Articles ‘Les énergies, oui mais comment’

Nucléaire : vers un débat explosif


Photo : www.fond-ecran-image.com

Certains fument la moquette, d’autres tirent à boulet rouge sur les alternatives vertes, d’autres se vantent, d’autres encore se prennent des vents…
C’est la folle actualité du débat sur le nucléaire… qui aussi superficielle soit-elle a le mérite de commencer à émerger.

Alors qu’à Fukushima le combustible de trois réacteurs a fondu, percé les cuves et commencé à attaquer le béton protecteur et que le directeur de l’usine est mystérieusement hospitalisé, le gouvernement français continue de s’accrocher au nucléaire et d’en vanter le non-impact environnemental.

Sont-ils mentalement atteints ou juste (boni)menteurs professionnels ?
A l’heure où de plus en plus de faits témoignent du problème insolvable des déchets dont on ne sait pas quoi faire et qui restent radioactifs pour des milliers d’années, de l’incapacité à démanteler en France les centrales qui doivent être arrêtées, et où surtout on a sous les yeux la plus grosse catastrophe de tous les temps avec Tchernobyl, franchement, ils ne manquent pas de bile !

Passons sur l’ineptie des débats politiques pour revenir vers les citoyens.
J’étais hier à la fête qu’Enercoop donnait pour le 10 000e consommateur à avoir souscrit à cette offre unique d’électricité 100 % verte. Le fait est qu’après la catastrophe de Fukushima, Enercoop est passé de 200 adhésions par mois à 600 ! Chiffre qui n’a pas faibli depuis.

Preuve que les gens sont peut-être moins bêtes qu’on veut nous faire croire. Et n’ont pas la mémoire aussi courte que certains.
Et quand on veut nous manipuler, chiffres indécents à l’appui, et que cela se retourne contre ceux qui mentent effrontément, ça devient vaudevilesque.

Comme l’expression d’Anne Lauvergeon, ancienne dirigeante d’Areva débarquée par Sarko, qui taxait Henri Prodglio (nouveau dirigeant) d’avoir « fumé la moquette » en parlant de 1 million d’emplois qui seraient supprimé avec l’arrêt du nucléaire.
Les vrais chiffres, c’est 410 000 emplois directs et indirects (selon le rapprot de PriceWaterhouseCoopers, cabinet d’audits internes). Et c’est sans compter ceux qui seraient créés avec les filières renouvelables.

La seule chose de renouvelable dans le paysage politique est le débat où on a pourtant plutôt tendance à recycler les mêmes vieux idiomes.
Normal, au royaume des apparences, les idiots sont rois. Mais quand ils commencent à se tirer dans les pattes, la mascarade perd de son apparat.

Continuons à dire non au nucléaire… pour qu’il n’y ait que le débat qui devienne explosif !

Share Button

De la réhabilitation des plateformes pétrolières et des centrales nucléaires


Photo : www.allboatsavenue.com

Plateforme pétrolière en fin de vie ? Centrale nucléaire arrêtée en cours de construction ?
Des idées de recyclages insolites commencent à naître…

Vous êtes promoteur et cherchez un vaste lieu avec une vingtaine de chambres, vue sur la mer et plateforme pour hélicoptère ?
C’est le lieu rêvé ! Huldra, plateforme pétrolière au beau milieu de la mer du Nord actuellement détenue par Statoil, vous accueillera volontiers à partir de 2014.

C’est que d’ici là tout le pétrole à prendre aura été pris et la plateforme ne sera plus utile… eh oui, la fin du pétrole est bien une réalité !
Et les géants métalliques plantés dans les océans seront à cours d’argument… et de démantèlement apparemment.

Du coup, pourquoi ne pas jouer la vraie fausse carte écolo et les recycler ?
Mais oui, après tout, qui n’a jamais rêvé d’avoir son île au milieu de l’étendue salée ? Bon d’accord, on peut imaginer plus bucolique, mais bon, faut être de son temps, hein.

Cet article de TerraEco.net avait attiré mon attention et maintenant c’est rue89 qui relaie les initiatives déjà réalisées autour de centrales nucléaires réhabilitées.

