Articles ‘Ce qu’on veut nous faire avaler : les OGM et le reste’

OGM, enfin l’Europe tend l’oreille : oh, j’aime !


« OGM, j’en veux pas » sur www.ogmdangers.org

C’était quand même un peu gros… heureusement un peu trop pour que ça passe… ou plutôt que ça ne passe pas.

De quoi je parle ? Mais de la pétition citoyenne signée par plus d’un million d’européens demandant un moratoire sur les OGM en Europe rejetée hier par Barroso… pour être validée aujourd’hui par le Parlement européen. Ouf ! Parce que dit comme ça, c’était carrément « ouf », délirant même.

Le prétexte invoqué par Barroso pour ne pas tenir compte de l’initiative citoyenne était que sa mise en oeuvre n’était pas encore encadrée par une loi en tant que telle et qu’il faudrait donc attendre avant de pouvoir songer penser à faire une pétition…
Seulement le traité de Lisbonne dont le Parlement européen a accepté les bases stipule bien « qu’un million de citoyens (au moins) de plusieurs États membres peuvent demander une initiative de la Commission »… et la pétition, eh ben elle est déjà faite justement !

Et respecte les critères (somme toute assez stricts) définis pour une telle initiative, lancée et suivie par Greenpeace et Avaaz.
C’est ce qu’a souligné le Parlement dès aujourd’hui, au lendemain du rejet de Barroso. Placer la barre haut (et pas haute comme on dit couramment sur M6) n’a pas l’air d’être le fort de ce président européen dont on peut véritablement se demander par qui il est payé. Il est bien connu (ou pas, mais alors il est temps de le savoir) que les lobbyings, et donc les fournisseurs d’OGM, ont leur bureau dans les bâtiments européens… A méditer…

Pour méditer plus positivement, comme la pétition appelle à un gel des autorisations de cultures génétiquement modifiées jusqu’à ce que l’évaluation des risques sanitaires et environnementaux soit améliorée, on peut penser qu’un moratoire sur les OGM sera bel et bien déclaré.

Première manche gagnée. Espérons que ça ne reste pas de l’effet de manche !

lien vers Greenpeace

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Il était une fois… la lécithine de soja


Photo : www.alibaba.com

Voilà quelques dizaines d’années que l’utilisation du soja et de ses dérivés connaît dans le monde un essor considérable… Pourtant, le soja fait souci.

Il est vanté pour ses diverses vertus : richesse en protéine assez proches de celles de la viande et du lait, richesse en acides gras adjudants dans la lutte contre le cholestérol, richesse en isaflores, molécules proche de l’oestrogène humaine, très utilisées pour les femmes ménopausées et la lutte contre le processus cancéreux… le soja séduit et envahit les rayons sous toutes ses formes, du supermarché à la pharmacie.
C’est le soja dans tous ses états !

Par simple pression de la graine de soja on obtient un liquide épais, puis par décantation, la séparation de l’huile et de la lécithine. Très facile à récupérer et réputée pour nourrir le bétail, améliorer le crémeux et la bonne répartition des matières grasses dans les préparations, la lécithine de soja est de plus en plus utilisée dans l’industrie agroalimentaire.
Alimentaire, mon cher Watson !

Seulement voilà… cela pose plusieurs problèmes environnementaux et de santé publique (comme toujours, ces aspects sont liés). En effet, la lécithine de soja n’est pas traçable et a donc de grande chance d’être importée et de provenir de sojas OGM, vu qu’il est toléré dans les produits (même AB depuis janvier 2010) un seuil de 0,9 % d’OGM sans que cela ne soit marqué sur l’étiquette.
Ethiquette ? Quéquette, on peut se brosser. La lécithine, très probablement OGM, donc.

En outre, l’utilisation quasi-systématique de la lécithine de soja (même si elle est bio) dans les produits agroalimentaires favorise la déforestation au Brésil. Car pour étendre les milliards d’hectares de culture de la plante « magique », il faut bien faire de la place. Alors on taille la route et les arbres. Sans se poser de questions.

