Du nucléaire dans nos affaires ? Non merci !

Il était une fois un code de la Santé publique… censé nous protéger, notamment contre la présence de radionucléides (éléments qui émettent des rayonnements ionisants) dans les aliments, les biens de consommation et les matériaux de construction. En 2002, ce code s’est vu adjoindre des articles allant dans ce sens… en même temps que d’autres articles permettant d’y déroger. Cependant, pour que ces derniers puissent prendre effet, un arrêté était nécessaire.

Dans cette forêt législative, le petit chaperon rouge, c’est le Criirad (Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité) et il avait obtenu du méchant loup (le gouvernement) que cet arrêté ne paraisse jamais… mais le méchant loup du conte n’est pas fiable… et l’arrêté est paru en mai 2009.

Du coup, le Criirad a déposé un recours devant le Conseil d’Etat en juillet pour le faire annuler. En effet, l’arrêté permet d’introduire des substances radioactives dans tout, sauf les aliments, les cosmétiques, les bijoux et les produits en contact avec les aliments. C’est-à-dire ? Que les matériaux de construction pourraient intégrer des restes de déchets nucléaires et nous environner, jusque dans nos habitats. Déjà qu’il y a de plus en plus d’antennes relais ! On nous propose carrément d’irradier nos vies d’ondes diverses ! Et gageons qu’elles ne nous ferons pas voir la vie en rose… Il y a déjà, par exemple, du radium ou de l’uranium dans des réveils, des montres, des carreaux en céramique…

Et le ministère de l’Environnement dans tout ça ? N’est-il pas supposé jouer le rôle de la grand-mère ? Appliquer le principe de précaution ? Eviter le plus possible de nous exposer, d’autant que l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) a donné un avis défavorable ? Ou a-t-il trop peur de se faire manger par le loup ? Ou par les deux ogres du nucléaire ?

Alors qu’ils ne savent plus quoi faire de leur déchets nucléaires, Areva et EDF se tirent dans les pattes en s’accusant l’un l’autre de ne pas assez traiter leurs restes, et font venir des bateaux russes pour emporter la merde en Russie. Et maintenant, on voudrait nous refourguer des résidus de déchets, sous prétexte de recyclage ? Car, lors du démantèlement à venir de nombreuses centrales, la crainte du Criiad est que « ce qui est valorisable ne soit plus considéré comme déchet au sens de la loi de 2006, et que cela ouvre la porte à l’exposition d’un grand nombre de personnes à une radioactivité non naturelle(..), faible mais non nulle. »

« Valorisable »… Parce que le nucléaire le vaut bien, c’est ça ? On se croirait dans une mauvaise pub… A quand le débat citoyen sur la question, crénom de nom ?! Les Français payent pour les centrales nucléaires. Non seulement, ils ont le droit de savoir ce qui s’y passent, mais en plus, ils ont le droit de donner leur avis. Et, on le sait, il y a d’autres énergies à développer. Solaire, hydraulique, éolien dans certains coins, etc.

Alors le coup du nucléaire dans nos affaires courantes… ça commence à bien faire ! Une réunion était organisée lundi entre la Criirad et les services de Borloo… Affaire à suivre, donc. Pourvu que ça s’éclaire.

vignette issue de http://lecolporteur.wordpress.com
article de rue 89 sur le sujet

site du Criirad
pétition papier du Criirad

Share Button