Ainsi, Kalkar en Allemagne dont le chantier a été arrêté est devenu un fameux parc d’attractions.
Moi qui ai vécu à Strasbourg près de l’Allemagne, je n’avais fréquenté qu’Europa Park où certains manèges sont alimentés par panneaux solaires… Kalkar en fait-il de même ? Dans ce cas, oui, ce serait une vraie reconversion !

Aux Philippines, la centrale nucléaire de Bataan, arrêtée en cours de construction, est devenu un lieu de visite pédagogique…
Pourquoi pas ? Peut-être que c’est encore de l’intérieur d’une centrale jamais finie qu’on peut le mieux comprendre l’absurdité du nucléaire.

Quant à d’éventuels complexes touristiques qui reconvertiraient allègrement les piscines de refroidissement, on n’y est pas encore, mais on ne sait jamais !

Quoiqu’il en soit, aussi marrants et efficaces que soient ces exemples, il ne sera pas possible de faire de même avec les centrales arrêtées après (radio)activité.
Et à vrai dire, on ne sait pas comment les démanteler et réduire la radioactivité qui peut être très forte, trop forte.
C’est le cas à Brennilis en Bretagne où le chantier de démantèlement a dû être arrêté et où on l’on attend toujours une enquête publique sur la teneur en éléments radioactifs.

En clair, dans le nucléaire on arrête même les travaux d’arrêt, c’est prometteur !
Et avec ça, on va encore nous dire qu’on gère tout, pas de problème, etc.

Et si on recyclait vraiment notre filière énergétique en lâchant cette vieille nuclé-aire ?

Share Button

De l’intox sur le Mox…

…ou comment la débandade pour la sortie du nucléaire se manifeste à travers les déboires de l’accord EELV-PS.

Il y a à boire et à manger dans ce genre de débat qui vole peu haut.
Considérations électorales obligent, les Verts s’assoient à table avec le PS et négocient leurs sièges… pas ceux sur lesquels ils sont déjà assis, bien sûr, mais ceux qu’ils espèrent compter en nombre à l’Assemblée.

Oui, parce qu’en fait, ce qui compte, c’est de penser déjà aux législatives, qui arrivent après les présidentielles, et plus on a capitalisé aux présidentielles, plus on a de chances aux législatives…
Ces projections vous laissent de marbre ? Moi aussi.
Car alors les questions de fond et d’importance qui sont traitées par les partis reviennent à des tractations de pouvoir et c’est tout.

Ce qui s’est passé avec le paragraphe du Mox n’est que la partie immergée de l’iceberg politicien.
Vous avez à peu près suivi, j’imagine : un paragraphe qui préconise un meilleur suivi et traitement de ce combustible dangereux – qui soit dit en passant est fabriqué à Marcoule* où il y a eu un « incident » récemment – devait être retiré de l’accord sur pression d’Areva, puis a finalement été gardé.

Que l’arrêt de la construction de l’EPR de Flammanville soit mis de côté dans l’accord est un détail, de toute façon Areva siège à la table socialiste de manière très officielle désormais : Hollande a choisi Cazeneuve, pro-nucléaire annoncé, comme porte-parole. Il a le sens de l’humour, Hollande.

Non, vous ne trouvez pas ça drôle ?
On négocie l’avenir énergétique, et accessoirement notre avenir et celui de la planète, à coups de cuillers à pot et de billets de tombola. A celui qui en achètera le plus et touchera le gros lot.

Et pendant ce temps, les trains passent.
Ceux de traitement des déchets nucléaires très dangereux par exemple. Oui, parce que les joies du nucléaire, c’est aussi ça : des déchets à gogo dont on ne sait pas quoi faire et qui restent radioactifs pendant des dizaines voire des centaines d’années…

Des itinéraires et des hommes.
Le prochain convoi de déchets dangereux partira de La Hague (France) pour Gorleben (Allemagne) le 23 novembre. « Leben » en allemand, c’est la vie… Aller à Gore-leben pour un convoi nucléaire, c’est saisissant.

Plusieurs scénarii de trajets sont prévus.
Et ceci pour dérouter les militants anti-nucléaires.
Habitants de Caen, Rouen, Amiens, Arras, Reims, Charleville-Mézières, Chalon-en-Champagne, Vitry-le-François, Bar-le-Duc, Strasbourg, Metz et Nancy vous pouvez être concernés.

