Les 3 Suisses made in où ça ?


La pub des « 3 Suisses », retouchée par mes soins*

Vous l’avez sûrement vue comme moi, la campagne des « 3 Suisses » perce un peu partout en ville… A coups de « Finie la lutte pour être classe » ou « La petite robe noire sans être dans le rouge », la marque veut nous imprimer qu’on peut être bien habillée pour pas cher. Oui, mais ce serait plutôt « Le chic sans fric… grâce aux Asiatiques ? »

On ne va pas nous la faire. Le « made in china » permet, certes, d’acheter des vêtements à moindre prix pour nous, mais à un fort coût social pour les Chinois qui les fabriquent. Alors, j’entends d’ici « on s’en fout des Chinois », mais pensez-y : un jour, c’est chez nous qu’on dira « Le Chinois travaille à tant, pourquoi pas toi ? ». De toute façon, la régression sociale n’est déjà plus une abstraction.
Ca tombe bien, c’est le moment d’apprendre à faire autrement, de faire des choix. Et on peut aussi dire qu’on ne s’en fout pas des Chinois, qui sont des hommes comme vous et moi… Enfin, moi, je suis une femme, hein, mais c’est un détail.

Quand je dis « made in China », je pourrais aussi dire « made in Indonesia » ou « made in Roumania ». Alors, comme c’est l’Europe, on a tendance à penser que c’est mieux. Mais là aussi, les Chinois acceptent à des conditions bien inférieures, les mêmes postes que les Roumains. Lors de l’entrée dans l’UE, bon nombre de Roumains ont quitté leur pays, occasionnant une pénurie de main d’oeuvre à combler**. Je n’incrimine pas non plus spécifiquement le Chinois, c’est bien sûr tout le système qui bat de l’aile.

Alors pour ne pas battre de l’elle, parce qu’être belle ne rime pas avec consommer, parce qu’on n’a pas besoin d’avoir 150 tenues pour être respectable, on n’achète moins d’habits et mieux, pour privilégier la production française et européenne. Direction les créateurs et les marques éthiques, il y en a plein. On peut aussi dégoter de beaux lots en friperie, temples du recyclage par excellence.

Et partout ailleurs, on n’oublie pas ses armes naturelles : ses yeux et ses doigts pour chercher les étiquettes et voir d’où ça vient !

Pour que chic rime plutôt avec éthique.

*Originale ici
**article du Post sur le sujet

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Dans le cochon tout n’est pas bon, non !

Vous aviez suivi l’affaire du cheval déchu par les algues vertes* ? Eh bien, cette année, rien n’a changé ou presque : ce sont des milliers de tonnes de laitues des mers qui déferlent sur les côtes bretonnes et dans les ports à cause de l’élevage intensif de porcs.

Les nitrates et l’azote rejetés par les exploitations porcines en surnombre polluent allègrement et on croirait voir Allègre en action tant le problème est traité à l’en-vert. Bruno Le Maire a fait construire, à grand renfort de pognon, des usines qui réduisent les algues en compost, après les avoir ramassées sur les plages. Coût du ramassage : 30 000 euros par jour, coût des usines : plusieurs millions**.

Ne serait-il pas plus raisonnable de limiter le nombre de cochons qui se comptent par millions ? Pour faire les porcs, tout est bon : on préfère inciter, à grand renfort de subventions publiques, les éleveurs à fabriquer de l’électricité à partir des nitrates… et avec l’azote et le phosphore qui restent, on fait quoi ? Ben, nous, rien, mais les cyanobactéries, elles, aiment ça ! Ces mircoorganismes pullulent l’été dans les rivières et lâchent des toxines urticantes, paralysantes ou amnésiantes… Vous avez dit sympathique ?

Pas de quoi nous faire oublier les gesticulations ministérielles, en tout cas.
A vouloir ainsi éviter à tout prix (c’est le cas de le dire, et c’est notre argent…) le problème majeur de diminution des têtes de bétail et des conditions de leurs traitements (ça, c’est pas du bio, c’est sûr !), Le Maire nous fait de l’art ou du cochon ?