Mais si justement, moi j’en ai une, capitale, essentielle : on faisait comment sans la lécithine ??
Les chocolatiers savaient pourtant faire du bon chocolat, les biscuits s’élaboraient malgré tout, les plats en sauces existaient aussi ! Alors pour les dérives des produits de supermarchés, c’est une chose…

Mais que les pâtissiers qui pratiquent leur art depuis toujours ajoutent désormais la lécithine à leurs chocolats, moi, ça me débecte ! Je ne vais pas citer de noms (ce ne serait pas exhaustif de toute façon, il y en a trop), mais j’en vois beaucoup, des ballotins de chocolat de Noël ou de Pâques, faits artisanalement et qui contiennent de la lécithine ! C’est à vous couper l’appétit.

Alors je ne saurais que vous recommander de lire les étiquettes même chez le pâtissier de toujours ou de poser directement la question à votre artisan préféré. C’est en insistant sur le fait qu’on ne veut plus de lécithine de soja partout qu’on pourra, peut-être, renverser la tendance… Le fameux choix du con-sommateur… Le dernier qui nous reste dans ce monde agro-suicidaire !

Je finirai évidemment par une touche positive : tout n’est pas à jeter dans le soja, mais tout est une histoire de dose, pour les forêts, et de bio, pour la vie en général.

Alors songez au soja autrement et contrôlez les ingrédients de ce que vous achetez, ce sera déjà pas mal.

lien vers zero-deforestation.org, les dégâts du soja

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Chair de poule…


Photo : http://lillibulle.typepad.com

115 000 poules tuées ce week-end en Alsace (à Kingersheim) parce que leur éleveur n’avait plus d’argent pour les nourrir et nettoyer leur cage… 35 000 déjà mortes « toutes seules »… paix à leurs âmes ! Chronique de morts annoncées ou quand l’élevage extensif fait scandale.

Pour moi ça dépasse déjà l’entendement de parler d’un tel nombre de têtes dans un élevage. On imagine la nourriture et les conditions à l’avenant : céréales contenant une part d’OGM, cages de torture pour animaux qui pondent en batterie. Résultat, plus de batterie dès qu’on leur coupe leurs vivres, peut-être encore plus rapidement que chez des poules saines.

Et pourquoi leur a-t-on ainsi retiré le pain du bec ? Parce que le producteur, Alsace Oeufs, ne peut plus payer ses employés qui du coup peinent à nourrir les volailles et retirer les fientes de leurs cages. Oui, en plus elles baignent dans leurs excréments.
Mais sans mentir, sachez que ceci n’a rien d’exceptionnel dans l’élevage intensif et qu’aux Etats-Unis ce sont les vaches et les boeufs qui sont ainsi parqués sur des hectares, pieds dans la mouise. Miam, que de bons hamburgers en ligne de mire !

Je ne suis pas végétarienne mais je mange peu de viande et de préférence élevée dans des conditions respectueuses, de l’animal et de l’environnement. Ca n’a rien de paradoxal, il n’y a pas si longtemps on connaissait le nom de la vache qu’on dégustait (et cela est encore le cas chez les bons bouchers). Et pour cause, on l’avait caressée, on avait joué avec elle.
Qu’elle serve ensuite de plat principal représente une boucle dignement bouclée, d’autant plus que sa vie a été heureuse, respectée et suffisamment longue. Pas comme celles des élevages cités ci-dessus qui sont abattues au bout de trois mois. Elever des animaux pour les manger, c’est une chose, mais cela doit se faire dans le respect.

Alors quand on voit le scandale sanitaire provoqué quand on fait dépendre de la gestion de porte-monnaie la vie de dizaine de milliers de bêtes… la démesure est totale. Alsace Oeufs fait des omelettes en cassant de la poule. Ne serait-il pas temps d’interdire ces élevages au-delà d’un certain nombre de têtes ?