A vrai dire, nous le sommes tous.
Si vous voulez faire quelque chose mais ne savez pas quoi, Sortir du nucléaire
vous fait plusieurs suggestions.

A vous de voir !

*je vous renvoie pour les liens à mes notes de fin d’article ici

Share Button

Enercoop : le plein d’énergie*

Si vous vous demandez comment trouver un début d’alternative au nucléaire et à EDF, la réponse est vite trouvée : il n’y a pour l’instant en France qu’Enercoop qui propose vraiment de l’électricité issue de filière renouvelable.

« Mais non, y en a d’autres », allez-vous me dire… « Ou alors, on nous aurait menti ? -Oui ! »
Ou plutôt mal expliqué, comme toujours.

Alors, l’électricité verte, kesako ?
Eh bien, c’est de l’électricité produite par des éoliennes, des centrales hydrauliques de taille petite à moyenne (au-delà, elles ont un impact environnemental trop important), des systèmes géothermiques, solaires ou exploitant la biomasse.

Qui qui en produit ?
Divers fournisseurs, pour l’instant peu nombreux mais dont le nombre augmente sans cesse.

Qui qui nous en fournit ? Ah, c’est là que le bât blesse. Et qu’il y a débat.

EDF, Direct Energie, GEG, Electrabel, Poweo… et Enercoop évidemment.

Concernant Poweo and co (c’est-à-dire les opérateurs autres qu’EDF), tout n’est pas zéro.
Loin de là : la plupart de ces fournisseurs incitent à consommer moins d’énergie via leur site Internet voire via des réductions de facture si les efforts ont été conséquents ou même des audits énergétiques. Pourtant si c’est bien, ce n’est pas top (1).

Pourquoi ? Parce que l’électricité fournie est un mix plus ou moins heureux de renouvelable et de nucléaire.
Et surtout parce que leur politique énergétique est loin d’être verte, ce qui est un point noir.

En effet, on se vend comme un fournisseur vert, on dit que pour l’instant, on ne peut pas proposer des offres 100%, et qu’on doit encore coupler nucléaire et renouvelable, soit.
Mais à condition d’investir dans la filière des énergies alternatives pour la développer !

Or ce n’est pas le cas pour la plupart de ces sociétés, qui investissent majoritairement dans les technologies nucléaires et thermiques polluantes, cherchez l’erreur.
GEG privilégie un peu le solaire photovoltaïque et la petite hydraulique alors que Direct Energie investit mollement dans les renouvelables. Mou c’est mieux que rien, mais enfin…

On comprend que le premier souci de ces fournisseurs « d’énergie verte » n’est pas l’environnement, ce qui n’est pas cohérent.
Et on finit par donner dans le greenwashing au détriment de l’avenir de la planète. Enfin des gens. Enfin des gens sur cette planète, quoi.

En clair, Enercoop est le seul opérateur à s’adresser exclusivement à des fournisseurs d’électricité renouvelable. Ce que vous consommez, ils le produisent.
Même si cette électricité est ensuite réinjectée dans le réseau et que ce n’est pas forcément « celle-là » qui arrive chez vous, elle a été effectivement produite.

« Parlons peu, parlons bien : ça coûte combien ? ». Je vous entends d’ici… Hé, hé, pas folles, les guêpes.

Alors pour ce qui est du tarif : pour un appartement de 50 m2 à Paris de puissance 6 kva occupé par deux personnes pour alimenter les plaques de cuisson, la lumière et l’électroménager (sans le chauffage donc), il faut compter 32 euros par mois.

Cela peut paraître un peu cher, mais l’offre repose sur la réalité de son coût d’approvisionnement et non sur des opportunités commerciales.
Rappelons simplement pour exemple que Direct Energie (devenu depuis actionnaire principal de Poweo) a été poursuivie par l’UFC-Que choisir pour pratiques commerciales agressives, et est soupçonnée de vente à perte…

Pour ne pas vous perdre, je vais bientôt m’arrêter, même si ce sujet mériterait d’être discuté, débattu… redonné aux citoyens.
En tout cas, j’ai pris ma bonne décision de rentrée et je l’ai tenue : me voici rentrée chez Enercoop !

