En 2011, des films engagés !


Quand Marie Gillain et Michel Blanc se regardent à la dérobée à travers le Larzac…

2011 a été un bon cru. Les films de Cannes étaient pour beaucoup des millésimes, ce qui n’arrive pas tous les ans. Et hors les murs de Cannes, les autres films diffusés dans les salles obscures n’étaient pas en reste.
En s’enfermant entre quatre murs devant l’écran noir de nos nuits blanches, cette année il nous a été donné de voir le monde.

J’ai déjà parlé de Tree of Life et Melancholia, qui ont été coups de poing pour moi, surtout le Lars Von Trier.
En cette fin d’année, ce sont des films français qui m’ont plu dans ce qu’ils disent de notre société.

Toutes nos envies, de Philippe Lioret, parle de con-sommation et précisément de comment mettre en sommation les cons qui nous incitent à consommer. Ou comme dirait Souchon : »On nous prend faut pas déconner dès qu’on est né, pour des cons alors qu’on est… une foule sentimentale, avec soif d’idéal… »
Le film basé sur le duo Lindon-Gillain est fort, même si j’ai moins aimé la dernière partie qui focalise sur la maladie de Claire (mention à la direction d’acteurs, épurée et touchante).

Le bien nommé Tous au larzac, retrace l’histoire de la lutte paysanne dans la contrée devenue le fief de Bové.
Je n’ai pas toujours accroché avec la réalisation mais dans l’ensemble l’alternance des interviews et images d’archives est bien rythmé et permet de revivre les faits.
Ca fait son effet et ça donne la patate pour continuer à se mobiliser.

Enfin, l’Exercice de l’Etat est le film politique de l’année.
Là où La conquête s’était lamentablement vautrée en soap opéra imitatif, l’Exercice de l’Etat présente des hommes politiques au nom fictif mais à la contenance bien réelle. Et de contenance il est bien question quand le pouvoir met en jeu l’intérêt général et le perd souvent…
Gourmet et Blanc sont brillants, et c’est tout sauf chiant. Je le dis et le redis car le titre, austère, peut faire peur. Pourtant, surtout en cette période pré-électorale où on entend tout et n’importe quoi, tout citoyen devrait courir voir ce film.

1969 année érotique… 2011 année cinéphile ?
Je ne m’en fais pas pour 2012 et j’attends avec impatience le prochain Eastwood sur J. Edgar Hoover avec Di Caprio, le film « social » Louise Wimmer et le très bizarro-attrayant Take Shelter où le héros est obsédé par la fin du monde…

C’est sûr qu’en termes de changement de monde, gageons qu’en 2012, il va y avoir des choses à vivre et à filmer !

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