandent, commencent à nous fatiguer avec leurs prétextes et leurs profits.
Alors, oui, NKM (non, pas « Nike ka mère », mais Nathalie Kosciusko-Morizet) a fait suspendre les travaux et commandé une étude.

Mais ça ne suffit pas, on sait qu’on peut passer à des alternatives durables en matière d’énergie.
Encore faudrait-il y mettre des investissements… et de l’énergie !

Et pour commencer, à vos clics… La pétition, c’est ici.

(1) la manif du week-end sur developpementdurable.com
(2) l’interview de José Bové du Monde
(3) voir les billets de La touffe verte sur les pesticides et sur la pilule

*je trouve cette photo magnifique mais n’ai malheureusement pas pu créditer son auteur car il n’était pas cité sur le site www.flepi.net où je l’ai trouvée. S’il se reconnaît, qu’il me fasse signe !

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Une situation électrique !


Photo : « Retour vers le futur », www.premiere.fr

Qui est NOME ? D’où tire-t-elle son nom ? Et en quoi nous intéresse-t-elle ?

La Nouvelle Organisation des Marchés de l’Electricité doit être étudiée, sous forme de projet loi, en 1re lecture au Sénat à partir de lundi, après avoir été adoptée (en 1re lecture donc) à l’Assemblée en juin. Que prévoit-elle ?

Le texte parle modestement de « réorganisation du marché de l’électricité fondée sur un équilibre entre régulation et encouragement de la concurrence ». Evidemment, il faut lire entre les lignes et savoir décrypter la langue de bois pour savoir de quoi il en retourne réellement (1).

Depuis l’ouverture du marché de l’électricité à des fournisseurs autres qu’EDF, moins de 5% des ménages ont changé d’opérateurs. C’est-à-dire que les sacripans ne font pas marcher la concurrence (2). Du coup, l’Etat veut forcer la main invisible du marché en adoptant une loi visant à la créer artificiellement. Comment ?

L’idée est simple : EDF se verra contrainte de revendre une partie de l’électricité produite via les centrales nucléaires aux opérateurs concurrents. Si une discussion sur les tarifs fixés par EDF tend à décider si ceux-ci comprendront ou non le prix de démantèlement des centrales, il se trouve en tout cas que pour le consommateur, l’issue est claire.
Certes, EDF ne serait plus la seule à en profiter, mais gageons que cela devrait finir par l’arranger, car si les tarifs de la concurrence augmentent, les siens augmenteront aussi (3).

Et si elle négocie bien, l’entreprise qui a construit son empire sur des fonds publics, devrait pouvoir faire supporter aux autres opérateurs une partie des surcoûts de son exploitation nucléaire.
Il n’est bien sûr toujours pas question d’ouvrir le débat sur l’atome et la privatisation et mise en concurrence du secteur ne va pas aider à garantir le bon fonctionnement et la sécurité des centrales, où les conditions de travail se précarisent depuis quelques années (4).

En outre, les coupures seront beaucoup plus fréquentes, comme c’est le cas dans les pays qui ont déjà privatisé le marché de l’électricité comme l’Angleterre ou l’Italie (5). Remarquez, dans mon quartier, cela fait déjà des années qu’il y a des coupures occasionnelles d’une heure en moyenne… En plein Paris ! Et gageons qu’avec la raréfaction des énergies fossiles, cela ne devrait pas s’arranger à l’avenir.
Mais où est donc passée « la fée électricité », la magie du progrès ?

Sans rire, il est donc plus que jamais temps d’investir dans les énergies alternatives ! Mais si EDF fait du Greenwashing(6) dans ses publicités, a-t-elle l’intention d’aller dans ce sens ? Que nenni.

En effet, autre décision avalisée par le gouvernement est passée cet été : les producteurs d’électricité solaire au-dessus de 3 kWc, soit les professionnels du secteur (propriétaires de centrales solaires et panneaux intégrés au bâti) et les agriculteurs pour qui l’installation de panneaux photovoltaïques sur les bâtiments agricoles constitue un complément de revenu, voient le prix de rachat de leur électricité baisser. Pourquoi ? Borloo invoque l’incidence que cela aurait sur les particuliers, l’électricité solaire étant rachetée par la Contribution au Service Public de l’Electricité (CSPE), réglée avec la facture d’électricité (7).

