Du sel équitable français ? A table !

Comme le sucre (lien subtil avec l’article précédent, vous l’aurez noté), le sel est meilleur non raffiné. Comme le sucre, le sel entre dans la composition de nombreuses préparations agro-alimentaires et dans des circuits de distribution toujours plus longs.

Une société de producteurs français, Trad Y Sel a donc décidé de créer une « Agriculture Equitable Française », qui garantit que malgré les intermédiaires, le sel a été payé à son juste prix au producteur. Comme ça, tout le monde est quitte.

Sachez-le, non raffiné, le sel est plus élégant. Pour votre ligne et votre santé en tout cas.

En effet, le raffinage nécessite une étape de purification et une de recristallisation qui fait intervenir des produits chimiques dans le traitement du sel gemme extrait des mines de sel, le plus utilisé.

Ensuite, comme un plaisir ne vient jamais seul, dans le sel de table, on ajoute des substances qui empêchent le colmatage des cristaux, les sacro-saints « agents anti-agglomérants », et une quantité infime de sucre inverti pour empêcher le sel de tourner en une couleur jaune une fois exposé à la lumière du soleil et une perte d’iode par évaporation.
A l’époque, quelques grains de riz cru dans les salières pour absorber l’humidité suffisaient…

Alors si vous ne voulez pas que l’addition santé soit trop salée, optez pour le sel marin naturel !
Sans additif, gorgé encore de tous ses minéraux et oligo-éléments, iode oui, mais aussi magnésium et fer, du raffinage il n’a que faire.

Fleur de sel, sel des marais salants comme le sel de Guérande, voire sel de gemme non raffiné : avec eux, vous pouvez cuisiner tranquille.
Et oui, le sel de Guérande peut être fin, il faut arrêter les a priori. Pas comme un grain de sable, mais suffisamment pour que vous puissiez saupoudrez vos plats sans que cela croque sous la dent… Et quand bien même… ce n’est pas désagréable !

En tout état de cause, évitez de trop saler, évidemment, cela pouvant provoquer des maladies cardiovascultaires type hypertension et faire grossir. Mais je ne reviendrai pas ici sur les régimes sans sel, tout dans la vie étant, je pense, une question de dose.

Et si j’ose parler de l’initiative citée plus haut, c’est qu’en lisant sa description sur mon pot de sel (magnifiquement pris en photo là-haut), cela m’a à la fois amusée et interpellée.
Amusée parce que, décidément, je ne comprendrais jamais où commence et où finit la Bretagne : le code postal de Batz sur Mer est 44, Loire Atlantique, mais on parle bien de « tradition bretonne »…

Interpellée car s’ils osent, les producteurs, créer leur label français équitable, c’est qu’ils en ont assez de se faire voler la mise par les grosses multinationales… comme par « les coopératives au collectivisme dirigiste », je cite ! Plutôt que de coopérer, limiter les opérations.

Ainsi Trad Y Sel fixe le prix qui lui paraît juste pour que les producteurs puissent assurer la viabilité et l’indépendance de leurs exploitations et leur permettre de perpétuer l’ancestrale tradition des métiers salins.

Paludiers et saulniers travaillent de concert à l’élaboration du précieux sel… qui pourrait bien redevenir une monnaie d’échange vu comme la bourse est en bordel !
(oui bah c’est pour la rime, hein)

Pour en savoir plus : Aux gourmandises du Marais (salant évidemment, pas le quartier parisien branché :))

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