Articles du mois octobre 2014

TAFTA : comment on risque de se faire ensemencer…

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TAFTA ? Tafetas ? Du taf, t’as ? Non, TAFTA : Transatlantic Free Trade Area, un charmant traité qui prévoit de libéraliser encore plus les échanges entre l’Union Européenne et les Etats-Unis, c’est-à-dire en fait de donner le pouvoir aux multinationales d’attaquer les Etats qui se refuseraient à vendre leurs produits, OGM en tête…

Le TAFTA, c’est le petit-frère de l’ALENA. Et ALENA n’est pas une starlette éphémère de téléréalité aux gros seins… c’est l’Accord de Libre-Echange Nord-Américain aux gros sous, signé entre le Mexique, le Canada et les Etats-Unis et entré en vigueur en 1994…

Rappel des faits pour ceux qui n’ont pas suivi et qui sont loin d’être les seuls… merci, les médias !

 

L’ALENA, le mal-nommé
Promu comme le nouvel Eden économique, le marché de « libre-échange » du futur entre ‘des pays riches’ (les Etats-Unis et le Canada) et un pays ‘sous-développé’ (le Mexique)… l’ALENA a en fait aujourd’hui des effets désastreux.

Comme l’a dit Laura Carlsen à Marie-Monique Robin : « il n’y a rien de “libre” dans l’“échange” de l’ALENA. Le marché agro-alimentaire, principal enjeu du traité, est dominé en Amérique du Nord par une poignée de multinationales qui contrôlent toute la chaîne. Leur objectif n’est pas de produire des aliments pour nourrir les gens, mais de faire le maximum de profit. Le terme “accord” est aussi trompeur : l’ALENA a été négocié directement par les gouvernements avec les multinationales. »

La suite ? Producteurs et paysans mexicains ont vu le cours du maïs s’écrouler, les OGM américains s’imposer comme référence et contaminer leurs champs (ce processus ayant été entamé bien avant), bref, même ceux qui produisent de la nourriture commencent à avoir faim !

En clair, l’ALENA, c’est gagnant-gagnant… pour les multinationales ! Et pour les citoyens, la liberté de produire et de consommer, c’est perdant-perdant.

 

Le TAFTA dans les tuyaux…

Et évidemment  qui amasse des masses veut toujours plus, alors on lorgne… sur l’Europe !

Là où des Etats peuvent encore faire valoir des moratoires pour éviter la culture d’OGM au nom du principe de précaution, suivant les études qui en montrent la dangerosité ; là où prime (encore) une diversité culturelle et alimentaire ; là où les différences peuvent (encore) s’appréhender dans la positivité… même si « appréhender » est de plus en plus pris au pied de la lettre, et que chacun est le Rom de l’autre.

Et pour faire au plus court, le TAFTA, ainsi qu’un autre traité du même acabit entre l’UE et le Canada, sont négociés dans le plus grand secret, entre les multinationales et les institutions européennes, histoire de se superposer aux Etats… de quoi nous mettre, nous citoyens, dans tous nos états car notre représentativité est tout simplement bafouée ! Les négociations doivent aboutir en 2015, donc il nous reste un peu de temps…

Alors pour faire court, disons que le TAFTA, c’est clair, on n’en veut pas, et que NON, le TAFTA ne passera pas.

Et pour faire cours, qui caftera sur TAFTA, un bon pas fera, car quand l’info manque, il faut la faire circuler, coûte que coûte.

Et pour faire rivière au long cours, soyons plusieurs gouttes d’eau, passons le mot, soyons fous, soyons beaucoup !

 

Pétition à signer d’urgence contre le TAFTA ici, l’objectif étant d’atteindre le million car il s’agit d’une pétition européenne, donc ayant une réelle valeur de contre-pouvoir. Cela avait été le cas pour les OGM, le million de signatures récoltées avait permis d’étendre les moratoires sur la culture des maïs OGM en Europe… même si le combat continue, puisque, écartés d’un côté, les OGM reviennent de l’autre, via les négociations en cours…

Il faut courir signer, je vous dis !

 

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Journée de l’alimentation… et de l’anti-gaspillage

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Quelque soit le sujet dont on parle, de toute façon on peut dire : « le changement, c’est maintenant » (même si cette phrase peut aussi être associée à de vaines promesses)… Le changement d’habitudes élémentaires, notamment. Alimentaire, mon cher Watson.

