Fessenheim à confesse…

A pirori, c’est-à-dire selon le récent rapport de l’ASN (Agence de Sûreté Nationale), la centrale nucléaire de Fessenheim, doyenne française, devrait être maintenue en fonctionnement pour encore 10 ans.

En fait, c’est-à-dire selon les obligations européennes post-Fukushima, une batterie de tests commencés en mai permettra de dire à la mi-septembre ce qu’il en est.

Enfin, c’est-à-dire selon une bonne partie de l’opinion, il serait heureux de reconsidérer les choses.

Assorti de conditions, l’avis de l’ASN paraît un peu paradoxal.
En effet, il y est souligné la nécessité de renforcer le radier, socle en béton sous le coeur du réacteur. Car dans le cas où celui-ci entrerait en fusion, il serait trop mince pour éviter le contact du corium avec le sol…
en clair, du socle au sol il n’y a qu’un saut de jet de métal en fusion.

Cela m’inspire deux choses : déjà, comment se fait-il qu’on puisse envisager l’hypothèse de la fusion si nos centrales sont si sûres que ça ? Ensuite, on n’a jamais consolidé un radier sur une centrale en activité… Alors, gros challenge ou vraie connerie ?

L’autre condition est de prévoir une source froide alternative… toujours en cas d’incident… décidément, le mythe des centrales infaillibles a bien veilli. Ainsi, il s’agit d’ajouter une retenue d’eau dans l’hypothèse où les prises d’eau conventionnelles seraient bouchées, comme à Fukushima.

Les trav’eau doivent être réalisés avant la fin de l’année prochaine, ceux concernant le radier… avant juin 2013 !
Entretemps ? No problemo, évidemment.

Et le tout coûte la bagatelle de 100 millions d’euros. Qu’EDF est prête à mettre, évidemment.
Avec les ronds des factures des contribuables qui vont considérablement augmenter, évidemment.

Mais le nucléaire, c’est pas cher, évidemment ! Alors que les éoliennes… ouh là là… on va pas vous donner les chiffres, tellement on vous prend pour des billes !

En outre, Fessenheim est construite en zone sismique… mais ça n’est pas le problème, évidemment. Ils maîtrisent, on vous dit !

Pour ceux, dont je fais partie, qui avaient signé pour l’arrêt immédiat de Fessenheim, la pilule est amère. Sa mère, on n’a plus qu’à espérer que l’audit commandité par l’Europe porte ses fruits en salant tellement la facture qu’EDF renonce !

Amen !

article de Libération
article des Echos
article du Figaro

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