Festival de Kahn

Ca y est, on est dedans ! Alors que le festival de Cannes bat son plein, la campagne pour les européennes bat dans le vide… Quid d’un débat pas très haut, et pourtant capital.

Sarkozy a lancé la campagne pour l’UMP, comme ça c’est clair : président de la République est cumulable avec toutes les fonctions. Et Jean-François Kahn, le patron de Marianne, fait campagne pour le Modem, dans l’Est. S’il dit vouloir placer l’homme au cœur du système, ses arguments ne parlent encore et toujours que d’économie. Mais si on a une vocation humaniste, ne doit-on parler d’environnement ? De développement durable ? Remettre l’homme au cœur du système Terre, oui ! Sans ça, on s’en sortira pas … Mais les partis, quels qu’ils soient, préfèrent tenter de discréditer les autres, pratiquent les guégerres intestines et peinent à élever le débat.

Il y a bien Europe Ecologie… Ou les mouvements de décroissance… De toute façon, chacun cherche son choix et on fera le meilleur possible dans ce monde en crise de foi.

Que voterait donc Yoda ? C’est vrai que dans ce système nombriliste, on se prend pour les rois de l’univers. Mais si on prenait un peu plus en compte la globalité, justement ? Pas la globalisation : le global, les enjeux planétaires. On blablate mais rien n’avance pas très vite. Et chacun se blesse au bât.

Trêve de balivernes : osons le rêve, choisissons l’émoi.

Et le festival de Cannes s’achève, entre strass et paillettes, guerre des stars et piétinements, montée des marches dans la lumière… Moi, je marche à l’ombre, calmement. Mais pas du côté sombre de la force, juste sous les ombrages naturels de nos amis les arbres. Et la lumière surgit, par bribes, par rayons de beauté.

Et je m’envole. Je rêvais d’élever le débat… Ah, si nos idées avaient des ailes !

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Ah, je riz de nous voir si beaux en ce terroir !


Riz. Photo : www.ilerouge.org

On n’aime pas les OGM (80 % de la population française est contre et vous trouverez sur ce site des explications à tout ça)… Et ce qui est insidieux avec les plantes OGM fabriquées par les grosses multinationales de l’agrochimie (Monsanto, Bayer, Syngenta, DuPont), c’est que ces firmes tentent les imposer par tous les moyens. Gagnez un moratoire sur un certain type d’OGM et c’est un autre qu’on essaiera de vous refourguer, en forçant les portes de l’Europe. Dernière attaque en question : le riz de l’Allemand Bayer, puissant groupe pharmaceutique, par ailleurs… Cherchez l’erreur.
Ca, c’est clair, ils veulent nous en faire bouffer de leurs OGMs ! Pourquoi ? Pour remplir leurs caisses et étendre leurs monopoles. Quitte à se battre entre eux pour prouver qui détient quel brevet (affaire Monsanto/Bayer en 2005 sur un maïs OGM). Les pays européens commencent à en prendre de la graine et la France, l’Autriche, la Grèce, la Hongrie, le Luxembourg et l’Allemagne ont interdit la culture du maïs OGM MON810 sur leurs sols. Ils ont ainsi fait basculer la balance européenne, car une majorité qualifiée est nécessaire au sein de l’UE pour contraindre les Etats à cultiver le-dit maïs.

Mais un d’éperdu, 10 qui retrouvent le chemin du front ! C’est maintenant le riz LL62 de Bayer que la Commission européenne veut soumettre à l’autorisation de culture. Aucun riz transgénique n’est pour l’instant cultivé dans le monde, rappelle Greenpeace, alors quoi, elle est corrompue, la Commission ? On peut quand même décemment se poser la question…

Et le riz est l’aliment majoritaire d’une grande majorité d’individus sur la planète… Et ils en rêvent, de s’attaquer à ce marché… Et ils en rient, de se savoir aidés…