Juste un mot encore : comme son nom l’indique, Enercoop est une coopérative (crée par Greenpeace, Biocoop et La Nef) et on peut en devenir sociétaire pour participer à ses décisions et son développement. La part sociétaire est à 100 euros.
Moi, par exemple, je n’ai pas souscrit de part pour l’instant, ce qui fait qu’il faut compter 35 euros de frais de dossier. C’est un investissement mais en échange vous ne vous occupez de rien pour votre changement de fournisseur et surtout vous sortez du système basé sur le nucléaire et portez votre voix de consomm’acteur pour le faire savoir.

En outre, les prix en général et d’EDF en particulier sont voués à augmenter, déjà avec l’entrée en vigueur en janvier 2012 de la loi Nome et car la facture du nucléaire, entre l’approvisionnement de l’uranium, le démantèlement des centrales et le traitement des déchets, va être de plus en plus coûteuse

Avec Enercoop, électrisez-vous !*

*L’abus d’électricité est dangereux pour la planète, à consommer avec modération

(1) voir rapport Ecolo-watt de Greenpeace

Share Button

A Fukushima, ça sent l’algue


Algue rouge : rien à voir avec Parachlorella sp. binos

mais je la trouvais jolie !

Il y a toujours des fuites dans la mer et l’état d’esprit est toujours dans l’amer.
A Fukushima la situation ne s’améliore pas. Pas vraiment.

Et même si ici on prend bien soin de faire silence radio et de promouvoir encore le nucléaire, l’opérateur Tepco ne sait plus comment faire pour décontaminer le site radioactif japonais.
Pire : pour arrêter de contaminer à tout va, les côtes, la mer, et toute la population humaine, animale, végétale et minérale qui va avec.

Tout le monde est touché même si ici tout le monde s’en fout.
Ils ne sont plus seulement cyniques et stupides, ceux qui nous gouvernent. Ils sont fous.

Alors que l’horreur est sous nos yeux, accessible… réelle.
A Fukushima, dans la centrale, quelque part entre les réacteurs, un nouveau pic de radioactivité a atteint hier sans que l’on sache pourquoi.
Il serait temps de brancher les réacteurs de conscience !

Faute de quoi, pour l’instant, on pare comme on peut (c’est-à-dire presque pas) au plus urgent : faire baisser la radioactivité sur le site de la centrale et commencer à décontaminer l’eau qui y est stockée. Avant, peut-être, de pouvoir espérer s’attaquer aux côtes nippones.

En binôme et sur la base de recherches américaines, l’institut de Kitasato et l’entreprise Kaneka ont travaillé sur le développement de Parachlorella sp. binos.
C’est une algue capable de fixer naturellement des éléments radioactifs de l’eau de mer pour en faire des morceaux solides que l’on peut extraire.

Les expériences réalisées sur un litre d’eau radioactive comparable à celle en attente de traitement à Fukushima sont prometteuses, aussi ce procédé pourrait-il permettre de faire avancer les choses…
…même si on ne sait toujours pas quoi faire des déchets solidifiés…

Alors plutôt que de miser sur les algues une fois la catastrophe intervenue, développer celles capables de produire de l’électricité et éviter de passer par le nucléaire pourrait aussi être une idée bienvenue !

Source : article de rue89

Share Button

Fessenheim à confesse…

A pirori, c’est-à-dire selon le récent rapport de l’ASN (Agence de Sûreté Nationale), la centrale nucléaire de Fessenheim, doyenne française, devrait être maintenue en fonctionnement pour encore 10 ans.

En fait, c’est-à-dire selon les obligations européennes post-Fukushima, une batterie de tests commencés en mai permettra de dire à la mi-septembre ce qu’il en est.

Enfin, c’est-à-dire selon une bonne partie de l’opinion, il serait heureux de reconsidérer les choses.

Assorti de conditions, l’avis de l’ASN paraît un peu paradoxal.
En effet, il y est souligné la nécessité de renforcer le radier, socle en béton sous le coeur du réacteur. Car dans le cas où celui-ci entrerait en fusion, il serait trop mince pour éviter le contact du corium avec le sol…
en clair, du socle au sol il n’y a qu’un saut de jet de métal en fusion.