Les ailes m’en tombent. Oui vous savez, ces petites ailes de l’innocence que certains ont encore accrochées dans le dos. Invisibles, elles protègent un peu de l’infamie de ce monde de brutes. Malheureusement, elles ne permettent pas de s’envoler…

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Non aux OGM, aux produits pour bébés survitaminés… Allez Eliant !


Photo : www.lecoinbio.com

L’Aktion Eliant, comme son nom l’indique puisqu’elle s’écrit avec k, est une initiative d’origine allemande. Elle nous concerne pourtant tous, notamment pour faire pression sur la Commission européenne et imposer notre liberté de choix dans l’alimentation et la médecine.

Eliant comme allié. Eliant s’appuie sur la tendance anthroposohique, qui consiste en « un mouvement dynamique de civilisation et de culture qui redonne la priorité à l’être humain et au respect de la nature, dans une démarche de conscience, de responsabilité et de liberté »*.
Le label Demeter (agriculture bio-dynamique), les cosmétiques du Dr Hauschka, les médicaments de Weleda sont des exemples de réalisations pratiques issues de cette tendance. Si vous vous préoccupez un peu du lien entre humain et planète, ces produits sont incontournables.

Eliant a des ailes. Remettre la nature au coeur des actions humaines et les actions humaines en lien avec la nature et ses ressources… C’est là toute la démarche des acteurs de la biodynamie. Les produits qu’ils élaborent ne sont composés que d’ingrédients naturels et savamment étudiés pour leurs bienfaits… surtout quand cela concerne la nourriture des bébés !

Eh bé, attendez-vous à être hébétés : l’Europe, à travers un décret d’application de 1996, fixe la teneur en vitamine B1 des bouillies de céréales ou des
biberons céréaliers à un minimum 25 µg/100 kJ**. Cela ne vous parle pas ? C’est normal, c’est technique !
Mais sachez que cela concerne les produits utilisés en période de sevrage des nourrissons. Et nourrissons-les bien ne veut pas dire gavons-les au blé ! Car le Codex Alimentarius (fixé par l’OMS et la FAO) indique que la moitié de ce taux suffit, soit 12,5 µg/100 kJ.

Et c’est quoi la différence ? Eh bien qu’avec le premier taux, on est obligés de rajouter artificiellement des vitamines dans les produits, alors que le deuxième permet de garder les ingrédients naturels sans additifs… Entre être surdosés aux vitamines ou rester naturel, vous préférez quoi ? On a l’impression d’avoir le choix entre boeuf aux hormones et génisse de plein air de l’Aubrac bio.

Comme d’habitude, l’Europe prend les consommateurs pour des truffes… ou des porcs plutôt, à qui on fait avaler n’importe quoi.
Et c’est sur des réglementations comme ça qu’Eliant fait peser son lobbying, d’autant plus puissant qu’il est soutenu par les citoyens ! Ils bataillent aussi pour une réglementation plus claire des OGM, pour une liberté totale des pratiques de bio-dynamie… Si vous voulez prendre connaissance de la totalité de l’Aktion, c’est là.

Et si vous voulez que l’Aktion Eliant prenne du poids et devienne Aktion Elephant… la pétition est là ! Et il ne manque plus que 5000 signatures pour pouvoir se faire entendre de la Commission européenne sur tous ces points… A vous de jouer !

*cf site d’Eliant
**cf information de presse pdf

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Vous reprendrez bien un peu d’eau ?

Dans le cadre du Blog Action Day 2010, regroupant plus de 4000 blogs de par le monde qui se sont engagés à écrire aujourd’hui un article sur l’eau, voici le mien.

L’initiative consiste, bien sûr, d’abord à sensibiliser aux problèmes mondiaux d’accès à l’eau potable. A travers le monde, la pénurie d’eau saine tue plus que la guerre, touchant évidemment plus les pauvres. Pour que la lecture des articles de cette journée éclabousse positivement l’action, une pétition est mise en ligne en partenariat avec le fond américain pour l’Unicef.

