Paul François et les autres

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Ici…
Le 23 mai, des milliers de personnes marchaient contre Monsanto en France, dont 6000 à Paris, selon le Collectif Les Engraineurs. Pour dire non. Et oui aussi.
Non à l’agriculture intensive, aux produits chimiques systématiques, à la destruction de la biodiversité pour l’engraissement des multinationales cyniques, Monsanto et consors.
Et oui à un meilleur sort pour tous, au bio généralisé, à un futur sain, de terre et d’esprit.

 

…là-bas…
A Ouagadougou aussi, ce jour-là, un millier de personnes s’est exprimé contre les OGM, déjà largement utilisés dans tout le pays. Là-bas, les agriculteurs ont pu constater directement qu’en semant ces graines trafiquées génétiquement, ils semaient en même temps la stérilité des sols et la désolation.

Rendements à la baisse au fur et à mesure des plantations de semences, qu’il faut racheter d’une année sur l’autre à prix coûtant car elles sont brevetées par Monsanto. Mais aussi baisse de qualité du coton, passé de moyen-haut de gamme à bas de gamme… Les paysans y voient clair maintenant : ils veulent le retour aux semences traditionnelles !

Et un moratoire de dix ans sur les OGM, le temps d’étudier l’impact réel sur leurs sols et cultures…
Ce à quoi Monsanto répond quoi ? Que les paysans ne sont pas bien formés et n’ont pas bien usé des produits chimiques !! Evidemment, ce n’est pas la mauvaise foi qui les tuera, sinon ce serait déjà fait.

 

Et après ?
Et à nouveau chez nous, à Lyon, le céréalier Paul François a eu jeudi 28 mai son audience de deuxième instance, sur appel de Monsanto suite au verdict de 2012. Celui-ci jugeait la société « responsable » de l’intoxication en 2004 du demandeur par l’herbicide Lasso, et condamnait la firme à « indemniser entièrement » la victime pour le préjudice subi.

En effet, en avril 2004, Paul François, avait inhalé par accident des vapeurs de Lasso en ouvrant la cuve d’un pulvérisateur. Cela lui avait causé nausées et troubles divers, le conduisant à suspendre son activité pendant un an. Puis, des analyses faites en 2005 révélaient la trace de monochlorobenzène dans son organisme.
Késako ? Un solvant toxique, principal composant du Lasso dont la présence ne figurait que sur l’étiquette arrière. Et le tribunal de relever que rien n’était « mentionné concernant les risques liés à l’inhalation du produit ou la nécessité de porter un appareil de protection respiratoire ».

Ailleurs, la dangerosité du Lasso a été établie dès les années 1980, conduisant à son interdiction au Canada, en Grande-Bretagne et en Belgique. En France, on a attendu 2007, mais si l’on croit les scandales du Mediator et autres pilules seconde génération, on n’est pas franchement les champions de la rapidité.

Et Monsanto, là encore, de nier l’évidence et de déclarer que rien ne prouve la corrélation entre l’intoxication et son produit, et ce malgré… 150 preuves apportées au dossier par le concerné !

Alors, quid du verdict qui sera rendu le 10 septembre ?

En attendant que la justice persiste dans son analyse de première instance, la voix des citoyens devient plus forte chaque jour contre le cynisme et la chronique d’une mort annoncée.

Monsanto and co, no passaran !

 

© Collectif Les engraineurs

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