On est footus, on se mange trop…

En apparence, cette chronique n’a de vert que la couleur du gazon… Mais ce qui s’est passé avec l’équipe de France est pour moi très symbolique de la décadence d’une société qui doit vraiment aller vers autre chose… Ne vous fiez donc pas aux apparences !

Tout commence dans le métro… Oui, mais trop : un placard de quatre mètres par trois, une pub pour une marque de vêtements de sport made in petits chinois, avec un gars au centre qui donne l’exemple à des jeunes autour… un certain Evra. Je me marre et me dis « décidément, qui ils vont encore nous starifier, ce gars, je sais même pas qui c’est ! »… Eh ben ça donne le ton : autant je connaissais Laurent Blanc, Henry, Lizarazu, Pirès avant le début de la Coupe du monde 98, autant l’équipe de France de cette année, dès le début, j’en avais rien à foot !

A l’image de Putix, l’icône caricaturée par Action discrète, cette équipe s’est distinguée surtout par ses écarts et sa vulgarité. Pas de quoi m’intéresser à leurs actions sur gazon. Qui, d’ailleurs ne valent pas cher. Or un footballeur se doit d’avoir l’intelligence du ballon et pas juste le ballon de ceux se croient tout permis ! On lui demande pas de philosopher, mais de prendre corps avec le match, c’est quand même son boulot, non ? Non.

Pour ces footeux insolents et arrivés, rien ne semble compter que l’or de la partie. L’or en coupe ? Que nenni, celui qu’ils ont d’office dans leur poche en participant à de telles compétitions, comme la Coupe du Monde. Enfin, quand je dis « participer »… Même les amateurs de foot ont été frustrés par le jeu. Normal, tout est dans le « je ».

L’histoire de l’hôtel hors de prix et des diverses réactions ridicules des membres du gouvernement pour les couvrir ou les accuser est à l’avenant. On nage en plein n’importe quoi, plus de repères, plus de respect. Le paroxysme est d’ailleurs atteint dans la magnifique formule sans oxymore qu’adresse un joueur à Domenech l’entraîneur. En même temps, dans une société où même le président dit « casse-toi, pauv’ con, casse-toi ! », faut pas s’étonner de telles dérives…

Et Brice Hortefeux d’être condamné pour injures raciales, et Woerth d’être soupçonné de tremper dans une affaire d’évasion fiscale, et Guillon et Didier Porte d’être mis à celle de France Inter… Dans ce méli-mélo confus et médusant, on ne distingue plus rien. L’expression, la liberté d’expression, c’est quoi, finalement ? Dire « je t’encule » à quelqu’un ? Ou avoir la possibilité de le dire mais ne pas le faire ? Ou le faire sans rien dire ? On ne sait plus bien…

Ce qui est sûr, en tout cas, c’est qu’en continuant sur cette voie, on est footus !

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