Et les coopératives agricoles, comme le Cooperl de s’inquiéter qu’on les contraignent par des mesures drastiques… Mais la seule dureté en vue, c’est celle de l’eau dont la qualité ne risque pas de s’améliorer…

* cf. « De l’art de noyer le poisson et les ours polaires » sur La touffe verte (déc. 09)
**cf. article « Un tour de cochon » du Canard enchaîné du 18/08/10

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La pilule, dure à faire avaler…


Photo : http://i88.servimg.com

Si je vous dis « la pilule pollue et pullule », vous allez me dire que je pourrais réviser ma diction théâtrale ailleurs ? Et pourtant…
Le petit comprimé salvateur qui a permis à bien des femmes, – et des hommes, du même coup -, de vivre plus sereinement leur sexualité n’est pas un bienfaiteur de l’environnement. Qui l’eut cru ? C’est cruel mais c’est ainsi. (enchaîner ces deux phrases est encore un exercice d’articulation)

Reprenons au début : la pilule, composée d’hormones de synthèse, passe dans notre corps, puis est rejetée en partie dans nos urines. Celles-ci sont traitées dans les services des eaux usées avant d’être rejetées dans les cours d’eau ou réinjectées dans le circuit de l’eau potable.
Comme le précise Hélène Budzinski, responsable du groupe « Physico- et toxico-chimie de l’environnement » à l’Institut des sciences moléculaires (1), « les stations d’épuration, bien qu’elles se soient énormément améliorées sur le plan technique, n’ont pas été conçues pour éliminer la totalité des molécules pharmaceutiques. »

Des restes cumulés de toutes les pilules prises par toutes les femmes se retrouvent donc dans les rivières et l’oestrogène en surdose fait changer de sexe certains poissons.
C’est là où la femelle fait mal. Et les mâles ne savent plus où donner de la queue ni de la nageoire. C’est triste quand on voit qu’une telle avancée sociale a pu rimer avec une dégradation importante de l’environnement.

D’aucuns, évidemment, se sont empressés d’incriminer la pilule, visant par là la liberté sexuelle : le Vatican a dénoncé les méfaits de la contraception en janvier 2009.
Chez nous, c’est le député Christian Vaneste, réputé pour ses propos de haute tolérance de l’homosexualité (NB : il avait déclaré que l’homosexualité était un réflexe facile à rééduquer, puis avait carrément fait le rapprochement entre homosexuel et pédophile (2)), qui s’attaque au problème lors d’une question au gouvernement en juillet 2010 (3), laissant planer le doute sur ses intentions.

Que l’on s’entende, il n’a pas tort de soulever le débat, mais la pilule n’est pas un cas isolé. En fait, c’est l’ensemble des produits médicamenteux qui sont à prendre en compte.
Même l’aspirine, dégradée à plus de 90 %, se retrouve en traces dans les eaux usées remises en circulation, puis dans les cours d’eau. Certains composés comme la carbamazépine (un antiépileptique) ou le diclofénac (un anti-inflammatoire), eux, ne se dégradent quasiment pas.

Et Hélène Budzinski d’ajouter « qu’il faudrait moderniser les stations d’épuration », mais « ne pense pas que l’amélioration des procédés de dépollution suffise à tout résoudre. Le mieux serait de traiter le problème à la source, c’est-à-dire consommer moins de médicaments inutiles. »
Elle a raison, beaucoup de médicaments sont inutiles.

La dernière pilule que je teste en ce moment est la plus proche qui ait jamais été faite de l’oestrogène humaine… Mais sans en être ! Or la molécule humaine, elle, est parfaitement reconnue et assimilée par l’environnement. En outre, cette pilule est fabriquée par Bayer, un labo qui fait aussi des OGM, ça laisse pantois.
Et pourtant, même si j’ai troqué et troque encore de nombreux comportements quotidiens pour des gestes plus écolos, j’ai du mal à trancher, je l’avoue.

Quid des alternatives contraceptives ? Le préservatif, évidemment. Et le stérilet, même si sa pause à des femmes qui n’ont pas été enceintes est controversée.

