Nouveau label… la belle vie, la Bio Cohérence !

Il y a trois jours était lancé le nouveau biolabel exigeant « Bio Cohérence »… Késako, me direz-vous ? Eh bien, c’est simple, c’est un label qui certifie que la denrée sur laquelle il est accollé respecte un cahier des charges bien précis. « Encore un autre label, on ne s’y retrouve plus, c’est un coup marketing, ou quoi ? », pensez-vous. Mais non, point du tout. Au contraire. Il s’agit là de mettre l’accent sur la cohérence… D’où son nom, bien trouvé, héhé.

Car en matière d’agriculture biologique aujourd’hui, il y en a de toutes les tendances. Celle prônée par Bruxelles, et sur laquelle se calque le label AB français, est tolérante vis-à-vis des OGM, par exemple. Depuis janvier, ils sont en effet autorisés à hauteur de 0,9 % dans les produits AB. On peut donc avoir du chocolat AB bio, contenant de la lécithine de soja OGM. Sympa, non ? D’où cette volonté de plusieurs acteurs de l’agro-alimentaire biologique d’aller vers plus de… bio-logique ! La charte complète donc le règlement européen en imposant notamment le refus des OGM et la nourriture animale 100 % bio et produite sur place… Oui, parce que là aussi, faire du bio et nourrir les bêtes avec du soja importé d’Amérique du Sud, même bio, c’est le monde à l’envers.

Bio Cohérence se met donc à l’en-vert et nous garantira des produits tout beaux, tout bio. Le label sera visible sur des produits dès 2011. Les labels Demeter ou Nature et Progrès, plus répandus en Allemagne, vont déjà dans ce sens.

Parce que, comme dirait Souchon : « On avance, on avance, on avance, on n’a plus assez d’essence pour faire la route dans l’autre sens… Il faut qu’on avance ! »

en savoir plus sur le label

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Marcher dans la Coline…

Je sors d’une séance de ce film documentaire-essayiste de Coline Serreau. Si j’ai eu un peu de mal au début à me faire à la forme, je ne peux que louer le fond, le contenu du film, son essence. Non, pas l’essence de voitures, justement… vous allez voir !

Ce docu va droit au but et touche à l’essentiel : le vivant. Le vivant que l’homme a rendu… mort. Tout simplement. Le fond, c’est le sol, la Terre. Et plus elle est vivante c’est-à-dire abrite la vie, plus elle donne de belles plantes, de beaux plants.
Pas besoin de business plan pour comprendre que ces vers de terre, accariens et crustacés (si, si) s’occupent chacun de ce qu’il sait faire : l’un touche du bois, l’autre l’attaque et le réduit en plus petits bouts, l’autre encore est spécialisé dans le grignotage de résidus végétaux… On peut décliner les exemples à l’envi.

C’est bien à l’envie que marche ce film. Et marcher, c’est le bon mot, car, si on saute d’un sujet à l’autre, c’est avec un rythme tranquille qui crée le lien et montre combien tout est enchevêtré.
On a construit une agriculture de guerre en détournant en pesticides tous les toxiques des industries d’armement inutiles en temps de paix.

C’est vrai, il y a un étroit rapport entre domination de la terre et gouvernance agro-industrielle masculine. L’agriculture extensive viole la terre et étend le pouvoir patriarcal des multinationales.
On a retiré l’agriculture des mains féminines qui la perpétuait respectueusement pour perpétrer un crime annoncé à grands coups de bittes des machines de labour et à grand renfort d’engrais chimiques. Les grands trusts, en phallocrates qui se respectent, veulent faire de la nourriture et surtout des semences une marchandise.

Et l’agriculteur est devenu une marionnette entre leurs mains. En revenant à des pratiques de culture basée sur le respect et l’écoute de la matrice terre, notre mère à tous, l’homme peut redevenir humain. Et l’agriculteur se libérer d’une machine industrielle puissante et destructrice. Pour ce faire, différents mouvements se sont développés, du Brésil à l’Inde.

Au gré du film et de ses soubresauts d’humeur et d’image, je me suis laissée porter, car la forme prend aussi sa liberté. J’ai fait fi des décalages de son (peut-être dus à la salle où j’étais) pour écouter la profondeur des voix et des êtres qui nous parlent. Peu importe, on n’est pas en présence d’un produit cinématographique léché et esthétique, mais face à une oeuvre collective, éthique. Et pas toc pour un sou.

