De l’intox sur le Mox…

…ou comment la débandade pour la sortie du nucléaire se manifeste à travers les déboires de l’accord EELV-PS.

Il y a à boire et à manger dans ce genre de débat qui vole peu haut.
Considérations électorales obligent, les Verts s’assoient à table avec le PS et négocient leurs sièges… pas ceux sur lesquels ils sont déjà assis, bien sûr, mais ceux qu’ils espèrent compter en nombre à l’Assemblée.

Oui, parce qu’en fait, ce qui compte, c’est de penser déjà aux législatives, qui arrivent après les présidentielles, et plus on a capitalisé aux présidentielles, plus on a de chances aux législatives…
Ces projections vous laissent de marbre ? Moi aussi.
Car alors les questions de fond et d’importance qui sont traitées par les partis reviennent à des tractations de pouvoir et c’est tout.

Ce qui s’est passé avec le paragraphe du Mox n’est que la partie immergée de l’iceberg politicien.
Vous avez à peu près suivi, j’imagine : un paragraphe qui préconise un meilleur suivi et traitement de ce combustible dangereux – qui soit dit en passant est fabriqué à Marcoule* où il y a eu un « incident » récemment – devait être retiré de l’accord sur pression d’Areva, puis a finalement été gardé.

Que l’arrêt de la construction de l’EPR de Flammanville soit mis de côté dans l’accord est un détail, de toute façon Areva siège à la table socialiste de manière très officielle désormais : Hollande a choisi Cazeneuve, pro-nucléaire annoncé, comme porte-parole. Il a le sens de l’humour, Hollande.

Non, vous ne trouvez pas ça drôle ?
On négocie l’avenir énergétique, et accessoirement notre avenir et celui de la planète, à coups de cuillers à pot et de billets de tombola. A celui qui en achètera le plus et touchera le gros lot.

Et pendant ce temps, les trains passent.
Ceux de traitement des déchets nucléaires très dangereux par exemple. Oui, parce que les joies du nucléaire, c’est aussi ça : des déchets à gogo dont on ne sait pas quoi faire et qui restent radioactifs pendant des dizaines voire des centaines d’années…

Des itinéraires et des hommes.
Le prochain convoi de déchets dangereux partira de La Hague (France) pour Gorleben (Allemagne) le 23 novembre. « Leben » en allemand, c’est la vie… Aller à Gore-leben pour un convoi nucléaire, c’est saisissant.

Plusieurs scénarii de trajets sont prévus.
Et ceci pour dérouter les militants anti-nucléaires.
Habitants de Caen, Rouen, Amiens, Arras, Reims, Charleville-Mézières, Chalon-en-Champagne, Vitry-le-François, Bar-le-Duc, Strasbourg, Metz et Nancy vous pouvez être concernés.

A vrai dire, nous le sommes tous.
Si vous voulez faire quelque chose mais ne savez pas quoi, Sortir du nucléaire
vous fait plusieurs suggestions.

A vous de voir !

*je vous renvoie pour les liens à mes notes de fin d’article ici

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