Et dans nos pays développés, quel eau-rizon ?
Eh bien, en France, nous sommes de plus en plus confrontés à la pollution de l’eau par les pesticides*. Les affreux cocktails utilisés dans l’agriculture s’infiltrent dans la terre, jusqu’aux nappes phréatiques. Et au robinet, nous gouttons une eau chargée en substances chimiques, ou à laquelle certaines compagnies privées ont ajouté de la poudre d’aluminium pour la rendre transparente**…
En clair, tout va à vau-l’eau !

Car si même l’eau potable ne l’est pas vraiment, comment ferons-nous face à une éventuelle pénurie d’eau ? Et si nous transposons tous nos systèmes d’exploitation de la terre et de l’eau dans les pays du Sud, ne risquons-nous pas de leur faire un cadeau empoisonné ? Pour ce qui concerne l’eau comme le reste, il est temps de penser à long terme. Car si on perd les eaux, point de naissances réjouissantes à venir…

A Fléchambault et les Couraux, près de Reims, on se rince à l’eau chimique* : depuis 2003, le champ de captage qui produit près de 5,5 millions de m3/an affiche des taux de pesticides (atrazine et simazine, diuron, dinoterbe) trop élevés. Si les normes sont respectées de justesse, grâce à des mélanges avec des sources moins polluées, les élus de l’agglomération ont décidé de faire construire une usine HQE de traitement de ces pesticides. Voilà une bonne initiative !

Economiser notre bien liquide commun et prendre conscience de ce qu’il représente et des enjeux qui grandissent autour de lui…

Oui, car vous reprendrez bien encore un peu d’eau ? Eh bien, il faut agir. Soyez éco-l’eau !

*article ici

**cf. documentaire de Sophie Le Gall « Du poison dans l’eau du robinet »

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Les pesticides avides…

On commence à le savoir, et ceux qui prétendent l’ignorer ou ne pas se sentir concernés feraient bien de s’y mettre : les pesticides nous agressent de toute part. A force de s’insinuer dans les sols, ils les polluent et tuent la terre qui pour produire ensuite doit être aidée à coups de pesticides, sinon ça ne pousserait même pas. Et le cercle est vicieux.

L’eau des cultures gorgée de pesticdes part dans les nappes phréatiques, les rivières, touchent les poissons. Et donc nous, soit direct au robinet, soit dans l’assiette. Et comme ils ne manquent pas d’air, il est dangereux aussi d’inspirer les-dites substances. Tous les légumes cultivés en agriculture extensive sont potentiellement cancérigènes quand nous croquons dedans tant ils sont gavés de ces fameux « produits phytosanitaires ».

Mais laissez-moi rire : phyto, ça ne voudrait pas dire la santé par hasard ? Mais la santé de qui alors ? Pas des sols, pas des eaux, pas de l’air, pas des animaux, pas des légumes, pas des humains… Hum, hum, ça se corse… Ah, mais oui, suis-je bête ! C’est la santé du portefeuille de ceux qui produisent les produits ! Et la boucle est bouclée.

Mais, tel le cycle de l’eau, celui des pesticides est partout : au contact (même faible mais répété) des pesticides, on ne risque pas seulement le cancer (ou Parkinson comme cela l’a été montré récemment), non, cela poste aussi un problème de fertilité, puisque la concentration de spermatozoïde est inversément proportionnelle à celle de pesticides ingérée, respirée ou touchée.
Les courbes sont édifiantes : en un siècle, la fertilité à littéralement chuté (1).

Et où en est-on aujourd’hui ? Pas très loin, en tout cas, loin du compte. Avec 76 000 tonnes de substances actives vendues par an (2), la France est le premier consommateur de pesticides en Europe et le troisième au niveau mondial. L’agriculture biologique ne représente que 2,1 % de la surface cultivée (3). C’est risible quand on connaît l’augmentation constante de la demande. Les gens ne sont pas bêtes, ils commencent à vouloir manger autre chose que ce qu’on leur sert. Et qui serre la Terre.