Cela m’inspire deux choses : déjà, comment se fait-il qu’on puisse envisager l’hypothèse de la fusion si nos centrales sont si sûres que ça ? Ensuite, on n’a jamais consolidé un radier sur une centrale en activité… Alors, gros challenge ou vraie connerie ?

L’autre condition est de prévoir une source froide alternative… toujours en cas d’incident… décidément, le mythe des centrales infaillibles a bien veilli. Ainsi, il s’agit d’ajouter une retenue d’eau dans l’hypothèse où les prises d’eau conventionnelles seraient bouchées, comme à Fukushima.

Les trav’eau doivent être réalisés avant la fin de l’année prochaine, ceux concernant le radier… avant juin 2013 !
Entretemps ? No problemo, évidemment.

Et le tout coûte la bagatelle de 100 millions d’euros. Qu’EDF est prête à mettre, évidemment.
Avec les ronds des factures des contribuables qui vont considérablement augmenter, évidemment.

Mais le nucléaire, c’est pas cher, évidemment ! Alors que les éoliennes… ouh là là… on va pas vous donner les chiffres, tellement on vous prend pour des billes !

En outre, Fessenheim est construite en zone sismique… mais ça n’est pas le problème, évidemment. Ils maîtrisent, on vous dit !

Pour ceux, dont je fais partie, qui avaient signé pour l’arrêt immédiat de Fessenheim, la pilule est amère. Sa mère, on n’a plus qu’à espérer que l’audit commandité par l’Europe porte ses fruits en salant tellement la facture qu’EDF renonce !

Amen !

article de Libération
article des Echos
article du Figaro

Share Button

Nucléaire : l’Italie aussi !

Il faisait un temps superbe

Je me suis assis sur l’herbe

L’Italie aussi

J’pensais les arbres bourgeonnent

Et les gueules de loup boutonnent

Et la France sévit

Près de nous sifflait un merle

La rosée faisait des perles

L’Italie aussi

Un clocher sonnait tout proche

Il avait une drôle de cloche

Et la France aussi

Une cloche nucléaire… et son son sonne la bêtise.
Sur ces paroles librement empruntées à Fernandel*, je donne mon opinion, n’en déplaise à Eric Besson très méprisant face au sondage où 62 % des Français sont pour une sortie progressive du nucléaire**. Mépris d’autant moins justifié que cet outil est franchement utilisé par son parti…

L’Italie, après l’Allemagne et la Suisse, a décidé sa sortie du nucléaire. Cela a été annoncé mercredi et c’est justement le jour où était enregistrée l’émission « Capital » sur les nouvelles voies vertes.

Vert de rage contenue, Eric Besson était interviewé sur le nucléaire, pratiquant évidemment une langue de bois non fossile.
Au moment d’écouter la réaction d’un travailleur du nucléaire qui devaient relever des défaillances dans les centrales françaises, le ministre de l’Industrie et des énergies a tout bonnement quitté le plateau**.
Non sans un élégant « je me casse, je me barre ».

Guy Lagache aurait pu rétorquer « Casse-toi, pov’ con, casse-toi ». Mais non, le journaliste est resté très digne… peut-être avait-il déjà dans l’idée que cela pourrait être diffusé quand même ?
C’est en effet ce qui s’est passé, prouvant que non, toutes les chaînes télé ne sont pas enchaînées au pouvoir.

Pouvoir dire non à la fois au nucléaire et à la corruption non-punissable de ses gouvernants, c’est ce qu’ont fait les Italiens***.
Grâce à la mise en oeuvre d’un référendum d’initiative populaire (laquelle nécessitait 500 000 signatures favorables), les habitants de la botte ont pu se prononcer sur quatre questions dont la sortie du nucléaire et l’annulation de la loi qui permettait aux élus de ne pas se rendre à des convocations judiciaires.

A 57 %, les gens sont allés voter. A 94,6 %, ils disent non au nucléaire et à plus de 90 % renvoient Berlusconi devant les tribunaux, comme il se doit.
Poursuivi pour corruption, fraude fiscale, abus de pouvoir et prostitution de mineure, el Cavaliere va devoir descendre de son cheval.

