De la bière II

Je reviens d’Alsace où j’ai passé le week-end…

Non, rien à voir avec l’ouverture des marchés de Noël que j’ai plutôt soigneusement évités : j’ai été Strasbourgeoise longtemps. J’ai donc vu changer la nature des stands et de la marchandise ou comment on est passé de l’artisanat et des douceurs locales au made in China et au vin chaud acheté tout fait à Metro.
Non, il n’y a pas de métro à Strasbourg, juste un tram. Metro, c’est le magasin de gros. Non, on n’y achète pas de type bedonnant pour en faire des Pères Noël (quoique, ça pourrait venir), juste des cubis de mauvais rouge déjà épicé (en Chine ?).

Et du vin chaud, je passe à la bière (oui je sais, quelle transition, hein). Retour sur ma chronique du 28 septembre car j’ai pu corriger et compléter certaines de mes informations… Santé !

D’abord et hélas, la brasserie Fischer de Schiltigheim a bien été fermée par Heineken il y a un an… Pour l’instant la société hollandaise continue à en faire sur ses chaînes de fabrication, mais en Hollande et avec la ferme intention d’arrêter bientôt cette bière de tradition. D’ici un ou deux ans, selon le responsable passionné du « Village de la bière » à Strasbourg, magasin spécialisé où on trouve quasi toutes les mousses imaginables.

C’est en discutant avec lui que j’ai réalisé qu’il y en va de la bière comme du reste : deux grands groupes se partagent le marché mondial, Heineken, hollandais donc, et Anheuser-Busch InBev, belgo-brésilien, avec notamment sa filiale InBev, belge. InBev a des marques comme Leffe, Hoegarden, Stella ; Heineken a Affligem, Edelweiss, Pelforth et Fischer, Adelscott et Desperados, anciennement élaborées et brassées en Alsace à Schilitgheim…

Même la brasserie La licorne dont je parlais appartient certes à l’alsacien Karslbräu… qui appartient lui à Karlsberg. Non, je ne me trompe pas de lettre : Karlsberg, c’est allemand, Carlsberg, c’est danois, faut suivre !

Tout ça pour dire, sans mauvais jeu de mots, qu’il est difficile de tenir dans le monde de la brasserie sans se faire absorber. Les deux gros (oui, les bedonnants si vous voulez, les géants Heineken et InBev) veillent et rachètent toute moyenne brasserie qui en se développant pourrait leur faire de l’ombre. Et personne ne résiste.

En Allemagne, les brasseries munichoises traditionnelles Spaten, Franciskaner et Löwenbrau appartiennent désormais à InBev. Comme le marché allemand est l’un des meilleurs au monde, InBev, « bienveillant », laisse Franciskaner et les autres brasser et fabriquer leur production traditionnelle… et encaisse derrière. Mais au-delà du marché allemand, la bière de base n’a pas le vent en poupe et souffre plutôt d’une baisse de consommation.
D’où la volonté d’Heineken de tout rafler, d’arrêter les « sous-marques » et de ne faire que de la Heineken, insipide, et facilement exportable… en Asie ! Le voilà le premier marché. Avec nos fins palais et nos envies de bonnes bières, on peut se rabhiller !

Quoique… Justement, l’avenir semble être aux bières spéciales, justement l’avenir semble être aux micro-brasseries.
A l’image de ce couple de Matzenheim, qui a installé des cuves dans sa grange et élabore soigneusement une bière fine et surprenante, la Matten, à base d’ingrédients 100 % naturels.
On y revient ! L’avenir est au bio, l’avenir est à la proximité, seules garanties de boire et manger de bonnes choses et de soutenir directement les producteurs sans engraisser intermédiaires et grands groupes qui n’en ont rien à faire de ce qu’ils vendent tant que ça rapporte.
Et la Red Fox IPA, belle rousse goûteuse et mousseuse de Matten est très convaincante. Elle a d’ailleurs remporté la Médaille d’Argent au Mondial de la bière 2010*.

