Articles ‘Ce qu’on veut nous faire avaler : les OGM et le reste’

Monsanto essaime en Haïti, et nous, on n’OGMe pas et on signe en Europe !

Une fois de plus, Monsanto, le roi de la semence brévetée (et de l’agent orange précédemment…) veut nous faire croire à sa grandeur d’âme et à sa volonté de changer le monde. Pour « venir en aide » aux agriculteurs haïtiens, il leur fait don de semences. Présent empoisonné s’il en est, tant ces graines demandent des pesticides pour pousser et doivent être rachetées chaque année au géant, car ne se renouvellent pas toutes seules… et préparent le terrain aux OGM, puisque ce sera sans aucun doute le « cadeau » suivant.

Après le séisme en Haïti, voici donc le tremblement de serres !

Pour arrêter de trembler face à la menace OGM en Europe, il nous reste encore la possibilité de nous exprimer : signez la pétition, il nous faut le million ! Le million, le million !

A bon entendeur de plantes, salut.

signez ici

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On n’OGaime toujours pas


photo greenhotelparis.com/

Vous pouvez signer la pétition contre les OGM. Et ça urge, car avec l’avis « acceptable » délivré par le HCB (Haut Conseil sur les Biotechnologies) à la demande de la multinationale suisse Syngenta par rapport à l’autorisation de mise en culture du maïs transgénique Bt11, l’Europe veut vraiment nous faire passer des vessies pour des lanternes… et accessoirement nous les faire manger !

Je ne reviendrai pas sur la nocivité des OGM déjà décrite dans d’autres billets (dans la rubrique « en savoir + sur les OGM et ce qu’on mange », vous les trouverez). Nocivité prouvée et potentielle, y en a pour tous les goûts ! Et ce n’est pas au mien, décidément, qu’on nous impose cette « culture » de maïs transgénique, soit disant pour éliminer un parasite malfaisant, mais en fait pour servir les intérêts de multinationales sans scrupules.

Non, non et non, on n’a pas besoin des OGM, qui consistent à vendre des plantes malades aux agriculteurs, qui ont donc besoin de plus de pesticides encore pour les traiter et les faire pousser, qui appauvrissent la terre et ne prennent pas en compte toutes les mutations et adaptations naturelles qui font que les parasites chopent eux aussi le gêne de résistance au pesticide et finissent par décimer les cultures quand même. (cf : article )

En outre, en donnant son « feu vert », le HCB prévient :  »les études de toxicité produites n’ont pas encore une puissance statistique suffisante » et encourage donc à des enquêtes supplémentaires. Pourquoi, alors, l’autoriser ? Et le principe de précaution, qu’on nous sert à toutes les sauces quand ça arrange, n’a-t-il pas cours ici ?

Ca suffit avec cette hypocrisie ! Faisons valoir notre droit d’eurocitoyen.

pour signer la pétition, c’est ici

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Nouveau label… la belle vie, la Bio Cohérence !

Il y a trois jours était lancé le nouveau biolabel exigeant « Bio Cohérence »… Késako, me direz-vous ? Eh bien, c’est simple, c’est un label qui certifie que la denrée sur laquelle il est accollé respecte un cahier des charges bien précis. « Encore un autre label, on ne s’y retrouve plus, c’est un coup marketing, ou quoi ? », pensez-vous. Mais non, point du tout. Au contraire. Il s’agit là de mettre l’accent sur la cohérence… D’où son nom, bien trouvé, héhé.

Car en matière d’agriculture biologique aujourd’hui, il y en a de toutes les tendances. Celle prônée par Bruxelles, et sur laquelle se calque le label AB français, est tolérante vis-à-vis des OGM, par exemple. Depuis janvier, ils sont en effet autorisés à hauteur de 0,9 % dans les produits AB. On peut donc avoir du chocolat AB bio, contenant de la lécithine de soja OGM. Sympa, non ? D’où cette volonté de plusieurs acteurs de l’agro-alimentaire biologique d’aller vers plus de… bio-logique ! La charte complète donc le règlement européen en imposant notamment le refus des OGM et la nourriture animale 100 % bio et produite sur place… Oui, parce que là aussi, faire du bio et nourrir les bêtes avec du soja importé d’Amérique du Sud, même bio, c’est le monde à l’envers.