Mais pourquoi ne pas la faire racheter alors directement par les revenus d’EDF, là où se logent les bénéfices ? Si le parc de panneaux solaires français a été multiplié par 10 en deux ans, n’est-ce pas que cela a bel et bien de l’avenir ? Pourquoi tout faire pour bloquer ce mouvement, et en même temps promouvoir la loi NOME, si ce n’est pour nourrir l’intérêt privé plus que le général ? Le Grenelle de l’environnement était décidément une grande mascarade…

Même si une hausse des tarifs se répercuterait aussi sur ses factures, sachez qu’adhérer à Enercoop(8) reste un moyen de soutenir les énergies renouvelables, la coopérative étant la seule de tous les opérateurs qui produit la quantité d’électricité que vous consommez de manière alternative, les autres ne faisant que le dire.

Et pour faire pression en faveur de la non-adoption de la loi NOME, vous pouvez signer ici. En espérant que cela serve à quelque chose… avant que la situation ne s’électrise !

(1) La loi Nome sur le site du Sénat

(2) Loi Nome – fournisseurs-electricite.com

(3) La loi Nome par les syndicats
(4) documentaire RAS Nucléaire, rien à signaler de Alain De Halleux
(5) La grande braderie de l’électricité à travers l’Europe – Le monde diplomatique

(6) EDF nominé en 2009 aux Prix Pinocchio des Amis de la Terre pour son Greenwashing

(7) EDF rachète l’énergie solaire au rabais – France Info

(8) le site d’Enercoop

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Fausse fin et vraies marées noires


Une plate-forme pétrolière remorquée en mer Caspienne
Photo : A. Ustinenko/Peter Arnold, Inc.

Après de multiples rebondissements, la fuite de pétrole de la plateforme Deepwater Horizon a été colmatée. Cependant, si on nous annonce que c’est bel et bien fini, une opération reste encore à effectuer et malgré tout, les risques liées à la pression existent encore même s’ils sont qualifiés de « minimes ».

D’autant que le colmatage ne s’est pas fait sans différents épisodes lui-même. Décidémenent, cette marée noire, c’est plus qu’une saga de l’été. Le 15 juillet, donc, la pose d’un entonnoir sur le puits avait permis de stopper la fuite. Puis le 3 août, l’opération poétiquement nommée « static kill » a bouché le puits par des boues de forage, une étape cruciale… mais pas définitive. Une fois les liquides et matières solides injectées, le trou a été cimenté. La manoeuvre n’a cependant jamais été testée auparavant et une initiative similaire avait échoué fin mai.

Oui mais ce n’est pas tout. Une ultime procédure, de son nom de guerre “bottom kill”, doit clôturer les opérations et mettre en service deux puits de secours destinés à intercepter le pétrole sous le fond de la mer, par en dessous. Elle devrait confirmer le succès du “static kill”, et sinon, le puits principal sera cimenté via un puits de secours. Cette action devait être menée à la mi-août… Elle est finalement repoussée à début septembre. La Maison-blanche patauge encore en termes de marée noire.

Et puis, une fois n’est pas coutume, voilà que ce soi-disant « ultime recours » n’est que l’avant-dernier ! En effet, avant de pratiquer « bottom kill », il faut changer une valve. Oh, trois fois rien, il s’agit juste de celle qui a provoqué l’explosion ! Cette vanne « anti-explosion », justement, était défectueuse… Eh oui, ce serait aussi bête que ça. A se demander quels genres de contrôles matériel ils font chez BP.

Mais avant de pouvoir poser une nouvelle valve, des tests doivent être conduits afin de s’assurer que le nouvel équipement n’endommage pas le puits et que la pression exercée par le pétrole ne cause pas de nouvelle fuite, a expliqué l’amiral Thad Allen, principal responsable de la lutte contre la catastrophe.
En clair avant « l’ultime étape », une autre opération doit être réalisée, qui demande elle-même une batterie de tests !

