De l’eau dans le gaz…


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…ou plutôt du gaz dans l’eau : c’est ce qui nous guette si on laisse autoriser l’extraction du gaz de schiste.

Alors ils disent « beurk » et ils ont été 10 000 à manifester à Villeneuve de Berg samedi dernier (1). Cherchez pas, c’est en Ardèche, l’un des sites pilotes de cette nouvelle aberration énergétique très toc (avec la Drôme et l’Aveyron).

« Mais quel est (encore) le problème ? », me direz-vous. Eh bien, dans l’exploitation du gaz de schiste rien de naturel. Comme nous l’explique José Bové (2), le gaz naturel a été pompé pendant des décennies dans des poches de gaz (naturelles donc) du sous-sol.
Mais pour extraire le gaz de schiste, prisonnier dans le schiste comme son nom le laisse supposer, il faut faire exploser la pierre. Et de la poche à la roche, on ne joue plus sur le même niveau.

C’est que pour réussir à fendre la roche, il ne suffit pas de dire « Sésame, ouvre-toi ». Et la technique « de fracturation » utilisée se fait en injectant de l’eau sous très haute pression, évidemment agrémentée de produits chimiques. Pas de quoi se fendre la tronche, donc.

Car il faut faire des forages très rapprochés, tous les 200 à 500 mètres. Et donc injecter à chaque fois l’eau empoisonnée, qui, en plus des produits chimiques initiaux, peut se retrouver chargée du gaz péniblement extrait et contaminer les nappes phréatiques.

Du gaz dans l’eau…
C’est le résultat de ces charmantes innovations. Aux Etats-Unis, pionniers de cette méthode, des milliers de personnes n’ont plus accès à l’eau potable, notamment en Pennsylvanie. Et ça fait de la peine.

…à l’eau dans le gaz.
C’est le climat actuel en France où on aimerait éviter ce nouveau risque de pollution de notre eau potable déjà bien atteinte (3) !

Les politiques, qui donnent les autorisations, et les multinationales, qui les demandent, commencent à nous fatiguer avec leurs prétextes et leurs profits.
Alors, oui, NKM (non, pas « Nike ka mère », mais Nathalie Kosciusko-Morizet) a fait suspendre les travaux et commandé une étude.

Mais ça ne suffit pas, on sait qu’on peut passer à des alternatives durables en matière d’énergie.
Encore faudrait-il y mettre des investissements… et de l’énergie !

Et pour commencer, à vos clics… La pétition, c’est ici.

(1) la manif du week-end sur developpementdurable.com
(2) l’interview de José Bové du Monde
(3) voir les billets de La touffe verte sur les pesticides et sur la pilule

*je trouve cette photo magnifique mais n’ai malheureusement pas pu créditer son auteur car il n’était pas cité sur le site www.flepi.net où je l’ai trouvée. S’il se reconnaît, qu’il me fasse signe !

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