Le Grenelle de l’environnement a pointé du doigt l’usage intensif de pesticides dans les cultures françaises. Le plan Ecophyto 2018 qui en a découlé vise une réduction de 50 % des produits phytosanitaires d’ici huit ans  »si possible » (no comment) et le retrait progressif du marché des produits contenant les 53 substances actives les plus préoccupantes. Mais les moyens à mettre en œuvre pour réaliser cet objectif n’ont pas réellement été définis… Ah non ? Comme c’est bizarre.

En 2010, l’étude Ecophyto R&D de l’INRA (2) évalue les techniques et les pratiques pour dessiner des scénarios réalistes de réduction progressive des substances. L’étude conclut qu’il est possible de réduire de 3 à 40 % le recours aux pesticides en moyenne, selon les cultures, par rapport au mode de production intensif, sans affecter le niveau de production.
Pour aller plus loin, il faut passer par un  »retour à l’agronomie » : travail sur la date et la densité du semis, le choix variétal, la rotation des cultures… ce qui paraît quand même être le b.a.-ba de l’agriculture…

L’étude demande de privilégier les techniques de protection intégrée, ce qui veut dire que plutôt que de tout miser sur la guerre contre les parasites (animaux ou végétaux) à grands coups de pesticides, il faudrait des systèmes d’exploitation qui permettent la régulation des « attaques » et l’harmonisation des cultures avec leur environnement. Aller vers l’agriculture biologique, en somme !

Enfin, sachez que les cultures les plus arrosées de pesticides en tous genres, sont la pomme de terre, le colza (présent dans beaucoup d’aliments transformés) et la vigne…
Avis aux hédonistes, le vin bio s’est bien développé ces dernières années et on trouve du bon à tous les prix… Il faut juste goûter, choisir… et déguster pour se réconcilier avec la vie !

PS : bio veut dire vie…

(1) cf courbe sur le site du MDRGF

(2) rapport sur le plan Ecophyto 2018 sur le site d’Actu-Environnement
(3) chiffre INSEE
(4) non, il n’y avait pas de (4) dans le texte, ne cherchez pas ! C’est juste pour remettre le lien vers le site de France Nature Environnement, dont j’ai utilisé les affiches très parlantes !

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Le gâchis du Gaucho

A ceux qui doutent encore que les pesticides ont un impact sur la santé, voici le témoignage de Gilbert Vendée, qui a réussi à faire reconnaître son intoxication au Gaucho comme maladie professionnelle. Il a développé Parkinson suite à son travail d’agriculteur en contact récurrent avec le pesticide. Vendée, pas vendu, a tenu bon pour obtenir ce verdict.

Car c’est là que le bât blesse, la MSA (Mutualité Sociale Agricole) a refusé de reconnaître sa maladie comme professionnelle, ayant trop peur de créer des précédents, démontrant par là-même l’efficacité des lobbyings des grands groupes producteurs de pesticides.

Et si le TASS (Tribunal des Affaires de Sécurité Sociale) a finalement accédé en sa faveur, pour que cela devienne un précédent, il faudra… qu’il y ait des suivants ! Voilà pourquoi Gilbert témoigne sur le site de rue89 (1), incitant ses collègues touchés à s’exprimer. Oui, mais…

Si les apiculteurs ont démontré les liens entre le Gaucho et la mortalité des abeilles, ils peinent à faire interdire définitivement le produit. Le principe de précaution qui consistait à interdire le Gaucho sur les cultures de tournesol n’a été appliqué que de 1999 à 2003 (2).
Pour ce qui concerne le maïs, l’interdiction d’utiliser le pesticide est en vigueur depuis 2004, ce qui n’empêche pas que le Cofidor qui a la même matière active soit autorisé sur d’autres cultures… Et que d’autres pesticides comme le Cruiser posent problème (3).