Sous les gravats, la Terre… la belle verte, vivante, odorante, vivifiante, nutritive, cognitive… Et Coline porte bien son prénom.

Moi aussi, j’ai envie de crier ma terrienne féminité, car je me sens en phase avec tous ces intervenants et, bien sûr, avec la réalisatrice, véhiculant les mêmes messages et possibles à travers mon spectacle.

On peut agir en local en s’inscrivant dans le global…
…et le battement d’aile du papillon devient vert avenir !

voir le site du film

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Un article dans l’Alsace et un reportage sur Arte !

On est le 1er avril, mais ce n’est pas une blague ! Voici deux sujets sur mon spectacle, de quoi lire et de quoi voir. D’abord, « Charlotte Normand se met au vert » a été joué trois soirs de suite en Alsace, à Guebwiller, Drusenheim et Steinbrunn-le-Bas… Si, si ! Allez-y, les non-Alsaciens, essayez un peu de prononcer ces noms, pour voir ! 🙂
L’accueil là-bas a été fort et chaleureux, comme en témoigne cet article paru dans l’Alsace : »L’humour 100 % bio de Charlotte Normand ».


lire l’article

Et puis, hier soir, dans « Global Mag », la quotidienne sur la planète sur Arte, a été diffusé ce reportage sur le rire vert. J’y suis présentée comme la relève en termes d’humour écolo, après Marc Jolivet et Gustave Parking ! C’est un sujet de trois minutes (un peu de patience, on me voit surtout à la fin). Je vous laisse le découvrir…

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Gardez la patate….


http://i137.photobucket.com

Sur le dossier des OGM, les pays européens se refilent la patate chaude, sans jamais vraiment la trancher. A coup de clauses de sauvegarde, un Etat après l’autre, on réussit in extremis à interdire la culture de colzas transgéniques, puis du fameux maïs MON810. Mais on n’a pas gagné un moratoire que la Commission nous dégueule une autre autorisation d’OGM.

Une patate, cette fois ! Pour faire du papier ! Mais qu’est-ce qu’ils vont pas chercher… Alors, bien sûr, on nous assure… que l’usage est purement industriel, qu’on ne la retrouvera pas dans l’alimentation… sauf peut-être dans celle de certains animaux d’élevage… Donc clairement dans l’alimentation humaine, puisque qui mange un boeuf… ou un porc, mange la patate qu’il a mangée, enfin ses résidus, ce qui n’est pas mieux. En faim, ils continuent vraiment à faire n’importe quoi.

Et BASF, l’inventeur de ce nouvel OGM, de se vanter de faire dans l’industriel et le chimique et de ne pas se préoccuper des particuliers. D’ajouter que la cassette était un accident de parcours*. C’est marrant, c’est rentable chez ces gens-là ! N’importe quel quidam qui a un accident de parcours le paie cher, en général. Il ne se fait pas payer pour ça…

BASF, Monsanto, Bayer, ces firmes qui prétendent vouloir pallier les problèmes de l’humanité en amenant plus de rendements et moins de pertes, avec leurs OGM tous azimuts (pas facile à articuler, ça : « avec leurs OGM tous azimuts », vous pouvez essayez), commencent à nous faire suer. Tiens, avec ma sueur, on pourrait pas aussi embellir le rendu du papier ?

A force de nous prendre pour des pommes, le cidre va leur péter au nez. Et rien que pour voir ça, moi, je dis : ça vaut le coup de garder la patate.

*article de rue 89 sur le sujet

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Canto Allègre



photo : http://www.points2vue.com/

On connaît la chanson de Claude Allègre. Régulièrement, il nous ressert la même rengaine, en changeant à peine les paroles… « L’homme est parfait, l’homme n’a rien à se reprocher, Ce n’est que vision scientifico-fantasmagorique que la thèse du réchauffement climatique… hic ! »

Sauf que pour proposer autre chose, affirmer, contrer des scientifiques, il faut y aller de toute sa stature crédible et vérifiable, et non juste de sa carrure éléphantesque et de sa grande gueule. Et la rigueur, dans toute thèse scientifique, c’est quelque chose. Et Le Monde* de pointer du doigt des aberrations – il n’y a pas d’autre mot – qui truffent le livre de M. Allègre.