J’ai aussi goûté la Hollbeer (de Riquewhir), un rien acidulée, aux fines bulles sans être très mousseuse. Hollbeer… All beer ! Tous à la bière de micro-brasseries, il y a de l’espoir !
Et justement certains ex-employés de la brasserie Fischer ont retrouvé du travail à la brasserie « de l’Espérance »… que celle-ci appartienne aussi au gros Hollandais et produise de la Heineken ne surprendra plus personne.

*site de Matten
Le village de la bière à Strasbourg : 22 rue des Frères
A Paris, il y a un magasin de bières dans le marché Saint-Quentin près de la Gare de l’Est (85 bd de Magenta, 10e)

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Chair de poule…


Photo : http://lillibulle.typepad.com

115 000 poules tuées ce week-end en Alsace (à Kingersheim) parce que leur éleveur n’avait plus d’argent pour les nourrir et nettoyer leur cage… 35 000 déjà mortes « toutes seules »… paix à leurs âmes ! Chronique de morts annoncées ou quand l’élevage extensif fait scandale.

Pour moi ça dépasse déjà l’entendement de parler d’un tel nombre de têtes dans un élevage. On imagine la nourriture et les conditions à l’avenant : céréales contenant une part d’OGM, cages de torture pour animaux qui pondent en batterie. Résultat, plus de batterie dès qu’on leur coupe leurs vivres, peut-être encore plus rapidement que chez des poules saines.

Et pourquoi leur a-t-on ainsi retiré le pain du bec ? Parce que le producteur, Alsace Oeufs, ne peut plus payer ses employés qui du coup peinent à nourrir les volailles et retirer les fientes de leurs cages. Oui, en plus elles baignent dans leurs excréments.
Mais sans mentir, sachez que ceci n’a rien d’exceptionnel dans l’élevage intensif et qu’aux Etats-Unis ce sont les vaches et les boeufs qui sont ainsi parqués sur des hectares, pieds dans la mouise. Miam, que de bons hamburgers en ligne de mire !

Je ne suis pas végétarienne mais je mange peu de viande et de préférence élevée dans des conditions respectueuses, de l’animal et de l’environnement. Ca n’a rien de paradoxal, il n’y a pas si longtemps on connaissait le nom de la vache qu’on dégustait (et cela est encore le cas chez les bons bouchers). Et pour cause, on l’avait caressée, on avait joué avec elle.
Qu’elle serve ensuite de plat principal représente une boucle dignement bouclée, d’autant plus que sa vie a été heureuse, respectée et suffisamment longue. Pas comme celles des élevages cités ci-dessus qui sont abattues au bout de trois mois. Elever des animaux pour les manger, c’est une chose, mais cela doit se faire dans le respect.

Alors quand on voit le scandale sanitaire provoqué quand on fait dépendre de la gestion de porte-monnaie la vie de dizaine de milliers de bêtes… la démesure est totale. Alsace Oeufs fait des omelettes en cassant de la poule. Ne serait-il pas temps d’interdire ces élevages au-delà d’un certain nombre de têtes ?

Les ailes m’en tombent. Oui vous savez, ces petites ailes de l’innocence que certains ont encore accrochées dans le dos. Invisibles, elles protègent un peu de l’infamie de ce monde de brutes. Malheureusement, elles ne permettent pas de s’envoler…

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Abus de langage, abus de pouvoir

Une bouche bleu, blanc, rouge…

(photo : http://qc.novopress.info)

Au vu de l’affaire qui oppose Dati à un particulier lui ayant envoyé des mails jugés graveleux, j’ai envie de prendre ma plume… En effet, si l’homme a apparemment joué sur les mots que Rachida Dati avait malencontreusement mélangés lors de son intervention télé désormais célèbre, il ne pensait pas qu’on jouerait à ce point-là sur les maux à lui infliger. En substance, l’auteur a envoyé plusieurs couriels, demandant notamment à Mme Dati de lui faire une inflation.

