Invictus Clint…

Une fois encore, Clint fait mouche, Clint est loin de faire moche, et Clint ne mâche pas les maux de société… Non, il n’est pas du genre à remâcher, Clint, il agit, il fonce, encore et encore. Depuis 97, un film par an en tant que réalisateur (et acteur souvent), et ce rythme s’accélère : depuis Invictus, il a tourné à l’automne un film à Paris (avec Cécile de France et Matt Damon) et est sur la production du suivant.

Alors, bien sûr, d’aucuns disent que ses films sont linéaires, plein de bons sentiments… Je ne suis pas tout à fait d’accord. D’une part, ça dépend des films. Car on ne peut pas dire que Million Dollars Baby soit exactement linéaire et prévisible, avec une happy end à l’américaine. Pour ce qui concerne Gran Torino, il y a une vraie ambiguïté et progression dans les personnages (je pense par exemple au personnage du prêtre). Et puis, il y a les autres, je ne vais pas tous les citer…

Dans Invictus, c’est peut-être plus attendu, et pour cause : ça cause d’une histoire vraie, et globalement, l’histoire, on la connaît. OK. Mais malheureusement, on ne peut pas dire que les problèmes du racisme et du rejet de l’autre soient des maux réglés aujourd’hui, donc la façon dont Eastwood porte la démonstration que l’union fait la force et la farce aux opposants, est jouissive et porteuse d’espoir. Et je réalise que, si j’apprécie les films qui montrent ou dénoncent, un peu d’espoir ne fait pas de mal. Ca ne veut pas dire qu’il faut nécessairement finir en fin heureuse et mièvre ou être léger tout le temps, ça veut dire UN PEU d’espoir, une lueur à un moment ou à un autre. Ou alors, s’il n’y en a presque pas, l’empathie avec les personnages m’est nécessaire. Sinon je reste en dehors du film, à distance.

Mais je m’égare, car pour en revenir à « Robin Easthood », avancer en âge semble le motiver à accélérer le rythme et à défendre des causes sociales. Et il ne lésine pas sur les moyens. Les reconstitutions des matches de rugby sont impressionnantes et le nombre de figurants, rien que pour jouer les joueurs de tous les pays, important. Tom Stern à l’image fait encore des miracles. Matt Damon, grossi et durci pour son rôle de capitaine de l’équipe de rugby nationale, est convaincant. Quant à Morgan Freeman (seul acteur jugé digne par Mandela de jouer son rôle) en Mandela, il est criant d’authenticité et très attachant.

Et puis, ce poème « Invictus » (de William Ernest Henley), qui veut dire « invincible » et parle d’insoumission et de courage, a encore des résonances pertinentes aujourd’hui… Plus que jamais, c’est ce dont nous avons besoin pour arriver à dessiner un monde meilleur et plus vert… A vos marques !

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