Mais les dés ne sont pas jetés. Ce qui a été commencé avec le moratoire sur le maïs peut se poursuivre avec le riz. Les OGM ne passeront pas ! Terroir, mon beau terroir, dis-moi qui est la plus belle ? La nature sauvage et naturelle, si ! Alors rions avec elle…

la pétition de Greenpeace

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Star wars… version légumes

Version écolo, si, si ! May the Farm be with you… voir la vidéo

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Insu-portables


Photo : shanghaiflow.canalblog.com

Et voilà… après le Grenelle de l’environnement, celui des antennes s’est ouvert jeudi… Mais il semblerait que ce soit un jeu dit. Et apparemment, on se noie en paradoxes. Sommes-nous bien tous sur la même longueur d’ondes ?
Les associations qui participent au débat, telles que Priartem et Agir pour l’environnement reprochent au gouvernement d’avoir orienté le débat et les conclusions d’entrée. Elles menacent donc de sortir. Leurs griefs tiennent au fait que le gouvernement mettrait l’accent sur la dangerosité du portable lui-même pour écarter celle des antennes.

Car les plaintes se multiplient : les antennes-relais troublent la santé des riverains, frappés de maux de tête et d’insomnies (quand ce n’est pas des cancers), et ils aimeraient bien passer le relais.

Le paradoxe réside dans le fait que le gouvernement oblige légalement les opérateurs à couvrir tout le territoire (et serait en passe d’autoriser un 4e opérateur face à Bouygues, SFR et Orange) et fait face à des procès pour démonter des antennes. Peut-il alors autoriser ces démantèlements ? N’est-il pas pris en flagrant délit de conflit d’intérêt ?

Mais l’intérêt du gouvernement et du ministère de la Santé, c’est censé être la santé des citoyens ! Et ceux-là crient corps et biens que ces antennes leur font du mal. Insu-portables.
Qu’on se grille la cervelle en téléphonant reste soit-disant à prouver. En tout cas la responsabilité en incombe en partie à ceux qui téléphonent. Alors que planter des antennes là où ne les demandent pas, ça tient de la responsabilité de l’Etat qui l’autorise. Car elles rayonnent, ces antennes, et on ne peut pas les éteindre pour en limiter la portée. Ni mettre de la crème anti-UV. Enfin si, on peut, mais ça sert à rien face à ce problème.

Problème, vous avez dit problème ? Le débat s’est ouvert, toutes les parties promettant d’y mettre du leur… Leurre ? Ou vrai volonté d’avancer et de faire passer le citoyen avant l’opérateur ? Passera bien qui passera le dernier. Soyons vigilants et sortons nos antennes !

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Ecologies d’échelle


Photo : www.paperblog.com

Ca déborde de l’actualité : partout, des entreprises qui entrent dans le rouge mettent au vert leurs salariés, au nom de la crise, à la recherche de la rentabilité perdue… Ca sonne un peu Indiana Jones, mais ça ne leurre plus personne. Les salariés HS veulent mettre les dirigeants KO. Et dans ce noir merdier, d’aucuns pensent encore sauver un système plus que jamais coulé. Touchés, nous le sommes tous. Il serait temps de construire autre chose… de tendre vers… de tendre vert.

A coups de pied dans la fourmilière, les futurs chômeurs de Caterpillar s’insurgent contre les plans de licenciements proposés. Sarko promet de sauver le site… « Sarko-mence », pensent les intéressés, « paroles, paroles et encore des paroles »… Même Obama peine à mettre bas les mesures de son plan de relance et à satisfaire le géant américain. C’est le chantier, quoi.

A Continental, on perd les pédales. La sous-préfecture de Compiègne a été mise à sac, les ouvriers, plumés, ont perdu leur pneu. Et comme le « ministre de la Relance », Patrick Devedjian a fait état d’une proposition sérieuse, le groupe a rappelé qu’ils avaient des propositions toutes les semaines, mais qu’il fallait faire le tri. Triste poste que celui qui échoue à Devedjian : il est plus probable qu’il tienne de la marionnette que du messie… Mais si, assure Sarko, la relance va arriver… Bientôt.