Si la démarche n’est pas très fine, voire condamnable, je m’interroge sur l’énormité des moyens déployés : saisie d’ordinateur, garde à vue de 48h prolongée et condamnation pour « outrage à à personne chargée de l’autorité publique dans l’exercice de ses fonctions ». Il semble qu’elle ne soit pas forcément caractérisée car l’homme ne s’adressait pas à la personne publique mais à la femme. C’est en tout cas ce que veut plaider l’avocat (1).

Ce que j’aimerais condamner, c’est le dix poids deux mesures qui règne aujourd’hui dans la sphère politique gouvernementale (ou ex-gouvernementale, hein, ça reste la même famille). Car on a quand même un président qui dit « Casse-toi, pov’ con, casse-toi » à un citoyen au Salon de l’Agriculture… qui a certes osé manifester sa désapprobation de lui serrer la main par un trivial « Touche-moi pas ». Mais ne peut-on attendre d’un homme d’Etat qu’il ne s’abaisse à répondre à ce genre de propos, et surtout pas de cette manière ?

Sans compter le fait qu’il radicalise le mal parler très en vogue en ce moment, le président n’a bien sûr pas été inquiété pour ses propos. Non : c’est un homme qui a osé les reprendre et les ré-adresser sur une pancarte à son auteur, lors d’une visite de Nicolas Sarkozy à Laval, qui a été poursuivi. Et pour « offense au chef de l’Etat », ce qui correspond à « une provocation à commettre une action délictueuse ou criminelle contre son auteur »… (2)

Et puis, on a encore mieux : un ministre condamné pour injures raciales toujours en exercice (3) et un ex-ministre resté quand même six mois au pouvoir malgré son implication dans une affaire de détournement de fonds (4)… On touche le fond et ça ne choque personne.

En revanche, quand ces gens-là se sentent attaqués (à tort ou à raison, là n’est pas la question), ça ne rigole pas. Là, on ne prend pas les choses à la légère et tel Hortefeux, on sort la pompe à incendier les incendiaires, on dénonce l’outrage, l’offense, on jure ses grands dieux.

Dieu que tout ceci est cynique. Car le respect pour eux est univoque, il n’y a qu’à voir les propos d’ouverture et de tolérance tenus ces derniers mois, sur les Roms, sur les français non-français, etc. Si je sors aujourd’hui de mon cadre écolo décalé et/ou rigolo, c’est pour dire mon dégoût face à cette France de mauvais goût… Les gouttes d’eau remplissent la cruche…

Y a de l’eau dans le gaz et la société fait pschiiit !
(1) cf article du Post

(2) cf article de Wikipédia

(3) cf article du Figaro

(4) cf l’affaire Woerth-Bettencourt sur Wikipédia

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Non aux OGM, aux produits pour bébés survitaminés… Allez Eliant !


Photo : www.lecoinbio.com

L’Aktion Eliant, comme son nom l’indique puisqu’elle s’écrit avec k, est une initiative d’origine allemande. Elle nous concerne pourtant tous, notamment pour faire pression sur la Commission européenne et imposer notre liberté de choix dans l’alimentation et la médecine.

Eliant comme allié. Eliant s’appuie sur la tendance anthroposohique, qui consiste en « un mouvement dynamique de civilisation et de culture qui redonne la priorité à l’être humain et au respect de la nature, dans une démarche de conscience, de responsabilité et de liberté »*.
Le label Demeter (agriculture bio-dynamique), les cosmétiques du Dr Hauschka, les médicaments de Weleda sont des exemples de réalisations pratiques issues de cette tendance. Si vous vous préoccupez un peu du lien entre humain et planète, ces produits sont incontournables.

Eliant a des ailes. Remettre la nature au coeur des actions humaines et les actions humaines en lien avec la nature et ses ressources… C’est là toute la démarche des acteurs de la biodynamie. Les produits qu’ils élaborent ne sont composés que d’ingrédients naturels et savamment étudiés pour leurs bienfaits… surtout quand cela concerne la nourriture des bébés !

