Les moissons du futur : cultivez-vous !

Les moissons du futur, dernier opus documentaire de Marie-Monique Robin diffusé hier soir sur Arte, ouvre la voix à l’agroécologie et ça fait du bien, de voir ainsi présentées concrètement des solutions d’avenir pour notre agriculture.
Là où Coline Serreau avait tracé l’esquisse dans Solutions locales pour un désordre global, Marie-Monique Robin plante les graines de savoir et fait germer les possibles.
Tour d’horizon en guise d’avant-goût.

Coloca-terre
C’est un fait : coexistent aujourd’hui sur la planète deux manières de cultiver la terre, deux manières de voir les choses.
D’abord l’agro-industrie, modèle prédominant qui laboure les sols et pratique la monoculture à grands renforts de produits chimiques, jugés nécessaires pour éliminer les parasites et mauvaises herbes.
Mais qui fragilise et tue, et les sols et les gens, on commence à le savoir maintenant.

Ensuite, le modèle agroécologique ou biologique, qui mise sur la complémentarité des cultures pour faire pousser des plantes sans adjuvants chimiques et rendre les cultures résistantes aux intempéries.

Question de culture

Dans le deuxième cas, le sol est riche d’humus et de vie, et les plantations vertes et belles.
C’est d’ailleurs frappant de voir dans le film la différence entre la plantation mexicaine de maïs, verte et foisonnante, cultivée sous le régime de la Milpa, et celle, transgénique, triste et sèche de cet Américain, qui déplore lui-même l’usage toujours croissant de pesticides pour endiguer les problèmes.
Problèmes ? Dans leurs cultures harmonieuses, les Mexicains n’en ont juste pas !

Cultivateur en son pays
Croiser la culture de plantes complémentaires et miser sur l’interaction entre plantes, cultivateurs et animaux permet d’éloigner les parasites, dompter les mauvaises herbes et stoquer dans le sol ce dont la plante a besoin.
Et ce modèle est efficace partout, à condition de l’adapter aux circonstances et aux impératifs locaux. Etudier le terrain et déterminer comment faire pousser au mieux les cultures grâce à la synergie des plantes, cela n’a rien de vieux ni de dépassé. C’est une science et ça s’appelle l’agroécologie !
Autre exemple en Afrique, au Malawi, où l’arbre Gliricidia permet de faire pousser le maïs. « Aux arbres, citoyens ! », devrait donc être notre seul cri de guerre.

Cultivons, nous !
Et, à l’instar de ce cultivateur japonais, il faut redonner à l’agriculture un visage humain et de partage.
Il fut parmi les premiers à faire partie des teikeis, ancêtres des AMAP impulsées dans les années 70 par des mères de familles japonaises soucieuses de donner à leurs enfants des produits sans pesticides. Et demandeuses de lien entre le paysan et le consommateur.
Aujourd’hui, l’agriculteur japonais a poussé loin son modèle d’agroécologie autonome et parvient même à être indépendant énergétiquement en recyclant en méthane les excréments animaux et humains et en filtrant les huiles végétales obtenues sur la ferme. Il ne manque pas d’ailleurs de faire allusion à Fukushima et aux perspectives d’avenir incertaines en matière énergétique…

Les citoyens vont ensuite sur son terrain mettre la main à la pâte et aider à planter le riz.
Et on sait, et on sent, que l’avenir est là, dans ce concentré d’existence et d’autonomie, cultivée et partagée…

Reste que pour étendre le modèle, il faut de réelles décisions au niveau politique, donc restons mobilisés et faisons valoir nos choix !

Et d’abord en passant le mot sur le film :

A voir pendant 7 jours sur Arte+7 ! …et peut-être en projection près de chez vous.

Share Button