Quid des solutions plus générales ?
Réduire la prescription de pilules, notamment pour l’acné ou la simple régulation des cycles (qui de toute façon sont artificiels sous pilule). Pouvoir fabriquer de l’hormone humaine en laboratoire, mais cela va poser des problèmes éthiques. Trouver un moyen de cibler l’oestrogène dans les stations d’épuration et de la détruire, mais cela semble bien illusoire.

Je vous le confirme, l’affaire est complexe. D’autres problèmes majeurs de pollution doivent être traités avant, selon moi, sans perte sociale (au contraire !), comme celui des pesticides, présents partout, de l’air à la terre, en passant par l’eau, nos assiettes, nos verres…
Et pourtant, si on est verts, il faudra bien aussi trouver une alternative à la pilule…

Mise à jour (février 2011) : ça y est, j’ai franchi le pas et arrêté la pilule qui se remplace quand même assez aisément. A chacun de trouver comment. 🙂

(1) interview sur le site du CNRS

(2) cf Wikipédia
(3) e-deo.info

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Les pesticides avides…

On commence à le savoir, et ceux qui prétendent l’ignorer ou ne pas se sentir concernés feraient bien de s’y mettre : les pesticides nous agressent de toute part. A force de s’insinuer dans les sols, ils les polluent et tuent la terre qui pour produire ensuite doit être aidée à coups de pesticides, sinon ça ne pousserait même pas. Et le cercle est vicieux.

L’eau des cultures gorgée de pesticdes part dans les nappes phréatiques, les rivières, touchent les poissons. Et donc nous, soit direct au robinet, soit dans l’assiette. Et comme ils ne manquent pas d’air, il est dangereux aussi d’inspirer les-dites substances. Tous les légumes cultivés en agriculture extensive sont potentiellement cancérigènes quand nous croquons dedans tant ils sont gavés de ces fameux « produits phytosanitaires ».

Mais laissez-moi rire : phyto, ça ne voudrait pas dire la santé par hasard ? Mais la santé de qui alors ? Pas des sols, pas des eaux, pas de l’air, pas des animaux, pas des légumes, pas des humains… Hum, hum, ça se corse… Ah, mais oui, suis-je bête ! C’est la santé du portefeuille de ceux qui produisent les produits ! Et la boucle est bouclée.

Mais, tel le cycle de l’eau, celui des pesticides est partout : au contact (même faible mais répété) des pesticides, on ne risque pas seulement le cancer (ou Parkinson comme cela l’a été montré récemment), non, cela poste aussi un problème de fertilité, puisque la concentration de spermatozoïde est inversément proportionnelle à celle de pesticides ingérée, respirée ou touchée.
Les courbes sont édifiantes : en un siècle, la fertilité à littéralement chuté (1).

Et où en est-on aujourd’hui ? Pas très loin, en tout cas, loin du compte. Avec 76 000 tonnes de substances actives vendues par an (2), la France est le premier consommateur de pesticides en Europe et le troisième au niveau mondial. L’agriculture biologique ne représente que 2,1 % de la surface cultivée (3). C’est risible quand on connaît l’augmentation constante de la demande. Les gens ne sont pas bêtes, ils commencent à vouloir manger autre chose que ce qu’on leur sert. Et qui serre la Terre.

Le Grenelle de l’environnement a pointé du doigt l’usage intensif de pesticides dans les cultures françaises. Le plan Ecophyto 2018 qui en a découlé vise une réduction de 50 % des produits phytosanitaires d’ici huit ans  »si possible » (no comment) et le retrait progressif du marché des produits contenant les 53 substances actives les plus préoccupantes. Mais les moyens à mettre en œuvre pour réaliser cet objectif n’ont pas réellement été définis… Ah non ? Comme c’est bizarre.