Déjà, le minimum est quand même de vérifier les sigles, références, et autres citations que l’on met en exergue. C’est à se demander si M. Allègre a écrit son ouvrage. « Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage », disait Boileau. Si c’est vrai quand il s’agit de poème, alors quand on veut démontrer l’indémontrable…
Pour commencer, alors qu’il s’attaque aux conclusions du GIEC, le Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat, l’auteur le définit comme le « Groupement International pour l’Etude du Climat ». Jolie approximation ! Mais l’auteur ne prétend pas faire de la poésie. Dommage.

J’aime beaucoup aussi sa façon d’affirmer en toute simplicité : « Au total, l’Antarctique ne semble pas fondre. En tout cas, ce n’est pas perceptible »… et de montrer par là-même son manque de rigueur (ou son incompétence ?), car la réduction des glaces de l’Antarctique n’est pas due à une fonte mais au glissement des glaciers dans la mer. Qui est apparamment très perceptible, car grâce à des données satellitaires, les scientifiques ont pu mesurer qu’entre 2002 et 2006, l’Antarctique a perdu, en moyenne, 104 milliards de tonnes de glace par an. Entre 2006 et 2009, ce taux est passé à 246 Gt par an. Et c’est bien parce que les glaces se sont éparpillées dans la mer que les pôles voient une augmentation de la navigation. En raison des glaces dérivantes, cela pose d’ailleurs la question des icebergs isolés… mais c’est un autre problème que celui du Titanic, hic.

Comble de l’amateurisme, M. Allègre parvient à citer des études qui n’existent pas ou qui n’ont pas du tout le même objet que celui prétendu. J’aime beaucoup l’exemple du « vote (prétendument contre la thèse du réchauffement climatique) qui a eu lieu parmi les spécialistes américains du climat le 19 octobre 2009 ». Interrogé, Paul Higgins, – à ne pas confondre avec Paul Haggis, le cinéaste -, un responsable de l’American Meteorological Society, dit se souvenir de cette enquête… qui concernait, en fait de « spécialistes américains du climat » des présentateurs météo des chaînes de télévision américaines !
C’est comme Laurent Cabrol, qui lui aussi a écrit un livre sur le réchauffement climatique (si, si !) : ils ont quand même un super-diplôme de speaker météo, merde ! C’est pas rien…

C »est par rien non plus que de prétendre, de tous ses poumons, chanter un air différent et original, mais en plaçant mal sa voix. Voie du milieu ? Mon oeil, oui. C’est même dangereux, tant on dit aux gens ce qu’ils ont envie d’entendre : « ne faites rien ». A vouloir être juste populaire, on oublie l’essentiel : non, l’air de la Terre n’est pas inépuisable pour les hommes, et oui, c’est à eux de savoir s’ils veulent continuer à y respirer…

Vous chantiez ? Eh bien, dansez maintenant !

*l’article en question est ici
article sur la navigation dans les pôles

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Au feu, les pompiers !

Ce matin, j’ai eu une drôle de surprise, alors que j’étais occupée à écrire sur ce même blog…

On frappe fort à la porte. Plusieurs coups répétés. A contre coeur, je me dirige vers l’entrée et ouvre… à un pompier. Grand. Comme tous les pompiers. Baraqué. Comme tous les pompiers. Un peu boutonneux. Il m’explique très gentiment que le conduit de la cheminée du monsieur du 3e qui se réchauffait a pris feu. C’est qui, ce con du 3e qui fait du feu sans avoir ramoné son conduit, je me dis. Et puis je me ravise. Je ne le connais pas. Un accident est si vite arrivé. Le pompier me demande de toucher le conduit à la place de ce qui a été jadis une cheminée pour voir si c’est chaud. Que nenni. Il m’enjoint aussi d’ouvrir la fenêtre si je sentais des odeurs de fumée. C’est tout. Merci. Au revoir.

Je reviens à mon écran… Quelques minutes plus tard, gros bordel devant ma porte. Ca sonne. Je vais pour ouvrir. « Restez pas là, mademoiselle ! » Ben oui, mais vous avez sonné, alors… « Ah, pardon, pas fait exprès ». Un énergumène de pompier est en train d’escalader, enfin de se faire aider par tous les autres, plutôt, pour accéder à la lucarne et au toit. Et donc à la cheminée en question, je présume. « On fait attention, y a de la neige. Je veux pas de blessé aujourd’hui », dit celui que je suppose être le chef. Enfin, il dit pas aujourd’hui, ça c’est moi qui le pense. Je referme ma porte pour les laisser oeuvrer. Pour couvrir leur boxon, je mets David Bowie « Starman »… Y a peut-être un rapport. La brigade devant ma porte vient peut-être direct des étoiles.

