La biodiversité quand ça les arrange

Nagoya / Nestlé. Vous connaissez ? Quel rapport ?

A Nagoya vient de se terminer une conférence internationale sur la bioversité(1). C’est où ça, Nagoya ? Au Japon, na. Quant à Nestlé, la multinationale a oeuvré pour préserver l’eau qu’elle vend des pesticides(2). Alors, est-ce du vent ?

A Nagoya, les 190 pays présents ont décidé d’augmenter le nombre d’aires protégées de la planète. Kesako ? Mais si, ces zones aux écosystèmes fragiles auxquels on n’a pas le droit de toucher. Car les industries de la pharmacie et des cosmétiques puisent dans les ressources génétiques issues de nombreuses espèces (animaux, plantes, micro-organismes). Il a été signé un protocole prévoyant le partage des bénéfices fait grâce aux ressources des pays du Sud. Cela pourrait rapporter des milliards de dollars aux pays émergents, mille sabords !
Pourrait, oui…

En France, Nestlé s’est attelé à préserver des pesticides la zone de Vittel d’où elle tire son eau minérale. Celle-ci, menacée par l’agriculture extensive alentour menaçait de ne plus respecter les normes strictes qui encadrent la vente d’une telle ressource. Nestlé est alors parti ni plus ni moins en croisade écologisante pour convaincre les agriculteurs et les onze communes du coin de renoncer à la culture du maïs, avide de pesticides, de rendre le compost des déjections animales obligatoire, et d’avoir au maximum une vache laitière par hectare.

Nestlé en a rêvé, les gens l’ont fait. Comme cet agriculteur qui remplace le maïs de ses vaches par de la luzerne, et qui reçoit une prime de 200 euros par hectare pendant les cinq premières années ainsi qu’une aide technique, pour soutenir sa conversion. Et ça marche ! Son rendement ne faiblit pas et il se trouve satisfait de cette nouvelle manière de faire. Et Nestlé pourrait presque se vanter d’être devenu écolo.
Pourrait, oui…

Car le monde n’est pas dupe… Et d’un côté à Nagoya, on n’a pas mis en place de mesures contraignantes, et de l’autre, une multinationale ne se soucie de l’environnement que quand il en va de son propre intérêt… Car il n’y a pas si longtemps, Nestlé achetait encore de l’huile de palme issue de zones où les forêts tropicales ont été déboisées… Même s’il est vrai aussi que sous la pression de Greenpeace, la marque y a renoncé(3).

Ne soyons donc pas mesquins, des petits pas en avant valent mieux qu’un patinage de terrain dans le surplace. Mieux vaut une Prius qu’un 4×4, même si on attend avec impatience la voiture solaire ou à éolienne… faudra juste faire gaffe à pas s’envoler, peut-être !

Mais il y a fort à parier que plus ça ira, plus profit et respect de l’environnement iront dans le même sens. Et le plus tôt sera le mieux.
Alors, à vos marques… prêts, partez !

(1) article du Monde

(2) article du Monde

(3) voir campagne de Greenpeace contre Kit Kat
Photo : http://www.thewebconsulting.com/media/index.php

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