Articles du mois février 2013

Stéphane Hessel est mort… vive l’Indigné !

Stéphane Hessel qu’on ne présente plus, auteur au crépuscule de sa vie bien remplie de « Indignez-vous !« , s’est éteint cette nuit…
L’homme est mort… vive l’Indigné !

Et surtout, que vive l’indigné que nous avons tous en nous…

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Scandale Findus : tout dans la dentelle !

Le scandale de l’affaire Findus étonne et ça m’étonne.
Avec des filières longues et ultra-industrialisées mettant toujours plus en avant le pas cher, il est absolument inévitable de tomber dans le bas de gamme et l’opaque.
Et on ne peut pas dire qu’on n’était pas au courant !
Une fois de plus, c’est un vaudeville qui se joue-là.

Quand le circuit long se mord la queue (de cheval)
Reprenons au début, ou plutôt à la fin.
Quand vous achetez des lasagnes Findus, vous achetez en fait des lasagnes cuisinés par Comigel, entreprise française, qui se fait livrer sa viande par Tavola, entreprise luxembourgeoise, qui se fait elle-même livrer par Spanghero, entreprise française basée dans l’Aude qui transforme et conditionne de la viande qu’elle se fait livrer… par traders internationaux interposés (chypriote ou néerlandais), qui ont la bonne idée de faire venir la viande des filières roumaines… chevalines si possible et mafieuses de préférence !

Les joies de la transparence
Dans cet embrouillaminis de sous-traitants et de cheminement de marchandises laissant une bonne empreinte carbone, les dirigeants des boîtes encastrées les unes dans les autres ont bon dos de se renvoyer la balle et de dire qu’ils ne sont au courant de rien pour se blanchir.
Mais, pardon, au lieu d’être une preuve de bonne foi, c’est encore plus grave ! « Vous êtes inculpés d’avoir mis un aliment à la place d’un autre dans le plat que vous vendez, qu’avez-vous à dire pour votre défense ? -Ah, mais moi je ne sais pas ce qu’il y a dans mes plats, ce n’est pas ma faute à moi, c’est celui qui cuisine ! ». Et celui qui cuisine de ne pas s’informer non plus d’où vient la matière première et de ne faire aucune différence entre du cheval et du boeuf. Normal, il a fait confiance à celui qui le livre, c’est sa faute à lui, etc, etc.
Et comme ça, on remonte tranquillement à la mafia, mais c’est juste la faute à pas de chance !

Virevoltes vaudevillesques
Pour sauver la face, il faut désigner un boeuf émissaire, alors Spanghero porte le joug du coupable et on prétend les autres blanchis.
Mais parle-t-on des vrais problèmes ? De raccourcir les filières pour privilégier transparence et qualité ? De manger et produire moins de viande ? De se tourner enfin vers un mode d’agriculture sain et soucieux de l’environnement ?
Que nenni ! Les politiques parlent d’augmenter les contrôles, encore une mesure logique et peu onéreuse. Plutôt que de scier un arbre mort, on va faire vérifier par des inspecteurs si ses branches sont encore attachées au tronc, et puis même évaluer la composition de la branche en faisant des tests ADN ! Oui, oui, c’est à peu près comme ça que Findus prétend rassurer ses consommateurs sur la provenance de la viande.

Non-sens kafkaïen
Et puis pourquoi ne pas aller plus loin encore dans le progrès : d’aucuns en profitent pour remettre les OGM au goût du jour et prôner la solution… de la viande artificielle ! Non, non, vous ne rêvez pas, comme l’élevage pollue, on va créer de la viande en laboratoire, ça, c’est sûr, ce sera vachement plus sain et on saura vraiment ce qu’on mange !
Quant aux lots de lasagnes incriminés, on ne sait pas encore s’ils seront récupérés par les Restos du Coeur ou la Banque alimentaire, cela dépendra s’ils sont ou non jugés dangereux pour la santé. Et sinon ce seront des tonnes de bouffe qui partiront en fumée…
Vous trouveriez ça dégueulasse, de refiler du cheval pas net à des pauvres gens ? Mais vous savez, le boeuf que vous mangez tous les jours ne vaut certainement pas mieux…

Alors… bon appétit bien sûr !