Aujourd’hui, c’est la journée mondiale de l’alimentation, selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture. Et en France, c’est en plus la journée nationale de lutte contre le gaspillage. La plupart du temps, on entend parler d’un tiers, mais des chiffres officiels énoncent qu’on perd ou jette jusqu’à la moitié de la nourriture produite, du champ à l’assiette… et puis aussi après l’assiette !

 

Il me paraissait logique que l’industrie agro-alimentaire, de par la multiplication des intermédiaires et la rigidité des normes de péremption, soit responsable d’une bonne partie de la perte. Et elle a effectivement la médaille d’or du gâchis.
Néanmoins, la médaille d’argent va aux con-sommateurs, la restauration n’ayant que le bronze ! Encouragés par la pub et les promos, les gens achètent trop. Puis, apeurés par les dates de péremption, jettent.

Je pensais qu’on sortait doucement de cette caricature… et pourtant, elle a la peau dure. Selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME), on jette en moyenne 20 kg de nourriture par an et par personne, dont 7 kg de produits encore emballés…

 

Pour ma part, l’idée de jeter des aliments me rend plus malade que de prendre le risque d’une intoxication en mangeant des produits moisis ou à l’odeur suspecte. Je me dis qu’il y a toujours moyen d’enlever les parties incriminées, et de faire des soupes ou des compotes, voire des gâteaux au yaourt, si c’est le yaourt qui a un peu tourné… Chauffer sauve souvent la mise… Pas toujours.
Mon cas individuel ne suffit pas, comme aiment le dire ceux qui refusent de changer leurs comportements. Mais si tout le monde réduisait sa part de gaspillage en achetant plus près de ses besoins réels, en cuisinant plus et avec plus d’improvisation, en n’ayant pas peur de réchauffer les restes… on n’en serait peut-être pas là.

Je pourrais d’ailleurs aller plus loin en compostant… encore faudrait-il que j’ai quelqu’un à qui donner le compost, car mon balcon ne contient pas assez de plantes pour accueillir la production qui en découlerait ! Voilà pourquoi les bacs à compost de la Ville de Paris, qui font partie des projets gagnants du Budget participatif, paraissent une bonne idée.

 

Au niveau de la restauration, il faut aller dans le sens de la récupération. Par exemple, mes compatriotes de la Promotion du Paris Durable, EcologiOil collecte les huiles de cuisson des restaurants, qui entrent ensuite dans la composition du Diesel. Quant à la restauration collective, elle a déjà recourt au compost ou à la méthanisation, par obligation légale.

 

Pour un rééquilibrage plus global, il s’agirait surtout de redistribuer le surplus de nourriture, de là où il est jeté vers ceux qui en manquent. C’est l’objectif de plusieurs associations, ainsi que le concept des Disco Soupe qui fleurissent un peu partout sur le territoire ces dernières années. Décliné à l’envi (SmoothieParty, Discosalade), il s’agit d’allier récupération des fruits et légumes, épluchage et convivialité, avant de déguster en musique soupes, salades et jus, et de danser !

En résumé, il y a certes beaucoup à faire encore, mais ne gaspillons pas d’énergie à le déplorer. N’en jetez plus… dansons !

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Promotion 2014 du Paris Durable : parrainée par Marie-Monique Robin

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Hier soir, c’était la remise des prix de la Promotion 2014 du Paris Durable, dont je fais partie, avec neuf autres sélectionnés.

Et notre marraine de promo est la réalisatrice Marie-Monique Robin, ce qui me fait évidemment très plaisir !
J’ai déjà parlé ici et ici de ses films et de son travail exigeant. A l’occasion de la diffusion prochaine de son film Sacrée Croissance sur Arte, elle a mis en place une exposition en partenariat avec la Ville de Paris. L’adjointe à la Maire de Paris au développement durable, Célia Blauel est d’ailleurs sur la photo avec nous : au premier plan, avec des lunettes. Marie-Monique Robin sur la photo se trouve facilement : suivez mon regard (je suis en rouge) ! Il y a juste une personne entre nous.

Outre la dame au premier plan à droite, Antoinette Guhl, adjointe à l’économie circulaire, tous les autres sont mes camarades de promo.

 

Et à droite derrière elle, on trouve Louis pour son entreprise Bioburger.
Louis est le co-fondateur de Bioburger, le premier fast-food 100% bio. L’idée est venue aux deux futurs associés sur les bancs de leur école de commerce, car ils avaient l’envie commune de manger de vrais burgers avec de vrais bons aliments. L’exigence 100% bio s’allie avec la proximité des fournisseurs et la fraîcheur des produits. Ca se passe comme ça chez Bioburger (c’est Louis qui le dit !).

