Les chats persans font leur percée



« Les chats persans » ou « Le péril jeune » version iranienne…

C’est un film d’actualité. Presque un docu-fiction. Le réalisateur, Bahman Ghobadi, Irano-kurde exhilé à l’étranger, filme la jeunesse iranienne et la musique de son vague à l’âme. Ca vibre, ça rocke, ça bluese et ça remue. Le film a été tourné en 17 jours, sans autorisations, avec des musiciens, acteurs non-professionnels, qui jouent ce qu’ils sont. Qui jouent de leurs instruments, énergiquement, mais sans trop monter le son.

C’est que toute pratique de la musique est illégale sous le régime « dictatorio-islamiste » d’Iran. Et les voisins peuvent appeler la police. On fait de la prison pour avoir monté un groupe. Monter… Le terme se décline dans des expressions qui collent au film : monter un groupe, monter le son, monter les étages…
Et il y a la descente aussi : descente de verres, descente de flics, descente aux enfers…

En Iran, le réalisateur explique que les chats (et les chiens) sont considérés comme impurs et ne sortent donc pas des maisons, où ils sont pourtant bien représentés. Et la musique, ils l’écoutent et semblent l’apprécier. Ce sont eux qui ont donné le titre au film. « Chat va, chat vient ».

La jeunesse Iranienne est aujourd’hui dans la rue. Dans ce film, elle est aux abois, mais dans les sous-sols. Et elle crée, elle vit, elle dit son envie d’ailleurs. Les protagonistes de l’histoire cherchent à se faire faire passeports et visas. Pour partir, prendre le large. Leurs espoirs sont le moteur du film… Qui mérite d’être vu et soutenu. Pour dire que même ici, on se soucie de là-bas, et que nos âmes libres sont solidaires… par-dessus les vagues qui nous séparent.

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