Pesticides : l’Etat schizophrène


Photo : www.jardiner-autrement.fr

C’est une publicité qu’on trouve par exemple dans les programmes télés… Un petit minot au doux minois déguisé en abeille babille dans l’herbe.
Le message, c’est de ne plus utiliser de pesticides dans vos jardins, pour protéger enfants et polinisateurs.

Génial, tout à fait d’accord… mais pourquoi ce qui est valable dans les jardins des particuliers ne l’est pas dans le champ des agriculteurs ?
Pourquoi ce qui est poison dans un cas devient Dose Journalière Acceptable dans l’autre** ? Bizarre quand même !

Sur le site du plan Ecophyto 2018* dont il est question, on parle de l’agriculture en précisant qu’à la suite du Grenelle de l’environnement, les parties prenantes s’engagent à réduire de 50 % l’usage des pesticides au niveau national dans un délai de dix ans, « si possible ».

Et encore que « le plan Ecophyto 2018 vise notamment à réduire la dépendance des exploitations agricoles aux produits phytos, tout en maintenant un niveau élevé de production agricole, en quantité et en qualité. »

Donc on fait un effort mais surtout rien ne changera si ce n’est « pas possible ». Sur quelles bases ce possible se décide ? Qui édictent les normes de rentabilité ?
C’est le serpent qui se mord la queue. Ou « Ecophyto mais pas trop ».

Jusqu’à nouvel ordre, c’est encore bien l’agriculture intensive qui est subventionnée, au détriment du bio, malgré la hausse constante de la demande.
Et continuer à cultiver l’idée que le bio ne peut nourrir en quantité suffisante, c’est entretenir le miroir aux alouettes.

Ce qu’il faut cultiver, c’est son jardin, disait Candide de Voltaire (et non de Zadig et Voltaire).
L’Etat prend les choses un peu trop au pied de la lettre en dépensant des mille et des cents dans cette campagne de communication pour les con-tribuables (payée par eux) pour un effet masque garanti.

Car il est temps de cesser l’hypocrisie et de cultiver ensemble harmonieusement notre grand jardin collectif !

En matière d’institutions et de pesticides, pour l’instant, il n’y a que la bonne foi qui soit à 0%.

*http://agriculture.gouv.fr/ecophyto-2018
**représente la quantité d’une substance qu’un individu moyen de 60 kg peut théoriquement ingérer quotidiennement (tous les jours), sans risque pour la santé. Voir Notre poison quotidien de Marie-Monique Robin

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