A gauche derrière Célia Blauel, on a Do pour Carton Plein.
Récupérer gratuitement et à domicile les cartons de déménagement… Puis reconditionnés, les revendre pour un déménagement plus écologique et solidaire. Employer aussi des personnes en situation précaire… Plus besoin, du coup, d’acheter des cartons neufs ou de galérer à en récupérer, ni de devoir ensuite encombrer la poubelle jaune. Idée simple et efficace qui va faire un carton !

Derrière Do, à droite, c’est Guillaume pour l’Atelier de Développement Durable.
Ce collectif, créé par des habitants du 3e, a organisé des débats et des ateliers citoyens sur la transition énergétique, labellisés dans le cadre du débat national. Notamment, le Défi Familles à Énergie Positive a été relevé depuis 2 ans, et aujourd’hui 80 familles y participent activement… Et cela est parti pour s’étendre… et pour durer !

Derrière Guillaume, à droite, on a Christine pour EcologicOil.
Cette entreprise collecte gratuitement, puis recycle les huiles de fritures auprès des restaurants, cantines, entreprises ou industriels agroalimentaires. Nettoyées et filtrées, ces résidus vont ensuite entrer dans la composition du diesel. EcologicOil aimerait aussi récupérer les huiles des particuliers, qui finissent à l’égout. Apparemment, c’est la goutte d’huile qui fait déborder le vase…

A gauche de Christine, une autre Charlotte pour Kelbongoo.
Partis du constat qu’ils avaient du mal à bien manger pour peu cher, deux étudiants ont décidé de créer leur circuit court, en démarchant directement des producteurs de Picardie, et en ramenant les produits à Paris. Solidaire, l’association s’adresse aux plus démunis… mais pas seulement. Parce que le bon goût se partage.

A gauche de Charlotte, en sautant Marie-Monique Robin,
on tombe sur Clémence pour Extramuros.
Association relevant de l’économie circulaire, mais également sociale et solidaire, son but est de valoriser de manière créative des déchets de bois, en les transformant en mobilier et objets utiles. Comment ? Via des ateliers collectifs et des chantiers éducatifs à destination des jeunes éloignés de l’emploi. C’est extra !

A gauche de Clémence, me voici.
Je rappelle en deux mots que je suis promue pour mon action de transmission joyeuse à travers mon one woman show écolo « Charlotte Normand se met au vert » qui a déjà beaucoup tourné, pour la pièce à trois acteurs « Au royaume du pétrole les ours blancs sont verts », et pour ce blog !

A ma gauche, c’est Laurence pour l’Etablisienne.
Un établi dans Paris accessible au besoin ? Vous en rêviez, Laurence l’a fait. Location d’établis et d’outils mutualisés, achat de visserie et de quincaillerie à la pièce ou de la peinture à la dose, cours, stages et autres formations… Bricoleurs, vous y trouverez votre bonheur !

Derrière, le grand qui se cache dans la lumière,
c’est Jean-Jacques pour le Jardin Santerre.
Jean-Jacques a eu envie de sensibiliser les gens de sa résidence à sa passion du compost. C’est ainsi qu’est née la tribu Santerre (du nom du révolutionnaire et de la rue à proximité). Et la création d’un jardin collectif avec mini-verger, parcelles cultivées, ruches, nichoirs, poulailler, et bien sûr compost, a amené les habitants à cultiver, récolter et manger des fruits & des légumes bio, du miel et des œufs… Un véritable Eden en pleine terre, sans rire !

Enfin, le Madison Hôtel, qui a l’exigeant label Green Globe récompensant les structures touristiques respectueuses de l’environnement, n’a pas pu être représenté.

Je suis heureuse d’être « l’artiste de la bande », puisque c’est ainsi que j’ai été présentée lors de la remise des Prix. C’est clair, ce sont des actions comme celles de mes co-promus qui me motivent, pour continuer à transmettre dans la bonne humeur l’envie de changer de paradigme.

A bon acteur durable… salut !

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© Christophe Noel – Ville de Paris

 

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Lego quitte Shell… bonne nouvelle !

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J’en parlais encore il y a un mois… C’est maintenant officiel depuis hier, inscrit sur le site de Lego et relayé évidemment par Greenpeace qui a conduit la campagne Legolution… Lego cessera son partenariat avec Shell.

