Chabrol et la nature… humaine !


Photo : www.gameblog.fr

Adieu l’auteur, adieu l’artiste ! Claude est parti, vive Chabrol ! C’est sûr, il laisse un grand vide dans le paysage cinématographique français, et c’est le cas de le dire, car sa corpulence généreuse était le témoignage de son amour de la vie. Un bon vivant est mort, comme c’est triste. De la Nouvelle vague à celle qui l’a emporté, il nous a laissé de quoi voir.

Alors on continuera de faire Chabrol dans la soupe en voyant ou revoyant ses films, où la bonne bouffe avait toute sa place, à l’écran ou entre les prises. C’est marrant, la première image qui me vient, c’est celle du « Boucher », avec Jean Yanne et Stéphane Audran, croquant des cerises au kirsch qui faisaient saliver. Sa façon de croquer les gens – villageois, bourgeois – et leurs travers était unique.

Démonstration magistrale dans « La cérémonie », « Merci pour le chocolat », « l’Ivresse du pouvoir », « Au coeur du mensonge », « Violette Nozière », « Poulet au vinaigre », et tant d’autres, et un peu moins habitée dans « La demoiselle d’honneur », « La fille coupée en deux ». Sur 54 films, il y a forcément du moins bon. Mais peu importe, Chabrol vivait, Chabrol oeuvrait et nous livrait des films, des films, des films. Autant de lucarnes ouvertes sur le monde. Un monde étroit et biaisé, souvent. Il aimait dépeindre la nature, oui, mais la nature humaine.

Dans « Le boucher » encore, c’est d’ailleurs dans la nature que les plus bas instincts de l’homme se dévoilent. Et des gouttes de sang dégoulinent d’un rocher sur le goûter d’une écolière… L’ironie du grand maître faisait passer la satire sociale avec culot et ingéniosité.

Les anges ont de la chance, ils vont bien se marrer, ça va les changer. Quant à moi, je sèche mes larmes amères et je me dépêche de (re)voir ses films…
Mais quand même, Chabrol mort, cha fait tout drôle.

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