Mis pied à terre et au pied du mur, sa carrière s’achève ainsi. A trop pérorer et se croire les rois du monde, certaines feraient bien d’en prendre de la graine…

Car si la France semble sous cloche, elle aussi a un peuple qui n’en peut plus de s’en laisser con-ter et qui a des opinions, oui M. Besson…

Pour conclure sans bêtise, regardez cette vidéo de Jeremy Rifkin, essayiste, spécialiste de prospective économique et scientifique qui été rien de moins que conseiller de dirigeants de gouvernement et de chefs d’État… comme par exemple Romano Prodi, l’ancien premier ministre italien.

*chanson « Félicie aussi » (Paroles : Albert Willemetz, C.L.Pothier, Musique: C.Oberfeld, 1939)

**vidéo de l’émission retransmise par Libération

***article des Echos

Share Button

Nucléaire : Allemagne 1, France zéro et le Japon sous les eaux

Alors qu’Angela Merkel annonçait la sortie de l’Allemagne du nucléaire pour 2022, un typhon minimisé en dépression s’abattait sur le Japon(1)… Pendant ce temps-là en France, rien de nouveau !

Ca y est, c’est dit, ce sera fait, l’Allemagne, une fois de plus, prend les devants en matière d’écologie concrète et prévoit sa sortie du nucléaire pour 2022(2), ouvrant ainsi une période de développement des énergies alternatives. A ceux ironisent que toutes les solutions ne sont pas trouvées, on peut dire qu’au moins, là-bas, ils se donnent les moyens de chercher !

Sans l’avoir cherché, le Japon a trouvé… un typhon cette fois. Dernier servi sur le menu des cataclysmes, après tsunami et séisme. Bon, le tourbillon d’eau a été rétrogradé en dépression avant de toucher l’archipel archi pelé mais quand même.

Cela a suffi pour déstabiliser encore un peu plus Tepco qui ne sait plus comment opérer sur la zone de Fukushima où les réacteurs sont en fusion et où l’eau qui sert à tenter de les refroidir s’évacue dans la mer. Amers, les Japonais n’ont plus eu qu’à constater que la couche de résine déposée en hâte avant le passage de la dépression et destinée à colmater les fuites était de fortune.

Faire contre mauvaise fortune bon coeur, c’est tout ce qui semble rester aux Japonais, dont les retraités(3) s’aventurent maintenant sur les lieux du crime nucléaire. Tant qu’à avoir ses jours comptés, autant n’avoir que sa retraite devant soi…
Ce qui revient à faire contre mauvaise fortune bon compte.

Ou bon conte. Car forts de ces observations catastrophiques, que font les Français ? Rien. Ils jurent que rien ne vaut le nucléaire et s’occupent d’autres affaires, à leurs yeux plus juteuses.

Et pourtant, avec les risques de sécheresse, les centrales nucléaires françaises pourraient être arrêtées cet été, leur circuit de refroidissement nécessitant de l’eau(4)…
Comme quoi, même en arguant sans arrêt que cela n’a rien à voir, on n’est pas si loin des problématiques japonaises… Ce serait bien si on évitait de passer à la même échelle !

Surtout qu’on peut dores et déjà constater que le nucléaire, qui a besoin de l’eau et souffre donc du trop de soleil, est dépendant des énergies renouvelables !

(1)
(2)Libération
(3)Le Monde
(4)L’Express

Share Button

La nuit des temps… ou quand l’enfouissement de déchets nucléaires parodie Barjavel

Il était en finois une histoire saugrenue d’enfouissement de déchets nucléaires… En lisant l’article de rue89 sur le sujet, j »ai été troublée car ça m’a vraiment fait penser à « La nuit des temps, »* roman de Barjavel… l’absurdité comique en plus.

Dans ce livre, l’auteur nous raconte l’épopée de scientifiques qui découvrent sous les glaces du Pôle Sud un couple qui a traversé les âges dans un tombeau protecteur.
Dotés d’une curieuse machine qui fabrique de la matière à partir de l’énergie, ces êtres viennent d’une civilisation qui semblait plus avancée que la nôtre.

Ainsi la coquille dorée qui a préservé Coban et Eléa est d’un métal inconnu… Et garnie de signes d’une langue aussi étrange qu’étrangère à ceux qui tentent de la traduire…

« Onkalo », dont le nom pourrait s’inscrire dans cette fiction, est lui bien réel. Ce doit être le tombeau de déchets nucléaires pour au moins 100 000 ans… Rien que ça !
Creusé dans la roche d’une région géologiquement stable de la Finlande, cette cachette doit être sécurisée.

