Chaussures : stop aux toxiques !

impermabilisants

« -Alors, surtout, vous allez les imperméabiliser avant de les utiliser, hein ? »

Qui a pu échapper à cette question au moment d’acheter des chaussures ? Et je vais poursuivre avec une autre interrogation : au-delà de l’intérêt de vendre des produits, est-il vraiment nécessaire d’imperméabiliser une chaussure en cuir ?

 

Tout le monde n’est pas verni
Je ne parlerai pas des nubucks, daims et autres matières perméables, qui ont certes besoin d’une couche protectrice pour ne pas se transformer en passoires. Les chaussures vernies sont un cas à part puisqu’elles sont déjà parées ! L’entretien le meilleur étant… celui de la salive sur un chiffon. Véridique. C’est un cordonnier qui me l’a dit.
Attention truc de grand-mère !

Mais justement, une fois de plus, si on se penche, c’est le cas de le dire, sur ce trivial sujet de chaussures, on se rend compte que revenir aux trucs de mamies n’est pas une mauvaise manie.
Et comme dans la série je consomme moins et mieux, je me suis offert une belle paire de bottines en cuir faites artisanalement en Espagne, je me demande légitimement comment faire pour bien les traiter.

 

Tout le monde en bave
En fouillant dans le placard à balais, euh, à chaussures, je dégote deux vieilles bombes que j’ai depuis des lustres et qui promettent, en plus de le lustrer, d’imperméabiliser le cuir. Mais que contiennent-elles ? Et qu’est-ce-que je vais vaporiser au juste sur mes shoes et sur mon balcon en utilisant ces aérosols ?
Déjà, l’étiquetage et les logos presque clignotants me paraissent peu enageants… sans rire, j’ai acheté ça un jour, moi ? Bah oui, euphorisée sûrement par le vendeur qui me disait que c’était super… Et nécessaire. C’était il y a longtemps, tout ça… Enfin bref, après une petite recherche, j’arrive juste à trouver que l’un des sprays contient « un solvant, des agents imperméabilisants et une résine fluocarbonnée ». Mouais, bof, pour la précision, on repassera… Reste le sigle de la grosse croix pour « produit irritant ».

Et le mieux, c’est l’autre, qui titre sur sa composition à la cire d’abeille, genre c’est super naturel. Et quand on le retourne, on trouve ce logo que je ne connaissais pas, avec un poisson sur le dos, agonisant, et un arbre mort qui semble avoir pris la foudre. Atmosphère à la Sleepy Hollow de Burton, la créativité en moins. images

« Nocif pour l’environnement » veut dire cette charmante vignette.
Cela paraît anodin, mais des milliers de personnes imperméabilisant à tout va, fenêtres grandes ouvertes, ça en fait des stocks de produits qui s’envoient en l’air !

 

Le soleil brille pour tout le monde
En continuant à traquer la composition du produit pour en connaître les effets, je comprends qu’outre des produits toxiques, il contient de la silicone qui va créer cette couche supposée protéger mes chaussures.
Mais, comme me l’a joliment dit un ami « Le cuir, ça respire ! ». Si tu l’asphyxies, il sera moins apte à se défendre tout seul et il va s’user plus vite. En outre, à moins de marcher des heures sous la pluie, entretenir mes chaussures au cirage ou à la crème paraît suffisant.
Même aux pieds, pas besoin d’attributs en silicone, je ne suis pas de ces filles-là…

Et en termes de cire, quoi de mieux que la naturelle, qui nous vient de nos amies les abeilles… J’ai un baume spécial qui nourrit et protège déjà mes autres chaussures. Je décide donc de faire fi de l’appel des vendeurs et de zapper la phase « d’imperméabilisation ». Pour miser sur le naturel. Définitivement.

Et je prends le pari que mes chaussures ne s’en porteront pas plus mal !

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