Eh bé, attendez-vous à être hébétés : l’Europe, à travers un décret d’application de 1996, fixe la teneur en vitamine B1 des bouillies de céréales ou des
biberons céréaliers à un minimum 25 µg/100 kJ**. Cela ne vous parle pas ? C’est normal, c’est technique !
Mais sachez que cela concerne les produits utilisés en période de sevrage des nourrissons. Et nourrissons-les bien ne veut pas dire gavons-les au blé ! Car le Codex Alimentarius (fixé par l’OMS et la FAO) indique que la moitié de ce taux suffit, soit 12,5 µg/100 kJ.

Et c’est quoi la différence ? Eh bien qu’avec le premier taux, on est obligés de rajouter artificiellement des vitamines dans les produits, alors que le deuxième permet de garder les ingrédients naturels sans additifs… Entre être surdosés aux vitamines ou rester naturel, vous préférez quoi ? On a l’impression d’avoir le choix entre boeuf aux hormones et génisse de plein air de l’Aubrac bio.

Comme d’habitude, l’Europe prend les consommateurs pour des truffes… ou des porcs plutôt, à qui on fait avaler n’importe quoi.
Et c’est sur des réglementations comme ça qu’Eliant fait peser son lobbying, d’autant plus puissant qu’il est soutenu par les citoyens ! Ils bataillent aussi pour une réglementation plus claire des OGM, pour une liberté totale des pratiques de bio-dynamie… Si vous voulez prendre connaissance de la totalité de l’Aktion, c’est là.

Et si vous voulez que l’Aktion Eliant prenne du poids et devienne Aktion Elephant… la pétition est là ! Et il ne manque plus que 5000 signatures pour pouvoir se faire entendre de la Commission européenne sur tous ces points… A vous de jouer !

*cf site d’Eliant
**cf information de presse pdf

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G 20 mais j’ai pas vaincu !


Photo : http://fr.novopress.info

…ou quand Sarkozy veut diriger la planète… mais sans se soucier de sa santé environnementale : les joyeusetés du G20 et du remaniement ministériel.

Parti au G20 dans son « Air Sarko One », avion au budget astronomique, symbole du bling-bling présidentiel, Sarkozy, à qui incombe désormais la présidence du sommet, est revenu avec des ailes. Il se voit déjà en super-héros rassembleur face à la crise mondiale et prône une réforme du système monétaire mondial, voire une modernisation de la gouvernance mondiale. Il n’a pas froid aux yeux et prendre son envol international ne lui fait pas peur.

« Waouh, super ! », serait-on tenté d’ironiser face à tant de bravoure calculatrice. Et la France dans tout ça, quelle orientation lui donne-t-il avec son nouveau gouvernement ? Une direction à droite toute, en resserrant le portefeuille de postes dans la main de quelques uns, toujours les mêmes ! Et ainsi, c’est à Eric Besson qu’incombe maintenant de s’occuper des énergies…
Pour l’orientation écologique, il faudra repasser.

Nathalie Kosciusko-Morizet écope donc d’un ministère de l’Ecologie éclopé. Là où Borloo gérait l’écologie, l’énergie, le développement durable et la mer (enfin quand je dis « gérais »…), NKM récupère l’écologie, le développement durable, les transports et le logement…
Le logement ?
Ce n’est pas bête si on pense à l’habitat écologique, et au fait qu’il serait temps de lier social et environnemental, mais alors les énergies aussi sont liées à la maison de demain. Et il semble que l’objectif soit bien plus de limiter le champ d’action du ministère que de l’augmenter.
« NKM ? Nike sa mère ! », semble vouloir dire ce cadeau empoisonné.

L’énergie gérée par Besson ? Baissons nos pantalons ! On n’a pas grand-chose à attendre sur la remise en cause du nucléaire et l’avènement des énergies renouvelables.