En 2010, l’étude Ecophyto R&D de l’INRA (2) évalue les techniques et les pratiques pour dessiner des scénarios réalistes de réduction progressive des substances. L’étude conclut qu’il est possible de réduire de 3 à 40 % le recours aux pesticides en moyenne, selon les cultures, par rapport au mode de production intensif, sans affecter le niveau de production.
Pour aller plus loin, il faut passer par un  »retour à l’agronomie » : travail sur la date et la densité du semis, le choix variétal, la rotation des cultures… ce qui paraît quand même être le b.a.-ba de l’agriculture…

L’étude demande de privilégier les techniques de protection intégrée, ce qui veut dire que plutôt que de tout miser sur la guerre contre les parasites (animaux ou végétaux) à grands coups de pesticides, il faudrait des systèmes d’exploitation qui permettent la régulation des « attaques » et l’harmonisation des cultures avec leur environnement. Aller vers l’agriculture biologique, en somme !

Enfin, sachez que les cultures les plus arrosées de pesticides en tous genres, sont la pomme de terre, le colza (présent dans beaucoup d’aliments transformés) et la vigne…
Avis aux hédonistes, le vin bio s’est bien développé ces dernières années et on trouve du bon à tous les prix… Il faut juste goûter, choisir… et déguster pour se réconcilier avec la vie !

PS : bio veut dire vie…

(1) cf courbe sur le site du MDRGF

(2) rapport sur le plan Ecophyto 2018 sur le site d’Actu-Environnement
(3) chiffre INSEE
(4) non, il n’y avait pas de (4) dans le texte, ne cherchez pas ! C’est juste pour remettre le lien vers le site de France Nature Environnement, dont j’ai utilisé les affiches très parlantes !

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Le gâchis du Gaucho

A ceux qui doutent encore que les pesticides ont un impact sur la santé, voici le témoignage de Gilbert Vendée, qui a réussi à faire reconnaître son intoxication au Gaucho comme maladie professionnelle. Il a développé Parkinson suite à son travail d’agriculteur en contact récurrent avec le pesticide. Vendée, pas vendu, a tenu bon pour obtenir ce verdict.

Car c’est là que le bât blesse, la MSA (Mutualité Sociale Agricole) a refusé de reconnaître sa maladie comme professionnelle, ayant trop peur de créer des précédents, démontrant par là-même l’efficacité des lobbyings des grands groupes producteurs de pesticides.

Et si le TASS (Tribunal des Affaires de Sécurité Sociale) a finalement accédé en sa faveur, pour que cela devienne un précédent, il faudra… qu’il y ait des suivants ! Voilà pourquoi Gilbert témoigne sur le site de rue89 (1), incitant ses collègues touchés à s’exprimer. Oui, mais…

Si les apiculteurs ont démontré les liens entre le Gaucho et la mortalité des abeilles, ils peinent à faire interdire définitivement le produit. Le principe de précaution qui consistait à interdire le Gaucho sur les cultures de tournesol n’a été appliqué que de 1999 à 2003 (2).
Pour ce qui concerne le maïs, l’interdiction d’utiliser le pesticide est en vigueur depuis 2004, ce qui n’empêche pas que le Cofidor qui a la même matière active soit autorisé sur d’autres cultures… Et que d’autres pesticides comme le Cruiser posent problème (3).

Alors, pour ce qui concerne les hommes, ce n’est pas mieux, les entreprises tergiversent et tendent à responsabiliser directement les utilisateurs qui ne porteraient pas leurs masques… Un peu facile, non ?
Si les recommandations insistent tant sur le fait de se protéger, cela prouve la toxicité des produits, et on sait bien que même avec un masque, des particules passent. En outre, d’après Gilbert, il est irréaliste d’imaginer rester masqué 13 heures d’affilée.
Les agrochimistes s’accrochent et les agriculteurs décrochent…

Même si la reconnaissance obtenue ne le soignera pas, gageons que Gilbert Vendée s’en sent un peu plus léger. Les pesticides ? Vendez-les au diable, on n’en veut plus !

(1) voir sur rue89

(2) cf Wikipédia
(3) article de février 2009 sur La touffe verte

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Quand Sarko crie au loup


Photo : © www.loup-ours-berger.org

Quand Sarko déboussolé, quand Sarko critiqué, quand Sarko ne sait pas quoi faire, Sarko cherche bouc-émissaire…
Et se prend pour un chevalier masqué… qui porterait un loup.
Et Sarko passe, et Sarko-phage !

