Au feu, les pompiers !

Ce matin, j’ai eu une drôle de surprise, alors que j’étais occupée à écrire sur ce même blog…

On frappe fort à la porte. Plusieurs coups répétés. A contre coeur, je me dirige vers l’entrée et ouvre… à un pompier. Grand. Comme tous les pompiers. Baraqué. Comme tous les pompiers. Un peu boutonneux. Il m’explique très gentiment que le conduit de la cheminée du monsieur du 3e qui se réchauffait a pris feu. C’est qui, ce con du 3e qui fait du feu sans avoir ramoné son conduit, je me dis. Et puis je me ravise. Je ne le connais pas. Un accident est si vite arrivé. Le pompier me demande de toucher le conduit à la place de ce qui a été jadis une cheminée pour voir si c’est chaud. Que nenni. Il m’enjoint aussi d’ouvrir la fenêtre si je sentais des odeurs de fumée. C’est tout. Merci. Au revoir.

Je reviens à mon écran… Quelques minutes plus tard, gros bordel devant ma porte. Ca sonne. Je vais pour ouvrir. « Restez pas là, mademoiselle ! » Ben oui, mais vous avez sonné, alors… « Ah, pardon, pas fait exprès ». Un énergumène de pompier est en train d’escalader, enfin de se faire aider par tous les autres, plutôt, pour accéder à la lucarne et au toit. Et donc à la cheminée en question, je présume. « On fait attention, y a de la neige. Je veux pas de blessé aujourd’hui », dit celui que je suppose être le chef. Enfin, il dit pas aujourd’hui, ça c’est moi qui le pense. Je referme ma porte pour les laisser oeuvrer. Pour couvrir leur boxon, je mets David Bowie « Starman »… Y a peut-être un rapport. La brigade devant ma porte vient peut-être direct des étoiles.

Faut dire que c’est pas commun. Je pensais passer une journée tranquille à écrire chez moi et c’est le grand débarquement. Après un moment, ça sonne. Et on me signifie que ce n’est pas une erreur, puisque ça sonne plusieurs fois. J’ouvre à un pompier qui s’engouffre chez moi, le temps que l’autre (le chef) m’explique qu’il faut regarder le conduit avec sa caméra à infrarouges. Je le laisse passer, un autre le suit. Et là, j’en ai marre.
Déjà que je suis pas coiffée, fringuée entre grunge et cool (pour une journée d’écriture, quoi), en plus il faut qu’ils circulent dans tout l’appart, pas vraiment rangé. Je comptais le faire plus tard dans la journée. C’est très bête, mais d’un coup, j’ai honte. J’ai beau me dire que des logements autrement pires, ils en voient tous les jours, je n’ai qu’une hâte : qu’ils s’en aillent. Et pourtant, ils sont pas méchants. Ils font leur boulot. Mais ça me plombe. Ils me saluent, rigolent quand je m’étonne de voir un truc écrit sur ma porte. « C’est de la craie, ça s’en va avec une éponge et de l’eau ». J’ai pas réussi à déchiffrer, mais j’aurais juré du portugais… Ils finissent par s’en aller.

Je me sens un peu dépassée. Mécaniquement, j’attrape une éponge, l’humidifie. Mais quand j’ouvre ma porte pour rincer le tag (et tenter de le comprendre), il a été frotté. Presque déçue, je nettoie ce qu’il en reste, referme ma porte. Je regarde mon chez-moi… Frénétiquement, je me mets à tout ranger. Et croyez-moi, y avait le feu !

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