Articles de l'année 2010

Un restau nature super


Capture d’écran du reportage Ushuaïa TV : oui, c’est mon dos…
Je discute avec Séverine, la patronne, sur la « terrasse » de supernature !

C’est le petit restau que l’on voit dans le reportage sur mon spectacle passé sur Ushuaïa TV*, car j’y discute avec la patronne, Séverine, trentenaire dynamique, blonde et surtout verte.
Comme j’ai joué l’an dernier au Lieu, petit théâtre non loin de là, j’ai eu l’occasion de sympathiser avec elle et avec la nourriture qu’elle propose.

Dénommé « cantine nature » car elle accueille les clients le midi et le dimanche pour le brunch, supernature est le lieu rêvé pour ceux qui veulent bio et bien manger.
Et notamment pour faire un lien avec l’article précédent, ils proposent un cheese burger bio aux jeunes pousses qui est à tomber par terre.

Comme je ne mange pas beaucoup de viande, les seuls cheese que je m’octroie sont ceux-là. La viande est tendre, l’assemblage jeunes pousses et patates douces réussi.
Il y a d’autres plats, tous inventifs, tous à tester, inscrits sur l’ardoise qui change au gré des saisons et du marché.

Vous mangerez sous le regard de cette jeune fille nue au milieu des vaches, photographie de Roy Stuart qui vit dans le quartier et a cédé sa toile à l’endroit. Et c’est vrai qu’elle y sied bien et quand je m’assieds je la cherche des yeux ! Elle colle à l’atmosphère (ou)verte.

En dessert ne passez pas à côté des cheese et carrot cakes, spécialités de la maison. Et si vous n’avez que peu de temps, supernature a désormais un comptoir de parts « à emporter » où vous trouverez des quiches alléchantes, des soupes savoureuses et des sandwiches originaux.

Cette adresse nature et bio est devenue un incontournable, du quartier et au-delà, drainant travailleurs, artistes, touristes et curieux.

Soyez curieux, passez-y. Pour moi c’est un coup de coeur !

*à voir ici, reportage diffusé dans l’émission « Passage au vert » sur Ushuaïa TV le 2 ocotbre 2010

supernature, 12 rue de Trévise, 9e et supernature à emporter, 8 rue de Trévise
blog de supernature

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Quand McDo se la joue bio…


Une pub McDo retouchée par mes soins

Comme je ne suis pas une adepte de McDo (on s’en serait doutés, allez-vous me dire), je n’avais pas noté qu’ils utilisaient depuis avril déjà l’argument bio… On s’en serait doutés, allez-vous me dire, ils n’allaient pas s’en priver.

Quand je dis « argument bio », je m’entends : ça reste bien sûr ultra-limité, avec pour cible les enfants, qui comme on le sait, sont ceux qui traînent les quelques parents réticents dans la loge de l’affreux clown. Il s’agit simplement d’un jus de pomme et d’un yaourt bio glissés dans un menu Happy meal classique.
Et les classiques de McDo ne sont pas bio du tout, faut-il le rappeler ?

Même si la franchise se targue sur son site d’acheter des matières premières françaises et fraîches, évidemment, elles proviennent d’élevages intensifs et de cultures aux pesticides, puisque aucune certification ni provenance précise ne prouve le contraire… Or on sait que dans ce domaine le silence est éloquent.

Quand on ne dit rien, il peut y avoir 0,9 % d’OGM dans un produit. Et même quand on le dit (certains marquent simplement « sans ogm »), ça ne prouve rien, seule quelques certifications et une grande connaissance de l’origine des produits garantissent les faits.

Quant à la fraîcheur soulignée par McDo, il est permis d’en douter car les tomates, monsieur, ça ne pousse pas toute l’année ! Ou alors dans des serres industrielles ou dans des pots remplis d’un peu d’eau et de beaucoup de pesticides. Fraîcheur de vivre, Hollywood mon os.

C’est fou ce que la pub me gave. Dans tous les sens du terme.
Celle qui m’a mis la puce à l’oreille, c’est la dernière du Happy Meal aperçue à la télé : une jolie animation présente un petit garçon qui saute dans un monde où il a le choix, où il trouve du bio, où tout est beau et gentil, le monde merveilleux de McDo bien sûr… symbolisé d’ailleurs par un grand M ! Perso, je préfère celui qui vient du coeur ou même celui de Mathieu Chedid.
Quick qui a, à grands renforts de communication, a sorti un burger bio a semblé faire un pas de plus… Mais ça n’a duré qu’un mois.