Faut dire que c’est pas commun. Je pensais passer une journée tranquille à écrire chez moi et c’est le grand débarquement. Après un moment, ça sonne. Et on me signifie que ce n’est pas une erreur, puisque ça sonne plusieurs fois. J’ouvre à un pompier qui s’engouffre chez moi, le temps que l’autre (le chef) m’explique qu’il faut regarder le conduit avec sa caméra à infrarouges. Je le laisse passer, un autre le suit. Et là, j’en ai marre.
Déjà que je suis pas coiffée, fringuée entre grunge et cool (pour une journée d’écriture, quoi), en plus il faut qu’ils circulent dans tout l’appart, pas vraiment rangé. Je comptais le faire plus tard dans la journée. C’est très bête, mais d’un coup, j’ai honte. J’ai beau me dire que des logements autrement pires, ils en voient tous les jours, je n’ai qu’une hâte : qu’ils s’en aillent. Et pourtant, ils sont pas méchants. Ils font leur boulot. Mais ça me plombe. Ils me saluent, rigolent quand je m’étonne de voir un truc écrit sur ma porte. « C’est de la craie, ça s’en va avec une éponge et de l’eau ». J’ai pas réussi à déchiffrer, mais j’aurais juré du portugais… Ils finissent par s’en aller.

Je me sens un peu dépassée. Mécaniquement, j’attrape une éponge, l’humidifie. Mais quand j’ouvre ma porte pour rincer le tag (et tenter de le comprendre), il a été frotté. Presque déçue, je nettoie ce qu’il en reste, referme ma porte. Je regarde mon chez-moi… Frénétiquement, je me mets à tout ranger. Et croyez-moi, y avait le feu !

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Erratum : espèce de thon rouge !

Je faisais récemment, dans le cadre de la défense du thon rouge menacé d’extinction, un manuel du mangeur de sushi responsable à l’adresse de mes concitoyens consommateurs de ces mets japonais.

A la lecture de l’interview donnée conjointement par François Chartier (campagne océans chez Greenpeace) et Alain Fonteneau (de l’IRD, Institut de Recherche et Développement) à rue 89*, j’avoue j’en ai bavé, pas vous… C’est-à-dire que je réalise que j’ai clairement fait la confusion entre thon rouge et thon à chair rouge. Pour parler du thon, je n’avais donc pas le bon ton.

Il existe plusieurs espèces de thon. Le thon rouge de l’Altantique, thunnus thynnus, décimé et aujourd’hui à moins de 15 % de la population initiale, en est une. Le thon blanc germon, qu’on mange (ou pas, car c’est plein de métaux lourds !) en boîte. Et les thons tropicaux, listao, albacore et patudos, à chair rouge.
Ce sont eux qui sont utilisés dans les restaurants de sushi français. A part dans les restaurants très chers, apparemment, pas de risque de tomber sur du « vrai » thon rouge. Moins de 1% de la pêche est consommé en France. 80 % l’est au Japon.

Dans les restaurants de sushi ici, vous pouvez donc consommer le thon rouge, qui ne l’est que de chair, pas de nom, vous ne prendrez pas cher !
Evitez plutôt le saumon, souvent plein de PCB et de saloperies quand il est d’élevage, et ces élevages polluent et posent des problèmes d’écosystème. Même l’élevage de saumon bio, c’est pas top. Et je rappelle qu’on peut goûter les sushis ou sashimis au maquereau ou à la dorade royale, ça change et ces poissons ne sont pas menacés.

Mais le thon rouge, lui, l’est, et si on n’arrête pas de le pêcher (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinctionpour l’engraisser et l’envoyer vers le Japon). L’inscrire à l’annexe 1 de la Cites (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction), puis dire que cela s’appliquera dans six mois n’est pas suffisant. Je vous renvoie à la pétition de Greenpeace**.

Je maitiens enfin qu’il est intéressant de consulter, voire d’avoir sur soi, le guide sur les poissons du WWF***. Ca aide à savoir où on en est… Encore faut-il bien connaître ce que désigne le nom de l’espèce…

Espèce de mea culpa, ce billet vaut pour excuse d’avoir divulgué de mauvaises infos dans le précédent… I’m really sushi… euh, sorry !