Bio Cohérence se met donc à l’en-vert et nous garantira des produits tout beaux, tout bio. Le label sera visible sur des produits dès 2011. Les labels Demeter ou Nature et Progrès, plus répandus en Allemagne, vont déjà dans ce sens.

Parce que, comme dirait Souchon : « On avance, on avance, on avance, on n’a plus assez d’essence pour faire la route dans l’autre sens… Il faut qu’on avance ! »

en savoir plus sur le label

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Gardez la patate….


http://i137.photobucket.com

Sur le dossier des OGM, les pays européens se refilent la patate chaude, sans jamais vraiment la trancher. A coup de clauses de sauvegarde, un Etat après l’autre, on réussit in extremis à interdire la culture de colzas transgéniques, puis du fameux maïs MON810. Mais on n’a pas gagné un moratoire que la Commission nous dégueule une autre autorisation d’OGM.

Une patate, cette fois ! Pour faire du papier ! Mais qu’est-ce qu’ils vont pas chercher… Alors, bien sûr, on nous assure… que l’usage est purement industriel, qu’on ne la retrouvera pas dans l’alimentation… sauf peut-être dans celle de certains animaux d’élevage… Donc clairement dans l’alimentation humaine, puisque qui mange un boeuf… ou un porc, mange la patate qu’il a mangée, enfin ses résidus, ce qui n’est pas mieux. En faim, ils continuent vraiment à faire n’importe quoi.

Et BASF, l’inventeur de ce nouvel OGM, de se vanter de faire dans l’industriel et le chimique et de ne pas se préoccuper des particuliers. D’ajouter que la cassette était un accident de parcours*. C’est marrant, c’est rentable chez ces gens-là ! N’importe quel quidam qui a un accident de parcours le paie cher, en général. Il ne se fait pas payer pour ça…

BASF, Monsanto, Bayer, ces firmes qui prétendent vouloir pallier les problèmes de l’humanité en amenant plus de rendements et moins de pertes, avec leurs OGM tous azimuts (pas facile à articuler, ça : « avec leurs OGM tous azimuts », vous pouvez essayez), commencent à nous faire suer. Tiens, avec ma sueur, on pourrait pas aussi embellir le rendu du papier ?

A force de nous prendre pour des pommes, le cidre va leur péter au nez. Et rien que pour voir ça, moi, je dis : ça vaut le coup de garder la patate.

*article de rue 89 sur le sujet

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Le petit lapin, le grand l’a peint


photo http://blog.theclimber.be

Ce titre est, bien sûr, un hommage à Boby Lapointe…
« Té, on lui a dit fais une affiche pour le café
Peins une grosse cafetière et tout petit derrière
Une pin-up qui l’a tient
Et le petit l’a peint »
(Tchita la Créole)

Il y a toutes ces nouvelles, concomitantes, sur lesquelles j’ai mis le nez…
D’abord, le Comité Lapin Interprofessionnel veut faire manger l’animal à grands coups de manipulation via Internet*.

C’est que les Français n’aiment pas manger du lapin, qu’ils trouvent mignon et qu’ils domestiquent à l’occasion. Alors, comme la bestiole jouit d’une aura plutôt sympathique, la vente de civet bat de l’aile et le CLI brasse de l’air.
Ca l’ennuie un peu, alors il a décidé… de déprécier l’image du lapin au moyen de spots navrants (pour qu’on n’ait pas de scrupules à en manger).

Les clips montrent un grand dadais avec des oreilles d’âne (enfin soi-disant de lapin) qui se comporte mal en société.
D’où le slogan « Le lapin, il mérite vraiment de passer à la casserole ».
Et là… on rigole !
Déjà, le ridicule de la pub n’incite pas à quoi que ce soit, à part peut-être à aller revoir des leçons de bien savoir-vivre, ce qui serait forcément moins ennuyeux et plus drôle.

