Le pétrole continue à fuir : BP nous fait marrer noir

Photo : www.etyc.org

Si ce scénario catastrophe n’existait pas… faudrait l’inventer. Si, si, BP fait très fort et va de jour en jour plus loin dans l’incompétence… et l’inconcevable.

Ca y est, on est à près de 100 000 barils de pétrole déversés* par jour depuis la plateforme Deepwater Horizon dans la mer ! L’horizon est amer. Et le goût des poissons et des oiseaux du coin aussi. Au point que des débats divisent ceux qui veulent les nettoyer et ceux qui pensent les tuer.
Ca me tue, cette société se fait des milliards de dollars en puisant et vendant du pétrole… qui ne lui appartient pas, car je reste subjuguée aussi par l’arbitraire de ces notions de « propriété privée » quand il s’agit des ressources directes de la Terre. Et attention, ils veulent faire la même chose avec l’eau.

BP se fait des milliards, donc, et n’est même pas foutue d’assurer ses constructions. Dès 2006, BP est sous surveillance du Congrès, depuis une sérieuse fuite survenue en Alaska*. Et qui menace de se reproduire… Evidemment, l’entreprise s’était engagée à consolider ses normes de sécurité. Vaste entreprise.
Surtout que le Congrès n’a pas l’air de surveiller grand-chose et que les réactions d’Obama, même s’il a qualifié la catastrophe de Deepwater de « 11 septembre écologique », semblent aussi molles que la nappe brune…

Et même quand ça pète, rien ne se fait, le pétrole part à vau-l’eau. Beau travail, bravo !
Alors, d’abord on dit qu’on va brûler une partie de la nappe, puis on attend donc on ne peut plus brûler, alors on balance du Corexit, hautement toxique, histoire de rendre l’histoire un peu plus fumeuse. On envisage les ballots de cheveux, des gens en envoient des kilos, et puis, non, on se retracte. Ensuite, c’est le tour d’injection de boue lourde, de placement de couvercles qui ne tiennent pas… Et s’ajoutent à cela une fuite de gaz, un bateau foudroyé et une tempête tropicale qui se profile… C’est « Pirates des Carburants », je vous dis !

Vaut mieux en rire, mais c’est vraiment triste. Et incroyable que ce genre de société ne soit pas condamnée à verser des milliards de dollars d’amende… aux gens qui vivent du travail en mer, à ceux qui vivent sur les côtes atteintes, aux associations qui font leur possible pour sauver les espèces, aux Etats-Unis pour atteinte au patrimoine !
Je ne sais pas à quels moines BP se voue, mais ils pataugent dans la gadoue. Et c’est bien moins glamour que dans la chanson de Jane Birkin, parce que la mare est planétaire. Qu’est-ce qu’on se marre !

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