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Du poids (lourd) des lobbys…

Peut-être, comme moi, en aviez-vous déjà conscience, peut-être pas. Ce qui est sûr en voyant le documentaire « Bruxelles Business » diffusé sur Arte hier soir (et visible pendant sept jours), c’est que le poids des lobbys dans les décisions prises dans les institutions européennes dépasse l’entendement…
…ou comment les lois qui doivent traiter de l’intérêt général sont faites en fait pour satisfaire les grosses multinationales…
…ou comment le serpent capitaliste n’en finit plus de se mordre la queue !

Les lions sont dans l’arène et c’est normal
C’est sûr, un commissaire européen ne peut pas tout savoir. Et on voit bien dans le film comment ce qui devait être juste une consultation d’experts au départ devient trafic d’influence voire corruption à peine déguisée via de vrais chasseurs de têtes, sorte de super-commerciaux au service de clients hyper-puissants… les fameux lobbyistes.
On nous dit qu’ils sont entre 10 000 et 15 000 à Bruxelles et on a peine à imaginer qu’ils tiennent tous dans cette petite ville sympathique !
Je savais déjà que Monsanto et consorts avaient leurs bureaux à côté des institutions européennes, mais je ne réalisais pas à quel point tout ceci était rôdé et toléré.

Quand l’incohérence se lit dans les gobelets
Cette séquence (voir photo) où l’on voit Pascal, le lobbyiste français suivi par le reportage, discuter au moment du café m’a semblé édifiante… par ce qui était dit, bien sûr, mais aussi par ce qui est bu. Entendons-nous, je ne sous-entends pas qu’il y ait du whisky dans les cafés… Non, je parle du support dans lequel ces gens, payés par les contribuables européens dans des institutions soi-disant démocratiques, boivent : un, non deux gobelets en plastique ! Le café doit être bien chaud, alors la plupart double encore l’effectif de consommation.

Ca vous paraît anodin ? Cette scène a lieu tous les jours, avec des centaines de personnes, plusieurs fois par jour.
D’ailleurs, on voit deux autres séquences café, l’une aux gobelets, l’autre aux capsules (je doute qu’elles soient recyclées…). Avec le pognon qu’on donne indirectement à ce genre d’institutions, il ne serait pas difficile d’embaucher des serveurs pour apporter et débarrasser de vraies tasses et les faire laver au lave-vaisselle. L’investissement serveurs-tasses-laves-vaisselles serait très vite rentablisé, ainsi que l’eau utilisée (il existe maintenant de bonnes machines économiques, surtout pour des collectifs).
Alors que là, les déchets à l’année se comptent en tonnes… « Ils s’en tamponnent le coquillard », me direz-vous. Tu m’étonnes !
Comme le reste, le développement durable reste un effet de ménage, greenwashing à tous les étages et on met la poussière sous le tapis.

Comment sortir de l’impasse ?
Normal, si les députés et les décisions sont à la botte des multinationales… Alors comment sortir du cercle vicieux ?
Le film pose la question sans la poser, car il s’attache à montrer les rouages économiques du système, que les dirigeants d’entreprises guident à leur guise, tant les politiques sont soumis à leurs lois.
On finit sur la crise grecque et sur les gens dans la rue, hurlant leur désarroi… Alors, on fait quoi ?

On fait entendre sa voix… on line !
The Brussels Business Online est l’initiative web lancée par les auteurs du documentaire pour prolonger le docu et permettre aux citoyens de l’UE de s’exprimer sur des sujets votés à Bruxelles. La plateforme doit faire le lien avec les prises de décisions. Comment ?
Deux lobbyistes s’affrontent. Le citoyen s’informe et vote pour l’argumentation la plus convaincante. Il peut ensuite entrer en contact avec son eurodéputé et faire entendre son avis.

Why not… c’est déjà un début de quelque chose… Seulement, le virtuel, c’est bien beau, mais il serait quand même temps aussi de reposer la question du rôle de l’élu et son lien DIRECT avec la société civile…
Revenir à la démocra-si !

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Absence mais retour bientôt !

Déjà février… désolée de cette absence prolongée sur le blog… je reviens vite !!

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