Et il n’est pas le seul.. Que dire de ces spécialistes, économistes, analystes financiers et autres défenseurs du capitalisme qui prévoient tous azimuts, un coup la relance, un coup même la croissance et un autre la rerechute ? Quid des meilleures sorties, orchestrées par Le Canard enchaîné (du 15/04/09 ) : « C’est (le redéclenchement de la croissance) en train de monter en charge. Et ça va s’accélérer en 2010 », déclare un conseiller de Christine Albanel. Ce que tempère Jean-Pisani Ferry, du CAE : « En 2012, la situation sera très difficile car les effets de la reprise ne seront pas encore là. » Faites votre choix. Bip ! Perdu. Dans tout les cas, on ne sait pas ! On est juste sûr que nos ailes brûlent…

Et pour sauter de l’avion, tous ne sont pas si démunis, d’aucuns trouvent même des parachutes dorés. Au vu et au sus de tous. A la suée des salariés. Au grand dam de toute la société. Qui pourtant soutient ce genre d’issue. Puisque la justice ne condamne pas. Puisque la loi n’encadre toujours pas. Sarko promet et puis recule. Sarko-phage.

Les riches boivent, les autres trinquent. On verse dans la caricature. Et les poubelles débordent. Et l’écologie est relayée au second rang des priorités. Mais sans recréer le lien avec notre Terre, comment repenser la vie, le travail, le développement de l’après-merdier ? Car on est dedans, mais si bouée de sauvetage il y a elle ne peut avoir que deux couleurs : le vert de l’espoir et le rouge de la rage, « mais pas celle qui fait baver », comme le dit si bien Keny Arkana, celle d’avancer.
Avé, les avertis !

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Sensass

Je me sens bien. Quand on ne se sent pas bien, c’est pour se faire sentir par quelqu’un d’autre… Et apparemment, les gens ne se sentent plus.

Leur odeur s’infiltre, s’introduit, s’insinue, s’impose : même sous la porte de chez moi, l’effluve me poursuit, alors que j’essaie de lui échapper tant bien que mal. Mâle frais rasé, femelle aux aisselles rosées du plaisir Narta, déodorants odorants, eaux de toilettes qui s’entêtent, parfums sans fin, qui, somme toute, ne donnent pas faim…
D’où vient donc cette idée que le mââââle fait du bien ? Que la femelle doit se sentir de loin ? Que sentir bon, c’est se sentir fort, toujours plus fort ? En politique, oui, mais aussi… Au boulot, dans la rue, dans l’arène de la vie, faut en mettre plein la vue… Enfin, du « m’as-tu-vu », on passe au « m’as-tu-senti », aujourd’hui.

Si ce n’est pas tout à fait nouveau, on peut quand même noter qu’il y a dérive… Des continents de senteurs se sont délités, jusqu’à devenir odeurs grossières.

Le parfum fit son apparition dès les Sumériens (soit au IVe siècle avant JC), et pas spécialement parce qu’ils suaient leur mère, je ne crois pas.
A l’époque, les produits étaient broyés, pilés, bouillis, imprégnés de matières grasses, et on utilisait surtout des écorces, des résines, des racines ou des matières animales servant de fixateurs. L’objectif était de recréer une effluve florale ou de bois, de nature après la pluie, de coucher de soleil dans la mer, sans les excréments de mouette. On accompagnait l’image qu’on donnait de soi d’un doux fumet qui s’évaporait en fumée.

Sous Louis XIV, c’est vrai, on couvrait ainsi le fait qu’on ne s’était pas lavé et qu’on fouettait la mouette.

