Un dimanche chez l’agriculteur


Une coccinelle sur les légumes, insecticide naturel

Hier, avec la bande de l’AMAP* où je suis adhérente et vais chercher toutes les semaines mon panier à 10 euros, nous sommes allés rendre visite aux bandes de légumes de l’exploitant pour une visite guidée de ses terres. C’était convivial, familial et instructif.

Pascal, l’agriculteur, nous a montré deux de ses trois parcelles avec pour passerelle entre elles la passion des légumes et des recettes échangées. Le premier terrain, qui est le plus gros, fait deux hectares et aura la certification AB d’ici quelques mois, même s’il est déjà cultivé en bio depuis des années. Ce n’est qu’une histoire de label et de certification, mais chez Pascal, le souci du légume sain et libre est naturel.

Ainsi, nous avons pu voir des choux se mélangeant à de jolies mauvaises herbes, pas binées assez tôt et qui prenaient leur place d’autorité sur la bande. Et le maraîcher de nous expliquer qu’une fois que ces envahissantes herbes sont là, on ne peut les enlever, sauf à utiliser des pesticides chimiques, ce qui est totalement proscrit ici, évidemment. Elles encadrent donc les choux et donnent à la bande de culture un air bohème, un peu artistique, par rapport à la bande où l’herbe sauvage a pu être binée correctement rapidement. On nous dit que la mauvaise herbe limite un peu la place du chou, mais en même temps, le protège. C’est souvent à double profit dans la nature.


Une bande de choux entourée d’herbes / l’autre bien binée

Et ils en ont profité, les enfants présents ! Il fallait les voir les mains dans la terre ou à décrocher les fraises (après autorisation, bien sûr) ! Une jolie petite aubergine a atterri dans les mains de Maxime, ravi. D’autres bébés légumes ont été cueillis par Pascal à la seule fin de combler les gais gamins.

Sur le plan d’aubergine, on a d’ailleurs pu admirer de jolies fleurs parmes, mais ayant souffert du gros coup de froid de la semaine dernière, elles ne donneront sûrement pas de fruits oblongs et violets.
C’est ainsi en agriculture, qui plus est biologique, les plants et les plantes sont soumis aux humeurs du temps. Pascal m’expliquait un jour qu’il fallait compter 15 à 20% de pertes toutes récoltes confondues, c’est le prix à payer pour des légumes sans pesticides.

Et le gage de la confiance et de l’engagement (sur six mois ou un an selon les endroits), véritable soutien financier à l’agriculteur bio, c’est le prix que les adhérents d’une AMAP sont prêts à payer. Pour une somme modeste et imbattable : pour 10 euros ou 15 euros, même en non-bio, personne n’arrive à tel panier en l’achetant au magasin ou même au marché. Exemple d’un panier à 10 euros des semaines passées : 1 kg de patates, 1 kg de carottes, 800 g de tomates, deux salades, deux aubergines, une grosse courgette.

On rentre chez soi les bras garnis de légumes et avec bien sûr, la certitude de participer à une autre dynamique, loin des grands groupes et des supermarchés, où producteur et consommateurs marchent ensemble main dans la main pour un monde meilleur… Meilleur au goût surtout !

Car, comme il se devait, la journée d’hier s’est terminée autour d’un buffet que chacun avait participé à composer… et qui n’avait rien à envier à celui d’un quelconque traiteur. Saveur et convivialité, c’est ça les mâts des AMAP. Hissez haut !

* »Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne »,voir sur le site des AMAP

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