Ensuite, je vois mal comment les gens vont associer le lapin à cet acteur blaireau mal léché, et donc acheter sa viande pour le dévorer !!
Efficacité nulle, donc. Ou alors inverse à l’effet escompté. Ils auraient carrément mieux fait de s’adresser aux concepteurs des « Lapins crétins »…

D’autant qu’il faudrait quand même rappeler que si le lapin est mieux sur pattes qu’en pâte, c’est que pour l’élever, c’est à grands renforts d’antibiotiques et autres médicaments.
De l’élevage de lapin bio, ça n’existe pas. Parqué par centaine ou milliers dans des clapiers, le lapin ne survit pas sans sa dose pharmaceutique, c’est une bête fragile.

Parle à mon râble, ma tête a mal. Donc, si on mange de ces animaux, on peut facilement imaginer qu’on ne se fait pas vraiment du bien.
Le vrai lapin fermier, on en est loin. Seule solution : connaître un paysan qui fait de l’élevage très limité (et qui ne leur donne pas d’OGM à manger).

Ensuite, dans les nouvelles qui font mal, il y a cette recrudescence de la fourrure.
Oublié les beaux principes affirmés il y a quelques années, le lobby des fourreurs a fait fureur et a eu raison des résolutions.

Pourtant rien n’a changé, les pratiques sont les mêmes : on tue des milliers de petites bêtes, chinchilla, vison, ou… foetus d’agneau.
Si, si : le breit est de la fourrure de foetus d’agneau avorté (arraché précocement à la brebis), car les poils présentent ainsi un aspect pas fini, joliment mouillé, dû au liquide amniotique**… miam !

Et la viande ? On peut même pas la manger, du coup. C’est là que le lapin fait fort : on utilise sa peau pour moins cher (donc pour que la France d’en bas ait sa fourrure), et on mange la viande. Pas de gaspillage.
Mouaif, l’argument tiendrait la route, si… Eh ben, retour à ce que je disais plus haut… si vraiment le lapin, ça valait le coup d’en manger !

En clair, avec leurs arguments foireux, ils nous la mettent bien profond, lapine, et nous, on en retire encore plus d’affection pour les petits lapins.

Pardon d’être vulgaire, mais ces batailles d’industriels me hérissent un peu le poil…

*source rue 89

**vu dans Capital (pour une fois qu’on apprend quelque chose sur M6, ça vaut le coup de le dire)

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Un gros "mais" pour le maïs MON 810


Le maïs du futur : plus facile à manger… et à ranger !

Le HCB vient de rendre son rapport. Rien à voir avec le nom d’une substance hallucinogène ou chimiquement dangereuse, le HCB, c’est le Haut Conseil des Biotechnologies, saisi par le gouvernement d’une demande pour tenter d’autoriser ce maïs transgénique interdit de culture en France depuis 2008 (grâce au fameux moratoire obtenu face à l’Europe, et ce dans plusieurs pays*).

Et c’est le recalage pour Monsanto ! Il était presque temps… Entre autres arguments, la nocivité des champs de MON 810 est supérieure à celle des champs traités aux insecticides (dont l’impact cancérigène sur la santé est déjà fort). Et puis l’HCB fait remarquer que les attaques d’insectes ravageurs sont relativement rares et ne justifient pas de telles cultures. En outre, ces insectes peuvent développer une résistance aux insecticides contenus dans le maïs (oui, un OGM peut directement contenir le pesticide en lui), comme cela s’observe déjà. Enfin, les études demandées sont souvent effectuées sur des courtes durées, ce qui ne permet pas réellement d’évaluer les risques sanitaires.

Monsanto trouve cette décision « regrettable »… C’est marrant, nous, ce qu’on trouve regrettable, c’est les stratégies commerciales qui consistent à nous vendre des vessies pour des lanternes, au détriment du bien et de l’intérêt commun. Normal, pour eux, l’intérêt ne peut qu’être privé.

Les ONG Greenpeace, France Nature Environnement et les Amis de la Terre, demandent l’interdiction définitive du maïs OGM en France, et nous aussi ! Mais il faut tenir bon, car cela doit être rediscuté prochainement au niveau européen. Et quand on sait que dans les institutions de l’Union européenne, Monsanto a son petit bureau de « lobby », alors qu’aucune ONG n’a le sien… Ca laisse rêveur. Ou pantois. C’est selon.

*Allemagne, Autriche, Grèce, Hongrie, Luxembourg

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Monsanto définitivement condamné sur le round-up : on nous aurait menti ?