Ainsi en a-t-il décidé du sort du loup. Réintroduit en 1992, surtout dans les régions alpines, la population a augmenté de 20 à 25 % pour atteindre aujourd’hui près de 220 bêtes*. Evidemment, les carnivores se servent dans les élevages, évidemment les éleveurs hurlent à la mort.

Néanmoins, selon Jean-François Darmstaedter, président de Ferus, association de protection du loup, « l’expérience montre que si la protection des troupeaux de moutons est bien mise en place, ça se passe très bien ».
Il existe quand même des races de chiens qui protègent les troupeaux férocement et effraient véritablement l’animal aux longues dents. On peut donc se demander s’il n’y a pas comme une envie de vengeance primaire dans l’air, une envie de dégommer du loup pour se sentir un homme respecté.
C’est un peu le loup contre les loulous.

D’autant que certaines morts de moutons seraient aussi dues aux attaques de chiens errants sur lesquels il n’est pas proposé de tirer. Qu’on s’entende, ce n’est pas moi qui vais louer la généralisation de la chasse à court.
La chasse à court ? Tu vois un truc pas loin qui te gênes, tu tires ! D’autant que Sarko propose une autorisation d’accélérer l’obtention du permis de chasse pour les éleveurs concernés. Du vrai court terme. Super.

Plutôt que de persévérer à trouver des solutions d’harmonisation, on va donc tuer l’animal qui a été réintroduit exprès dans nos forêts pour sauver la biodiversité. On ne remet donc pas en cause la surpopulation dans les pâturages qui rend plus difficile la surveillance du troupeau et sa concentration difficile et nocive.

Pourtant Sarko, qu’on pourrait pour le moins soupçonner d’avoir les dents longues, ne semble pas avoir peur des méchants loups de la finance et vampires des multinationales qui saignent le monde à blanc.
De quoi rire jaune et à pleines dents, babines retroussées évidemment.

*article de l’Express
article de Libé avec des photos croustillantes…

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L’identité…

Une fois n’est pas coutume, je vous fait simplement partager cette chanson des Têtes Raides, car elle a beau avoir 10 ans, elle sonne terriblement d’actualité, en cette période où le débat sur l’identité nationale est plus que jamais sujet à des amalgames attristants.

Je vous laisse donc écouter « L’iditenté », chantée en duo avec Noir Désir et vous conseille de l’écouter en buvant un verre de rhum… ou un vert de Rom ou… whatever, assez de cette France franco-française qui ne veut plus rien dire, car « Que Paris est beau quand chantent les oiseaux, que Paris est laid quand il se croit français » !

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Les noix de lavage ou le vrai faux débat sur les lessives vertes…


Photo : http://resume.trefle.com/

Début juillet sur rue89*, un débat a attiré ma curiosité et à vrai dire m’a un peu stupéfaite… Il s’appelle « noix de lavage contre lessive chimique », comme si la noix était la seule alternative possible aux lessives bourrées de produits de synthèse cancérigènes qui polluent et qui puent (mais souvent, cela va ensemble).

Alors, moi, je le dis d’entrée de jeu et franchement, il y a bien longtemps que j’ai essayé la noix de lavage… et que je l’ai arrêtée aussi. Je ne suis absolument, mais alors absolument pas convaincue de son efficacité, surtout sur les zones en contact avec la transpiration. En clair, en sortant mes t-shirts et autres tops de la machine, ils sentaient encore sous les aisselles ! Certes, j’avais trouvé mes parades et les enduisait à ces endroits-là de savon de marseille, et pour donner à mon linge une odeur agréable, j’ajoutai quelques gouttes d’huile essentielle de géranium… C’était mieux, mais pas top.