Et puis, l’élevage et la consommation de viande sont une des premières sources d’émission de gaz à effet de serre. On mange trop de viande, c’est un fait !
Alors que des chaînes qui font leur gras sur la culture du hamburger nous servent des leçons d’équilibre alimentaire et de respect de l’environnement, j’avoue que ça me laisse de marbre.

Même si on peut sûrement dire aussi que puisqu’ils ne risquent pas d’arrêter de servir leur daube, il vaut peut-être mieux qu’ils limitent la casse par ailleurs, en recyclant ce qui peut l’être, en économisant l’énergie… voire en faisant du « bio ».

Mouaif… En tout cas, pour moi ça restera MacDodo et Quick-ly passer mon chemin.

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OGM, enfin l’Europe tend l’oreille : oh, j’aime !


« OGM, j’en veux pas » sur www.ogmdangers.org

C’était quand même un peu gros… heureusement un peu trop pour que ça passe… ou plutôt que ça ne passe pas.

De quoi je parle ? Mais de la pétition citoyenne signée par plus d’un million d’européens demandant un moratoire sur les OGM en Europe rejetée hier par Barroso… pour être validée aujourd’hui par le Parlement européen. Ouf ! Parce que dit comme ça, c’était carrément « ouf », délirant même.

Le prétexte invoqué par Barroso pour ne pas tenir compte de l’initiative citoyenne était que sa mise en oeuvre n’était pas encore encadrée par une loi en tant que telle et qu’il faudrait donc attendre avant de pouvoir songer penser à faire une pétition…
Seulement le traité de Lisbonne dont le Parlement européen a accepté les bases stipule bien « qu’un million de citoyens (au moins) de plusieurs États membres peuvent demander une initiative de la Commission »… et la pétition, eh ben elle est déjà faite justement !

Et respecte les critères (somme toute assez stricts) définis pour une telle initiative, lancée et suivie par Greenpeace et Avaaz.
C’est ce qu’a souligné le Parlement dès aujourd’hui, au lendemain du rejet de Barroso. Placer la barre haut (et pas haute comme on dit couramment sur M6) n’a pas l’air d’être le fort de ce président européen dont on peut véritablement se demander par qui il est payé. Il est bien connu (ou pas, mais alors il est temps de le savoir) que les lobbyings, et donc les fournisseurs d’OGM, ont leur bureau dans les bâtiments européens… A méditer…

Pour méditer plus positivement, comme la pétition appelle à un gel des autorisations de cultures génétiquement modifiées jusqu’à ce que l’évaluation des risques sanitaires et environnementaux soit améliorée, on peut penser qu’un moratoire sur les OGM sera bel et bien déclaré.

Première manche gagnée. Espérons que ça ne reste pas de l’effet de manche !

lien vers Greenpeace

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Il était une fois… la lécithine de soja


Photo : www.alibaba.com

Voilà quelques dizaines d’années que l’utilisation du soja et de ses dérivés connaît dans le monde un essor considérable… Pourtant, le soja fait souci.

Il est vanté pour ses diverses vertus : richesse en protéine assez proches de celles de la viande et du lait, richesse en acides gras adjudants dans la lutte contre le cholestérol, richesse en isaflores, molécules proche de l’oestrogène humaine, très utilisées pour les femmes ménopausées et la lutte contre le processus cancéreux… le soja séduit et envahit les rayons sous toutes ses formes, du supermarché à la pharmacie.
C’est le soja dans tous ses états !

Par simple pression de la graine de soja on obtient un liquide épais, puis par décantation, la séparation de l’huile et de la lécithine. Très facile à récupérer et réputée pour nourrir le bétail, améliorer le crémeux et la bonne répartition des matières grasses dans les préparations, la lécithine de soja est de plus en plus utilisée dans l’industrie agroalimentaire.
Alimentaire, mon cher Watson !

