Vert comme le Cap… 2


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Je vous ai raconté le début de mes aventures au Cap-Vert.
Après deux jours de visites et d’acclimatation, voici comment se sont déroulées les représentations de mon one woman show écolo. Je ne peux faire autrement que de raconter au présent car je les revis en l’écrivant !

Pedra Badejo

Lundi 19 mars, début d’après-midi, cap sur Santa Cruz, la circonscription où se trouve la commune de Pedra Badejo où je dois jouer la première de mon spectacle.
Direction la mairie, très exactement.

Ou encore plus exactement, le parvis de la mairie, sur lequel les techniciens de l’Institut français doivent monter des projecteurs et des baffles pour la représentation.

Tout commence bien

Les techos font leur montage, on me présente le maire, figure politique très appréciée localement et au-delà. Sa mairie a été refaite de fond en comble il y a deux ans et en jette dans ce pays où, je le disais, bien des maisons ne sont pas finies.

Le montage avance toujours et on va bientôt pouvoir commencer la répétition technique.

Quand l’électricité s’arrête

Les pannes d’électricité sont chose courante au Cap-Vert, car l’alimentation est difficilement assurée par les ressources. Mais tout est en développement et vers le renouvelable s’il vous plaît.

A Praia, la capitale, les coupures sont partielles mais à Pedra Badejo, un arrêt et c’est toute la ville qui est en panne.

Seuls fonctionnent les réverbères. On envisage d’ailleurs un temps d’utiliser cette lumière pour un spectacle d’un quart d’heure…

En attente du groupe électrogène

Aucune solution de secours n’a été prévue d’office, alors que ma venue est dealée avec la mairie depuis belle lurette.

Dans la lorgnette, je regarde le monde autour de moi et je sens que stresser ne sert à rien. Je remets aussi en perspective le besoin d’électricité que suscite mon métier…

J’attends calmement.

Il faut y aller !

Après une longue attente, le groupe électrogène arrive. Il est 20h. La représentation était annoncée à 18h. Peu importe, maintenant il faut s’activer et donner un spectacle aux gens qui ont fini par s’attrouper.

Je me maquille à la lampe de camping dans une salle de réunion sombre où courent des cafards et des araignées que j’aperçois dans le faible rais de lumière.
Je décide de prendre mon sac avec moi, là où je vais jouer, pour éviter de loger des habitants incongrus dans mes habits de rechange.

O espectáculo deve ser… (the show must go)

Le groupe électrogène fait un boucan d’enfer, le micro cravate qu’on m’a mis fait du larsen, et quand j’entends quelque chose, c’est ma propre voix et certainement pas les retours du public.

Seuls quatre projecteurs éclairent un coin de parvis qui devient un espace scénique réduit auquel je dois me tenir si je veux rester en lumière. On n’a pas eu le temps de faire la répète technique, alors les régisseurs ont tendance à m’envoyer la musique ou les noirs aux mauvais moments.

…e prosseguir-se (and the show must go on)

J’ai traduit une partie de mon texte en portugais (que je parle) et c’est bienvenu car les gens ici ne parlent pas forcément français.

Alors j’enchaîne les sketchs avec le plus d’énergie et d’intention possible. Je veux faire passer les choses dans la bonne humeur, porter la transmission, coûte que coûte malgré les problèmes techniques.

Tout est bien qui finit bien

J’arrive au bout du show en ne sachant plus très bien ce que j’ai fait.

Deux filles de l’Institut français me sautent dans les bras en me disant que c’était super. Je m’en remets complètement à leur ressenti. Elles me disent que les gens étaient très contents et que tout est très bien passé.

Exténuée et contente, je serre la main du maire et nous remballons.

Une araignée sort de mon sac quand je vais pour ranger mes affaires…

Praia

Théâtre au cinéma

C’est dans une jolie salle de cinéma que nous installons la scène le lendemain pour ma deuxième.

Après une répète technique en bonne et due forme, le spectacle a lieu dans des conditions plus « habituelles » et face à un public majoritairement francophone.
Je laisse quand même quelques passages en portugais.

Transmission tous azimuts

Pour le Cap-Vert, j’ai certes fait quelques adaptations de mon spectacle et intégré des personnages visuels comme un oiseau ou une tortue à destination des enfants.

Mais j’ai surtout été bien en phase avec mon intention de transmettre dans la joie communicative, au-delà des langues, des différences culturelles et des âges.

Et ça a fonctionné ! Les gens ont adhéré et tout le monde est ravi. Même les enfants viennent me voir à la fin, tout contents.

Une petite fille a d’ailleurs réalisé un dessin pendant le spectacle qui me représente, ainsi que l’arbre et d’autres éléments. A mon tour d’être admirative de sa capacité à intégrer et retranscrire ce qu’elle voit avec créativité ! Et dans l’instant !

Je suis heureuse de ces représentations capoverdiennes déstabilisantes et enrichissantes qui ont élargi mon horizon, et rentre avec la ferme intention de continuer à creuser de nouvelles voies…

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