Coeur "Océans"…

Je sors d’une projection du dernier film de Jacques Perrin… et j’ai le coeur océan.
Tant d’animaux, tant d’images, tant de beautés… Des raies de lumière dans l’eau et des raies protectrices : de petits poissons se nichent sous elles, sous leur nageoires comme des ailes… Des membranes colorées se mouvant telles de précieuses étoffes, des touffes d’algues qui cachent des espèces aux aguets… Des bancs de poissons, de dauphins malins… Et des hordes de fous de bassan, fous, alertes, qui plongent et qui au fond n’ont pas peur du fond. Ils côtoient les requins et les dauphins, et tous ensemble piègent leurs petites proies, pour mettre les petits plats dans les grands poissons.

Des animaux nagent, tournent, sautent, se frôlent, dansent, d’autres se déplacent la gueule ouverte… Comme certains dans la salle de cinéma qui ne peuvent s’empêcher de commenter à tout-va. Et tout va vite, voilà un requin, un orque qui rôde, une terrible bataille entre un crabe et une langouste. Ouste !

Et puis les plus grands mammifères du monde se laissent porter par les vagues, chantent, se font des mamours. Dans une autre vie, j’étais effrayée par les baleines. Je réalise maintenant qu’elles sont plus paisibles que certains de mes con-temporains. Majestueuses, gracieuses, tranquilles, elles forcent le respect. Leur grandeur et leur air un peu préhistorique nous rappellent à notre humble condition.

D’autres poissons, plus au fond, ont l’air de drôles de pierres. Et pourtant, eux aussi se meuvent avec détermination et harmonie. Ce qui me frappe, dans ce monde marin, c’est que tous, même les tout petits, même ceux tout au fond, respirent la vie, aspirent les possibles. Pourquoi l’homme répand-il ainsi la mort ? Les scènes les plus tragiques ne sont pas celles où des animaux en attrapent d’autres pour se nourrir, mais… les méfaits causés par l’homme.

Je reste un peu sceptique quand je vois sur l’écran « Fondation Total, EDF, Veolia Environnement »… Je comprends Jacques Perrin qui prend les fonds là où ils sont (c’est le cas de le dire). Mais j’aimerais comprendre comment on peut à ce point-là bousiller la nature et faire semblant de vouloir la sauver. Schizophrénie. Il est vrai qu’il n’y a dans le film aucune allusion aux marées noires… Ni même au réchauffement climatique, ce que j’ai trouvé un peu étonnant. Néanmoins, ma réserve s’arrêtera-là, car la beauté parle et le message passe, je pense.

Courez vous immerger, vous ne coulerez pas ! Et la musique de Coulais (il était destiné à composer pour le film !) vous bercera. Ode à l’eau, hommage à la mer pas amer, sauf que… Il nous faut nous bouger pour la préserver… Amen. Et déjà… Amène-toi au cinéma !

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