Seulement voilà… cela pose plusieurs problèmes environnementaux et de santé publique (comme toujours, ces aspects sont liés). En effet, la lécithine de soja n’est pas traçable et a donc de grande chance d’être importée et de provenir de sojas OGM, vu qu’il est toléré dans les produits (même AB depuis janvier 2010) un seuil de 0,9 % d’OGM sans que cela ne soit marqué sur l’étiquette.
Ethiquette ? Quéquette, on peut se brosser. La lécithine, très probablement OGM, donc.

En outre, l’utilisation quasi-systématique de la lécithine de soja (même si elle est bio) dans les produits agroalimentaires favorise la déforestation au Brésil. Car pour étendre les milliards d’hectares de culture de la plante « magique », il faut bien faire de la place. Alors on taille la route et les arbres. Sans se poser de questions.

Mais si justement, moi j’en ai une, capitale, essentielle : on faisait comment sans la lécithine ??
Les chocolatiers savaient pourtant faire du bon chocolat, les biscuits s’élaboraient malgré tout, les plats en sauces existaient aussi ! Alors pour les dérives des produits de supermarchés, c’est une chose…

Mais que les pâtissiers qui pratiquent leur art depuis toujours ajoutent désormais la lécithine à leurs chocolats, moi, ça me débecte ! Je ne vais pas citer de noms (ce ne serait pas exhaustif de toute façon, il y en a trop), mais j’en vois beaucoup, des ballotins de chocolat de Noël ou de Pâques, faits artisanalement et qui contiennent de la lécithine ! C’est à vous couper l’appétit.

Alors je ne saurais que vous recommander de lire les étiquettes même chez le pâtissier de toujours ou de poser directement la question à votre artisan préféré. C’est en insistant sur le fait qu’on ne veut plus de lécithine de soja partout qu’on pourra, peut-être, renverser la tendance… Le fameux choix du con-sommateur… Le dernier qui nous reste dans ce monde agro-suicidaire !

Je finirai évidemment par une touche positive : tout n’est pas à jeter dans le soja, mais tout est une histoire de dose, pour les forêts, et de bio, pour la vie en général.

Alors songez au soja autrement et contrôlez les ingrédients de ce que vous achetez, ce sera déjà pas mal.

lien vers zero-deforestation.org, les dégâts du soja

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Dans la sphère du bio, un petit endroit pas comme les autres

Je peux dire franchement ce que j’ai ressenti, au premier abord ça ne paie pas de mine : la déco est très sobre voire un peu austère, la salle très petite et la rue peu passante. Mais en se laissant gagner par l’ambiance particulière des lieux et la motivation de Sylvie et Kahla, les deux filles qui le tiennent, on commence à se sentir bien au Bio Sphère Café.

Le menu est honnête, les plats plus que corrects. Les crêpes sont bonnes et bien cuisinées. Il faut dire que chez Bio Sphère les ingrédients sont 100 % bio, ce qui est assez rare pour être sur-souligné !
Kahla, la cuisinière, fait ses courses au marché bio de Rungis et propose même le surplus de légumes en panier à ses clientes régulières. Une façon de fidéliser, d’être dans le gagnant-gagnant et d’éviter le gaspillage ! C’est tout ça, pour moi, être écolo.

Et le meilleur est pour la fin (du repas et de l’article) : les macarons maison. Moi qui ne suis pas très sucré en général, là j’ai carrément craqué ! Celui que Kahla m’a fait goûter s’appelait « rhubarbe-fraise », tout un programme… eh bien le moelleux en bouche et l’harmonie subtile des saveurs savamment associées m’a conquise.

Et il se trouve qu’elle organise des ateliers macarons, une vraie bonne idée pour partager toutes les valeurs dont j’ai parlé plus haut : ingrédients sains et savoureux, partage, convivialité…
C’est bio et c’est bon !

Et justement, la maison fait aussi d’autres pâtisseries, à commander, à emporter ou à déguster sur place avec un thé à choisir parmi une gamme bien sélectionnée. Alors si vous passer par là ou pousser spécialement jusque-là, gageons que vous ne le regretterez pas.

le blog de Bio Sphère Café

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Un bilum et ça repart !


Les sacs bilum à l’atelier

« Hélène, je m’appelle Hélène, je ne suis pas une fille comme les autres… Hélène et toutes les bâches retrouveront la vie sous une forme ou l’autre… »
En recyclant et adaptant cette chanson ringarde d’un autre temps, je suis déjà dans l’état d’esprit bilum !

