L’Arbre de vie de Malick ou la ligne verte…

C’est acquis, « The Tree Of Life » est la palme d’or de ce 64e Festival de Cannes. Elle va à qui ? A Terence Malick, grand cinéaste de génie, auteur de seulement quatre films jusque-là, mais tous cultes, excusez du peu.

Mon ressenti sur « The Tree Of Life » est mitigé… je vous en livre ici les grandes lignes… de mon ressenti, hein, pas du film. Ce n’est pas mon genre si vous ne l’avez pas vu, de vous gâcher la surprise.

Reprenons. Malick, donc, dont j’ai vu les films de manière tout à fait arbitraire m’a, à chaque fois, scotchée. « La ligne rouge » d’abord : je ne m’attendais pas à être à ce point touchée par sa façon de dire la guerre, son absurdité, le lien cassé entre l’homme et la nature.
« Badlands » (La balade sauvage) ensuite… Fascinant, dérangeant, hypnotisant. Ou le portrait au vitriol de deux jeunes qui s’évadent pour vivre leur amour mal vu par une étroite société de village…
« Les moisssons du ciel » : la splendeur, l’épopée, le déchirement, la terreur… là encore condition humaine et naturelle font bon ou mauvais ménage, c’est selon. Le film a révélé Sam Shepard et Richard Gere, eh oui.

Malick a le goût des superlatifs et filme la nature et les comédiens comme personne. Il y a d’ailleurs toujours un lien entre les deux. Je n’ai malheureusement pas encore vu « Le nouveau monde », qui traite de l’histoire de Pocahontas.

Dans « The Tree Of Life », Malick touche à la quintessence des choses. Remonte aux origines. Du monde et de la vie. Les images, hypnotiques, sont réelles ou de synthèse, mais toujours touchent au sublime, avec une pointe de mégalomanie grandiose.
Et puis, il y a cette famille des années 50 dont Brad Pitt est le patriarche agressif à l’ancienne et Jessica Chastain (superbe !) la douce mère aimante, touchée par la grâce.

J’ai eu, je l’avoue un peu de mal à rassembler ces morceaux que Malick semble vouloir d’un même puzzle.

Ou est-ce que justement la différence d’essence qui doit nous faire réfléchir ? A comment on ramène tout à notre toute petite condition par exemple ?
Malick apostrophe un peu beaucoup le Créateur. Son allégeance sans faille au divin touchant à l’outrance m’a un peu fatiguée.

Restent les images et cette atmosphère singulière qui m’a imprégnée, l’air de rien, et que je laisse encore décanter, quelques jours après avoir vu ce film.

Finalement, peut-être qu’à nouveau Malick « m’a eue »…

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