Des moineaux dans le bambou


A gauche un mâle et à droite deux femelles
(pas tout à fait à la même échelle)

Non, il ne s’agit pas d’un titre de polar à la San Antonio, mais bien d’une réalité !

Tous les jours ou presque, sous mes yeux émerveillés, se joue sur ma terrasse le bal des moineaux…

Ca volette, ça pépille, ça pépite, ça s’agite : les passereaux passent par ici et repasseront par là. Et piaillent piaillent piaillent. Je ne parle pas le tchip tchip tchip, mais je crois comprendre qu’ils s’appellent les uns les autres, rallient un point et puis un autre, tout ça dans une danse effrénée et passionnante.

Je ne sais pas ce qu’ils cherchent, mais ils remuent la terre, la font déborder, la boulotte et la recrache, font leurs besoins. Je ne sais pas mais je suppute évidemment qu’il doit s’agir de nourriture, donc sûrement de petits insectes ou crustacés vivants dans le terreau bio des bambous.

Grégaire, le moineau sort en bande et à ses sauts sympathiques et son petit cri enchanteur et attachant, on pourrait croire qu’il s’amuse follement. Quelle est la part de jeu dans ce ballet envolé ? Je ne saurais le dire… Mais j’adore les regarder ! Et les laisser faire…

J’apprends à l’instant que cette tolérance et intérêt de ma part à leur égard s’appelle le « commensalisme », c’est-à-dire qu’il s’agit d’une relation où le « commensal » se nourrit de ce que lui laisse son « hôte » sans rien lui donner en échange… que le bonheur de balayer la terrasse et de remettre de temps en temps du terreau au bambou.
Ah, les ingrats grégraires, pires qu’une bandes de jeunes !

Je rigole, évidemment, la joie qu’ils me procurent à les admirer vaut tous les cadeaux du monde. Et nous faisons copains-copains, car quand je ralentis mes mouvements, ils me laissent les approcher… à travers la fenêtre pour l’instant, mais qui sait ?
Un de ces jours, je causerai peut-être avec Pierrot (autre nom du moineau) ou taperai le carton dans le bambou avec Jeanine (ça, c’est le nom que je donne à la femelle moineau, qui ne s’appelle pas la moineaute, eh non).

A les observer, je trouve les mâles, au plumage brun tressé de beige, un peu plus jolis, mais je vous arrête tout de suite si vous pensez me faire tirer de là des généralités !
D’ailleurs, pour vous calmer, sachez que « moineau » vient de « moine ». La robe du piaf rappellerait les tons de la bure des moines, et sa calotte grise la fameuse tonsure. Des moineaux et des Dieux.

Ou plutôt des moineaux et des yeux. Car je n’en ai que pour eux, aussitôt mon thé du matin servi (bah oui, faut ce qu’il faut pour me réveiller quand même !).

Et je les vois qui arrivent, alors tchip tchiiip !
(au revoir en langage moineau)

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