Sacrée Croissance mardi 4 sur Arte

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Demain soir sur Arte sera diffusé le dernier documentaire de Marie-Monique Robin, Sacrée Croissanceque j’ai eu la chance de voir en avant-première.

Sacrée comme donnée la plus valable par les économistes de tous poils, la croissance a bon dos… D’autant que, comme le montre le générique, cela fait déjà des décennies que les présidents successifs de tous pays promettent de la retrouver… On se croirait chez les Monthy Piton, dans Sacré Graal, à la recherche de la coupe sainte !

Sauf qu’au nom de la croissance, on parle aujourd’hui plutôt de coupes franches (dans les budgets publics) et de sainte bourse (les marchés financiers gouvernent le monde). Tout cela est archi artificiel et il est temps de changer de paradigme… Gloups, oui mais comment ?

 

Après une courte introduction sur la-dite croissance, Marie-Monique Robin poursuit un propos déjà entamé dans le très dense Les moissons du futurmontrer les solutions pour demain qui existent déjà aujourd’hui.
Et faire comprendre combien il est important et primordial de les cultiver, si on veut bénéficier d’un avenir certain plutôt que d’un certain avenir… incertain, qui suivra inexorablement les fluctuations et les effondrements des marchés boursiers et pétroliers.

A propos de culture, le début du film nous mène au Canada, avec de jeunes diplômés ayant tout lâché pour cultiver les terres en bordure de la ville de Toronto. Ou comment choix du futur rime avec choix de vie, dés maintenant. Le fondateur du réseau, ancien trader, a divisé son salaire par beaucoup pour vivre du maraîchage (et de la distribution à tous publics) de vrais légumes… et de vraies valeurs. Il ne regrette rien.

Le film poursuit par bien d’autres exemples passionnants, d’agriculture commune, de monnaies locales, développées ici et partout, nous emmenant avec lui et laissant de l’espoir dans son sillage.

Puis il finit au Bouthan. Ce n’est pas tout à fait ma conclusion rêvée, car le système du Bonheur National Brut, à travers mes yeux d’Occidentale, me donne un vague sentiment de « dictature du bonheur »… De par mon parcours et ma formation, je me sens clairement plus proche des canadiens de l’introduction ! Mais peu importe, c’est ma seule réserve.

 

Car le grand mérite de ce documentaire est de présenter divers types de solutions expérimentées et vécues, prouvant concrètement que les voies alternatives au système dominant sont possibles, quelque soit la culture (agricole et intellectuelle) de départ.

Et ces nouvelles routes sont nécessaires, tant il est important de garder en tête l’idée de « résilience », c’est-à-dire de capacité à être autonome.  Rappelons-le, en cas de choc naturel ou pétrolier par exemple, l’homme moderne a globalement une indépendance alimentaire très limitée.

Il faut donc clairement investir dans plus d’agriculture urbaine, plus de monnaies locales, plus d’échanges courts et de solidarité humaine. Et en intégrant ce type de réseau, on se rend vite compte qu’on est déjà des centaines, égrainées ici ou là.
Ce film nous rappelle qu’à l’échelle de la planète, cela représente des milliers, voire des millions de personnes.

Et comme chaque goutte d’eau compte pour faire communiquer les vases… ça donne envie de continuer !

A bon engraineur : demain allume ta télé !

 

A (re)voir sur Arte+7 jusqu’au 11 novembre 20h45.

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