« C’est bio de mon jardin ! – Oui, mais… »

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« C’est bio de mon jardin ! »
C’est souvent ce que disent les gens qui font pousser des fruits et/ou légumes dans leur jardin.

Alors bien sûr, l’initiative part d’un bon sentiment et semble même louable : on met les mains à la terre et on y croit, à la qualité de son légume…
Seulement voilà : si la graine n’a pas été soigneusement choisie, le « bio de mon jardin » n’est qu’une illusion. Explication.

Le gain de la graine
C’est par elle que tout commence et que tout peut continuer… La graine est le premier maillon de la chaîne alimentaire.
Se l’approprier  comme valeur marchande et avec elle l’ensemble des pratiques agricoles, c’est régner sur l’alimentation mondiale. Rien de moins. Et pour s’assurer le banco, rien de tel que de se mettre la loi dans la poche.

Cela semble caricatural et pourtant aujourd’hui voilà où nous en sommes. Les politiques se laissent persuader (corrompre) par Monsanto et Consors leur assurant qu’ils oeuvrent pour le bien commun et les lois deviennent de plus en plus restrictives pour ce qui concernent les semences.
Ainsi, il existe un catalogue répertoriant les espèces qui sont autorisées à être cultivées et vendues. Comme par hasard les variétés sélectionnées sont celles qui poussent grâce à des packs de pesticides et insecticides et non pas les plus anciennes, les plus résistantes.

La biodiversité attaquée
Souvent, les graines contiennent déjà des pesticides avant même d’être plantées. Et elles sont très difficiles à replanter depuis la plante obtenue. Il faut donc les racheter. A ceux qui les fabriquent. Banco.

Cela s’appelle des plantes F1, obtenues à partir de sélections et croisement tous azimuts, officiellement pour faciliter leur culture. Et éviter les surprises : les semences de plantes à fleurs rouges donneront des plantes à fleurs rouges, les tomates auront les caractéristiques et le rendement annoncés. Super ?
Cette sélection a tout bonnement freiné la variation qui peut apparaître dans la nature, c’est-à-dire les joies de l’adaptabilité et des surprises ! Soit ce qu’on appelle « la biodiversité ».

Semences, ça ment
Si l’achat de graines F1 et ses conséquences concerne l’agriculteur cela concerne aussi… le jardinier amateur.
Qui en croyant acheter des jolies semences bien naturelles, ramène sans le savoir les pesticides dans son jardin, souvent directement dans la graine. Qu’il rachète tous les ans ou presque.
Ainsi, même s’il croit « cultiver bio », le jardinier amateur bien souvent se plante…

Libérez les semences !
Pour votre jardin, n’achetez exclusivement que des graines bio !
Et pour les actions à plus grande ampleur, Kokopelli est la plus célèbre, qui tout à la fois répertorie, stocke, échange les semences ancestrales et bio de par le monde et crée le lien entre agriculteurs (et jardiniers) volontaires.
Oui, la semence est devenue un enjeu de lutte et de désobéissance civile. Car il est inadmissible que la petite graine qui donne la vie, que la petite graine qui donne la plante, soit la propriété de sociétés privées !

L’Indienne charismatique Vandana Shiva propose d’appliquer les principes de l’Open Source aux semences. D’autres, vont plus loin encore en mettant en place un Copyleft pour les semences, comme il en existe un pour les logiciels.

Aux graines, citoyens !

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