Une cosmique Melancholia

Quand les films nous ramènent à l’Univers… palmarès cannois, suite. Après The Tree Of Life* de Terence Malick, Melancholia de Lars Von Trier montre une vision de plus des liens (cassés) entre l’homme et l’Univers… C’est mélancosmique.

Je passerai sur son ironie maladroite et mal comprise en conférence de presse, car ce qui m’intéresse chez Von Trier, c’est son oeuvre. A la fois visionnaire, folle, insupportable, fantasque… géniale.
Son dernier film submerge, agace, fait sourire, éblouit, pèse.

Par le biais de Justine, son héroïne romantique (Kirsten Dunst illuminée), il nous montre la vacuité des conventions sociales, la déconnexion de l’homme avec ce qui semble le dépasser mais dont il est part : les lois de la Nature, de l’Univers, des possibles.

Lors des scènes de mariage, le Dogma-tique Festen n’est pas loin, avec son ambiance familiale qui sent le souffre et la naphtaline, avec les vieilles histoires qui dorment dans les placards comme des cadavres enfouis.

Lors des scènes entre ciel et terre, où la planète Melancholia n’est pas loin, la beauté des images est saisissante, les plans sont comme des tableaux suspendus dans la microseconde… Le temps s’arrête… et puis repart.

Melancholia, c’est le nom de la planète qui s’approche de la Terre… Melancholia, c’est Justine faite allégorie.
Face à elle, Claire (éblouissante Charlotte Gainsbourg) essaie d’y voir. Clair, justement. Mais bute, trébuche, se calme, s’emballe.

Les héroïnes se voilent, les héroïnes se lâchent dans le miroir acide de Lars et ce n’est pas du cochon (même quand Kirsten Dunst offre sa nudité dans un plan magnifique).

Après s’être lâchées la main, elles se la reprennent pourtant… mais je n’en dis pas plus.
Kieffer Sutherland, John Hurt, Charlotte Rampling, Stellan Skarsgard complètent ce casting brillant pour un film hors normes.

Qui nous renvoie franchement à la petitesse et au nombrilisme de l’homme face à l’Univers. Parce que l’équilibre est si fragile, il serait peut-être temps de la bichonner, notre Terre…

En évitant la Mélancolie !

* voir article « L’Arbre de vie de Terence Malick ou la ligne verte » sur La touffe verte

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