*l’article en question est ici
**la pétition sur le site de Greenpeace pour alerter le ministre

***le guide des poissons du WWF à avoir sur soi

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Coeur "Océans"…

Je sors d’une projection du dernier film de Jacques Perrin… et j’ai le coeur océan.
Tant d’animaux, tant d’images, tant de beautés… Des raies de lumière dans l’eau et des raies protectrices : de petits poissons se nichent sous elles, sous leur nageoires comme des ailes… Des membranes colorées se mouvant telles de précieuses étoffes, des touffes d’algues qui cachent des espèces aux aguets… Des bancs de poissons, de dauphins malins… Et des hordes de fous de bassan, fous, alertes, qui plongent et qui au fond n’ont pas peur du fond. Ils côtoient les requins et les dauphins, et tous ensemble piègent leurs petites proies, pour mettre les petits plats dans les grands poissons.

Des animaux nagent, tournent, sautent, se frôlent, dansent, d’autres se déplacent la gueule ouverte… Comme certains dans la salle de cinéma qui ne peuvent s’empêcher de commenter à tout-va. Et tout va vite, voilà un requin, un orque qui rôde, une terrible bataille entre un crabe et une langouste. Ouste !

Et puis les plus grands mammifères du monde se laissent porter par les vagues, chantent, se font des mamours. Dans une autre vie, j’étais effrayée par les baleines. Je réalise maintenant qu’elles sont plus paisibles que certains de mes con-temporains. Majestueuses, gracieuses, tranquilles, elles forcent le respect. Leur grandeur et leur air un peu préhistorique nous rappellent à notre humble condition.

D’autres poissons, plus au fond, ont l’air de drôles de pierres. Et pourtant, eux aussi se meuvent avec détermination et harmonie. Ce qui me frappe, dans ce monde marin, c’est que tous, même les tout petits, même ceux tout au fond, respirent la vie, aspirent les possibles. Pourquoi l’homme répand-il ainsi la mort ? Les scènes les plus tragiques ne sont pas celles où des animaux en attrapent d’autres pour se nourrir, mais… les méfaits causés par l’homme.

Je reste un peu sceptique quand je vois sur l’écran « Fondation Total, EDF, Veolia Environnement »… Je comprends Jacques Perrin qui prend les fonds là où ils sont (c’est le cas de le dire). Mais j’aimerais comprendre comment on peut à ce point-là bousiller la nature et faire semblant de vouloir la sauver. Schizophrénie. Il est vrai qu’il n’y a dans le film aucune allusion aux marées noires… Ni même au réchauffement climatique, ce que j’ai trouvé un peu étonnant. Néanmoins, ma réserve s’arrêtera-là, car la beauté parle et le message passe, je pense.

Courez vous immerger, vous ne coulerez pas ! Et la musique de Coulais (il était destiné à composer pour le film !) vous bercera. Ode à l’eau, hommage à la mer pas amer, sauf que… Il nous faut nous bouger pour la préserver… Amen. Et déjà… Amène-toi au cinéma !

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Invictus Clint…

Une fois encore, Clint fait mouche, Clint est loin de faire moche, et Clint ne mâche pas les maux de société… Non, il n’est pas du genre à remâcher, Clint, il agit, il fonce, encore et encore. Depuis 97, un film par an en tant que réalisateur (et acteur souvent), et ce rythme s’accélère : depuis Invictus, il a tourné à l’automne un film à Paris (avec Cécile de France et Matt Damon) et est sur la production du suivant.

Alors, bien sûr, d’aucuns disent que ses films sont linéaires, plein de bons sentiments… Je ne suis pas tout à fait d’accord. D’une part, ça dépend des films. Car on ne peut pas dire que Million Dollars Baby soit exactement linéaire et prévisible, avec une happy end à l’américaine. Pour ce qui concerne Gran Torino, il y a une vraie ambiguïté et progression dans les personnages (je pense par exemple au personnage du prêtre). Et puis, il y a les autres, je ne vais pas tous les citer…

Dans Invictus, c’est peut-être plus attendu, et pour cause : ça cause d’une histoire vraie, et globalement, l’histoire, on la connaît. OK. Mais malheureusement, on ne peut pas dire que les problèmes du racisme et du rejet de l’autre soient des maux réglés aujourd’hui, donc la façon dont Eastwood porte la démonstration que l’union fait la force et la farce aux opposants, est jouissive et porteuse d’espoir. Et je réalise que, si j’apprécie les films qui montrent ou dénoncent, un peu d’espoir ne fait pas de mal. Ca ne veut pas dire qu’il faut nécessairement finir en fin heureuse et mièvre ou être léger tout le temps, ça veut dire UN PEU d’espoir, une lueur à un moment ou à un autre. Ou alors, s’il n’y en a presque pas, l’empathie avec les personnages m’est nécessaire. Sinon je reste en dehors du film, à distance.