Et aujourd’hui ? Le bruit et l’odeur… Le métro. Une agression des sens permanente. Mais il est plus difficile de fermer son nez que ses yeux ou ses oreilles. Et les hectolitres dont s’aspergent les gens débouchent les narines. Et le reste… Car elles en contiennent, ces giclées de liquide parfumé, ambré, transparent ou rosé, destiné à griser.

Des muscs synthétiques aux phtalates, en passant par les éthoxylates d’alkylphénol et beaucoup d’autres substances aux noms barbares, l’industrie du parfum ne néglige aucun composant de synthèse qui présente un double risque potentiel pour la santé et l’environnement. Ces substances chimiques ne restent pas confinées dans les produits et s’en échappent, notamment au moment de leur utilisation. Nous les diffusons dans l’air ambiant et notre corps les absorbe lors de l’application sur la peau, alors qu’elles ne devraient pas franchir la barrière cutanée, à la différence des produits pharmaceutiques…

Nous subissons donc une véritable exposition invisible et quotidienne aux substances toxiques.

En revanche, le naturel a, depuis longtemps été relégué au rang des antiquités.

Mais chassez le naturel, il revient au galop, alors au trot je teste des essences quintessence, des huiles essentielles, essentielle à mon bien-être. Etre ou paraître ? Sentir fort ou sentir bien ?
Pensez que pour votre voisin de métro, Farenheit peut faire monter son degré d’énervement, qu’un Hermès peut lui donner de l’herpès, que Poison peut en être un.

Pour la bonne humeur de tous, réduire les doses, oser le naturel. A bon humeur, salut !

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Nous resterons sur Terre…

Je suis allée le film à sa sortie, pour soutenir ce genre d’initiatives. Les images mettent bien en avant la déconnexion (totale pour certains) de l’homme avec la nature et ses ravages… Comme le dit Edgar Morin « L’homme n’a pas seulement industrialisé la nature mais a industrialisé l’homme ». Réagissons ! Vite !

lien vers le site du film

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BioGM, une drôle de chimère


Photo : leslegendesduhobbit.free.fr

Depuis janvier 2009 est entrée en application la directive européenne de 2007 autorisant les OGM à 0,9 % dans les produits bio, c’est-à-dire comme dans le reste de l’alimentation… Quand y a du gène y a plus de plaisir.

Beaucoup d’entre nous l’ignorent encore, mais les OGM sont déjà dans notre alimentation, puisque ce seuil de 0,9 % autorisé veut dire que jusqu’à cette proportion, pas besoin de spécifier la présence d’OGM sur l’étiquette. Et ce, même si la culture des OGM en plein champ est interdite commercialement en France (ce qui n’empêche pas la présence de cultures « expérimentales »), et même si le moratoire sur le maïs MON810 est maintenu, grâce à la collecte de 100 000 signatures en un mois par Greenpeace (première bonne nouvelle). Car les industriels de l’agro-alimentaires aiment les OGM importés : ils envahissent le secteur sous forme d’alimentation pour les bêtes (soja, colza) que nous mangeons ou dont nous mangeons les oeufs, le lait (et les yaourts, le fromage et tous les produits fabriqués avec), sous forme d’huile et de lécithine (tournesol, colza, soja) présentes dans le chocolat, et mille et uns produits préparés. Non, point de joli conte, pour les fournisseurs, il n’y a que des comptes.

Et des comptes à régler avec eux, on en a, partout en Europe… En Allemagne, la ministre de l’Agriculture a décidé à son tour, hier, de suspendre la culture du maïs Mon 810 « dans l’intérêt de l’environnement » (deuxième bonne nouvelle). En effet, des études récentes ont montré les incidences de ce maïs sur des organismes « non-cibles », comme les coccinelles et les papillons. Là, non plus on ne chantonne point de comptine enfantine, mais plutôt : « Fais panpan sur le gazon, pour décimer les coccinelles, fais panpan sur le gazon pour décimer les papillons ». L’Allemagne est ainsi le 6e pays (après la France, le Luxembourg, l’Autriche, la Hongrie et la Grèce) à prendre une telle décision. En outre, 80 % de l’opinion française est contre les OGM et les AMAP et autres systèmes de paniers bio fleurissent un peu partout et affichent complet. Seulement voilà… Même dans le bio, il peut y avoir des OGM…