Ainsi font, font, font

Les petites marionnettes

Un siphon, fond, fond

Trois petits tours et puis s’en vont

J’en parlais dans mon billet du 23 septembre, la nature se rebelle contre les plantes transgéniques Monsanto, en rendant résistantes au pesticide round-up les mauvaises herbes qu’il est censé détruire…

Eh bien, le fameux round-up vient d’être mis au ban, et Monsanto condamné pour « publicité mensongère »* sur ce pesticide qu’il disait « biodégradable » et laissant le sol « propre »… alors que le « glyphosate » qu’il contient a été classé « dangereux pour l’environnement » en 1991 par les autorités européennes… Un sale mensonge, donc… Et pas cher payé, puisque l’amende ne se monte qu’à 15 000 euros, ce qui est une broutille pour Monsanto !

Et pourtant, il a fallu plusieurs étapes pour arriver à cette sentence : condamnation, appel, confirmation de la condamnation, pourvoi en cassation… et condamnation par la cour criminelle (de Lyon). Là, c’est sans appel.
Mais à la pelle, il va falloir encore creuser avant d’enterrer définitvement le round-up, qui n’est pas retiré des ventes pour autant. Et pour faire reconnaître judiciairement que ce pesticide est cancérigène, ce que seuls quelques scientifiques défendent péniblement**.

Il reste des monts à gravir, mais Monsanto commence à sombrer « grave » !

*condamnation du 6 octobre 2009, par la cour criminelle de Lyon

**voir billet du 20/10/08

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Quand la nature dit "stop" !

Une amarante rencontrée à Giverny
dans les jardins de Monet.

Il était une fois un géant industriel prêt à tout pour faire de l’argent, de l’Agent orange aux OGM…
Il était une fois plusieurs agriculteurs prêts à croire la promesse qu’une plante génétiquement modifiée contenant un gène (de bactérie !) résistant au pesticide round-up serait la solution aux mauvaises herbes.
Même en arrosant le champ de ce pesticide puissant, la plante OGM survivrait, au contraire des-dites mauvaises herbes qui seraient toutes anéanties…

Oui, mais voilà… Outre le fait qu’on sait de plus en plus que le « magique » pesticide est cancérigène à souhait, il se trouve que rien ne s’est passé comme prévu !
En effet, la nature belle, s’est rebellée.

L’amarante était la mauvaise herbe incriminée dans les Etats de Caroline du Sud et du Nord, de l’Arkansas, du Tennessee et du Missouri.
Et selon un groupe de scientifiques du Centre for Ecology and Hydrology, organisation britannique, il y a eu un transfert de gènes modifiés entre la plante OGM et l’amarante.
Ainsi, l’amarante s’est mise elle aussi à résister aux dispersions de round-up.

Pourtant le géant affirmait fièrement qu’une hybridation entre une plante génétiquement modifiée et une plante non-modifiée était « impossible ».
Et sûr de lui, il pensait même pouvoir mesurer une distance de sécurité pour éviter la propagation de spores de plantes OGM…

Pourtant, une fois l’amarante résistante au pesticide, plus rien ne servait désormais d’asperger les champs de round-up, il fallut arracher ces herbes… à la main. Comme le faisaient d’ailleurs les anciens.

Mais les champs étant géants, les agriculteurs découragés abandonnèrent du coup leurs hectares, qui devinrent des champs d’amarante.

Et l’amarante n’est pas une si mauvaise herbe que ça.
Eh oui, tout dépend toujours du point de vue. Les Incas la cultivaient, la mangeait et la vénéraient comme l’un des aliments les plus anciens du monde.
En effet, ses feuilles, plus riches en protéines que le soja, contiennent des vitamines A et C et des sels minéraux. Et dans amarante, il y a « amar » qui veut dire aimer en portugais…

Mère Nature, créative, a répliqué au géant en proposant une alternative… nourrissante !
Et Monsanto qui prétendait dompter la nature en la modifiant s’est retrouvé démuni face à cet imprévu.

Pendant quelque temps, il ne faudra pas manger l’amarante des champs concernés, tant ceux-ci ont été aspergés de pesticide néfaste avant d’être abandonnés…
Mais d’ici quelques années, quand la terre aura tout « digéré », ils seront sûrement bien utiles !