Renouvelable ? Non, ce n’est pas un mot pour Sarkozy, décidément.
Reconduire quasi à l’identique son gouvernement, en le resserrant encore un peu plus dans un étau loin des réalités, ça ne va pas dans le sens de l’innovation intelligente. Non, renouvelable pour Sarko, c’est juste le mot qu’il aimerait voir coller à son mandat.
Et nous, franchement, on n’y tient pas.

article du Monde sur le ministère de l’Ecologie

article de Terra Economica sur le même sujet
article du Monde sur Sarkozy et le G20

article sur l’avion présidentiel

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Le thon voit rouge… et les gens aussi


Photo : http://rolpoup.wordpress.com

A peine quinze jours après la Conférence internationale sur la biodiversité de Nagoya dont je parlais précédemment, où la France s’est juré de préserver durablement les espèces, et notamment de poissons, elle fait pâle figure de défenseur du thon rouge.

Hier, des militants de Greenpeace ont bloqué l’entrée du ministère de l’Agriculture afin de décrocher un entretien avec Bruno Le Maire*. Celui-ci a défendu sa position « équilibrée », de plaider pour un quota de pêche stable en 2011, à 13 500 tonnes. Il s’attache dit-il, autant à préserver la ressource que l’emploi des pêcheurs.
Pourtant, la secrétaire d’État à l’Écologie, Chantal Jouanno, est pour une baisse drastique du quota de pêche au thon rouge, tout comme la commissaire européenne à la Pêche, Maria Damanaki**. Ces-deux là sont pour ainsi dire sur la même ligne de pêche.

Les scientifiques, eux, estiment qu’une réduction de moitié des quota, soit à 6 000 tonnes en 2011, permettrait d’assurer dès 2020 un niveau de rendement maximal durable. Alors, on se le demande, la position de Bruno Le Maire est équilibrée pour qui ?

Et qu’en est-il des quotas ? Le Monde*** met en avant une longue enquête de l’International consortium for investigative journalists qui dénonce un marché noir de thon rouge pratiqué en France où les autorités fermeraient les yeux sur la surpêche. Il apparaît donc que les actuels quotas sont déjà dépassés.
Sachant cela, il est clair qu’ils auraient intérêt à être tirés le plus possible vers le bas, pour que les dépassements s’amoindrissent proportionnellement.

Mais ça n’a évidemment pas l’air d’être la tendance suivie par le gouvernement… d’autant que certains en sont encore à débattre de la pertinence de la menace sur l’espèce… L’Europe doit définir une position commune avant la réunion de l’Iccat à Paris, du 17 au 27 novembre. C’est pas gagné…
Gageons qu' »espèce de thon rouge » deviendra bientôt une insulte courante, d’autant que le spectre de ce gros poisson en sera la seule trace !

Quant à l’opinion, elle se prononce pour la protection du thon.

Je suis atterrée de ces éternels conflits d’intérêts qui mettent toujours plus en avant les profits, petits ou pas, que les pas pour l’humanité. Atterrée sur la Terre, et amère sur la mer… Je préférais être agréablement éthonnée !

PS : si vous confondez encore thon rouge et thon rouge et si vous vous faites du sushi, relisez cet article sur La touffe verte !

*article du Monde
**blog de Greenpeace

***article du Monde

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La biodiversité quand ça les arrange

Nagoya / Nestlé. Vous connaissez ? Quel rapport ?

A Nagoya vient de se terminer une conférence internationale sur la bioversité(1). C’est où ça, Nagoya ? Au Japon, na. Quant à Nestlé, la multinationale a oeuvré pour préserver l’eau qu’elle vend des pesticides(2). Alors, est-ce du vent ?

A Nagoya, les 190 pays présents ont décidé d’augmenter le nombre d’aires protégées de la planète. Kesako ? Mais si, ces zones aux écosystèmes fragiles auxquels on n’a pas le droit de toucher. Car les industries de la pharmacie et des cosmétiques puisent dans les ressources génétiques issues de nombreuses espèces (animaux, plantes, micro-organismes). Il a été signé un protocole prévoyant le partage des bénéfices fait grâce aux ressources des pays du Sud. Cela pourrait rapporter des milliards de dollars aux pays émergents, mille sabords !
Pourrait, oui…

En France, Nestlé s’est attelé à préserver des pesticides la zone de Vittel d’où elle tire son eau minérale. Celle-ci, menacée par l’agriculture extensive alentour menaçait de ne plus respecter les normes strictes qui encadrent la vente d’une telle ressource. Nestlé est alors parti ni plus ni moins en croisade écologisante pour convaincre les agriculteurs et les onze communes du coin de renoncer à la culture du maïs, avide de pesticides, de rendre le compost des déjections animales obligatoire, et d’avoir au maximum une vache laitière par hectare.