Mais je m’égare, car pour en revenir à « Robin Easthood », avancer en âge semble le motiver à accélérer le rythme et à défendre des causes sociales. Et il ne lésine pas sur les moyens. Les reconstitutions des matches de rugby sont impressionnantes et le nombre de figurants, rien que pour jouer les joueurs de tous les pays, important. Tom Stern à l’image fait encore des miracles. Matt Damon, grossi et durci pour son rôle de capitaine de l’équipe de rugby nationale, est convaincant. Quant à Morgan Freeman (seul acteur jugé digne par Mandela de jouer son rôle) en Mandela, il est criant d’authenticité et très attachant.

Et puis, ce poème « Invictus » (de William Ernest Henley), qui veut dire « invincible » et parle d’insoumission et de courage, a encore des résonances pertinentes aujourd’hui… Plus que jamais, c’est ce dont nous avons besoin pour arriver à dessiner un monde meilleur et plus vert… A vos marques !

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Du nucléaire dans nos affaires ? Non merci !

Il était une fois un code de la Santé publique… censé nous protéger, notamment contre la présence de radionucléides (éléments qui émettent des rayonnements ionisants) dans les aliments, les biens de consommation et les matériaux de construction. En 2002, ce code s’est vu adjoindre des articles allant dans ce sens… en même temps que d’autres articles permettant d’y déroger. Cependant, pour que ces derniers puissent prendre effet, un arrêté était nécessaire.

Dans cette forêt législative, le petit chaperon rouge, c’est le Criirad (Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité) et il avait obtenu du méchant loup (le gouvernement) que cet arrêté ne paraisse jamais… mais le méchant loup du conte n’est pas fiable… et l’arrêté est paru en mai 2009.

Du coup, le Criirad a déposé un recours devant le Conseil d’Etat en juillet pour le faire annuler. En effet, l’arrêté permet d’introduire des substances radioactives dans tout, sauf les aliments, les cosmétiques, les bijoux et les produits en contact avec les aliments. C’est-à-dire ? Que les matériaux de construction pourraient intégrer des restes de déchets nucléaires et nous environner, jusque dans nos habitats. Déjà qu’il y a de plus en plus d’antennes relais ! On nous propose carrément d’irradier nos vies d’ondes diverses ! Et gageons qu’elles ne nous ferons pas voir la vie en rose… Il y a déjà, par exemple, du radium ou de l’uranium dans des réveils, des montres, des carreaux en céramique…

Et le ministère de l’Environnement dans tout ça ? N’est-il pas supposé jouer le rôle de la grand-mère ? Appliquer le principe de précaution ? Eviter le plus possible de nous exposer, d’autant que l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) a donné un avis défavorable ? Ou a-t-il trop peur de se faire manger par le loup ? Ou par les deux ogres du nucléaire ?

Alors qu’ils ne savent plus quoi faire de leur déchets nucléaires, Areva et EDF se tirent dans les pattes en s’accusant l’un l’autre de ne pas assez traiter leurs restes, et font venir des bateaux russes pour emporter la merde en Russie. Et maintenant, on voudrait nous refourguer des résidus de déchets, sous prétexte de recyclage ? Car, lors du démantèlement à venir de nombreuses centrales, la crainte du Criiad est que « ce qui est valorisable ne soit plus considéré comme déchet au sens de la loi de 2006, et que cela ouvre la porte à l’exposition d’un grand nombre de personnes à une radioactivité non naturelle(..), faible mais non nulle. »

« Valorisable »… Parce que le nucléaire le vaut bien, c’est ça ? On se croirait dans une mauvaise pub… A quand le débat citoyen sur la question, crénom de nom ?! Les Français payent pour les centrales nucléaires. Non seulement, ils ont le droit de savoir ce qui s’y passent, mais en plus, ils ont le droit de donner leur avis. Et, on le sait, il y a d’autres énergies à développer. Solaire, hydraulique, éolien dans certains coins, etc.

Alors le coup du nucléaire dans nos affaires courantes… ça commence à bien faire ! Une réunion était organisée lundi entre la Criirad et les services de Borloo… Affaire à suivre, donc. Pourvu que ça s’éclaire.

vignette issue de http://lecolporteur.wordpress.com
article de rue 89 sur le sujet

site du Criirad
pétition papier du Criirad

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