Paraben no passaran !

C’est passé alors que ça ne devait pas… Et maintenant ils ne veulent pas que ça passe alors que c’est passé !
De quoi parle-je donc ? Mais de la loi interdisant les parabènes et les phtalates, bien sûr.

Contre toute attente, elle a été votée à l’Assemblée le 3 mai, soit soutenue par 19 députés de la majorité qui en ralliant leurs voix à celles du Parti socialiste ont fait basculer le vote. Une fois n’est pas coutume, cela vaut le coup d’être souligné !

Seulement voilà… maintenant que la-dite loi doit être votée au Sénat, gouvernement et président s’en mêlent. Et s’emmêlent.

Reprenons le fil rouge, comme l’alerte, de l’histoire.
D’abord, les parabènes, les phtalates et les alkylphénols sont des substances chimiques utilisées dans les plastiques (alimentaires) et les cosmétiques (élémentaires).
Qui conservent ou assouplissent la matière mais sont mauvaises pour l’homme, c’est là qu’est le hic.

Ceci est de plus en plus acquis et démontré dans la communauté scientifique.
Et dans « Notre poison quotidien », c’est aussi ce que montre Marie-Monique*.

Des chercheurs tels Theo Colborn, pionnière du genre, ou encore Niels Skakkebaek ont montré que les substances chimiques dispersées dans notre alimentation et notre environnement joue le rôle de « perturbateurs endocriniens. »**

Késako ? Cela veut dire que même en dose infinitésimale, comme le souligne Niels Skakkebaek, ces substances ont des impacts sur la fertilité, les malformations ou maladies génitales et ce à tout les stades de la vie, y compris lorsque le foetus est dans le ventre de sa mère.
Il y a de quoi être amers !

Dans la ligne de mire, le bisphénol A, les alkylphénols, les PCB, les phtalates, les parabènes et bien d’autres.
Alors si des députés de la majorité ont choisi de rallier la cause de l’interdiction de ces produits, ce n’est pas pour rien ! Et au moment où on pourrait se réjouir qu’ils écoutent enfin les tireurs d’alerte, scientifiques, journalistes et citoyens, eh bien patatra !

Sarkozy reçoit aujourd’hui Yvan Lachaud, député ayant impulsé la loi, pour « en discuter ». Et le gouvernement, qui avait refusé le projet de loi en commission, veut faire flancher le Sénat. Qui va devoir voter la loi prochainement.
Prétexte invoqué ? On n’aurait pas assez d’études sur ces questions ! Argu-ments falacieux s’il en est, rapport à ce qui a été dit plus haut.

Si certains députés ont sûrement vu le film de Marie-Monique Robin, il serait heureux qu’ils en soit de même pour tous. Car c’est à se demander si ceux qui nous dirigent maîtrisent un tant soit peu leur sujet.

Ou bien ils n’en ont que pour la filière du plastique pardi ! Ou quand le paradigme du paradis se résume à comment faire des gros sous encore et encore.

Ou comment de la santé de ses con-citoyens se tamponner le coquillard, maquiller la vérité à sa guise et faire un beau salut.
Ca pourrait être du Molière, mais dommage… ce n’est pas très drôle ! Affaire à suivre.

*Il s’agit de Marie-Monique Robin, bien sûr ! C’est aussi la réalisatrice du « Monde selon Monsanto »

**voir le blog de Marie-Monique Robin
article du Figaro sur le sujet

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