Ils sont forts en fausses fins, décidément ! Le scénario co-écrit par BP et les autorités est troublant de suspens… Cette fois, la date annoncée est « aux alentours du 6 septembre »*. Gageons qu’une ultime pré-ultime étape s’avérera bientôt nécessaire… A croire que les auteurs du drame ne savent pas comment conclure en beauté. Ils se font attendre, désirer… De vrais artistes !

Et pendant ce temps, la Chine affiche le 2e PIB mondial derrière les Etats-Unis. Certes, divisé par le nombre d’habitants, le pays reste parmi les plus pauvres de la planète, mais cela n’empêche pas les économistes de parler de « puissance mondiale » et de « modèle à suivre »… Toujours derrière les Etats-Unis mais bien placée, la Chine a eu aussi sa marée noire de l’été. La catastrophe a été provoquée à la mi-juillet par l’explosion de deux pipelines à Dalian, port au nord-est de Pékin. Le gouvernement chinois a, bien sûr, tenté de minimiser l’ampleur de la chose, affirmant que seules 1 500 tonnes de pétrole ont été lâchées dans la nature.

En fait, selon un rapport de Greenpeace, c’est 60 000 tonnes qui auraient fui, soit quarante fois plus. Selon Richard Steiner,expert en marée noire de l’Université d’Alaska invité par Greenpeace : « C’est habituel pour les gouvernements et les compagnies pétrolières de minimiser l’ampleur des marées noires et l’impact environnemental d’une fuite de pétrole ou chimique et d’amplifier l’impact de leur réaction. »
De vrais scénaristes, je vous dis !

Et avec les chiffres aussi, ils savent faire de la fiction : selon Libération**, un total de 4,9 millions de barils (780 millions de litres) se sont échappés du puits endommagé à la suite de l’explosion et du naufrage de la plateforme Deepwater Horizon fin avril. Quelque 800.000 barils (127 millions de litres) ont été récupérés. Et chez BP, on parle de « trois quarts de bruts éliminés »… Pour moi 127 sur 780, ça ne fait pas trois quarts ! Alors même si une partie s’est « évaporée », ça laisse sceptique.
Et pourtant, BP crie victoire… Cherchez l’erreur.

*dépêche de Libération

**article de Libération

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Une lune pleine… d’avenir !


Photo : http://theatredelapleinelune.org

C’est un concept né du cerveau d’un homme, Humbert Camerlo, metteur en scène de théâtre, puis d’opéra, créateur à la fin des années 80 du Théâtre de la Pleine Lune. Il s’agit d’éclairer un spectacle à la seule lumière de la lune…

Un lieu-laboratoire, vivier d’expériences scientifico-artistiques voit le jour à Saint-Bauzille de Putois, à 40 km au Nord de Montpellier. Là, Humbert Camerlo, camelot lunaire, fait des tests, élabore des mécanismes et affine son concept. C’est que la lune en tombant un jour dans un de ses miroirs lui a montré de quoi sa lumière était capable. Le miroir a réfléchi, et Humbert aussi…

Ainsi, « la lumière réfléchie par la lune est, dans la frange visible, identique à sa source la lumière du soleil. Dans de bonnes conditions climatiques et selon des modalités spécifiques, la « Pleine Lune » renvoie sur la Terre suffisamment de quantité de lumière solaire pour être utilisée comme source performante d ’énergie lumineuse. » Ou comment le spectre lunaire n’a plus rien de fantomatique.

Rendre à la lumière lunaire sa dignité en montrant qu’elle nous éclaire autant que la lumière solaire. Puiser dans le potentiel naturel uniquement la possibilité d’illuminer un spectacle… C’est le pari génial du Théâtre de la Pleine Lune. Il est clair comme la lune que d’autres ont dû le faire avant, dans l’Antiquité, voire après. Mais aujourd’hui, au coeur d’une pollution lumineuse électrique quasi-permanente, c’est une gageure.

Oui, vous qui êtes en vacances et tentez de regarder les étoiles filantes, vous avez dû le constater : même dans les petits villages, les rues restent souvent éclairées toute la nuit. Du coup, voir une étoile filante, c’est une gageure aussi. Même si pour ma part, avec de la patience, je finis toujours par y arriver.

D’ailleurs ceci est en rapport avec cela, puisque l’émission « La nuit des étoiles filantes » avec Hubert Reeves est (tour)née… au Théâtre de la Pleine Lune !