Et ça, ça fait mal au bide ! Bien sûr, on nous dit que c’est parce qu’on ne peut garantir à 100 % que les cultures bio ne contiennent pas du tout de traces d’OGM, en raison de la culture d’OGM expérimentaux en plein champ et donc susceptibles d’essaimer (ce qui, en clair, est l’objectif poursuivi par les fournisseurs – voir à ce sujet le très bon film de Marie-Monique Robin, « Le monde selon Monsanto »). Alors on nous dit qu’il s’agit d’une « tolérance », qu’il n’y a pas de raison non plus que les agriculteurs bio se jettent là-dessus pour introduire des OGM dans la nourriture des bêtes, ce qui reste interdit (en culture bio uniquement, donc). Sauf que cette même directive européenne limite le lien au sol dans l’élevage bio de vaches laitières, c’est-à-dire que leur alimentation peut venir à 100 % de l’extérieur de la ferme… N’y a-t-il pas là des paradoxes énormes ? Et une volonté sous-jacente de permettre à des grands groupes de faire du bio, comme ils font du non-bio : sans réel respect de la nature, de l’animal, et accessoirement de l’homme qui consomme ces denrées ?

Mais on n’est pas des con-sommateurs, alors de plus en plus il faudra connaître les producteurs à qui on achète pour avoir des garanties. Ou miser sur des labels comme Demeter* (qui fait de la bio-dynamie, c’est-à-dire une agriculture qui a pour but de soigner la Terre et régénérer les sols, en respectant les rythmes de la Terre et du Cosmos) ou Bio Equitable, qui garantit un respect de la nature et des conditions de travail éthiquement équitables.
Enfin, la Fédération Nationale des Agriculteurs Biologiques (FNAB) annonçait le 15 janvier 2009, en « considérant que des pratiques plus durables et plus cohérentes que les minima réglementaires sont en réalité appliquées par l’écrasante majorité des agriculteurs bio français », vouloir créer une marque plus transparente que les labels actuels et approchant le zéro OGM. Cela se fera à travers une association rassemblant notamment la FNAB, les réseaux Biocoop et Biomonde, et l’association de consommateurs Bioconsommacteurs.

Quant à la suite, il va falloir rester vigilants face aux pressions de la Commission Européenne, qui plaide en faveur de l’introduction de la culture d’autres maïs OGM, d’autant plus qu’elle est soutenue par l’AESA** qui a rendu en janvier un avis favorable sur ces maïs. Mais en France, un avis similaire de l’AFSSA* suscitait une remise en cause de la crédibilité de tels organismes, axés sur le court terme et négligeant leur rôle de prévention.
Mais dans cette bataille chimérique des OGM, il s’agit bien du gouvernement des grosses firmes sur la vie agricole mondiale…

Et comme disait Machiavel, « gouverner, c’est faire croire ». Alors ne gobez pas toutes leurs histoires… Ou vous risqueriez de gober autre chose… et pas pour votre plus grand bien. La chimère BioGM ? Non merchi.

*Infos complémentaires :
Demeter
Bio Equitable
FNAB

**AESA : Autorité Européenne de Sécurité Alimentaire

AFSSA : Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments

Maintenons la vigilance : OGM j’en veux pas, l’action de Greenpeace

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OTAN pour nous !