Non que l’entreprise recycle du ringard : son credo, ce sont d’abord les bâches publicitaires géantes… Quoique, allez-vous me dire, la pub ça peut franchement flirter avec le ringard voire le kitch… eh bien peu importe, parce qu’une fois transformé en sacs, ce qui reste de la bâche est tout bô, tout bio.
Car Hélène de la Moureyre a voulu une chaîne de production éthique et écologique. Et locale, oui, c’est logique ! (ouf, j’ai trouvé une rime en « ique »)

Les bâches sont découpées, lavées sans produits chimiques dans des structures d’insertion sociale et cousues en France, dans des ateliers de bagagerie intégrant des personnes handicapées*, la plupart près de Paris (une seule est en Bretagne).

La plupart du temps un partenariat se met en place avec la marque qui cède sa bâche et commande les sacs qui en sortiront, car cela lui permet (à la marque) de communiquer sur le fait qu’elle recycle ses grosses pubs, matière première incroyable**.

Ce qui n’était pourtant pas le cas il y a cinq ans quand Hélène a commencé (la première) à faire de la récup’ de bâches publicitaires : celles-ci étaient jetées au bout de quelques semaines ou de quelques jours…
Hélène qui travaillait dans l’événementiel était familière de ce genre de procédés qu’elle déplorait… Et forte de ses envies de créer à partir de matériaux recyclés, elle s’est lancée dans l’aventure bilum, prouvant qu’elle avait plus d’un tour dans son sac.

Aujourd’hui, de plus en plus de partenaires s’intéressent à son affaire et les sacs bilum font leurs preuves. Ceux qui sont commercialisés sans commande expresse des marques ayant cédé leur bâche ne sont pas directement traçables par le client : c’est à lui de reconnaître de quelle bâche peut provenir le sac.
Et l’aventure devient jeu de devinettes… ou pas, parce que l’objet est joli tout court, sans savoir d’où ça vient.

Ce qui est sûr, c’est que chaque sac est unique puisque ne provenant pas de la même partie de la bâche. Il y en a donc pour tous les goûts, toutes les formes. Pour les humeurs citadines, champêtres, pour faire ses courses ou porter son ordi.
Les sacs sont taillés aussi dans des voiles récupérées (Club Med) ou bientôt de drapeaux (ceux des Champs-Elysées). Et malin, les anses sont faites à partir de ceintures automobiles récupérées dans les casses. Et le résultat casse la baraque !

Ce qui est encore plus vrai du dernier modèle créé à partir d’airbags. Cette toile, élaborée à partir d’une technique unique lui conférant une grande résistance et un aspect satiné et soyeux, a tapé dans l’oeil d’Hélène.
Elle a tout naturellement décidé d’en faire des sacs pratiques, solides et casuals… Lavables en machine ! Comme quoi tout est recyclable, comme quoi même le matériel des voitures peut avoir une seconde vie. Avec bilum, ça casse et ça passe !



Des airbags… et le bilum airbag est né

En me rendant dans l’atelier de découpe, j’ai pu le constater par moi-même : il y règne, malgré le froid hivernal, une vraie chaleur et une volonté de (re)donner la vie à des natures mortes…

Et le naturel dynamique d’Hélène, agrémenté d’une rondelle de speed qui donne un cocktail explosif comme un airbag, donne envie de soutenir l’initiative.
A vos sacs, prêts… partez !

*ESAT (Etablissements ou Services d’Aide par le Travail) et EA (Entreprises Adaptées)
**les bâches sont faites à partir d’une enduction PVC sur une armure en toile de fils de polyester

lien vers le site de Bilum

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Un one woman show pour di-vertir…

Reportage diffusé dans « Passage au vert » sur Ushuaïa TV le 2 octobre 2010

Voilà, c’est dit : mon spectacle reprend dès le 3 janvier à Paris dans une formule inédite, jamais vue, nouvelle quoi !

Ce sera au théâtre Darius Milhaud, dans le 19e, lieu sympathique et accueillant. Ce sera (presque) tous les lundis à 21h15…

Pour vous aguicher, je vous mets ici le reportage qui a été diffusé sur Ushuaïa TV début octobre… et le pitch de présentation.
Alors à très bientôt… je vous attends nombreux !