Alors, pour ce qui concerne les hommes, ce n’est pas mieux, les entreprises tergiversent et tendent à responsabiliser directement les utilisateurs qui ne porteraient pas leurs masques… Un peu facile, non ?
Si les recommandations insistent tant sur le fait de se protéger, cela prouve la toxicité des produits, et on sait bien que même avec un masque, des particules passent. En outre, d’après Gilbert, il est irréaliste d’imaginer rester masqué 13 heures d’affilée.
Les agrochimistes s’accrochent et les agriculteurs décrochent…

Même si la reconnaissance obtenue ne le soignera pas, gageons que Gilbert Vendée s’en sent un peu plus léger. Les pesticides ? Vendez-les au diable, on n’en veut plus !

(1) voir sur rue89

(2) cf Wikipédia
(3) article de février 2009 sur La touffe verte

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Le choix cornélien du con-sommateur


Photo : http://lille89.blogspot.com

De ce qui précède, à savoir ce que les emballages contiennent de toxiques, découlent des questions inextricables… Ou comment le con-sommateur est sommé de trouver des réponses concrètes à des questions qui tiennent de l’absurde. Exemples.

Vaut-il mieux acheter du bio emballé dans de la merde ou de la bouffe de merde emballée dans de la merde ? Au moins, le deuxième cas a l’avantage d’être plus franc du collier. On sait à quoi à s’attendre, on sait que ce sera bourré de trucs pas bons pour nous, et au moins c’est clair sur toute la ligne.

Et pour ce qui concerne le bio emballé dans ces mêmes plastiques toxiques, c’est un peu l’arnaque, surtout pour le bio industriel : est-ce que ça vaut le coup de payer le prix du bio pour avoir des produits certes certifiés AB, mais qui viennent peut-être d’Egypte ou de Nouvelle-Zélande où les contrôles ne sont pas les mêmes (car dans ce cas, AB délègue sa certification), qui contiennent peut-être même des OGM (depuis janvier, c’est autorisé à 0,9 % dans les produits AB comme dans les autres produits), et bourrés de phtalates ou biphénol A qui ont migré des emballages ?

Du coup, pour éviter les plastiques par exemple autour du fromage, on va chez le fromager, et on se fait servir à la coupe. Non, ses cheveux n’ont rien à voir là-dedans (enfin, j’espère…). Passons sur le fait que certains fromagers emballent aussi leurs fromages dans du plastique… Donc il vaudrait mieux un fromage potentiellement porteur d’OGM et autres antibiotiques (selon ce que les bêtes ont mangé) emballé dans du papier que du fromage bio emballé dans du plastique ?

Et qu’en est-il de la viande ? Ca devient carrément le casse-tête… A ceux qui me rétorqueront qu’il vaut mieux être végétarien, je répondrais que c’est pareil ! J’ai jamais vu de lait de soja ou tout autre lait de plante dans des flacons en verre, ils sont dans les mêmes emballages douteux que le reste. Même le tofu est dans du plastique…

Après, c’est sûr, il reste le bio local (ou national) non-emballé et là, c’est le top. Parce que ça veut dire que c’est au poids (genre les lentilles, etc. dans les Biocoop) ou direct du producteur (AMAP, marchés bio, etc.). Reste qu’on ne peut pas s’approvisionner comme ça pour tous les produits, référence à ce que j’ai dit précédemment… je pense donc tu suis.

Et nous sommes… dans la mouise ! C’est sûr, c’est pas réjouissant, mais il faut bien faire contre mauvaise fortune bon coeur, comme on dit chez les vieux conservateurs de langage. Et le plaisir doit rester au coeur du truc, car la frustration pollue aussi le cerveau. Donc on fait ses choix en son âme et conscience (encore une expression vieillote, j’aime bien aujourd’hui), en gardant des aliments plaisir même s’ils ne respectent pas tous les critères. Et le con-sommateur devient consomm’acteur.

Et je finirais par un dernier dilemme : vaut-il mieux rester con et ne pas se poser de problème ou se responsabiliser sans trop savoir quoi faire parfois ?