Crédit photo : lepoint.fr

J’étais à Strasbourg, la ville où j’ai grandi, le week-end dernier… Le grand chantier avait déjà commencé… A partir de samedi se tiendra dans la capitale alsacienne (et accessoirement européenne, pour ceux qui l’ignorent encore) le très controversé sommet de l’OTAN. Et pour cause…

Cela fait quelques semaines que les Strasbourgeois voient s’ériger sous leurs yeux et leurs fenêtres un véritable arsenal de guerre. Guère que quelques mesures de précaution selon les services du préfet, il s’agit en effet de prévenir les risques de violence et de terrorisme lié à la présence de 28 chefs de l’Etat sur place, dont Obama himself. Et gare à ceux qui expriment leur pacifisme ! En marge du sommet, on a sommé le fils d’un membre du collectif anti-OTAN de retirer le drapeau « Pace – no to Nato » multicolore qui était accroché au balcon. Contraint, forcé, il s’est exécuté. Avant que son père ne raccroche l’étendard, criant au déni de démocratie et portant plainte. La représentante de la préfecture s’est dit « désolée » au tribunal administratif qui traitait l’affaire… On a affaire a une grosse machine qui s’emballe.

De grosses machines sont postées un peu partout : il y a même des missiles sol-air de la défense aérienne installés dans un champ près de Hoerdt, là où d’habitude on fait pousser des asperges ! Des hommes grenouille feront trempette aux alentours du Parlement européen et des hommes armés seront postés à proximité : pour le coup, on a même abattu les rangées d’arbres qui empêchaient la visibilité… Et la foi d’Obama, sage conscient des problèmes écologiques de la planète ? On en fait fi et au lieu de préserver notre poumon mondial, l’Amazonie, les dirigeants nous pompent l’air.

Quel intérêt de venir perturber la vie d’une ville pour une réunion militaire ? Ils pouvaient pas squatter dans une zone excentrée, facile à sécuriser ? En pleine crise, on bloque l’activité économique pendant une semaine ! Car tous les Strasbourgeois qui le peuvent fuient aujourd’hui. Les universités sont fermées depuis le début de la semaine… Et les commerçants ne savent pas sur quel pied rester. Car il y aura bien les médecins et avocats, qui sont d’astreinte, obligés d’être là « au cas où »… Mais que craignent-ils donc ? 30 000 hommes sont mobilisés : 15 000 Français et 15 000 Allemands, pour que les grands de ce monde puissent planifier la guerre en Afghanistan tranquillement ! Grands ? On a plus l’impression d’un jeu de guégerre d’enfants grandeur nature… Enfin, quand je dis nature…

Et les contre-manifestants ? Ils sont parqués à Ganzau, dans un camp éloigné des opérations et du centre-ville. Oui, « camp » est bien le terme employé. En Alsace, ça ressemble à de l’humour macabre… Une surveillance acérée les met sous pression, même si la préfecture dément avoir donné des ordres dans ce sens. Des échauffourées ont déjà éclatées mardi soir. La tension est palpable. Le tracé de la manifestation de samedi est délimité lui aussi et ne passe par le centre. « Nous voulons y passer si ça nous dit », c’est que disent en substance les responsables anti-OTAN, qui voudraient une meilleure visibilité de la démocratie.

Démocratie ? Mais on en est déjà à faire passer des lois sans qu’elles soient votées par le Parlement : sur la publicité et l’audiovisuel, sur le retour dans l’OTAN, justement…
C’est cruellement ironique de voir que d’aucuns pensent manifester pacifiquement contre une organisation militaire, qui par les moyens qu’elle mobilise pour se protéger, assimile les contre-manifestants à de dangereux terroristes et en les parquant dans des camps, les pousse à être violents pour se faire entendre… La boucle est bouclée, le cercle est vicieux.

On sert la ceinture des Strasbourgeois, des contre-manifestants, de la démocratie, et pendant ce temps, Obama, Sarkozy et compagnie vont s’en mettre plein la panse. Où ça ? On ne sait pas encore, car le lieu de restauration est tenu secret et peut même changer, stratégie oblige. Un restaurateur me confiait qu’il espérait qu’aucun officiel ne finirait chez lui en dernier recours. Car il n’avait pas envie de faire du zèle. D’ailleurs le zèle, même avec de la mayonnaise, c’est jamais très bon… Au temps pour moi !