Charlotte Normand ou quand l’humour devient durable… un one woman show écolo décalé, pertinent et divertissant : un spectacle bio-regardable !

Un volcan prend la parole, un pêcheur se confesse, une prof de bio se lâche, une grand-mère alsacienne s’épanche…

Une dizaine de personnages se côtoient dans un spectacle qui parle de notre rapport au monde et qui donne la patate, non-ogm évidemment.

Le tout servi par une comédienne authentique, certifiée AB : Actrice Biologique !

Pour réserver, c’est

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400 lecteurs par jour en moyenne sur La touffe verte… merci !

Vous êtes 350-400 (voire plus parfois !) en moyenne à venir chaque jour sur La touffe verte…

J’en suis vertement touchée et vous promets de continuer à écrire le plus régulièrement possible.
N’hésitez pas à laisser vos commentaires. Ils ne sont pas édités directement car je reçois trop de « spams », mais vraiment, n’hésitez pas !

Possible aussi de venir me voir sur scène dès janvier… Eh oui, le spectacle reprend !
Cf. billet suivant 🙂 Je n’allais quand même pas perdre une occasion de vous en informer… 🙂

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De la bière II

Je reviens d’Alsace où j’ai passé le week-end…

Non, rien à voir avec l’ouverture des marchés de Noël que j’ai plutôt soigneusement évités : j’ai été Strasbourgeoise longtemps. J’ai donc vu changer la nature des stands et de la marchandise ou comment on est passé de l’artisanat et des douceurs locales au made in China et au vin chaud acheté tout fait à Metro.
Non, il n’y a pas de métro à Strasbourg, juste un tram. Metro, c’est le magasin de gros. Non, on n’y achète pas de type bedonnant pour en faire des Pères Noël (quoique, ça pourrait venir), juste des cubis de mauvais rouge déjà épicé (en Chine ?).

Et du vin chaud, je passe à la bière (oui je sais, quelle transition, hein). Retour sur ma chronique du 28 septembre car j’ai pu corriger et compléter certaines de mes informations… Santé !

D’abord et hélas, la brasserie Fischer de Schiltigheim a bien été fermée par Heineken il y a un an… Pour l’instant la société hollandaise continue à en faire sur ses chaînes de fabrication, mais en Hollande et avec la ferme intention d’arrêter bientôt cette bière de tradition. D’ici un ou deux ans, selon le responsable passionné du « Village de la bière » à Strasbourg, magasin spécialisé où on trouve quasi toutes les mousses imaginables.

C’est en discutant avec lui que j’ai réalisé qu’il y en va de la bière comme du reste : deux grands groupes se partagent le marché mondial, Heineken, hollandais donc, et Anheuser-Busch InBev, belgo-brésilien, avec notamment sa filiale InBev, belge. InBev a des marques comme Leffe, Hoegarden, Stella ; Heineken a Affligem, Edelweiss, Pelforth et Fischer, Adelscott et Desperados, anciennement élaborées et brassées en Alsace à Schilitgheim…

Même la brasserie La licorne dont je parlais appartient certes à l’alsacien Karslbräu… qui appartient lui à Karlsberg. Non, je ne me trompe pas de lettre : Karlsberg, c’est allemand, Carlsberg, c’est danois, faut suivre !

Tout ça pour dire, sans mauvais jeu de mots, qu’il est difficile de tenir dans le monde de la brasserie sans se faire absorber. Les deux gros (oui, les bedonnants si vous voulez, les géants Heineken et InBev) veillent et rachètent toute moyenne brasserie qui en se développant pourrait leur faire de l’ombre. Et personne ne résiste.

En Allemagne, les brasseries munichoises traditionnelles Spaten, Franciskaner et Löwenbrau appartiennent désormais à InBev. Comme le marché allemand est l’un des meilleurs au monde, InBev, « bienveillant », laisse Franciskaner et les autres brasser et fabriquer leur production traditionnelle… et encaisse derrière. Mais au-delà du marché allemand, la bière de base n’a pas le vent en poupe et souffre plutôt d’une baisse de consommation.
D’où la volonté d’Heineken de tout rafler, d’arrêter les « sous-marques » et de ne faire que de la Heineken, insipide, et facilement exportable… en Asie ! Le voilà le premier marché. Avec nos fins palais et nos envies de bonnes bières, on peut se rabhiller !

