Ils s’indignent !
Pendant ce temps-là, la Terre aussi fait sa révolution...
Photo : www.dinosoria.com
Les Tunisiens et les Egyptiens ont pris la rue, car comme le dit Keny Arkana « Ils pourront pas voler car la rue nous appartient »…
Qui ça « ils » ? Pas le même que celui de mon titre, car d’un ils à l’autre, il y a une foule d’individus qui grossit de jour en jour. Dans les pays arabes les poings se lèvent, portant bien haut le point sur le i de l’indignation.
Les cartes politiques ne sont pas les mêmes en Tunisie et en Egypte, et pourtant… Là, la population est éduquée, les femmes comme les hommes vont à l’école, à l’université, la dictature est un rien voilée, même si les gens sont constamment fliqués… là-bas la dictature s’assume carrément et les femmes sont voilées.
Là dès le début un mouvement mélangé d’hommes et femmes. Là-bas, un mouvement qui s’est vite élargi aux femmes et aux enfants. Et de leur bouche sort la vérité : « A bas les tyrans, plus de libertés ! ».
Et en France, nos héros nationaux s’empêtrent dans leurs contradictions. Ainsi font font les petites MAMrionnettes : non-contente d’avoir planifié ses vacances de fin d’année en Tunisie alors que la révolution avait commencé, et de s’être octroyé les loyaux services de jet de la belle-famille Ben Ali, la ministre des Affaires étrangères a ensuite proposé des troupes françaises en soutien au régime décrié.
Et Sarko, lui, de la soutenir en disant « avoir voulu éviter les morts ». Depuis Ali est baba et Sarko-phage, puisque des morts il y en a eu, mais pour « la bonne cause », comme on dit.
En Tunisie, espérons que la révolution qui sentait le jasmin ne se mette pas à sentir le roussi, car la transition peine à se faire. En Egypte, les Etats-Unis tentent tant bien que mal de tirer les ficelles, alors que les pro-Moubarak tirent sur la foule. Les affrontements font rage. Et les Egyptiens ont décrété qu’aujourd’hui serait « le jour de départ ».
Et après ? Ce seront quels régimes pour quelles libertés ? On change et on remet les mêmes ? Ou on se la fait à l’occidentale où la consommation et la croissance sont les maîtres maux de sociétés qui déstructurent l’environnement et les hommes ? Ou alors on trouve des voies médianes comme celles tentées au Brésil ou en Bolivie ?
Qui sait, le modèle viendra peut-être de ceux que les Occidentaux ont tant méprisés ?
J’ai commencé avec ses mots, j’en terminerai de même en citant Keny Arkana, parce que l’indignation et la rage, c’est la même substance.
« La rage de voir ce putain de monde s’autodétruire et que ce soit toujours des innocents au centre des tirs,
La rage car c’est l’homme qui a créé chaque mur, s’est barricadé de béton, aurait-il peur de la nature ? »