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Le plastique, c’est pas fantastique


Photo extraite de « L’emballage qui tue »
(Inge Altemeir et Reinhard Hornung)

« Le plastique, c’est fantastique », chantait Elmer Food Beat dans les années 90 pour vanter les mérites du préservatif qui bloque les transmissisons de maladies, oui, et qui est aussi un puissant contraceptif. Aujourd’hui, on apprend que les plastiques des emballages alimentaires rendent stériles, et surtout les hommes… Cherchez pas de logique, justement, y en a pas !

Dans le reportage « L’emballage qui tue » diffusé avant-hier soir sur Arte*, il est montré que les plastiques alimentaires contiennent énormémement de phtalates, ces substances sympathiques, déjà montrées du doigt dans les cosmétiques.

On le sait, elles rendent stériles. Les hommes qui en consomment directement, oui, mais aussi les enfants mâles à travers leurs mères. Tout le monde est donc tenu d’y faire attention. D’autant que la magie avec ces substances, c’est qu’on ne sait jamais où ça s’arrête : on démontre un effet nocif, mais plein d’autres peuvent exister aussi dans la même substance ou dans d’autres. C’est comme les trains : un phtalate peut en cacher un autre.

Et dans le train-train de l’industrie alimentaire, qui s’en soucie ? Sûrement pas les fabricants, qui font produire en Chine des emballages interdits de fabrication en Europe. Les Chinois produisent donc pour exporter. Mais, pas fous, ils n’utilisent surtout pas ces emballages pour leur propre alimentation, ni même celle des animaux (comme l’indique la photo). Ca me fait penser au sketch des Inconnus « On va tous vous niquer ». Je carricature évidemment, mais c’est un peu ça.

En même temps, ils ont raison, qui peut les blamer ? C’est ce qu’on leur demande et on les paie pour ça. C’est ça, la magie des toxiques, ce qui est toxique à l’endroit A peut être fabriqué à l’endroit B. Et ne semble plus être considéré comme toxique à l’endroit A, puisque finalement, il y revient et y est commercialisé, bien à vue, sur les étagères des supermarchés. Magique, je vous dis !

Et de vue, il est question, puisqu’outre les phtalates et le biphénol A – oui, celui des biberons : eh bien, magique, on ne le trouve pas que dans les biberons – dans les plastiques, les encres des cartons sont aussi mises en cause. Et ce toxicologue suisse (oui, je l’ai toujours dit, les Suisses sont tout sauf lents) de relever : « c’est même dans les emballages les plus attrayants qu’on trouve le plus de substances toxiques. » Isn’t that ironic ?

Ironique ? Carrément cynique, oui. Car il suffirait d’une décision ministérielle pour tout interdire. Mais quand on interroge la directrice de l’AFSSA (Agence Française de Sécurité Alimentaire), elle demande de couper la caméra. Réjouissant. Et très rassurants, ces gens qui nous gouvernent. Une fois encore on sert d’abord les intérêts des grandes boîtes avant la santé des consommateurs. Pour nous pas de dessert ! Ou alors emballé au poison. Et encore moins de champagne : certains le boivent, tous les autres trinquent.

Pour finir, un mot de la consommatrice qu’on voit dans le reportage : maman de deux garçons, elle est un peu désorientée et on la comprend. Ceci dit, j’ai un peu de mal à comprendre quand les gens disent : « Je veux faire autrement » et continuent à aller au supermarché et à faire du riz préemballé à cuire comme ça.

Quand on veut faire autrement, il y a vraiment des alternatives efficaces aujourd’hui. A commencer par les AMAP, bon marché dans tous les sens du terme : les légumes peu chers arrivent direct de chez le producteur, sont garantis sans pesticides et bien de chez nous. Et le contrat qui unit l’adhérent et le paysan devient contrat de confiance. Contrat de conscience.