Nestlé en a rêvé, les gens l’ont fait. Comme cet agriculteur qui remplace le maïs de ses vaches par de la luzerne, et qui reçoit une prime de 200 euros par hectare pendant les cinq premières années ainsi qu’une aide technique, pour soutenir sa conversion. Et ça marche ! Son rendement ne faiblit pas et il se trouve satisfait de cette nouvelle manière de faire. Et Nestlé pourrait presque se vanter d’être devenu écolo.
Pourrait, oui…

Car le monde n’est pas dupe… Et d’un côté à Nagoya, on n’a pas mis en place de mesures contraignantes, et de l’autre, une multinationale ne se soucie de l’environnement que quand il en va de son propre intérêt… Car il n’y a pas si longtemps, Nestlé achetait encore de l’huile de palme issue de zones où les forêts tropicales ont été déboisées… Même s’il est vrai aussi que sous la pression de Greenpeace, la marque y a renoncé(3).

Ne soyons donc pas mesquins, des petits pas en avant valent mieux qu’un patinage de terrain dans le surplace. Mieux vaut une Prius qu’un 4×4, même si on attend avec impatience la voiture solaire ou à éolienne… faudra juste faire gaffe à pas s’envoler, peut-être !

Mais il y a fort à parier que plus ça ira, plus profit et respect de l’environnement iront dans le même sens. Et le plus tôt sera le mieux.
Alors, à vos marques… prêts, partez !

(1) article du Monde

(2) article du Monde

(3) voir campagne de Greenpeace contre Kit Kat
Photo : http://www.thewebconsulting.com/media/index.php

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L’essence des choses…


une vieille pompe à essence au Mas d’Azil (midi-Pyrénées)
Photo : http://www.montrealmustang.org

Alors que la réforme tant critiquée a été adopté vendredi au Sénat, le mouvement social ne bat pas en retraite… et quelques stations de carburant sont toujours à sec*.

Ce que tout ça m’inspire, c’est qu’on est décidément face à un gouvernement qui fait passer les mesures en force en privilégiant des chevaux de bataille qui ne sont pas ceux de la plupart des Français : maintenir le bouclier fiscal, mettre les Roms dehors et crier à l’insécurité en ne faisant rien pour crever l’abcès dans les zones de conflit social ; en sucrant même, toujours plus, les sommes allouées à l’éducation nationale, aux travailleurs sociaux… à la culture.

L’intelligence est à louer, en option, si on en a encore les moyens.

La liberté de la presse s’effiloche** (43e mondial l’an dernier, la France passe cette année à la 44e place : bravo !), l’aura de la France s’amoche.

Je ne sais que dire de drôle face à cette situation maussade où les inégalités se creusent. Lutter, oui, c’est une chose. Construire autrement, vraiment, c’est ce vers quoi on doit tendre absolument. Parce que l’essence qui fait tourner cette société va s’amenuiser inexorablement, et alors il faudra bien retrouver l’essence des choses…

En clair : quand les bagnoles sont à sec, cela veut peut-être dire qu’à l’avenir il va falloir se mouiller !

*article du Monde
**classement annuel de Reporters Sans Frontières

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Ideo, une bonne idée, oh !

Hier, grâce à une copine qui m’y a emmenée, je suis allée à l’inauguration de la bien nommée « boutique transparente » Ideo à Paris. Idée quoi ?

Ideo-logique. La démarche de cette marque est éthique et dynamique.
Rachel, la co-fondatrice du projet, me racontait qu’elle est sortie de HEC en 2000 en se disant qu’elle voulait faire autre chose que consultante ou fondatrice d’entreprise sans sens.
En cherchant sa voie, elle a découvert le commerce équitable et a senti que c’est à cette table qu’elle voulait s’asseoir pour partager ses valeurs avec d’autres dans la convivialité et la bonne humeur.