Pour ce faire, sa construction durerait plus de deux siècles… Une vraie cathédrale ! Mais en plus enfoui et en plus glauque.

Ensuite, « The Hidden Place », moins onirique que dans la chanson de Björk, doit être tenue à l’écart des intrusions animales et surtout humaines.
Or, comme on n’a aucune idée de qui peuplera la Terre dans 100 000 ans, ni de quelle langue ils parleront, comment leur faire comprendre que ce lieu est dangereux ?

Je vous le donne en mille : les « scientifiques » pensent à différentes solutions et notamment à la disposition de « marqueurs » comme des pierres runiques, gravées de messages en différentes langues et pictogrammes ! Je vous le dis, on se croirait en plein roman.

Oui, il y a côté comique à vouloir rendre visible un endroit secret et surtout à prévoir comment pourra être compris notre passé absurde de civilisation productrice de déchets toxiques dans le futur par nos descendants.
Surtout si on considère que s’il y a un futur pour les hommes, c’est quand même plus sûrement avec des alternatives au nucléaire…

Au présent, c’est Michael Madsen, le Finlandais (à ne pas confondre avec l’acteur américain à qui Tarantino a donné ses lettres de noblesse dans « Reservoir Dogs » et « Kill Bill ») qui s’intéresse à Onkalo dans un documentaire intitulé « Into Eternity », sorti en 2010 et passé à la trappe : sur un tel sujet, c’est à propos !

Et pourtant s’il y a bien une chose à passer à la trappe, c’est le nucléaire lui-même…

*roman de Barjavel, éditions Pocket

Share Button

Pendant ce temps-là à Fukushima…


« Le baiser » de Constantin Brancusi
ou une autre forme de fusion

DSK comme ci, DSK comme ça… Il est passé par ici, il est repassé par là, la femme de chambre n’en est pas revenue, etc…
Alors que se joue le vaudeville de la politique et de ses frasques de palais, d’aucuns s’interrogent : complot ou pas complot ?

Complaisance en tout cas.
Dans un système abracadabrant ou d’un coup de baguette, si j’ose dire, on fait choir un homme et ses soi-disant chances de présidentiables, tout se résume à cela : être élu ou ne pas l’être ?

Mépris et cynisme de ceux qui ne courent ou ne joggent qu’après le pouvoir. Pour en faire quoi ?
Une marmite de non-sens, avec une louche de soutien aux multinationales qui nous empoisonnent, une forte dose de concession aux lobbings du pétrole, une touche de xénophobie, une soumission sans relâche devant les pontes du nucléaire…

Et pendant ce temps-là à Fukushima ?
Encore une fuite dans l’océan d’eau radioactive pompée dans le réacteur 3… Et puis un réacteur numéro 1 comme une passoire dans laquelle on essaie de refroidir du métal bouillant très radio-actif … A part ça, tout va bien.

Il ne faut pas confondre fusion et fusion.
Il y a celle qui correspond à un métal qui fond et celle, nucléaire, qui correspond à l’assemblage de deux noyaux atomiques qui forment ainsi un noyau plus lourd.

La première est celle en cours dans le réacteur numéro 1 à Fukushima. La deuxième est celle qui libère une quantité d’énergie non maîtrisable comme avec la bombe H. C’est le scénario de l’absolu pire.

Au Japon, on est déjà dans le pire (comme on l’était à Tchernobyl), il faut quand même le dire ! L’océan est contaminé, le pays laminé. Le reste du monde a reçu un peu de particules par la fumée, mais c’est ridicule à côté de l’impact sur les océans et les poissons à plus ou moins court terme.
Et il faudra bien que Tepco stabilise et noyaute la situation dans le réacteur 1. Ou alors…

On peut confondre (bonne) fiction et (mauvaise) fiction, mais ça reste de la fiction.
Pour moi, la réalité, ça n’est pas ce qu’on nous dit, pas ça. Et là, je parle autant de l’affaire DSK que de Fukushima. Il faut aller au-delà.

A bon entendeur, ça suffit !

Pour suivre le fil des événements à Fukushima, merci Sciences et Avenir

Share Button