Loin de ce sommet de l’Alliance atlantique, de l’autre côté de l’Atlantique, à Londres, Alain Robert a tenté d’atteindre un autre sommet, celui du Lloyds building. Cet homme, qui a déjà escaladé à main nue plusieurs tours emblématiques, voulait alerter l’opinion sur le réchauffement climatique… Il s’est fait interpelé et a fini gelé par la police. Autant pour lui !

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On a marché sur la Terre…

On n’est pas sortis de l’auberge… On sature, on gamberge. Mais ne serait-il pas temps qu’on converge ? Les problèmes écologiques ne datent pas d’hier. Ils s’ancrent, ils s’imposent… Il n’est pas temps d’une pause. Le monde explose. On avance, pas à pas. Pas dans le bon sens ? A contre-pied du bon sens ? Sans souci Lucie, « y aura qu’à rectifier le tir après »… Après ? Quand ?

Je ne suis ni sans voix ni sans voie et pourtant, c’est vrai, je ne sais pas toujours où parler, où marcher. Creuser un sillon ? Oui, mais un nouveau qui se frayerait un chemin entre abeilles et grillons. Voler. Non, pas dans les magasins, mais s’élever un peu, contacter d’autres cieux. Je ne parle point de Dieu mais de la Nature, de l’Univers. Tendre vers le global relativise les soucis du local, de l’individuel. Pas la globalisation économique qui nous nique. Un tout, notre « environnement ». Ce n’est pas un vain mot. Construire un monde plus équitable, plus en accord avec le vivant, ce n’est pas un vain maux. Ca en vaut la peine. Libérer la planète de sa double peine. La soulager, lui enlever ses fers…

Ferrer mes pieds, tel était mon objectif de la journée. Ca paraît anodin, ça ne l’est pas. Eviter le made in China, oui mais… Préférer la qualité, laquelle ? Et ne pas soustraire trop vite mon porte-monnaie à la gravité. L’instant n’est pas grave, mais il faut faire un choix… Alors je me retrouve à sillonner la rue d’Alésia, aux magasins de stocks, bradés donc. J’ai un penchant pour la marque Naturalista, des chaussures tout en matériau bio. Mais les modèles que je trouve ne me donne pas d’ailes et leurs prix ne sont pas jolis… Je rencontre alors une paire de « chaussures confortables »… Allemandes, évidemment, marque Tamaris. Alors le cliché, c’est que confortable veut dire moche, à l’esthétique toc. Mais ce n’est plus vrai. Se chausser joli et étique, c’est possible. Et toc ! C’est de plus en plus « in ». Le made out China a donc de l’avenir. Reste juste à trouver le sens de nos achats : on achètera une ou deux paires de brodequins au lieu de plusieurs paires en plastique à 20 euros.

Mais ils nous porteront littéralement. Car je les enfile, mes beaux souliers rouge… Je les sens bien. Je me sens bien. Le cuir est tout souple, comme une seconde peau et, coup de pot, il est vernis, donc pas besoin de le traiter, d’y ajouter de l’imperméabilisant chimique ! Chic et choc. Et comble du top : le talon en bois est juste étudié pour soutenir le dos, ne pas le brusquer. Ca renvoie dos à dos les théories de l’inesthétique de l’équitable et des tics des écolos équitables qui n’auraient aucun goût et se gaveraient de tofu fade…

Mes chaussures, c’est que du bonheur ! Alors aux rabats-joie, je dis que les anges ont des ailes et les sages des pieds bien chaussés. Ca me fait penser que les chaussettes de l’archi-duchesses sont sèches et archi-sèches. Et la Terre aussi… On a trop marché sur elle. Alors marchons vers d’autres lieux communs.

Exemples de marques de chaussures bio et/ou équitables :
El Naturalista, baskets Veja
Exemple de marque confort :Tamaris

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