Le gâchis du Gaucho

A ceux qui doutent encore que les pesticides ont un impact sur la santé, voici le témoignage de Gilbert Vendée, qui a réussi à faire reconnaître son intoxication au Gaucho comme maladie professionnelle. Il a développé Parkinson suite à son travail d’agriculteur en contact récurrent avec le pesticide. Vendée, pas vendu, a tenu bon pour obtenir ce verdict.

Car c’est là que le bât blesse, la MSA (Mutualité Sociale Agricole) a refusé de reconnaître sa maladie comme professionnelle, ayant trop peur de créer des précédents, démontrant par là-même l’efficacité des lobbyings des grands groupes producteurs de pesticides.

Et si le TASS (Tribunal des Affaires de Sécurité Sociale) a finalement accédé en sa faveur, pour que cela devienne un précédent, il faudra… qu’il y ait des suivants ! Voilà pourquoi Gilbert témoigne sur le site de rue89 (1), incitant ses collègues touchés à s’exprimer. Oui, mais…

Si les apiculteurs ont démontré les liens entre le Gaucho et la mortalité des abeilles, ils peinent à faire interdire définitivement le produit. Le principe de précaution qui consistait à interdire le Gaucho sur les cultures de tournesol n’a été appliqué que de 1999 à 2003 (2).
Pour ce qui concerne le maïs, l’interdiction d’utiliser le pesticide est en vigueur depuis 2004, ce qui n’empêche pas que le Cofidor qui a la même matière active soit autorisé sur d’autres cultures… Et que d’autres pesticides comme le Cruiser posent problème (3).

Alors, pour ce qui concerne les hommes, ce n’est pas mieux, les entreprises tergiversent et tendent à responsabiliser directement les utilisateurs qui ne porteraient pas leurs masques… Un peu facile, non ?
Si les recommandations insistent tant sur le fait de se protéger, cela prouve la toxicité des produits, et on sait bien que même avec un masque, des particules passent. En outre, d’après Gilbert, il est irréaliste d’imaginer rester masqué 13 heures d’affilée.
Les agrochimistes s’accrochent et les agriculteurs décrochent…

Même si la reconnaissance obtenue ne le soignera pas, gageons que Gilbert Vendée s’en sent un peu plus léger. Les pesticides ? Vendez-les au diable, on n’en veut plus !

(1) voir sur rue89

(2) cf Wikipédia
(3) article de février 2009 sur La touffe verte

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