Et ce dimanche soir, c’était la pleine lune. Je le sais, puisque, sans blague, les soirs de pleine lune, mon sommeil est agité et je dors mal. Enfin, quand je dis mal… sûrement que des informations lunaires m’arrivent !
Et ce dimanche soir, les chanceux qui étaient à Montpellier ont pu assister au premier spectacle éclairé exclusivement par la pleine lune. Pour ce faire, il leur fallait se munir de miroirs, alors que la municipalité s’était engagé à éteindre l’éclairage public le temps du show. Et s’il ne faisait pas assez chaud, enfin pas assez clair de lune pour cause de nuages, des bougies étaient prévues. Il fallait entre 1500 et 2000 personnes pour que l’opération réussisse…

Je n’arrive pas à trouver de retour sur information pour savoir comment c’était… Alors, qui en était ?

article du Midi Libre
site du Théâtre de la Pleine Lune

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Connaissez-vous Alberta ?


Photo : blogs.reuters.com

Alberta, c’est le petit nom de la plus riche province du Canada. Lacs paradisiaques pour la natation, le ski nautique et autres activités, montagnes aux jolies neiges éternelles (enfin pas tant que ça, on le sait maintenant), le site est idéal pour les touristes en mal de bol d’air. Oui, mais voilà… Alberta cache ses souillures…

Comme je l’indiquais dans mon article de novembre*, alors que des gisements de pétrole sont déjà exploités un peu partout dans la province, Total et d’autres grands groupes vont jusqu’à exploiter les sables bitumeux pour en extraire le pétrole. Le précieux or noir, mêlé à du bitume visqueux et lourd, aggloméré à du sable et du schiste, doit être traité à coup de gaz et d’eau, ce qui revient à polluer encore cinq fois plus pour obtenir un bidon par rapport à l’extraction « normale », déjà pas mal polluante.
« Je pétrole donc je vole, je pollue donc je suie », nous rient au nez ces groupes pétroliers.

Et la province d’Alberta de mettre en avant ses vertus environnementales… en omettant ce petit détail. Ah, l’omerta des pollueurs !
En signe de protestation et de sensibilisation, Corporate Ethics International, à la demande de fondations et citoyens, a placardé des panneaux annonçant ‘“Alberta: the Other Oil Disaster” mettant côte à côte une photo d’un oiseau mazouté du golfe de Louisiane (intitulée “Gulf Oil SpillDisaster”) et l’autre montrant les sables bitumeux (intitulée “Alberta Tar Sands Oil Disaster »). Pour finir un “Thinking of visiting Alberta, Canada ? Think again,” alpague le touriste et le targue de passer son chemin.

Je ne sais si cette campagne est d’une grande efficacité auprès du public, mais elle a été pas mal relayée par la presse là-bas apparemment. Alors si le paysage de Rocheuses vous fait rêver, « rethink », c’est-à-dire repensez à deux fois votre itinéraire car la province d’Alberta mérite le boycott pour laisser ainsi violer son sol.

Pauvre Alberta, si belle, si fière avec ses Rocheuses qui pointent !
Pour lui rendre sa dignité, vous pouvez soutenir la campagne ici.
Et préférez les gorges du Verdon pour les vacances…

*article « Merdier total  » sur La touffe verte
article canadien en anglais ici

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Et si le soleil ne brûlait pas les ailes d’Icare… mais les alimentait ?


Photo : www.solarimpulse.com

Qui a dit que les Suisses étaient lents ? Certainement pas moi, je les connais bien et je pourrais vous en écrire des Romans… Et il se trouve que le vol historique de l’avion à énergie solaire Solar Impulse a eu lieu dans le pays des montres, au-dessus du Jura.

Car, il le jura, Bertrand Piccard n’allait pas s’arrêter à son record du premier tour du monde en ballon sans escale (en 1999, si vous ne savez plus). C’est pourquoi il est l’initiateur du projet Solar Impulse et s’est entouré d’autres grands petits Suisses, dont André Borschberg, le pilote.