Le coquillage jaune n’apparaîtra donc plus sur les briques à construire pour les enfants, la marque de jouets numéro 1 arrêtant de cautionner la publicité insidieuse en faveur du géant pétrolier prêt à tout, y compris forer sous l’Arctique. Et toc !

Evidemment il ne s’agit pas d’une victoire écologique en soi, mais le fait que la société Lego ait pu être influencée par l’opinion montre que les citoyens ont toujours intérêt à faire entendre leur conviction. Et désormais Shell devra trouver autre chose pour s’acheter une bonne conscience.

Continuons à rêver d’un autre monde et à le faire savoir, cela pourrait bien le rendre possible !

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Chaussures : stop aux toxiques !

impermabilisants

« -Alors, surtout, vous allez les imperméabiliser avant de les utiliser, hein ? »

Qui a pu échapper à cette question au moment d’acheter des chaussures ? Et je vais poursuivre avec une autre interrogation : au-delà de l’intérêt de vendre des produits, est-il vraiment nécessaire d’imperméabiliser une chaussure en cuir ?

 

Tout le monde n’est pas verni
Je ne parlerai pas des nubucks, daims et autres matières perméables, qui ont certes besoin d’une couche protectrice pour ne pas se transformer en passoires. Les chaussures vernies sont un cas à part puisqu’elles sont déjà parées ! L’entretien le meilleur étant… celui de la salive sur un chiffon. Véridique. C’est un cordonnier qui me l’a dit.
Attention truc de grand-mère !

Mais justement, une fois de plus, si on se penche, c’est le cas de le dire, sur ce trivial sujet de chaussures, on se rend compte que revenir aux trucs de mamies n’est pas une mauvaise manie.
Et comme dans la série je consomme moins et mieux, je me suis offert une belle paire de bottines en cuir faites artisanalement en Espagne, je me demande légitimement comment faire pour bien les traiter.

 

Tout le monde en bave
En fouillant dans le placard à balais, euh, à chaussures, je dégote deux vieilles bombes que j’ai depuis des lustres et qui promettent, en plus de le lustrer, d’imperméabiliser le cuir. Mais que contiennent-elles ? Et qu’est-ce-que je vais vaporiser au juste sur mes shoes et sur mon balcon en utilisant ces aérosols ?
Déjà, l’étiquetage et les logos presque clignotants me paraissent peu enageants… sans rire, j’ai acheté ça un jour, moi ? Bah oui, euphorisée sûrement par le vendeur qui me disait que c’était super… Et nécessaire. C’était il y a longtemps, tout ça… Enfin bref, après une petite recherche, j’arrive juste à trouver que l’un des sprays contient « un solvant, des agents imperméabilisants et une résine fluocarbonnée ». Mouais, bof, pour la précision, on repassera… Reste le sigle de la grosse croix pour « produit irritant ».

Et le mieux, c’est l’autre, qui titre sur sa composition à la cire d’abeille, genre c’est super naturel. Et quand on le retourne, on trouve ce logo que je ne connaissais pas, avec un poisson sur le dos, agonisant, et un arbre mort qui semble avoir pris la foudre. Atmosphère à la Sleepy Hollow de Burton, la créativité en moins. images

« Nocif pour l’environnement » veut dire cette charmante vignette.
Cela paraît anodin, mais des milliers de personnes imperméabilisant à tout va, fenêtres grandes ouvertes, ça en fait des stocks de produits qui s’envoient en l’air !

 

Le soleil brille pour tout le monde
En continuant à traquer la composition du produit pour en connaître les effets, je comprends qu’outre des produits toxiques, il contient de la silicone qui va créer cette couche supposée protéger mes chaussures.
Mais, comme me l’a joliment dit un ami « Le cuir, ça respire ! ». Si tu l’asphyxies, il sera moins apte à se défendre tout seul et il va s’user plus vite. En outre, à moins de marcher des heures sous la pluie, entretenir mes chaussures au cirage ou à la crème paraît suffisant.
Même aux pieds, pas besoin d’attributs en silicone, je ne suis pas de ces filles-là…

Et en termes de cire, quoi de mieux que la naturelle, qui nous vient de nos amies les abeilles… J’ai un baume spécial qui nourrit et protège déjà mes autres chaussures. Je décide donc de faire fi de l’appel des vendeurs et de zapper la phase « d’imperméabilisation ». Pour miser sur le naturel. Définitivement.

Et je prends le pari que mes chaussures ne s’en porteront pas plus mal !

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