En outre, la noix de lavage a aussi l’inconvénient de jaunir le linge blanc. Là encore, on m’avait conseillé l’huile essentielle de térébentine (à ne pas confondre avec l’essence !), et j’ai persisté un temps… Jusqu’à ce que je remarque que le marché de la lessive bio s’était considérablement amélioré et qu’on peut laver vert sans que cela brise les noix.

Il existe maintenant bon nombre de marques qui intègrent des composants naturels d’origine minérale et végétale, biodégradables et, comme dans les cosmétiques bio, s’il y existe encore quelques produits de synthèse, ils sont non-nocifs pour la santé et l’environnement.

Comme pour le transport, et donc le bilan carbone, il est difficile de faire pire que la noix de lavage qui vient d’Inde, voici par exemple l’initiative d’une petite société, Terre d’écologis**, qui compose une lessive à base de savon d’Alep. Celui-ci est fabriqué en Syrie par un artisan selon la méthode traditionnelle au moment où les huiles d’olive sont extraites, soit en novembre. L’élaboration du savon ancestral dure jusqu’en février. Selon les concepteurs : « Il n’y a pas la possibilité en Europe de recréer ce mode de fabrication et cette cuisson si particulière du savon d’Alep »… J’avoue que je n’ai pas de base solide pour les contredire, je me permets donc juste d’émettre un petit doute.

Comme il m’a été donné de tester leur lessive, je peux dire que je la trouve très douce (elle est constituée essentiellement d’huile d’olive et de baies de laurier) et l’odeur est agréable et naturelle. La lessive liquide est plus facile à utiliser que celle en poudre qui doit être diluée avant utilisation. On sent que le tout a été composé avec soin et les concepteurs garantissent un cahier des charges exigeant et respectueux de l’environnement.

Maintenant, c’est vrai que d’autres lessives, comme une lessive à base de composants naturels ou de savon de Marseille, ont l’avantage de pouvoir être entièrement conçues plus proche de chez nous…
A vous de (la)voir !

*article ici

**site de Terre d’écologis

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Fausse fin et vraies marées noires


Une plate-forme pétrolière remorquée en mer Caspienne
Photo : A. Ustinenko/Peter Arnold, Inc.

Après de multiples rebondissements, la fuite de pétrole de la plateforme Deepwater Horizon a été colmatée. Cependant, si on nous annonce que c’est bel et bien fini, une opération reste encore à effectuer et malgré tout, les risques liées à la pression existent encore même s’ils sont qualifiés de « minimes ».

D’autant que le colmatage ne s’est pas fait sans différents épisodes lui-même. Décidémenent, cette marée noire, c’est plus qu’une saga de l’été. Le 15 juillet, donc, la pose d’un entonnoir sur le puits avait permis de stopper la fuite. Puis le 3 août, l’opération poétiquement nommée « static kill » a bouché le puits par des boues de forage, une étape cruciale… mais pas définitive. Une fois les liquides et matières solides injectées, le trou a été cimenté. La manoeuvre n’a cependant jamais été testée auparavant et une initiative similaire avait échoué fin mai.

Oui mais ce n’est pas tout. Une ultime procédure, de son nom de guerre “bottom kill”, doit clôturer les opérations et mettre en service deux puits de secours destinés à intercepter le pétrole sous le fond de la mer, par en dessous. Elle devrait confirmer le succès du “static kill”, et sinon, le puits principal sera cimenté via un puits de secours. Cette action devait être menée à la mi-août… Elle est finalement repoussée à début septembre. La Maison-blanche patauge encore en termes de marée noire.

Et puis, une fois n’est pas coutume, voilà que ce soi-disant « ultime recours » n’est que l’avant-dernier ! En effet, avant de pratiquer « bottom kill », il faut changer une valve. Oh, trois fois rien, il s’agit juste de celle qui a provoqué l’explosion ! Cette vanne « anti-explosion », justement, était défectueuse… Eh oui, ce serait aussi bête que ça. A se demander quels genres de contrôles matériel ils font chez BP.

Mais avant de pouvoir poser une nouvelle valve, des tests doivent être conduits afin de s’assurer que le nouvel équipement n’endommage pas le puits et que la pression exercée par le pétrole ne cause pas de nouvelle fuite, a expliqué l’amiral Thad Allen, principal responsable de la lutte contre la catastrophe.
En clair avant « l’ultime étape », une autre opération doit être réalisée, qui demande elle-même une batterie de tests !