Et celui-ci vient de réussir la performance de voler 26 heures en autonomie solaire totale. Et a quand même dû passer 10 heures sans boire, car là-haut, dans sa cabine peu isolée, l’eau avait gelée. Mais cela n’a pas gelé sa prouesse et il était partant pour poursuivre, car il restait encore 40 % d’énergie dans les batteries au moment du retour. Si l’avion pouvait continuer à voler et charger à nouveau ses batteries, Bertrand Piccard a préféré ne pas tirer sur celles du pilote, pourtant en pleine forme.

Le principe est donc « simple » : HB-SIA, le petit nom de ce prototype, a les ailes recouvertes de 12 000 cellules photo-voltaïques alimentant ses quatre moteurs électriques d’une puissance de 10 chevaux chacun. Les batteries de 400 kg installées sur l’avion sont rechargées par ces panneaux solaires tout au long de la journée et fournissent l’énergie nécessaire pour maintenir l’appareil en l’air en vol nocturne. La compétence solaire brille même la nuit !

Et c’est bien l’objectif de cette entreprise, montrer qu’on peut pousser toujours plus loin l’innovation intelligente pour pallier la société du pétrole et de la pollution.
« De démontrer toute l’importance des nouvelles technologies dans le développement durable, et de placer à nouveau le rêve et l’émotion au cœur de l’aventure scientifique », est-il dit sur le site de l’opération*.

Et c’est vrai qu’un peu de rêve ailé et doré dans ce monde de brutes, ça ne fait pas de mal à une mouche !
Icare au soleil ou le vol aux ailes solaires…


*le site de Solar Impulse


source AFP


article Futura Sciences

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Le pétrole continue à fuir : BP nous fait marrer noir

Photo : www.etyc.org

Si ce scénario catastrophe n’existait pas… faudrait l’inventer. Si, si, BP fait très fort et va de jour en jour plus loin dans l’incompétence… et l’inconcevable.

Ca y est, on est à près de 100 000 barils de pétrole déversés* par jour depuis la plateforme Deepwater Horizon dans la mer ! L’horizon est amer. Et le goût des poissons et des oiseaux du coin aussi. Au point que des débats divisent ceux qui veulent les nettoyer et ceux qui pensent les tuer.
Ca me tue, cette société se fait des milliards de dollars en puisant et vendant du pétrole… qui ne lui appartient pas, car je reste subjuguée aussi par l’arbitraire de ces notions de « propriété privée » quand il s’agit des ressources directes de la Terre. Et attention, ils veulent faire la même chose avec l’eau.

BP se fait des milliards, donc, et n’est même pas foutue d’assurer ses constructions. Dès 2006, BP est sous surveillance du Congrès, depuis une sérieuse fuite survenue en Alaska*. Et qui menace de se reproduire… Evidemment, l’entreprise s’était engagée à consolider ses normes de sécurité. Vaste entreprise.
Surtout que le Congrès n’a pas l’air de surveiller grand-chose et que les réactions d’Obama, même s’il a qualifié la catastrophe de Deepwater de « 11 septembre écologique », semblent aussi molles que la nappe brune…

Et même quand ça pète, rien ne se fait, le pétrole part à vau-l’eau. Beau travail, bravo !
Alors, d’abord on dit qu’on va brûler une partie de la nappe, puis on attend donc on ne peut plus brûler, alors on balance du Corexit, hautement toxique, histoire de rendre l’histoire un peu plus fumeuse. On envisage les ballots de cheveux, des gens en envoient des kilos, et puis, non, on se retracte. Ensuite, c’est le tour d’injection de boue lourde, de placement de couvercles qui ne tiennent pas… Et s’ajoutent à cela une fuite de gaz, un bateau foudroyé et une tempête tropicale qui se profile… C’est « Pirates des Carburants », je vous dis !

Vaut mieux en rire, mais c’est vraiment triste. Et incroyable que ce genre de société ne soit pas condamnée à verser des milliards de dollars d’amende… aux gens qui vivent du travail en mer, à ceux qui vivent sur les côtes atteintes, aux associations qui font leur possible pour sauver les espèces, aux Etats-Unis pour atteinte au patrimoine !
Je ne sais pas à quels moines BP se voue, mais ils pataugent dans la gadoue. Et c’est bien moins glamour que dans la chanson de Jane Birkin, parce que la mare est planétaire. Qu’est-ce qu’on se marre !

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source ici

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source là

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