Je ne peux pas dire « Je veux faire autrement, mais je continue à faire pareil ». Et d’invoquer toujours l’argent (le manque), le temps (le manque), l’envie de cuisiner (le manque). Quand on veut changer, on peut s’en donner les moyens. Il y a des solutions à trouver pour tous, relayées par de nombreux réseaux associatifs. Cela passe par de grosses réadaptations dans le quotidien, c’est sûr. Ca peut demander des efforts au premier abord, mais après, c’est la promesse d’une vie plus saine et plus libre.

Ceci dit, à rappeler la responsabilité individuelle, je n’oublie pas la responsabilité calamiteusement assumée par ceux qui nous gouvernent et nous servent à manger. Il est important de se mobiliser pour faire interdire ces substances et soutenir la recherche de ceux qui se préoccupent plus du citoyen.

Pour que ne nous soyons pas que des con-sommateurs.

*le reportage est encore visible pendant 5 jours sur Arte+7

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Monsanto a l’amende : c’est coton !


Photo : http://image.mabulle.com

Une fois n’est pas coutume, mais deux fois… ça commence à être coton pour Monsanto !

L’amende concernant la publicité mensongère sur le round-up était certes assez symbolique*. Mais celle qui condamne Monsanto pour avoir vendu illégalement du coton OGM, ça, ça commence à être significatif. Surtout quand le chiffre s’élève à 2,5 millions de dollars. Comme ces gens-là ne comprennent que ce langage-là, on peut se réjouir que l’EPA (l’Agence américaine de Protection de l’Environnement) ait réussi à faire condamner la firme.

Le motif, c’est que la culture du coton génétiquement modifié, qui produit son propre pesticide, est interdite dans dix comtés du Texas. L’EPA essaie d’éviter que les insectes ne deviennent résistants à ces produits. Car elles sont pas cons, les bêtes, à force de cotoyer les plantes modifiées et leurs pesticides internes, elles s’adaptent à ces substances pour survivre. Certains insectes y arrivent, d’autres pas… Et malheureusement, les abeilles sont en première ligne de l’hécatombe. En tout cas, l’interdiction qui vaut au Texas a été ignorée par Monsanto qui, en vendant des graines de coton OGM, l’a violée… 1700 fois ! A la guerre comme à la guerre, semblent dire ces gens-là.

Parce que « chez ces gens-là, on ne vit pas, monsieur, on ne vit pas. On compte… », comme le chantait si bien Brel. Mais à force de prendre tout le monde pour des brêles à violer la loi au nez et à la barbe de tous, il fallait quand même bien que les rois des OGM se fassent prendre par la barbichette. Et pour une fois, l’amende est à la hauteur de leurs chevilles bien enflées. Et de se faire rappeler à l’ordre d’autres fois, c’est ce qui leur pend au nez.

Il semble un peu fragilisé, le colosse. Pieds d’argile, les OGM ? Cela se pourrait bien, car ça ne se passe pas vraiment comme prévu. D’abord les « mauvaises herbes » qui se rebellent contre les pesticides et forcent les agriculteurs à abandonner leurs champs**, ensuite cette décision salutaire, et puis la résistance citoyenne partout dans les pays européens qui force les gouvernements à prendre des mesures de sauvegarde… Oui, le dernier bastion de préservation de la biodiversité, c’est encore et toujours nous…

Alors si vous n’avez pas encore signé la
pétition
pour éviter qu’on ne nous refourgue les OGM via l’Europe, c’est le moment.
Car la Commission européenne a décidé mardi d’assouplir les autorisations aux OGM sur le marché européen***. Cherchez pas la logique, y en a pas. D’un côté, on condamne, de l’autre, on soutient… La loi de l’argent et des couilles en or a la dent dure…

Alors, restons mobilisés… Pour qu’OGM rime définitivement avec pas la peine ! (avec un petit effort de prononciation…)


*cf article « Monsanto définitivement condamné sur le Round up… On nous aurait menti ? » sur La touffe verte


**cf article « Quand la nature dit stop » sur La touffe verte

***article sur le site de Greenpeace


article du Monde sur la question

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