Quand la nature dit "stop" !

Une amarante rencontrée à Giverny
dans les jardins de Monet.

Il était une fois un géant industriel prêt à tout pour faire de l’argent, de l’Agent orange aux OGM…
Il était une fois plusieurs agriculteurs prêts à croire la promesse qu’une plante génétiquement modifiée contenant un gène (de bactérie !) résistant au pesticide round-up serait la solution aux mauvaises herbes.
Même en arrosant le champ de ce pesticide puissant, la plante OGM survivrait, au contraire des-dites mauvaises herbes qui seraient toutes anéanties…

Oui, mais voilà… Outre le fait qu’on sait de plus en plus que le « magique » pesticide est cancérigène à souhait, il se trouve que rien ne s’est passé comme prévu !
En effet, la nature belle, s’est rebellée.

L’amarante était la mauvaise herbe incriminée dans les Etats de Caroline du Sud et du Nord, de l’Arkansas, du Tennessee et du Missouri.
Et selon un groupe de scientifiques du Centre for Ecology and Hydrology, organisation britannique, il y a eu un transfert de gènes modifiés entre la plante OGM et l’amarante.
Ainsi, l’amarante s’est mise elle aussi à résister aux dispersions de round-up.

Pourtant le géant affirmait fièrement qu’une hybridation entre une plante génétiquement modifiée et une plante non-modifiée était « impossible ».
Et sûr de lui, il pensait même pouvoir mesurer une distance de sécurité pour éviter la propagation de spores de plantes OGM…

Pourtant, une fois l’amarante résistante au pesticide, plus rien ne servait désormais d’asperger les champs de round-up, il fallut arracher ces herbes… à la main. Comme le faisaient d’ailleurs les anciens.

Mais les champs étant géants, les agriculteurs découragés abandonnèrent du coup leurs hectares, qui devinrent des champs d’amarante.

Et l’amarante n’est pas une si mauvaise herbe que ça.
Eh oui, tout dépend toujours du point de vue. Les Incas la cultivaient, la mangeait et la vénéraient comme l’un des aliments les plus anciens du monde.
En effet, ses feuilles, plus riches en protéines que le soja, contiennent des vitamines A et C et des sels minéraux. Et dans amarante, il y a « amar » qui veut dire aimer en portugais…

Mère Nature, créative, a répliqué au géant en proposant une alternative… nourrissante !
Et Monsanto qui prétendait dompter la nature en la modifiant s’est retrouvé démuni face à cet imprévu.

Pendant quelque temps, il ne faudra pas manger l’amarante des champs concernés, tant ceux-ci ont été aspergés de pesticide néfaste avant d’être abandonnés…
Mais d’ici quelques années, quand la terre aura tout « digéré », ils seront sûrement bien utiles !

En effet, la nature ne fait jamais rien au hasard.
Et le fin mot de l’histoire, c’est que les agriculteurs se remettent à commander des graines « traditionnelles » et à cultiver des étendues de champs un peu moins géantes. Un peu plus humaines en somme.

Ainsi, le conte triomphe contre les comptes !

Et pour la note de bas de page, sachez qu’en cherchant à quoi ressemble l’amarante, j’ai découvert que j’en avais rencontré une, il y a peu, dans le jardin de Monet à Giverny…

Elle m’avait fait de l’oeil et je l’avais photographiée… Je la trouvais très belle !

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