Il était une fois… la lécithine de soja


Photo : www.alibaba.com

Voilà quelques dizaines d’années que l’utilisation du soja et de ses dérivés connaît dans le monde un essor considérable… Pourtant, le soja fait souci.

Il est vanté pour ses diverses vertus : richesse en protéine assez proches de celles de la viande et du lait, richesse en acides gras adjudants dans la lutte contre le cholestérol, richesse en isaflores, molécules proche de l’oestrogène humaine, très utilisées pour les femmes ménopausées et la lutte contre le processus cancéreux… le soja séduit et envahit les rayons sous toutes ses formes, du supermarché à la pharmacie.
C’est le soja dans tous ses états !

Par simple pression de la graine de soja on obtient un liquide épais, puis par décantation, la séparation de l’huile et de la lécithine. Très facile à récupérer et réputée pour nourrir le bétail, améliorer le crémeux et la bonne répartition des matières grasses dans les préparations, la lécithine de soja est de plus en plus utilisée dans l’industrie agroalimentaire.
Alimentaire, mon cher Watson !

Seulement voilà… cela pose plusieurs problèmes environnementaux et de santé publique (comme toujours, ces aspects sont liés). En effet, la lécithine de soja n’est pas traçable et a donc de grande chance d’être importée et de provenir de sojas OGM, vu qu’il est toléré dans les produits (même AB depuis janvier 2010) un seuil de 0,9 % d’OGM sans que cela ne soit marqué sur l’étiquette.
Ethiquette ? Quéquette, on peut se brosser. La lécithine, très probablement OGM, donc.

En outre, l’utilisation quasi-systématique de la lécithine de soja (même si elle est bio) dans les produits agroalimentaires favorise la déforestation au Brésil. Car pour étendre les milliards d’hectares de culture de la plante « magique », il faut bien faire de la place. Alors on taille la route et les arbres. Sans se poser de questions.

Mais si justement, moi j’en ai une, capitale, essentielle : on faisait comment sans la lécithine ??
Les chocolatiers savaient pourtant faire du bon chocolat, les biscuits s’élaboraient malgré tout, les plats en sauces existaient aussi ! Alors pour les dérives des produits de supermarchés, c’est une chose…

Mais que les pâtissiers qui pratiquent leur art depuis toujours ajoutent désormais la lécithine à leurs chocolats, moi, ça me débecte ! Je ne vais pas citer de noms (ce ne serait pas exhaustif de toute façon, il y en a trop), mais j’en vois beaucoup, des ballotins de chocolat de Noël ou de Pâques, faits artisanalement et qui contiennent de la lécithine ! C’est à vous couper l’appétit.

Alors je ne saurais que vous recommander de lire les étiquettes même chez le pâtissier de toujours ou de poser directement la question à votre artisan préféré. C’est en insistant sur le fait qu’on ne veut plus de lécithine de soja partout qu’on pourra, peut-être, renverser la tendance… Le fameux choix du con-sommateur… Le dernier qui nous reste dans ce monde agro-suicidaire !

Je finirai évidemment par une touche positive : tout n’est pas à jeter dans le soja, mais tout est une histoire de dose, pour les forêts, et de bio, pour la vie en général.

Alors songez au soja autrement et contrôlez les ingrédients de ce que vous achetez, ce sera déjà pas mal.

lien vers zero-deforestation.org, les dégâts du soja

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