En effet, la nature ne fait jamais rien au hasard.
Et le fin mot de l’histoire, c’est que les agriculteurs se remettent à commander des graines « traditionnelles » et à cultiver des étendues de champs un peu moins géantes. Un peu plus humaines en somme.

Ainsi, le conte triomphe contre les comptes !

Et pour la note de bas de page, sachez qu’en cherchant à quoi ressemble l’amarante, j’ai découvert que j’en avais rencontré une, il y a peu, dans le jardin de Monet à Giverny…

Elle m’avait fait de l’oeil et je l’avais photographiée… Je la trouvais très belle !

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Ah, je riz de nous voir si beaux en ce terroir !


Riz. Photo : www.ilerouge.org

On n’aime pas les OGM (80 % de la population française est contre et vous trouverez sur ce site des explications à tout ça)… Et ce qui est insidieux avec les plantes OGM fabriquées par les grosses multinationales de l’agrochimie (Monsanto, Bayer, Syngenta, DuPont), c’est que ces firmes tentent les imposer par tous les moyens. Gagnez un moratoire sur un certain type d’OGM et c’est un autre qu’on essaiera de vous refourguer, en forçant les portes de l’Europe. Dernière attaque en question : le riz de l’Allemand Bayer, puissant groupe pharmaceutique, par ailleurs… Cherchez l’erreur.
Ca, c’est clair, ils veulent nous en faire bouffer de leurs OGMs ! Pourquoi ? Pour remplir leurs caisses et étendre leurs monopoles. Quitte à se battre entre eux pour prouver qui détient quel brevet (affaire Monsanto/Bayer en 2005 sur un maïs OGM). Les pays européens commencent à en prendre de la graine et la France, l’Autriche, la Grèce, la Hongrie, le Luxembourg et l’Allemagne ont interdit la culture du maïs OGM MON810 sur leurs sols. Ils ont ainsi fait basculer la balance européenne, car une majorité qualifiée est nécessaire au sein de l’UE pour contraindre les Etats à cultiver le-dit maïs.

Mais un d’éperdu, 10 qui retrouvent le chemin du front ! C’est maintenant le riz LL62 de Bayer que la Commission européenne veut soumettre à l’autorisation de culture. Aucun riz transgénique n’est pour l’instant cultivé dans le monde, rappelle Greenpeace, alors quoi, elle est corrompue, la Commission ? On peut quand même décemment se poser la question…

Et le riz est l’aliment majoritaire d’une grande majorité d’individus sur la planète… Et ils en rêvent, de s’attaquer à ce marché… Et ils en rient, de se savoir aidés…

Mais les dés ne sont pas jetés. Ce qui a été commencé avec le moratoire sur le maïs peut se poursuivre avec le riz. Les OGM ne passeront pas ! Terroir, mon beau terroir, dis-moi qui est la plus belle ? La nature sauvage et naturelle, si ! Alors rions avec elle…

la pétition de Greenpeace

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BioGM, une drôle de chimère


Photo : leslegendesduhobbit.free.fr

Depuis janvier 2009 est entrée en application la directive européenne de 2007 autorisant les OGM à 0,9 % dans les produits bio, c’est-à-dire comme dans le reste de l’alimentation… Quand y a du gène y a plus de plaisir.

Beaucoup d’entre nous l’ignorent encore, mais les OGM sont déjà dans notre alimentation, puisque ce seuil de 0,9 % autorisé veut dire que jusqu’à cette proportion, pas besoin de spécifier la présence d’OGM sur l’étiquette. Et ce, même si la culture des OGM en plein champ est interdite commercialement en France (ce qui n’empêche pas la présence de cultures « expérimentales »), et même si le moratoire sur le maïs MON810 est maintenu, grâce à la collecte de 100 000 signatures en un mois par Greenpeace (première bonne nouvelle). Car les industriels de l’agro-alimentaires aiment les OGM importés : ils envahissent le secteur sous forme d’alimentation pour les bêtes (soja, colza) que nous mangeons ou dont nous mangeons les oeufs, le lait (et les yaourts, le fromage et tous les produits fabriqués avec), sous forme d’huile et de lécithine (tournesol, colza, soja) présentes dans le chocolat, et mille et uns produits préparés. Non, point de joli conte, pour les fournisseurs, il n’y a que des comptes.