Ils sont forts en fausses fins, décidément ! Le scénario co-écrit par BP et les autorités est troublant de suspens… Cette fois, la date annoncée est « aux alentours du 6 septembre »*. Gageons qu’une ultime pré-ultime étape s’avérera bientôt nécessaire… A croire que les auteurs du drame ne savent pas comment conclure en beauté. Ils se font attendre, désirer… De vrais artistes !

Et pendant ce temps, la Chine affiche le 2e PIB mondial derrière les Etats-Unis. Certes, divisé par le nombre d’habitants, le pays reste parmi les plus pauvres de la planète, mais cela n’empêche pas les économistes de parler de « puissance mondiale » et de « modèle à suivre »… Toujours derrière les Etats-Unis mais bien placée, la Chine a eu aussi sa marée noire de l’été. La catastrophe a été provoquée à la mi-juillet par l’explosion de deux pipelines à Dalian, port au nord-est de Pékin. Le gouvernement chinois a, bien sûr, tenté de minimiser l’ampleur de la chose, affirmant que seules 1 500 tonnes de pétrole ont été lâchées dans la nature.

En fait, selon un rapport de Greenpeace, c’est 60 000 tonnes qui auraient fui, soit quarante fois plus. Selon Richard Steiner,expert en marée noire de l’Université d’Alaska invité par Greenpeace : « C’est habituel pour les gouvernements et les compagnies pétrolières de minimiser l’ampleur des marées noires et l’impact environnemental d’une fuite de pétrole ou chimique et d’amplifier l’impact de leur réaction. »
De vrais scénaristes, je vous dis !

Et avec les chiffres aussi, ils savent faire de la fiction : selon Libération**, un total de 4,9 millions de barils (780 millions de litres) se sont échappés du puits endommagé à la suite de l’explosion et du naufrage de la plateforme Deepwater Horizon fin avril. Quelque 800.000 barils (127 millions de litres) ont été récupérés. Et chez BP, on parle de « trois quarts de bruts éliminés »… Pour moi 127 sur 780, ça ne fait pas trois quarts ! Alors même si une partie s’est « évaporée », ça laisse sceptique.
Et pourtant, BP crie victoire… Cherchez l’erreur.

*dépêche de Libération

**article de Libération

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Willy Ronis, derniers jours


Photo : Willy Ronis (détail)

L’exposition de photos de Willy Ronis, photographe humaniste français disparu en septembre dernier, à l’Hôtel de la Monnaie à Paris touche à sa fin. Si vous ne l’avez vue et avez le courage d’y affronter le monde, il vous reste jusqu’à demain soir.

J’y suis allée vendredi et je dois avouer que j’ai parcouru très rapidement les premières salles pour éviter la promiscuité collante avec la foule amassée devant les précieux clichés. Ils sont écolos à la Monnaie, y a pas de clim’… Et quand il fait 30 degrés, ça devient une expérience intéressante !

J’ai donc testé les flashs de la visite éclair, même si évidemment ça mériterait de s’attarder beaucoup plus. Et voici les instantanés qui m’ont marquée : une vieille dame à Anvers, le sourire aux lèvres et le nez dans la bière, son chien à l’air super-gentil à ses côtés qui a l’air de l’envier. Les nus qui de 1981 à 1999 montrent l’évolution des critères esthétiques : en 18 ans l’épilation du maillot est devenue la règle et à celle qui arborait fièrement une toison fournie a succédé celle qui la porte en ticket de métro !

Enfin, Ronis, quand il ne photographiait pas les gens en ville, avait l’air d’aimer la nature et a même fait des thématiques entières sur les chats. J’ai beaucoup aimé le cliché qui montre un beau matou noir qui mate l’objectif de derrière une plante derrière une vitre. La composition est belle, et évidemment, c’est nous qu’il regarde.
Et chat, cha m’a plu !

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