Journée de l’alimentation… et de l’anti-gaspillage

non-gaspillage

Quelque soit le sujet dont on parle, de toute façon on peut dire : « le changement, c’est maintenant » (même si cette phrase peut aussi être associée à de vaines promesses)… Le changement d’habitudes élémentaires, notamment. Alimentaire, mon cher Watson.

Aujourd’hui, c’est la journée mondiale de l’alimentation, selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture. Et en France, c’est en plus la journée nationale de lutte contre le gaspillage. La plupart du temps, on entend parler d’un tiers, mais des chiffres officiels énoncent qu’on perd ou jette jusqu’à la moitié de la nourriture produite, du champ à l’assiette… et puis aussi après l’assiette !

 

Il me paraissait logique que l’industrie agro-alimentaire, de par la multiplication des intermédiaires et la rigidité des normes de péremption, soit responsable d’une bonne partie de la perte. Et elle a effectivement la médaille d’or du gâchis.
Néanmoins, la médaille d’argent va aux con-sommateurs, la restauration n’ayant que le bronze ! Encouragés par la pub et les promos, les gens achètent trop. Puis, apeurés par les dates de péremption, jettent.

Je pensais qu’on sortait doucement de cette caricature… et pourtant, elle a la peau dure. Selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME), on jette en moyenne 20 kg de nourriture par an et par personne, dont 7 kg de produits encore emballés…

 

Pour ma part, l’idée de jeter des aliments me rend plus malade que de prendre le risque d’une intoxication en mangeant des produits moisis ou à l’odeur suspecte. Je me dis qu’il y a toujours moyen d’enlever les parties incriminées, et de faire des soupes ou des compotes, voire des gâteaux au yaourt, si c’est le yaourt qui a un peu tourné… Chauffer sauve souvent la mise… Pas toujours.
Mon cas individuel ne suffit pas, comme aiment le dire ceux qui refusent de changer leurs comportements. Mais si tout le monde réduisait sa part de gaspillage en achetant plus près de ses besoins réels, en cuisinant plus et avec plus d’improvisation, en n’ayant pas peur de réchauffer les restes… on n’en serait peut-être pas là.

Je pourrais d’ailleurs aller plus loin en compostant… encore faudrait-il que j’ai quelqu’un à qui donner le compost, car mon balcon ne contient pas assez de plantes pour accueillir la production qui en découlerait ! Voilà pourquoi les bacs à compost de la Ville de Paris, qui font partie des projets gagnants du Budget participatif, paraissent une bonne idée.

 

Au niveau de la restauration, il faut aller dans le sens de la récupération. Par exemple, mes compatriotes de la Promotion du Paris Durable, EcologiOil collecte les huiles de cuisson des restaurants, qui entrent ensuite dans la composition du Diesel. Quant à la restauration collective, elle a déjà recourt au compost ou à la méthanisation, par obligation légale.

 

Pour un rééquilibrage plus global, il s’agirait surtout de redistribuer le surplus de nourriture, de là où il est jeté vers ceux qui en manquent. C’est l’objectif de plusieurs associations, ainsi que le concept des Disco Soupe qui fleurissent un peu partout sur le territoire ces dernières années. Décliné à l’envi (SmoothieParty, Discosalade), il s’agit d’allier récupération des fruits et légumes, épluchage et convivialité, avant de déguster en musique soupes, salades et jus, et de danser !

En résumé, il y a certes beaucoup à faire encore, mais ne gaspillons pas d’énergie à le déplorer. N’en jetez plus… dansons !

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