Quoique… Justement, l’avenir semble être aux bières spéciales, justement l’avenir semble être aux micro-brasseries.
A l’image de ce couple de Matzenheim, qui a installé des cuves dans sa grange et élabore soigneusement une bière fine et surprenante, la Matten, à base d’ingrédients 100 % naturels.
On y revient ! L’avenir est au bio, l’avenir est à la proximité, seules garanties de boire et manger de bonnes choses et de soutenir directement les producteurs sans engraisser intermédiaires et grands groupes qui n’en ont rien à faire de ce qu’ils vendent tant que ça rapporte.
Et la Red Fox IPA, belle rousse goûteuse et mousseuse de Matten est très convaincante. Elle a d’ailleurs remporté la Médaille d’Argent au Mondial de la bière 2010*.

J’ai aussi goûté la Hollbeer (de Riquewhir), un rien acidulée, aux fines bulles sans être très mousseuse. Hollbeer… All beer ! Tous à la bière de micro-brasseries, il y a de l’espoir !
Et justement certains ex-employés de la brasserie Fischer ont retrouvé du travail à la brasserie « de l’Espérance »… que celle-ci appartienne aussi au gros Hollandais et produise de la Heineken ne surprendra plus personne.

*site de Matten
Le village de la bière à Strasbourg : 22 rue des Frères
A Paris, il y a un magasin de bières dans le marché Saint-Quentin près de la Gare de l’Est (85 bd de Magenta, 10e)

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Chair de poule…


Photo : http://lillibulle.typepad.com

115 000 poules tuées ce week-end en Alsace (à Kingersheim) parce que leur éleveur n’avait plus d’argent pour les nourrir et nettoyer leur cage… 35 000 déjà mortes « toutes seules »… paix à leurs âmes ! Chronique de morts annoncées ou quand l’élevage extensif fait scandale.

Pour moi ça dépasse déjà l’entendement de parler d’un tel nombre de têtes dans un élevage. On imagine la nourriture et les conditions à l’avenant : céréales contenant une part d’OGM, cages de torture pour animaux qui pondent en batterie. Résultat, plus de batterie dès qu’on leur coupe leurs vivres, peut-être encore plus rapidement que chez des poules saines.

Et pourquoi leur a-t-on ainsi retiré le pain du bec ? Parce que le producteur, Alsace Oeufs, ne peut plus payer ses employés qui du coup peinent à nourrir les volailles et retirer les fientes de leurs cages. Oui, en plus elles baignent dans leurs excréments.
Mais sans mentir, sachez que ceci n’a rien d’exceptionnel dans l’élevage intensif et qu’aux Etats-Unis ce sont les vaches et les boeufs qui sont ainsi parqués sur des hectares, pieds dans la mouise. Miam, que de bons hamburgers en ligne de mire !

Je ne suis pas végétarienne mais je mange peu de viande et de préférence élevée dans des conditions respectueuses, de l’animal et de l’environnement. Ca n’a rien de paradoxal, il n’y a pas si longtemps on connaissait le nom de la vache qu’on dégustait (et cela est encore le cas chez les bons bouchers). Et pour cause, on l’avait caressée, on avait joué avec elle.
Qu’elle serve ensuite de plat principal représente une boucle dignement bouclée, d’autant plus que sa vie a été heureuse, respectée et suffisamment longue. Pas comme celles des élevages cités ci-dessus qui sont abattues au bout de trois mois. Elever des animaux pour les manger, c’est une chose, mais cela doit se faire dans le respect.

Alors quand on voit le scandale sanitaire provoqué quand on fait dépendre de la gestion de porte-monnaie la vie de dizaine de milliers de bêtes… la démesure est totale. Alsace Oeufs fait des omelettes en cassant de la poule. Ne serait-il pas temps d’interdire ces élevages au-delà d’un certain nombre de têtes ?

Les ailes m’en tombent. Oui vous savez, ces petites ailes de l’innocence que certains ont encore accrochées dans le dos. Invisibles, elles protègent un peu de l’infamie de ce monde de brutes. Malheureusement, elles ne permettent pas de s’envoler…

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