Et des comptes à régler avec eux, on en a, partout en Europe… En Allemagne, la ministre de l’Agriculture a décidé à son tour, hier, de suspendre la culture du maïs Mon 810 « dans l’intérêt de l’environnement » (deuxième bonne nouvelle). En effet, des études récentes ont montré les incidences de ce maïs sur des organismes « non-cibles », comme les coccinelles et les papillons. Là, non plus on ne chantonne point de comptine enfantine, mais plutôt : « Fais panpan sur le gazon, pour décimer les coccinelles, fais panpan sur le gazon pour décimer les papillons ». L’Allemagne est ainsi le 6e pays (après la France, le Luxembourg, l’Autriche, la Hongrie et la Grèce) à prendre une telle décision. En outre, 80 % de l’opinion française est contre les OGM et les AMAP et autres systèmes de paniers bio fleurissent un peu partout et affichent complet. Seulement voilà… Même dans le bio, il peut y avoir des OGM…

Et ça, ça fait mal au bide ! Bien sûr, on nous dit que c’est parce qu’on ne peut garantir à 100 % que les cultures bio ne contiennent pas du tout de traces d’OGM, en raison de la culture d’OGM expérimentaux en plein champ et donc susceptibles d’essaimer (ce qui, en clair, est l’objectif poursuivi par les fournisseurs – voir à ce sujet le très bon film de Marie-Monique Robin, « Le monde selon Monsanto »). Alors on nous dit qu’il s’agit d’une « tolérance », qu’il n’y a pas de raison non plus que les agriculteurs bio se jettent là-dessus pour introduire des OGM dans la nourriture des bêtes, ce qui reste interdit (en culture bio uniquement, donc). Sauf que cette même directive européenne limite le lien au sol dans l’élevage bio de vaches laitières, c’est-à-dire que leur alimentation peut venir à 100 % de l’extérieur de la ferme… N’y a-t-il pas là des paradoxes énormes ? Et une volonté sous-jacente de permettre à des grands groupes de faire du bio, comme ils font du non-bio : sans réel respect de la nature, de l’animal, et accessoirement de l’homme qui consomme ces denrées ?

Mais on n’est pas des con-sommateurs, alors de plus en plus il faudra connaître les producteurs à qui on achète pour avoir des garanties. Ou miser sur des labels comme Demeter* (qui fait de la bio-dynamie, c’est-à-dire une agriculture qui a pour but de soigner la Terre et régénérer les sols, en respectant les rythmes de la Terre et du Cosmos) ou Bio Equitable, qui garantit un respect de la nature et des conditions de travail éthiquement équitables.
Enfin, la Fédération Nationale des Agriculteurs Biologiques (FNAB) annonçait le 15 janvier 2009, en « considérant que des pratiques plus durables et plus cohérentes que les minima réglementaires sont en réalité appliquées par l’écrasante majorité des agriculteurs bio français », vouloir créer une marque plus transparente que les labels actuels et approchant le zéro OGM. Cela se fera à travers une association rassemblant notamment la FNAB, les réseaux Biocoop et Biomonde, et l’association de consommateurs Bioconsommacteurs.

Quant à la suite, il va falloir rester vigilants face aux pressions de la Commission Européenne, qui plaide en faveur de l’introduction de la culture d’autres maïs OGM, d’autant plus qu’elle est soutenue par l’AESA** qui a rendu en janvier un avis favorable sur ces maïs. Mais en France, un avis similaire de l’AFSSA* suscitait une remise en cause de la crédibilité de tels organismes, axés sur le court terme et négligeant leur rôle de prévention.
Mais dans cette bataille chimérique des OGM, il s’agit bien du gouvernement des grosses firmes sur la vie agricole mondiale…

Et comme disait Machiavel, « gouverner, c’est faire croire ». Alors ne gobez pas toutes leurs histoires… Ou vous risqueriez de gober autre chose… et pas pour votre plus grand bien. La chimère BioGM ? Non merchi.

*Infos complémentaires :
Demeter
Bio Equitable
FNAB

**AESA : Autorité Européenne de Sécurité Alimentaire

AFSSA : Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments

Maintenons la vigilance : OGM j’en veux pas, l’action de Greenpeace

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