De sa volonté et de la collaboration avec une styliste, est née la première ligne de vêtements Ideo, essentiellement à partir de coton bio et équitable, donc.
Aujourd’hui la marque tourne bien, avec deux magasins en Bretagne, à Rennes et Nantes, et un tricot de revendeurs en France et en Europe. Elle utilise différentes matières, toutes respectueuses de l’environnement.

Ideo-gramme. Les vêtements sont légers et agréables, colorés, casual, faciles à porter. il y a forcément au moins une pièce ou un accessoire qui peut vous plaire, quel que soit votre style.

Pour ma part, j’ai un coup de coeur pour « Snoopy griotte », un joli tour du cou qui se porte comme un surcol ou en faisant deux tours comme une écharpe bien chaude.
Le petit plus ? La fibre utilisée est faite à partir de chutes de laine d’Alpaga et d’autres matières recyclées, comme du polyester, et est tricotée par des mamies alsaciennes dans le cadre d’un projet d’insertion.
Recyclage + éthique sociale (en plus en Alsace !*) + accessoire joli = le parfait mix selon moi !

Ideal. En outre, toute l’équipe est super-sympa et motivée et le principe de l’atelier-boutique est d’allier bureau et lieu de vente pour ouvrir le dialogue en toute transparence.
On peut donc dire que chez Ideo, ça sent le bonheur. D’être ensemble et de créer des habits éthiques, et toc !

Comme quoi, tout est possible… Hissez haut les idées d’Ideo !

Pour faire un tour sur site (virtuel), c’est ici

Pour faire un tour sur site (réel), c’est ici :
au 1, rue Robert et Sonia Delaunay, Paris 11e – 3e étage
(métro Alexandre Dumas)

*Pour ceux qui ne le sauraient pas encore, je suis Alsacienne… 🙂

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Gâteau d’automne… pour tomber dans les pommes !

Recette de gâteau pommes-noix à ma façon

Ceci est une recette d’un bon gâteau moelleux pour vous faire du bien et vous redonner le sourire en ces temps moroses !
« Morose », j’ai toujours trouvé que c’était un mot trop joli pour ce qu’il veut dire : ça me fait plus penser à des nuances de roses qu’à une atmosphère tristoune… Bref. J’avais une recette de base que j’ai améliorée… du moins à mon goût ! 🙂
C’est une merveilleuse façon d’allier noix et pommes de saison.

Ingrédients (pour un moule à manqué rond de 26 cm de diamètre) :

– 4 pommes coupées en dés
– 100 g de noix grossièrement concassées
(c’est plus agréable qu’il reste des petits morceaux qui craquent que de faire une poudre)
– 200 g de sucre
– 2 cuillères à soupe de miel
(ceci est pour un résultat moyennement sucré : si vous aimez très sucré, prenez 250 g de sucre, si vous surveillez votre sucre, vous pouvez tenter à 150 g)
– 2 oeufs
– 120 g de beurre
– 250 g de farine
– 1 sachet de levure
– 1 cuillère à café de cannelle
– une pincée de muscade
– une pincée de poivre (eh oui, ça souligne un peu l’aspect épicé)
– une pincée de sel

Mélanger le beurre fondu et le sucre jusqu’à obtention d’une pâte mousseuse. Ajouter les oeufs, puis la farine, la levure et les poudres. Ajouter les pommes et les noix. Bien mélanger. Verser le tout dans le moule (beurré ou non selon le moule, ça, c’est à vous de le savoir !).

Cuire au four à 190° degrés une quarantaine de minutes : cela peut être un peu plus selon les fours, donc il faut tester avec la pointe d’un couteau au bout de 40 minutes. Le gâteau est bien meilleur encore moelleux, donc le couteau ne doit pas ressortir complètement lisse (mais pas tout collant non plus) !

Déguster encore chaud avec une boule de glace vanille ou froid avec le café… Tout seul, c’est bon aussi !
Bon appétit !

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